Dr André Bisaillon
II- OSTÉOLOGIE,
MYOLOGIE, ARTHROLOGIE DU MEMBRE THORACIQUE
1. Os
du membre du chien
Le squelette du membre thoracique est formé par :
Ceinture
Clavicule
Scapula
Bras
Humérus
Avant-bras
Radius
Ulna
Main
Os du carpe
Os métacarpiens
Phalanges
Os sésamoïdiens
Clavicule :
Chez le chien, la clavicule
ne persiste que sous la forme d’un petit noyau cartilagineux ou d’une étroite
bande fibreuse enfouie dans le muscle brachiocéphalique, crânialement à
l’articulation de l’épaule. Chez le chat, la clavicule forme un petit os
allongé, sans articulation avec le reste du squelette, situé crânialement à
l’épaule. Chez les autres mammifères domestiques, elle est complètement
disparue.
Scapula :
La scapula ou omoplate est un os plat, grossièrement
triangulaire qui possède deux surfaces, trois bords et trois angles.
Angle ventral : constitué par l’extrémité
distale de l’os qui porte une surface articulaire peu profonde, la cavité glénoïde pour l’articulation de
l’épaule.
Épine : lame qui
sépare la face latérale de l’os en une fosse
supra-épineuse crâniale et une fosse
infra-épineuse caudale.
Acromion : élargissement de
l’extrémité distale de l’épine scapulaire.
Fosse
Subscapulaire :
forme la presque totalité de la face médiale de l’os.
Tubercule
Supraglénoïde :
petite
éminence dans la région proximocrâniale de la cavité glénoïde. Ce tubercule
porte lui-même à sa face médiale une très petite élévation, le processus coracoïde.
Humérus :
C’est un os long, robuste dont l’extrémité proximale entre dans la
formation de l’articulation de l’épaule et l’extrémité distale participe à la
formation de l’articulation du coude.
Tête : surface
articulaire proximale convexe, bien détachée de l’os pour l’articulation avec
la cavité glénoïde de la scapula.
Sillon intertuberculaire :
dépression allongée de l’extrémité proximale pour le tendon
d’origine du muscle biceps brachial. Il sépare crânialement le grand tubercule
du petit tubercule.
Grand tubercule :
éminence sur la région crâniolatérale convexe de l’extrémité proximale.
Petit tubercule : éminence rugueuse sur la
face médiale de l’extrémité proximale. Il est beaucoup plus petit que le grand
tubercule.
Tubérosité
deltoïdienne :
élévation
rugueuse sur la face crâniolatérale située environ au tiers proximal de la
diaphyse de l’os.
Condyle : toute
l’extrémité distale de l’humérus, incluant les surfaces articulaires, les
épicondyles et les fosses.
Épicondyles latéral et
médial :
renflements distolatéral et distomédial de l’os pour les attaches
musculaires et ligamentaires. L’épicondyle médial s’avance plus caudalement que
le latéral.
Fosse
olécrânienne :
dépression profonde de la face caudale du condyle, délimitée par les
deux épicondyles.
Radius :
Le radius est l’os le plus court de l’avant-bras. Il croise
obliquement l’ulna de sorte que son extrémité proximale est latérale et son
extrémité distale est médiale à l’ulna. Vu de profil, le radius occupe une
position crâniale à l’ulna.
Tête : extrémité
proximale qui porte les surfaces articulaires pour l’humérus et l’ulna.
Trochlée : extrémité
distale qui comprend une surface articulaire carpienne qui répond aux os du
carpe.
Processus
styloïde :
petite projection arrondie médiale de l’extrémité
distale.
Ulna :
L’ulna s’effile graduellement de son extrémité proximale à son
extrémité distale. Proximalement, l’ulna qui dépasse le radius est caudale et
médiale à cet os; distalement l’ulna est latérale et s’articule médialement
avec le radius et distalement avec les os ulnaire et accessoire du carpe.
Olécrâne : extrémité
proximale de l’ulna dont la région proximale arrondie constitue la tubérosité olécrânienne qui forme la
pointe du coude. L’olécrâne est légèrement incurvée médialement.
Échancrure trochléaire :
concavité articulaire crâniale en forme de demi-lune. Elle répond à
la trochlée humérale. Son extrémité proximale constitue le processus anconé ou bec de l’olécrâne. L’extrémité distale de
l’échancrure forme deux réliefs articulaires pour l’humérus et le radius, les processus coronoïdes médial et latéral.
Le processus médial est plus fort que le latéral.
Processus
styloïde :
extrémité distale effilée de l’ulna.
Os du carpe :
Le carpe est la région
proximale de la main comprise entre l’avant-bras et la région métacarpienne. Le
carpe inclut les structures molles aussi bien que les os.
Les os du carpe du chien
sont sept petits os organisés en une rangée proximale et une rangée distale
superposées.
La rangée proximale compte
trois os qui sont du côté médial au côté latéral, l’os radial
(intermédioradial), le plus volumineux, l’os
ulnaire et l’os accessoire. L’os accessoire est en position
palmaire.
La rangée distale
comprend quatre petits os qui augmentent de grosseur du côté médial au côté
latéral. Ce sont le premier (CI), le
deuxième (CII), le troisième (CIII) et le quatrième (CIV) os du carpe.
Os métacarpiens :
Le métacarpe qui comprend
des structures molles et des os est la région de la main comprise entre le
carpe proximalemnt et les doigts distalement.
Il y a, chez le chien, cinq os
métacarpiens. Ce sont des os longs numérotés du côté médial au côté latéral
de I à V. Le premier métacarpien (Mc I) est très réduit. Proximalement les
métacarpiens s’articulent avec les os du carpe correspondants, excepté le
cinquième qui s’articule avec le quatrième os du carpe. Distalement, ils
s’articulent chacun avec la phalange proximale du doigt correspondant.
Phalanges :
Les phalanges forment le
squelette des doigts qui, chez le chien, sont numérotés de I à V en allant du
plus médial, le pouce ou pollex, au plus latéral. À l’exception du doigt I,
chaque doigt possède trois phalanges, une proximale
(PI), une moyenne (PII) et une distale (PIII). La phalange moyenne du
pouce fait défaut.
Les phalanges proximales sont plus longues que les phalanges
moyennes, elle-mêmes plus longues que les phalanges distales. Chaque phalange
distale possède un prolongement courbe, le processus
unguéal qui s’avance dans la griffe.
Os sésamoïdiens :
Les os sésamoïdiens ou sésamoïdes sont de petits os
complémentaires développés au voisinage de certaines articulations, dans
l’épaisseur de formations fibreuses.
Les sésamoïdiens proximaux
sont situés dans les tendons des muscles interosseux à la face palmaire de
chacune des articulations métacarpophalangiennes. À l’exception du pouce qui ne
compte qu’un seul sésamoïde proximal, chaque autre doigt possède une paire de
sésamoïdiens proximaux.
Un très petit os sesamoïdien
dorsal, de forme sphérique, est placé dans les branches terminales du
tendon du muscle extenseur commun des doigts, à la jonction
métacarpophalangienne. Cet os fait toujours défaut dans le pouce.
2. Os
du carpe, du métacarpe et du doigt du cheval
Os du carpe :
Le carpe du cheval comprend habituellement sept os disposés
en rangée proximale et en rangée distale. La rangée proximale est formée
du côté médial au côté latéral par l’os radial, le plus gros de la
série, l’os intermédiaire, l’os ulnaire et l’os accessoire
placé du côté palmaire. Ce dernier est de forme discoïde et aplati d’une face à
l’autre. Cette rangée proximale articule avec l’aspect distal du radius, auquel
est fusionné l’épiphyse distale de l’ulna (le processus styloïde) latéralement.
Cette fusion entre les os de l’avant-bras prévient la supination et la
pronation chez le cheval (et les ruminants). La rangée distale du carpe
compte en principe trois os (CII-CIII-CIV) alignés de médial à latéral. CIII,
large et plat, est le plus volumineux de la rangée. Chez certains spécimens, le
premier os du carpe (CI) peut être présent (à ne pas méprendre pour une fracture
à la radiographie). Dans ces cas, le carpe compte huits os. Lorsque
présent, CI est très petit et placé à la face palmaire de CII dans le ligament
palmaire du carpe.
Une inflammation de la plaque épiphysaire peut survenir chez le
poulain en croissance rapide et entraîner un affaissement du côté médial ou
latéral de l’aspect distal d’un os long. Cette condition affecte fréquemment le
radius distal et résulte en une déviation angulaire du membre distalement à
l’affaissement (valgus, varus).
Os métacarpiens :
Le squelette de la région
métacarpienne est formé par trois os métacarpiens, le premier et le cinquième
étant disparus. Seul le métacarpien III, encore appelé os canon,
est très developpé et participe au support du poids du corps. Son extrémité proximale
est quelque peu élargie transversalement et ses surfaces articulaires sont
planiformes. Son extrémité distale montre deux condyles articulaires séparés
par un relief sagittal bien marqué.
Les deux métacarpiens accessoires ou rudimentaires
sont l’un médial (McII) et l’autre latéral (McIV). Ce sont des os allongés,
plaqués à la face palmaire près des bords correspondants du métacarpien
principal. Chacun se termine environ aux trois quarts de la longueur de l’os
canon par un petit renflement ou bouton, non articulaire.
Une inflammation du ligament suspenseur du boulet (muscle
interosseux) peut mener à la fracture de l’os métacarpien accessoire, surtout
au niveau de sa terminaison mince et fragile (bouton). Un cal osseux sera formé
alors que l’os tente de se réparer et irritera davantage le ligament. Cette
condition, plus fréquente chez le cheval de course, est nommée : suros.
Phalanges :
Le cheval n’a qu’un seul doigt
(III) qui fait suite au métacarpien principal. Chez les mammifères, l’ordre de
disparition des doigts est I, V, II, IV, le doigt I étant le plus médial et le
doigt V, le plus latéral. Chez le cheval, la chataîgne, petite
production cornée à la face médiale de l’avant-bras proximalement au carpe,
n’est pas un vestige digité mais bien celui du coussinet carpien. Une autre
petite formation cornée, l’ergot à la face palmaire de la région
métacarpophalangienne est un vestige de coussinet métacarpien.
Les trois phalanges qui forment le
squelette du doigt sont fortes et alignées de façon à former un segment souple,
oblique en direction distodorsale. La phalange proximale (PI) est
relativement longue; la phalange moyenne (PII) est presque cuboïde; la phalange
distale (PIII) est un os court, large, de forme tronconique et qui est
située à l’intérieur du sabot. Elle est criblée de nombreux petits trous
vasculaires qui donnent accès à un canal intra-osseux vasculonerveux. La face
proximale articulaire est concave et se relève du côté dorsal en un processus
de l’extenseur qui reçoit le tendon de l’extenseur commun des phalanges.
Chacun des deux angles caudaux de PIII donne attache à l’état frais à une
plaque fibrocartilagineuse, le cartilage complémentaire ou latéral de
la troisième phalange. Ce cartilage, qui agit dans la mécanique de l’absorption
du choc lorsque l’animal pose le membre sur le sol, s’ossifie généralement chez
les vieux sujets.
Os sésamoïdiens :
Deux sésamoïdiens proximaux
ou grands sésamoïdiens complètent chez le cheval l’articulation
métacarpophalangienne (boulet). Le sésamoïdien latéral est un peu plus gros que
le médial (vu à la radiographie). Chacun de ces os a une forme
pyramidale à sommet proximal. Chacun reçoit des attaches ligamentaires
importantes et s’articule avec la face palmaire d’un condyle du métacarpien
principal.
Un sésamoïdien distal, ou
encore os naviculaire à cause de sa forme allongée transversalement
(ressemblant à un petit bateau), est placé à la face palmaire de l’articulation
interphalangienne distale entre le tendon du fléchisseur profond des phalanges,
d’une part, et les phalanges moyenne et distale, d’autre part.
Le syndrome naviculaire du cheval
résulte d'une dégénérescence de cet os avec inflammation des structures
avoisinantes.
3. Muscles
du membre du chien
Les muscles du membre thoracique sont groupés en muscles
extrinsèques et en muscles intrinsèques.
Muscles extrinsèques
Ce sont ceux qui attachent le membre au squelette axial. Ces muscles
déplacent le membre, la tête, le cou ou le tronc, selon la position ou l’appui
du membre au sol lorsqu’ils se contractent.
Les muscles extrinsèques sont les muscles :
Pectoral superficiel
Pectoral profond
Brachiocéphalique
Omotransversaire
Trapèze
Rhomboïde
Grand dorsal
Dentelé ventral
Le m. pectoral superficiel s’étend du sternum
au grand tubercule de l’humérus. Il est subdivisé en un m. pectoral descendant
et un m. pectoral transverse. Il fait l’adduction du membre ou empêche son
abduction lorsque le membre est en appui. Il est innervé par des nerfs
pectoraux.
Le m. pectoral profond va du sternum à l’extrémité
proximale de l’humérus. Son action est variée; lorsque le membre est en appui,
il tire le tronc crânialement; lorsque le membre est soulevé du sol, il tire le
membre caudalement. Il est innervé par des nerfs pectoraux.
Le m. brachiocéphalique
va du bras à la tête et au cou. Le tendon claviculaire situé crânialement à
l’épaule le subdivise en un m. cléidobrachial qui rejoint l’humérus et
un m. cléidocéphalique. Ce dernier est lui-même subdivisé en partie cervicale qui rejoint le raphé
médian dorsal du cou et en partie
mastoïdienne qui se termine sur l’os temporal de la tête. Le muscle
brachiocéphalique fait avancer le membre et tire la tête et le cou de côté. Il
est innervé par le nerf accessoire (11e nerf crânien) et des nerfs
cervicaux.
Le m. omotransversaire
s’étend de l’extrémité distale de l’épine de la scapula jusqu’à l’atlas. Il
avance le membre ou déplace le cou de côté. Il reçoit son innervation du nerf
accessoire.
Le m. trapèze qui
comprend une portion cervicale et
une portion thoracique s’étend du
raphé médian dorsal du cou et du thorax à l’épine scapulaire. Il fait
l’abduction du membre et est innervé par le nerf accessoire.
Le m. rhomboïde est placé
sous le muscle trapèze et maintient le bord dorsal de la scapula près du
tronc. Il comprend une partie de la tête, une partie cervicale et une partie
thoracique. Il s’étend de l’os occipital, du raphé médian du cou et des
apophyses épineuses des premières vertèbres thoraciques au bord dorsal de la
scapula. Il est innervé par des nerfs spinaux cervicaux et thoraciques.
Le m. grand dorsal est un
muscle large, triangulaire qui couvre la presque totalité de la paroi
thoracique. Il prend origine par le fascia
thoracolombaire qui couvre les muscles épaxiaux sur le ligament
supra-épineux et les apophyses épineuses des vertèbres thoraciques et
lombaires. Il se termine en commun avec le tendon du muscle grand rond sur la
face médiale de l’humérus. Innervé par le nerf thoracodorsal, il tire le membre
libre caudalement ou fléchit l’articulation de l’épaule.
Le m. dentelé ventral est
un muscle plat, puissant, étalé en éventail entre le cou et le thorax d’une
part et la scapula d’autre part. Il participe activement à la suspension du
tronc entre les membres thoraciques et, avec son homologue du côté opposé, il
forme une sangle solidement fixée aux deux scapulas. Il prend attache sur les
apophyses transverses des cinq dernières vertèbres cervicales et sur les sept
ou huit premières côtes. Il se termine sur la face médiale de la scapula. Il
reçoit des branches des nn. cervicaux et du n. long thoracique.
Muscles intrinsèques
Ce sont ceux qui ont leur origine et leur terminaison sur les os du
membre thoracique. Ces muscles sont groupés selon la région où ils sont situés
: épaule, bras, avant-bras et main.
Muscles latéraux de
l’épaule
Deltoïde
Infra-épineux
Petit rond
Supra-épineux
Les trois premiers muscles sont essentiellement des fléchisseurs de
l’épaule (articulation scapulo-humérale). Le m. supra-épineux est un extenseur
de l’épaule. Les mm. deltoïde et petit rond sont innervés par le nerf
axillaire; les mm. supra et infra-épineux le sont par le nerf
suprascapulaire.
Le m. deltoïde comprend
une partie scapulaire et une partie acromienne qui se fusionnent
proximalement à leur terminaison sur la tubérosité deltoïde de l’humérus. La
partie scapulaire prend origine par une forte aponévrose qui recouvre le muscle
infra-épineux sur l’épine scapulaire; la partie acromienne s’attache sur
l’acromion.
Le m. infra-épineux
occupe la fosse infra-épineuse de la scapula. Il se termine par un fort tendon
sous lequel se trouve une bourse
synoviale sur le grand tubercule de
l’humérus.
Le m. petit rond est un
muscle court situé caudalement à l’articulation scapulo-humérale. Il s’étend du
bord distocaudal de la scapula au grand tubercule huméral.
Le m. supra-épineux
remplit la fosse supra-épineuse qu’il déborde crânialement, de sorte qu’il est
en partie fusionné avec le m. subscapulaire médialement. Il se termine par un
puissant tendon sur le grand tubercule de l’humérus.
Muscles médiaux de
l’épaule
Subscapulaire
Grand rond
Coracobrachial
Le m. subscapulaire est
un muscle plat qui occupe toute la fosse subscapulaire de la face médiale de la
scapula. Il se termine sur le petit tubercule de l’humérus. Il est innervé par
le nerf subscapulaire et participe à l’adduction et à la stabilisation de
l’articulation scapulo-humérale.
Le m. grand rond est
situé caudalement au muscle précédant avec lequel il est partiellement fusionné
dans sa partie proximale. Il prend origine sur le bord proximocaudal de la
scapula et rejoint distalement le tendon de terminaison du m. grand dorsal avec
lequel se termine sur la face médiale de la diaphyse humérale. Il est innervé
par le nerf axillaire et est essentiellement un fléchisseur de l’articulation
de l’épaule.
Le m. coracobrachial est
un petit muscle fusiforme qui croise obliquement l’articulation de l’épaule. Il
prend origine par un long tendon sur le processus coracoïde et se termine sur
l’humérus, distalement au petit tubercule. Il fait l’adduction de l’épaule et
agit également comme faible extenseur de cette articulation. Il reçoit son
innervation du nerf musculocutané.
Muscles caudaux du bras
Ce groupe de muscles occupe presque tout l’espace compris entre le
bord caudal de la scapula et l’olécrâne. Tous les muscles caudaux du bras sont
des extenseurs du coude. Ils sont tous les trois innervés par le nerf radial.
Tenseur du fascia antébrachial
Triceps brachial
Anconé
Le m. tenseur du fascia
antébrachial est un muscle mince et plat qui recouvre la face médiale du
chef long du triceps brachial. Il s’étend du fascia qui recouvre le m. grand
dorsal jusqu’à l’olécrâne par l’intermédiaire du fascia qui se continue
distalement jusqu’à l’avant-bras. Ce fascia est le fascia antébrachial profond qui forme une gaine fibreuse dense pour
les muscles de l’avant-bras.
Le m. triceps brachial
forme une grosse masse musculaire dans la région caudale du bras. Il est
constitué chez le chien par quatre chefs qui ont une origine distincte mais une
terminaison commune par un puissant tendon sur la tubérosité de l’olécrâne. Les
quatres chefs sont : les chefs long, médial, latéral et accessoire. Le chef long, le plus volumineux des
quatre, n’a aucune attache sur l’humérus. Il s’étend du bord caudal de la scapula
jusqu’à la tubérosité de l’olécrâne, où une bourse synoviale est interposée entre le tendon et l’os. Le muscle
apparaît divisé en deux parties. En plus de son rôle d’extenseur du coude, le
chef long est également fléchisseur de l’épaule. Le chef médial est placé à la face médiale, caudalement à l’humérus.
Il prend origine dans la région proximale de la diaphyse humérale. Le chef latéral est situé du côté latéral,
distalement au chef long, séparé de ce dernier par un sillon évident. Il tire
son origine de la face latérale de l’humérus. Le chef accessoire est situé entre les chefs latéral et médial. Il
prend origine du col de l’humérus.
Le m. anconé est un petit
muscle qui remplit presque complètement la fosse olécrânienne au pourtour de
laquelle il s’attache. Il couvre la capsule articulaire du coude. Son attache
distale se fait sur l’extrémité proximale de l’ulna.
Muscles crâniaux du bras
Ce groupe, représenté par deux muscles, le biceps brachial et le
brachial, forme le groupe des fléchisseurs du coude. Le nerf musculocutané leur
fournit l’innervation.
Biceps brachial
Brachial
Le m. biceps brachial est
formé chez le chien comme chez les autres mammifères domestiques par un seul
chef. C’est un muscle fusiforme situé à la face crâniomédiale de l’humérus mais
n’a, toutefois, aucune attache humérale. Il prend origine par un long tendon
sur le tubercule supraglénoïde de la scapula. Le tendon glisse dans le sillon
intertuberculaire, protégé par une bourse
synoviale intertuberculaire qui
communique avec la cavité articulaire de l’épaule. Dans le sillon, le tendon
est maintenu par le rétinacle huméral
transverse qui forme une bande fibreuse étroite reliant le grand et le
petit tubercule de l’humérus. Distalement, le biceps se termine par un tendon
bifide sur l’extrémité proximale du radius et de l’ulna. En plus d’être un
puissant fléchisseur du coude, il est également extenseur de l’articulation de
l’épaule.
Le m. brachial se moule
contre l’humérus en décrivant une sorte de spirale. Il tire son origine du tiers
proximal de la face caudolatérale de la diaphyse humérale et se termine sur
l’extrémité proximale de l’ulna.
Muscles crâniolatéraux de
l’avant-bras
Ce groupe de muscles est recouvert par le fascia antébrachial profond qui englobe également les muscles
caudomédiaux de l’avant-bras. La plupart de ces muscles se prolongent
distalement par un long tendon qui rejoint soit les os du carpe ou du
métacarpe, soit les phalanges. Les tendons des muscles qui croisent la face
dorsale du carpe sont maintenus par le rétinacle
des extenseurs et sont entourés dans cette région par des synoviales vaginales. Le rétinacle est une condensation de
fascia carpien dont les fibres orientées transversalement s’attachent sur les
os carpiens en formant des ponts pour laisser passer les tendons.
La majorité de ces muscles ont leur origine sur l’épicondyle latéral
de l’humérus. Ce sont pour la plupart des extenseurs du carpe et/ou des doigts.
Tous sont innervés par le nerf radial.
Les muscles superficiels de ce groupe sont en ordre crâniocaudal les
muscles :
Extenseur radial du carpe
Extenseur commun des doigts
Extenseur latéral des doigts
Ulnaire latéral
Les muscles situés plus profondement sont les muscles :
Supinateur
Long abducteur du pouce (extenseur oblique du carpe)
Le m. extenseur radial du
carpe est le plus volumineux des muscles crâniolotéraux de l’avant-bras. Il
est placé sur la face crâniale du radius. Son tendon terminal rejoint
l’extrémité proximale des métacarpiens II et III.
Le m. extenseur commun des
doigts est un peu plus petit que le muscle précédant. Dans la région du
carpe ou distalement, son tendon se divise en quatre branches qui rejoignent
chacune la phalange distale des doigts II, III, IV et V.
Le m. extenseur latéral des doigts est le plus petit des muscles
superficiels crâniolatéraux de l’avant-bras. Il est placé entre l’extenseur
commun des doigts et l’ulnaire latéral. Son tendon terminal trifurque et chaque
branche s’attache sur les phalanges des doigts III, IV et V, en s’unissant aux
branches tendineuses de l’extenseur commun des doigts.
Le m. ulnaire latéral est
le plus caudal des muscles de ce groupe; son tendon se termine sur l’os
accessoire du carpe et sur l’extrémité proximale du métacarpien V. Bien
qu'associé au groupe des extenseurs, l’ulnaire latéral est chez les animaux
domestiques, à cause de sa terminaison à la face palmaire du carpe, fléchisseur
et abducteur du carpe.
Le m. supinateur est un
muscle court placé obliquement dans la région proximale du radius, sous les
muscles extenseurs. Ses fibres croisent obliquement l’angle de flexion du
coude. Il est ainsi fléchisseur du coude et permet la supination.
Le m. long abducteur du pouce,
encore nommé muscle extenseur oblique du carpe, est situé en profondeur dans le
sillon entre le radius et l’ulna sur lesquels il prend origine. Son tendon de
terminaison croise obliquement celui de l’extenseur radial du carpe et
s’attache sur le premier os métacarpien. Il est extenseur du carpe et abducteur du premier doigt.
Muscles caudomédiaux de
l’avant-bras
La majorité des muscles de ce groupe ont un tendon distal qui se
termine soit sur les os du carpe ou les os métacarpiens, soit sur les
phalanges. Les tendons qui croisent la face palmaire du carpe sont entourés par
des synoviales vaginales et maintenus
dans le canal carpien par le rétinacle
des fléchisseurs. Le rétinacle
est une bande fibreuse épaisse étendue comme un pont de l’os accessoire du
carpe au bord médial des os carpiens. Le canal
carpien est une sorte de tunnel dont les parois sont constituées par la
face palmaire du carpe, l’os accessoire du carpe et le rétinacle des
fléchisseurs.
La plupart des muscles antébrachiaux caudomédiaux prennent origine
sur l’épicondyle médial de l’humérus et la majorité sont des fléchisseurs du
carpe et/ou des doigts. Ils sont innervés par le nerf médian ou le nerf ulnaire
ou, pour certains, par les deux nerfs à la fois.
Les muscles de ce groupe disposés en une couche superficielle sont
en ordre crâniocaudal les muscles :
Rond pronateur
Fléchisseur radial du carpe
Fléchisseur superficiel des doigts
Fléchisseur ulnaire du carpe
Les muscles de ce groupe qui forment la couche profonde sont les
muscles :
Fléchisseur profond des doigts
Carré pronateur
Le m. rond pronateur
couvre environ le tiers proximal du bord médial du radius sur lequel il se
termine. Il permet la pronation de l’avant-bras.
Le m. fléchisseur radial du
carpe est fusiforme et recouvre une grande partie du fléchisseur profond
des doigts. Vers le milieu du radius, il se continue par un tendon plat qui se
termine à l’extrémité proximale des os métarcarpiens II et III.
Le m. fléchisseur superficiel
des doigts est placé sous le fascia
antébrachial caudomédial et recouvre le fléchisseur profond des doigts. Juste
proximalement au carpe, sa portion charnue se continue par un tendon unique qui
traverse le canal carpien avant de se diviser en quatre branches destinées
chacune aux doigts latéraux. Au niveau de l’articulation métacarpophalangienne
de chaque doigt, la branche tendineuse du fléchisseur superficiel forme un anneau (manica flexoria) de façon à laisser passer le tendon du fléchisseur
profond des doigts. Au niveau de chaque articulation métacarpophalangienne, les
branches tendineuses des deux mm. fléchisseurs des doigts sont maintenues par une
bride fibreuse, le ligament annulaire
palmaire. Au niveau des phalanges proximale et moyenne de chaque doigt,
deux autres bandes étroites, les ligaments
annulaires digitaux proximal et distal maintiennent les
tendons en place. Chaque branche tendineuse du m. fléchisseur superficiel des
doigts se termine à la face palmaire de la phalange moyenne des doigts II, III,
IV et V.
Le m. fléchisseur ulnaire du
carpe est le plus latéral des muscles de ce groupe. Il comprend deux chefs
qui ont une origine distincte et qui demeurent distincts sur presque toute leur
longueur. Le chef ulnaire prend
origine sur l’olécrâne; le chef huméral
prend attache sur l’épicondyle médial. Les deux se terminent par un tendon
unique sur l’os accessoire du carpe.
Le m. fléchisseur profond des
doigts comprend trois chefs de grosseur très différente qui arrivent de
l’humérus, du radius et de l’ulna. Le chef
huméral est beaucoup plus gros que les deux autres et peut être divisible
en plusieurs faisceaux. Le chef ulnaire
est allongé le long du bord caudal de l’ulna sur lequel il prend origine. Le chef radial forme un faisceau très grêle qui s’attache au bord médial du
radius. Proximalement au carpe, les tendons des deux chefs accessoires
rejoignent celui du chef huméral pour former un tendon unique qui traverse le
canal carpien. Distalement au carpe, le tendon unique se divise en cinq
branches qui, après avoir traversées l’anneau formé par chacune des branches du
fléchisseur superficiel des doigts, se terminent sur la phalange distale de chaque
doigt. Au niveau de chaque doigt, le premier excepté, il y a une synoviale digitale commune pour les
tendons des fléchisseurs superficiel et profond.
Le m. carré pronateur
occupe l’espace entre le radius et l’ulna sur lesquels il s’attache. Il participe
à pronation de l’avant-bras.
Muscles de la main
Plusieurs petits muscles sont présents dans la main. Toutefois,
seulement les muscles interosseux sont nécessaires à l’étude. Ce sont des
fléchisseurs des doigts et sont innervés par le nerf ulnaire.
Il existe quatre mm.
interosseux situés à la face palmaire des quatre os métacarpiens
principaux. Chacun prend origine à l’extrémité proximale d’un métacarpien et se
termine par un tendon bifide sur un petit os sésamoïdien proximal. Il y a deux
os sésamoïdiens proximaux à chaque articulation métacarpophalangienne.
4. Muscles
et tendons de l’extrémité distale du membre du cheval
Les injections
intra-musculaires chez le cheval se font :
Dans les muscles du cou (rhomboïde, trapèze, dentelé
ventral)
Dans les muscles
fessiers
Dans les muscles
semimembraneux, semitendineux
Dans le muscle
pectoral superficiel
Cette section est de très grande importance pour le futur
vétérinaire équin, qui se doit de connaître à fond l’anatomie de la partie
distale du membre du cheval. En effet, un très grand nombre de cas en pratique
équine portent sur les boîteries, qui affectent, dans 90% des cas, les
structures du membre situées distalement au carpe/tarse.
Comme chez le chien, les muscles
de l’avant-bras du cheval se continuent distalement par de longs tendons qui se
terminent soit sur les os du carpe, soit sur l’os métacarpien principal, soit
sur les phalanges du troisième doigt.
Le groupe des extenseurs
(muscles extenseur radial du carpe, extenseur commun des phalanges, extenseur
latéral des phalanges, ulnaire latéral, extenseur oblique du carpe) occupe la
face crâniolatérale de l’avant-bras. À l’exception du muscle ulnaire latéral
qui est fléchisseur du carpe, ce sont tous des extenseurs du carpe et les plus
longs sont aussi extenseurs des phalanges du doigt III. Au niveau du carpe, les tendons sont retenus par le rétinacle
des extenseurs et sont protégés chacun par une synoviale vaginale
qui débute un peu proximalement au carpe et se termine distalement à celui-ci.
Le groupe des fléchisseurs (muscles fléchisseurs radial du
carpe, fléchisseur ulnaire du carpe, fléchisseur superficiel des phalanges,
fléchisseur profond des phalanges) occupe la face caudomédiale de l’avant-bras.
Ils sont fléchisseurs du carpe et /ou des phalanges. À quelques exceptions
près, les fléchisseurs superficiels et profond des phalanges (au lieu des
doigts, car il n’y a qu’un seul doigt chez le cheval) se comportent comme ceux
du chien. Dans le canal carpien, les tendons des deux muscles sont entourés par
une synoviale vaginale commune. Proximalement au carpe, le tendon du muscle
fléchisseur superficiel des phalanges reçoit une lame fibreuse rattachée à la
face palmaire du radius; c’est le ligament accessoire proximal ou bride
radiale. Au repos, ce ligament transfère la tension du tendon au radius
avant qu’elle n’atteigne le corps charnu. Il n’y existe pas de ligament
équivalent au membre postérieur puisque le tendon du muscle fléchisseur
superficiel s’attache au calcanéus. Le tendon terminal du muscle fléchisseur
profond des phalanges reçoit quant à lui, à mi-longueur du métacarpe, une lame
fibreuse rattachée à la face palmaire du carpe; c’est le ligament accessoire
distal ou bride carpienne qui a un rôle similaire au ligament
proximal. Tout juste proximalement à sa terminaison sur la phalange distale, le
tendon du fléchisseur profond glisse sur l’os sésamoïdien distal (os
naviculaire) grâce à une bourse synoviale naviculaire interposée entre
le tendon et ce petit sésamoïde.
Les pathologies affectant les tendons et ligaments de l’aspect
distal du membre surviennent communément chez le cheval, et sont fréquemment à
conséquences désastreuses pour la carrière athlétique de ce dernier. L’examen
de ces structures se fait à l’aide d’échographie.
Une lacération du tendon du muscle fléchisseur superficiel
entraînera une descente du boulet, alors qu’une atteinte du tendon du muscle
fléchisseur profond entraînera en plus le relèvement du sabot en pince.
Les poulains peuvent avoir un
tendon fléchisseur des phalanges trop court, résultant en une déformité
(contraction) au niveau de l’articulation interphalangienne distale (tendon
fléchisseur profond-"club foot"), ou du boulet (tendon fléchisseur
superficiel) ou encore du carpe (les deux tendons fléchisseurs des phalanges).
Cette anomalie peut être congénitale (le poulain naît avec) ou acquise (due à
une croissance rapide). Le traitement consiste en une chirurgie pour couper la
bride (desmotomie) du tendon raccourci (radiale pour le tendon superficiel,
carpienne pour le tendon profond) ou pour couper le tendon lui-même
(tenotomie).
Chez le cheval, il n’y a qu’un seul m. interosseux dont la texture complètement fibreuse chez
l’adulte lui vaut le nom de ligament suspenseur du boulet (articulation
métacarpo/tarso phalangienne). Il est plaqué contre la face palmaire du
métacarpien principal, entre l’os et le tendon du muscle fléchisseur profond
des phalanges. Ses deux branches terminales s’attachent sur les deux os
sésamoïdiens proximaux de l’articulation du boulet. Deux autres branches,
latérale et médiale, forment les brides du ligament suspenseur et rejoignent à
la face dorsale des phalanges le tendon commun des muscles extenseurs latéral
et commun des phalanges. Cette union transfère la tension du tendon extenseur au
ligament suspenseur.
L’appareil suspenseur du boulet
(ligament suspenseur, os sésamoïdiens proximaux et ligaments sésamoïdiens) est
primordial pour le soutien du poids du corps. La rupture du ligament suspenseur
ou la fracture bilatérale des os grands sésamoïdiens entraîne l’hyperextension
de l’articulation métacarpo/tarso phalangienne, ce qui préviendra au cheval de
se porter sur le membre affecté. Cet
accident catastrophique, affectant principalement le cheval de course
Thoroughbred résulte le plus souvent en euthanasie de l’animal.
5. Articulations
de l’épaule et du coude du chien
A) Épaule
L’articulation de l’épaule ou
scapulohumérale ou glénohumérale se trouve entre la cavité
glénoïde de la scapula et la tête de l’humérus. Elle permet une variété de
mouvements mais, chez les animaux domestiques, elle se limite essentiellement à
des mouvements de flexion et d’extension.
La cavité articulaire est limitée par une capsule mince qui
s’épaissit quelque peu de chaque côté pour former les ligaments glénohuméraux médial et latéral qui demeurent toutefois faibles. C’est principalement la
musculature qui maintient l’intégrité articulaire. La cavité s’étend également
autour du tendon d’origine du m. biceps brachial dans le sillon
intertuberculaire, formant ainsi une synoviale
vaginale pour le tendon. Le rétinacle huméral transverse retient ces
formations dans le sillon.
B) Coude
L’articulation du coude ou
huméroradioulnaire permet
essentiellement des mouvements de flexion et d’extension avec toutefois une possibilité
d’un peu de rotation. Elle est formée par le condyle de l’humérus, l’extrémité
proximale du radius et l’échancrure trochléaire de l’ulna. La cavité
articulaire est simple puisque tous ses compartiments communiquent librement
entre eux. Des ligaments collatéraux
médial et latéral sont placés de
part et d’autre de l’articulation et
limitent les mouvements de latéralité. Un mince ligament oblique croise
la face crâniale de l’articulation.
6. Articulation
du carpe, du boulet et des phalanges du cheval
A) Carpe
Le carpe, dont les
mouvements sont ceux d’extension et de flexion, comprend trois articulations
principales. L’articulation antébrachiocarpienne ou radiocarpienne
est située entre l’extrémité distale du radius et la rangée proximale des os du
carpe. Cette articulation permet jusqu’à 90o-100o de
flexion. L’articulation médiocarpienne est celle entre les
rangées proximale et distale des os du carpe. Elle permet jusqu’à environ 45o
de flexion. L’articulation carpométacarpienne se trouve entre la rangée
distale des os du carpe et l’extrémité proximale des os métacarpiens. Elle
permet très peu de mouvements. D’autres articulations intercarpiennes sont
présentes entre chacun des os du carpe.
La capsule articulaire carpienne
enveloppe l’ensemble des articulations et présente des renforcements puissants
qui se traduisent par de nombreux ligaments dont les ligaments collatéraux
latéral et médial. Dorsalement la capsule forme une vaste membrane qui
couvre la totalité du carpe depuis la marge du radius jusqu’au métacarpe.
Superficiellement elle forme des coulisses tapissées de cartilage pour le
glissement des tendons des extenseurs du carpe et des phalanges. Du côté
palmaire, un ligament carpien palmaire épais renforci de cartilage
nivelle les inégalités de la face du carpe et la transforme en coulisse de
glissement pour les tendons des
fléchisseurs, participant ainsi à la formation du canal carpien. Ce
ligament se continue distalement par la bride carpienne qui rejoint le
tendon du fléchisseur profond des phalanges.
Quant aux cavités articulaires du
carpe, la cavité antébrachiocarpienne est indépendante des autres
cavités; les cavités médiocarpienne et carpométacarpienne
communiquent librement.
Il est possible de ponctionner les
cavités antébrachio ou médiocarpienne en fléchissant le carpe et en insérant
l’aiguille d’un côté ou l’autre du tendon du m. extenseur radial du carpe.
B) Boulet
L’articulation
métacarpophalangienne ou articulation du boulet est celle comprise entre l’extrémité
distale du métacarpien III, l’extrémité proximale de la phalange proximale et
les deux os sésamoïdiens proximaux. Les sésamoïdiens ne s’articulent qu’avec le
métacarpien principal. Cette articulation permet la flexion et l’extension du
doigt. En plus des ligaments collatéraux, plusieurs ligaments, souvent
envahis par du cartilage, relient les os entre eux. Parmi ceux-ci, les ligaments
sésamoïdiens (droit, oblique et croisé) unissent les os sésamoïdiens à la
phalange proximale ou à la phalange moyenne. Ces ligaments, avec le ligament
suspenseur et les deux os sésamoïdiens font partie de l’appareil suspenseur
du boulet et interviennent dans le mécanisme de la station en agissant
comme unité pour stabiliser l’articulation du boulet.
Du côté palmaire, le ligament
annulaire digital proximal retient les tendons fléchisseurs superficiel et
profond contre PI.
La cavité articulaire du boulet
s’étend proximalement sur l’extrémité distale du métacarpien principal en
formant des culs-de-sac dorsal et palmaire (utilisés pour le prélèvement de
liquide synovial ou d'injection intra-articulaire).
C) Phalanges
Les articulations entre les
phalanges permettent l’extension et la flexion. L’articulation
interphalangienne proximale, encore appelée articulation du pâturon
est située entre les phalanges proximale et moyenne du doigt. L’articulation
interphalangienne distale, encore qualifiée d’articulation du pied
puisqu’elle est située presqu’entièrement à l’intérieur du sabot, implique la
phalange moyenne, la phalange distale et l’os sésamoïdien distal ou petit
sésamoïde. Chacune de ces articulations est stabilisée par des ligaments
collatéraux ainsi que par d’autres formations fibreuses.
La cavité synoviale de chaque
articulation s’étend proximalement contre les faces dorsale et palmaire des os
correspondants, formant de petits culs-de-sac proximaux. La cavité articulaire
du pied ne communique pas, du moins habituellement, avec la bourse synoviale
naviculaire, ou podotrochléaire, située entre le sésamoïdien distal et le
tendon du fléchisseur profond des phalanges. De même, elle reste indépendante
de la synoviale vaginale entourant le tendon du fléchisseur profond.
La ponction des cavités articulaires du boulet, du pâturon et du
pied est possible en insérant l’aiguille du côté latéral dans le cul-de-sac
dorsal de l’articulation respective, sous le tendon du m. extenseur commun des
phalanges. Il est également possible de ponctionner l’articulation du boulet
dans son cul-de-sac palmaire.
7. Appareil de la station du membre thoracique du cheval
Cet appareil permet au cheval de
se reposer en position debout avec un minimum d’activité musculaire (ce qui
rend possible sa fuite immédiate en cas de danger).
Les structures composant
l’appareil transmettent la tension des muscles aux os grâce à des éléments
fibreux (tendons et ligaments). Ce mécanisme demande moins d’effort musculaire
pour empêcher l’affaissement des articulations qui, autrement, auraient
tendance à affaisser sous le poids du corps.
Flexion de l’épaule :
Le tronc est “suspendu” entre les
membres thoraciques par les deux muscles dentelés ventraux qui renferment une
grande quantité de tissu fibreux. Le poids du corps a tendance à tirer
ventralement les scapulas, ce qui fléchit l’épaule, jusqu’au moment où le
tendon d’origine du m. biceps brachial se “contracte” agissant ainsi comme
antagoniste et empêchant la flexion de l’épaule.
Flexion du coude :
Empêchée par la position des
ligaments collatéraux, caudalement à l’axe de l’articulation.
Flexion du carpe :
Empêchée par l’action combinée du
tendon du biceps brachial, de la lacertus fibrosus et des tendons de
l’extenseur radial du carpe crânialement et caudalement par les tendons des
fléchisseurs des phalanges et les ligaments accessoires (brides radiale et
carpienne). La lacertus fibrosus est une bande fibreuse qui fait la
longueur du biceps brachial reliant son tendon d’origine au tendon du m.
extenseur radial du carpe, créant une ligne de force directe entre l’épaule et
le métacarpe.
Hyperextension du carpe :
Empêchée par la forme des os du
carpe et le ligament carpien palmaire.
Hyperextension du boulet :
Empêchée par l’appareil
suspenseur, les brides du ligament suspenseur et les tendons et ligaments
accessoires des fléchisseurs des phalanges.
Hyperextension du pâturon :
Empêchée par les ligaments
palmaires, le ligament sésamoïdien droit et les tendons et ligaments
accessoires des fléchisseurs des phalanges.
Flexion du pâturon :
Empêchée par la double attache du
tendon du fléchisseur superficiel des phalanges de chaque côté de
l’articulation sur les extrémités distale de PI et proximale de PII.
8. Structures
du pied du cheval et du bœuf
A) Cheval
Le pied du cheval, au sens
restrictif, est constitué par le sabot et les structures qu’il renferme
qui sont :
- l’extrémité distale
de la phalange moyenne (PII);
- la phalange distale
(PI);
- les cartilages
latéraux (complémentaires) de la phalange distale;
- l’os sésamoïdien
distal (os naviculaire);
- la bourse synoviale
naviculaire;
- les tendons terminaux des mm.
fléchisseurs profond et extenseur commun des phalanges;
- l’articulation interphalangienne
distale et ses ligaments;
- des vaisseaux et des nerfs;
- le coussinet digité palmaire
(plantaire).
1- Sabot :
Épiderme kératinisé (insensible)
recouvrant l’extrémité distale du doigt.
Comprend : - paroi
- sole
- fourchette
Paroi :
Partie visible
lorsque le pied est sur le sol.
(muraille)
pince : partie
dorsale (antérieure)
+ 60 % de paroi
quartiers : parties
médiale et latérale
+ 30 % de paroi
talons : partie
caudale (palmaire/plantaire)
(angles) + 10 % de paroi
Barres :
Extensions de la paroi à partir de
la partie caudale du pied vers la pince. Visibles de chaque côté de la
fourchette sur la surface faisant face au sol.
Couronne :
Jonction du sabot
(paroi) avec la peau.
Bande périoplique
:
Zone étroite de corne molle
adjacente à la couronne. Elle s’élargit quelque peu dans la région des talons.
Périople :
Couche mince, luisante recouvrant
la face externe de la paroi.
Sole :
Surface légèrement concave faisant
face au sol entre la paroi et la fourchette.
Ligne blanche :
Jonction entre la paroi et la
sole.
(zone blanche)
Fourchette :
Structure triangulaire sur la
surface faisant face au sol, qui s’avance en direction de la pince. Elle occupe
la région centrale de cette surface, dans sa partie caudale.
sillon central
: Dépression dans la
région centrale.
sillons
collatéraux : Dépressions profondes séparant la
fourchette de la sole et des barres.
bulbes des
talons : Épaississements de la région caudale de
la fourchette adjacente aux talons.
2. Derme et structures internes du sabot
Un bon nombre des structures du
pied proviennent d’une modification de la peau. À ce titre, les structures de
recouvrement comprennent une couche épidermique externe (sabot) et une couche
dermique (derme ou corium) sous-jacente. L’hypoderme rattache le derme au
périoste de la phalange distale (PIII).
Derme (corium) :
Partie richement vasculaire du
tégument dans laquelle sont situées les terminaisons nerveuses, constituant
ainsi la partie sensible du pied. Le sabot (épiderme) constitue la
partie insensible du pied. Par ses attaches aux structures internes, le derme
tient le sabot en place.
Derme périoplique
(bourrelet périoplique) :
Derme continu avec le derme de la
peau au niveau de la couronne. Répond au sillon (gouttière)
périoplique de la face interne du sabot. Élabore le périople de la paroi du
sabot.
Derme coronaire (bourrelet
coronaire) :
Bande épaisse
située distalement au derme périoplique. Répond au sillon (gouttière)
coronaire de la face interne du sabot.
Les papilles qui
le constituent, élaborent la corne de la paroi (membrane kératogène)
bande coronaire : comprend
les dermes périoplique et coronaire et le feuillet germinatif de l’épiderme qui
recouvre ces régions.
Derme laminaire (tissu podophyleux) :
S’étend du derme coronaire jusqu’à
la jonction avec la surface de la sole. Recouvre la phalange distale à laquelle
il est rattaché par sa face profonde. Ses papilles sont modifiées pour former
des lamelles allongées proximodistalement parallèles les unes aux autres qui
s’engrènent avec des lamelles similaires de la face interne de la paroi du
sabot. Ces lamelles internes du sabot forment l’épiderme laminaire (tissu
képaphyleux). Cet engrenage du derme dans l’épiderme laminaire permet de
maintenir le sabot en place.
Derme de la sole
(tissu velouté) :
Occupe la surface
palmaire/plantaire. Répond à la surface interne de la sole. Élabore la corne de
la sole (plus molle que celle de la paroi).
Derme de la
fourchette :
Répond à la fourchette du sabot.
Secrète la corne de la fourchette.
Coussinet digital
:
Masse composée d’un mélange de
tissu élastique et de tissu adipeux située entre le derme de la fourchette et
la terminaison du tendon du m. fléch. profond des phalanges. Il agit pour
“amortir” le choc lorsque l’animal pose le pied sur le sol.
Cartilages
latéraux de la phalange distale :
Placés de chaque côté de PIII ils
sont rattachés également latéraux au coussinet digital. Agissent dans la
mécanique de l’amortissement des chocs. Peuvent s’ossifier avec l’âge.
Fourbure (laminitis,
founder) : C’est une inflammation des lamelles internes du sabot (derme
laminaire). Cette condition est très douloureuse; le cheval atteint boîtera
sévèrement. L’inflammation peut résulter en un désangrènage des lamelles du
pied de celles du sabot avec comme résultat une descente du pied à l’intérieur
du sabot. Quand la maladie atteint ce point de gravité, l’animal doit être
euthanasié.
B) Bœuf
Le bovin possède deux doigts
fonctionnels par membre. Deux autres doigts non fonctionnels (très courts, ne supportant pas le poids) sont
également présents à chaque membre.
Les structures du pied du bovin
sont à quelques exceptions essentiellement semblables à celles du pied du
cheval.
Onglon :
Désigne le sabot du
bovin recouvrant l’extrémité distale des doigts.
Épiderme kératinisé
de la paroi, de la sole et des talons.
Surface externe de l’onglon est
ondulée alors que celle du cheval est plutôt lisse.
Présence d’un sillon parapédal
(zone de corne mince) sur la paroi axiale de l’onglon. C'est un endroit où
peuvent facilement s'infiltrer des saletés/bactéries.
Sole et talons :
Semblables au cheval
sauf qu’il n’y a pas de fourchette ni de barres.
Cartilages
latéraux :
Absents.
Ligaments :
Chez le bovin, étant donné qu’il y
a deux doigts fonctionnels par membre, deux ligaments interdigités, l’un
proximal et l’autre distal, préviennent l’écartèlement des
doigts. Le proximal est très court et situé entre les phalanges proximales des
deux doigts. Le distal est formé de fibres qui s’entrecroisent dans l’espace
interdigité, allant de la phalange proximale d’un doigt à la phalange distale
de l’autre doigt. Situé à la face palmaire des doigts ce ligament couvre le
tendon du fléchisseur profond des doigts qu’il contribue à maintenir en place.
L’arthrite septique d’une
articulation interphalangienne distale chez le bovin peut être traîtée par
amputation du doigt atteint, étant donné qu’il restera un doigt sain pour
soutenir le poids de l'animal. Cette approche chirurgicale a un meilleur
pronostic si l’articulation atteinte est celle d’un membre pelvien puisque
l’animal porte 60 % de son poids sur les membres thoraciques.
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