Dr André Bisaillon
III- OSTÉOLOGIE, MYOLOGIE, ARTHROLOGIE DU
MEMBRE PELVIEN
1. Os du membre du chien
Le squelette du membre pelvien est formé par :
Ceinture
Coxal
Cuisse et
grasset
Fémur
Os sésamoïdiens
Jambe
Tibia
Fibula
Pied
Os du tarse
Os métatarsiens
Phalanges
Os sésamoïdiens
Coxal :
C’est un os irrégulier formé par la fusion de trois os : ilium, ischium, pubis, auxquels
s’ajoute un petit os acétabulaire
qui se fusionne aux trois autres os, vers le troisième mois après la naissance.
Ce petit os est placé au fond de l’acétabulum.
Les deux coxaux, droit et gauche s’unissent ventromédialement sur le
plan médian par une articulation fibrocartilagineuse pour former la symphyse pelvienne ou ischiopubienne.
Dorsocrânialement, les coxaux s’unissent par les iliums au sacrum.
Avec celui-ci, les deux coxaux forment le bassin
ou pelvis qui délimite la cavité pelvienne.
Acétabulum : cavité profonde à la
jonction des trois os du coxal qui reçoit la tête du fémur. Sa circonférence
semi-lunaire forme une surface articulaire qui entoure une dépression non
articulaire, c’est la fosse acétabulaire.
La surface articulaire est interrompue ventrocaudalement par l’échancrure acétabulaire.
Trou obturé : grand trou oval dans la
région caudale du coxal délimité par l’ischium et le pubis.
Ilium :
C’est un os relativement plat qui constitue environ la moitié
crâniale du coxal. Sa partie crâniale élargie forme l’aile de l’ilium; sa partie caudale rétrécie forme le corps de l’ilium.
Crête iliaque : bord crânial convexe
de l’os.
Tubérosité du
coxal (angle de la hanche) :
bord ventral à peu près rectiligne de l’aile de
l’ilium.
Tubérosité du
sacrum (angle de la croupe) :
bord dorsal rectiligne de l’aile de l’ilium.
Surface glutéale
(fessière) :
face latérale de l’aile de l’ilium.
Surface
auriculaire :
région rugueuse sur la face médiale de l’aile de l’ilium pour
l’articulation avec le sacrum.
Ischium :
Cet os forme la partie caudale du coxal.
Tubérosité
ischiatique :
bord caudolatéral convexe de l’os qui se relève latéralement en une forte saillie.
Pubis :
Ce petit os étroit et mince forme la partie
crânioventrale du coxal.
Éminence
iliopubienne :
petite élévation dans la région latérale du bord crânial de l’os,
ventralement à l’acétabulum.
Fémur :
C’est l’os de la cuisse dont la diaphyse est presque cylindrique et
les deux extrémités sont quelque peu aplaties. L’extrémité proximale, par la
tête de l’os, participe à l’articulation de la hanche; l’extrémité distale
entre dans la formation de l’articulation du grasset.
Tête : éminence
hémisphérique médiale de l’extrémité proximale qui s’articule avec l’acétabulum
du coxal. Sa surface articulaire présente une petite dépression rugueuse dans
sa partie centrale, c’est la fosse de la
tête fémorale.
Grand
trochanter :
grosse éminence non articulaire de forme pyramidale du côté latéral de l’extrémité proximale.
Fosse
trochantérique :
dépression profonde de la face caudomédiale du grand trochanter.
Petit trochanter :
petite projection pyramidale du côté médial, située distalement au
col de l’os.
Trochlée : coulisse
articulaire large limitée par une lèvre latérale et une lèvre médiale, située
dans l’axe de l’os sur la face crâniale
de l’extrémité distale. Elle agit comme surface de glissement pour la rotule.
Rotule : gros os
sésamoïdien de forme grossièrement ovoïde situé crânialement au fémur, dans le
tendon de terminaison du m.
quadriceps fémoral. Cet os porte également
le nom de patella.
Condyles
latéral et médial :
éminences pour l’articulation avec le tibia, fortement convexes, situées sur la face caudale
de l’extrémité distale de l’os. Chaque condyle est surmonté par une petite
facette plate sur laquelle repose un petit os sésamoïdien
nommé fabelle. Les fabelles latérale et médiale sont situées dans
le tendon d’origine des chefs latéral et médial du m. gastrocnémien.
Fosse
intercondylienne :
dépression profonde entre les deux condyles fémoraux.
Épicondyles
latéral et médial :
surfaces quelque peu rugueuses sur le revers abaxial du condyle
correspondant.
Fosse de
l’extenseur :
petite dépression pour le tendon du m. long extenseur des orteils
située sur l’épicondyle latéral à la jonction du condyle et de la lèvre
latérale de la trochlée. Une autre petite dépression pour le tendon du m.
poplité, est parfois visible caudalement à la fosse de l’extenseur. Le tendon
du poplité renferme un très petit os sésamoïdien désigné sous le nom de cyamelle.
Tibia :
C’est un os long qui constitue l’os principal de la jambe. Il
s’articule proximalement avec le fémur et distalement avec le tarse. Il
s’articule également du côté latéral par ses extrémités proximale et distale
avec l’autre os de la jambe, la fibula.
La diaphyse ou corps de l’os a une forme prismatique dans sa partie
proximale et devient cylindroïde dans sa partie distale.
Plateau tibial : extrémité proximale de
l’os, de forme triangulaire, qui porte deux surfaces articulaires.
Condyles
latéral et médial :
surfaces articulaires presque planes du plateau tibial. Ces condyles
s’articulent avec les condyles correspondants du fémur. Les condyles sont
séparés l’un de l’autre par de petites régions rugueuses, les aires intercondyliennes.
Sillon de
l’extenseur :
petite échancrure dans le bord crânial du condyle latéral pour le
passage du tendon du m. long extenseur des orteils.
Tubérosité
tibiale :
forte éminence non articulaire à l’extrémité proximocrâniale de
l’os.
Bord crânial du
tibia (crête tibiale) :
crête saillante qui continue distalement la tubérosité. Cette crête
s’efface toutefois dès le quart proximal de la
diaphyse de l’os. Sa face latérale est
quelque peu excavée alors que sa face
médiale est planiforme.
Cochlée tibiale :
surface articulaire distale de l’os.
Malléole médiale :
extrémité distale de l’os du côté médial.
Fibula :
La fibula ou péroné est un os allongé et grêle,
articulé par ses extrémités au tibia, dont il longe le bord latéral.
Distalement, il s’articule également avec le tarse.
Tête : extrémité
proximale aplatie, en forme de crochet.
Malléole
latérale :
extrémité distale de l’os dont la surface articulaire répond d’une
part au tibia et d’autre part au talus.
Os du tarse :
Le tarse ou jarret est la région proximale du pied.
Il comprend des tissus mous et sept petits os courts et irréguliers intercalés
entre la jambe et la région métatarsienne.
Les sept os du tarse sont
disposés sur trois rangées irrégulières.
La rangée proximale est
composée du talus ou astragale
médialement et du calcanéus ou
encore calcanéum latéralement. Le calcanéus
est nettement plus long que le talus. Son extrémité proximale est quelque peu
tubéreuse et constitue la tubérosité
calcanéenne. Sa face médiale porte une saillie qui a pour rôle de supporter
le talus, d’où son nom de sustentaculum tali. Sa face
plantaire possède une coulisse de glissement pour le tendon du m. fléchisseur
profond des orteils. Le talus
possède une trochlée articulaire
proximale qui répond à la cochlée tibiale et une surface articulaire distale ou
tête, assez régulièrement convexe,
qui s’articule avec l’os central du tarse.
La rangée intermédiaire
compte un seul os, à peu près plat, c’est l’os central du tarse, interposé entre le talus et les trois premiers
os tarsiens.
La rangée distale
comprend quatre petits os placés côte à côte , du côté médial au côté latéral,
ce sont le premier (TI), le deuxième (TII), le troisième (TIII) et le quatrième
(TIV) os du tarse. L’os tarsien IV est plus long que les autres et s’articule avec le calcanéus,
proximalement et les os métatarsiens IV et V, distalement. Sa face latérale
montre un sillon de glissement pour le tendon du m. long péronier.
Os métatarsiens :
Le métatarse qui comprend
des structures molles et des os est la région du pied comprise entre le tarse
proximalement et les orteils distalement.
Les cinq os métatarsiens
ressemblent en tous points aux os métacarpiens, quoique légèrement plus longs.
Toutefois, le premier métatarsien (MTI), le plus médial, est toujours très
rudimentaire ou même absent.
Phalanges et os
sésamoïdiens :
Les phalanges et les os sésamoïdiens qui forment le
squelette des orteils sont semblables à ceux des doigts de la main. Toutefois
le premier orteil, du côté médial, est presque toujours absent. S’il est
présent, il est souvent rudimentaire et composé uniquement d’une phalange
distale. Il peut cependant, chez certains spécimens, être pleinement développé.
2. Os du tarse, du métatarse et du doigt
du cheval
Os du tarse :
Il y a six os qui
forment le tarse du cheval.
La rangée proximale comprend
le talus et le calcanéus qui s'articulent avec le tibia
uniquement puisque la fibula du cheval est rudimentaire et s’arrête en portion
proximale de la jambe. Le talus possède une trochlée proximale dont les
lèvres et la gorge sont disposées obliquement et répondent à une cochlée
tibiale profonde. La surface articulaire distale du talus est tout à fait
planiforme. Le calcanéus est long et sa tubérosité calcanéenne est
fortement tubéreuse.
La rangée intermédiaire est
formée par l’os central du tarse qui est intercallé entre le talus et le
troisième os du tarse.
La rangée distale compte
trois os, le premier et le deuxième os du tarse sont fusionnés en
un seul petit os, placé à la face médioplantaire. Le troisième os est
plat et presqu’aussi large transversalement que le métatarsien principal avec
lequel il s’articule. Le quatrième os est placé du côté latéral.
Os métatarsiens, phalanges, os
sésamoïdiens :
Le nombre et la conformation de
ces os sont similaires à ceux du membre thoracique.
La châtaigne du membre
pelvien est située distalement au tarse, à la face médiale de la région
métatarsienne. L’ergot est placé à la face plantaire de la région du
boulet.
3. Muscles du membre du chien
Les muscles du membre pelvien comprennent des muscles extrinsèques
et des muscles intrinsèques.
Muscles extrinsèques :
Ces muscles appartiennent en fait au groupe des muscles hypaxiaux lombaires. Ces muscles prennent origine sur le
squelette axial depuis les dernières vertèbres thoraciques et sur toutes les
vertèbres lombaires. Ils se terminent sur le coxal, à l’exception du muscle
iliopsoas. Ces muscles agissent principalement comme fléchisseurs et
stabilisateurs de la colonne vertébrale.
Carré des lombes
Petit psoas
Iliopsoas
Les muscles carré des lombes et petit psoas se terminent à la face
médiale de l’aile de l’ilium. Bien que leur rôle sur le membre pelvien soit
presqu’inexistant, ces deux muscles font partie des muscles extrinsèques
puisqu’ils se terminent sur le coxal qui constitue l’os de la ceinture
pelvienne.
Le m. iliopsoas est formé
par la fusion des muscles grand psoas et iliaque. Le muscle grand psoas
provient de la face ventrale des vertèbres lombaires. Il se fusionne au muscle
iliaque provenant du bord ventral de l’ilium. Le muscle iliopsoas ainsi
fusionné se termine sur le petit trochanter du fémur. Il est fléchisseur de
l’articulation de la hanche. Il est innervé par les derniers nerfs lombaires
et par le nerf fémoral.
Muscles intrinsèques :
Ces muscles sont groupés selon la région où ils sont situés: hanche, cuisse, jambe et pied.
Muscles de la hanche :
Ces muscles s’étendent du coxal au fémur. Ils peuvent en outre être
subdivisés en muscles dorsaux et en muscles caudaux de l’articulation de la
hanche ou articulation coxofémorale.
Muscles dorsaux de la
hanche :
Ce groupe comprend trois muscles fessiers ou muscles de la croupe
qui sont des extenseurs de la hanche. Ils agissent également comme abducteurs
de la hanche. Ils sont innervés par le nerf fessier caudal (m. fessier
superficiel) ou le nerf fessier crânial (mm. fessiers moyen et profond).
Fessier superficiel
Fessier moyen
Fessier profond
Le m. fessier superficiel
est un muscle court et relativement mince qui couvre la partie caudale du m.
fessier moyen. Il est accolé au fascia fessier profond qui le recouvre. Par ce fascia il prend origine sur l’ilium, le
sacrum et le ligament sacrotubéreux. Il se termine à la base du grand
trochanter du fémur.
Le m. fessier moyen est
le plus puissant des fessiers. Il prend origine de la crête iliaque et sur
presque toute la face latérale de l’ilium. Son tendon terminal s’attache sur le
grand trochanter fémoral. Chez certains animaux, une portion caudale profonde
peut être séparée de la masse principale. Cette portion constitue alors un
petit m. piriforme.
Le m. fessier profond est
un muscle plat en éventail placé sous le m. fessier moyen qui va de l’ilium au
grand trochanter du fémur.
Muscles caudaux de la
hanche :
Ce sont de petits muscles dont l’action principale est la rotation
latérale (externe) du membre au niveau de la hanche. Ils s’étendent de l’ischium
et du pubis jusque dans la fosse trochantérique ou, pour le m. carré fémoral,
tout juste distalement à celle-ci. Il reçoivent leur innervation du nerf
sciatique ou, dans le cas du m. obturateur externe, du nerf obturateur.
Obturateur interne
Obturateur externe
Jumeaux du bassin
Carré fémoral
Le m. obturateur interne
est un muscle plat qui s’attache sur la face dorsale de l’ischium et du pubis
au pourtour du trou obturé qu’il recouvre complètement. Il est ainsi placé à
l’intérieur de la cavité pelvienne. Ses fibres convergent sur un tendon court
mais puissant qui atteint la fosse trochantérique du fémur.
Le m. obturateur externe
prend origine sur la face ventrale de l’ischium et du pubis au pourtour du trou
obturé qu’il recouvre .Il est ainsi placé
à l’extérieur de la cavité pelvienne.
Les mm. jumeaux du bassin sont deux très petits muscles qui
s’étendent du bord dorsal de l’ischium à la fosse trochantérique du fémur.
Le m. carré fémoral est un muscle très court situé en profondeur
entre la face ventrale de l’ischium et l’extrémité proximale de la diaphyse
fémorale.
Muscles crâniaux de la
cuisse :
Ces muscles s’étendent du coxal ou de la région proximale du fémur
jusque dans la région du grasset. L’une des fonctions importantes de ces
muscles est l’extention du grasset et ainsi de la jambe. Ils sont innervés par le nerf fémoral ou,
dans le cas du m. tenseur du fascia lata, par le nerf fessier crânial.
Sartorius
Tenseur du fascia lata
Quadriceps fémoral
Le m. sartorius est formé
par deux bandes musculaires qui occupent les faces crâniale et crâniomédiale de
la cuisse.
La partie crâniale
appartient nettement aux muscles crâniaux de la cuisse; la partie caudale, plus large que la partie crâniale, peut être
regroupée avec les muscles médiaux de la cuisse. Les deux parties prennent
origine sur l’ilium et recouvrent en bonne partie le m. quadriceps fémoral. La
partie crâniale se termine sur la rotule; la partie caudale rejoint le bord
crânial du tibia. Le m. sartorius est un fléchisseur de la hanche; sa partie
crâniale fait l’extension du grasset alors que sa partie caudale le fléchit.
Le m. tenseur du fascia lata
a une forme triangulaire et occupe la région proximocrâniale de la cuisse,
entre le m. sartorius crânialement et le m. fessier moyen caudodorsalement. Il
peut être séparé en partie crâniale et en partie caudale, plus mince. Environ
au tiers proximal de la cuisse, le muscle se continue par une aponévrose très
résistante, le fascia fémoral qui enveloppe les muscles de la cuisse. Ce
fascia se confond latéralement au fascia
lata qui se prolonge distalement sur la jambe par le fascia crural. Par son origine sur l’ilium, le m. tenseur est
fléchisseur de la hanche.
Distalement le muscle tend le fascia lata qui s’attache dans la
région du grasset et est ainsi extenseur du grasset.
Le m. tenseur peut être groupé avec les muscles de la hanche.
Toutefois, il est ici considéré avec les muscles crâniaux de la cuisse à cause
de sa topographie
Le m. quadriceps fémoral
est le plus puissant extenseur du grasset. Il est composé de quatre chefs qui
couvrent les faces crâniale, latérale et médiale du fémur. Ils ont une origine
distincte sur l’ilium ou le fémur. Distalement, ils convergent sur un tendon
unique qui englobe la rotule avant de s’attacher sur la tubérosité tibiale. La
portion du tendon qui va de la rotule à la tubérosité constitue le ligament rotulien ou patellaire.
Le muscle droit fémoral
ou encore droit de la cuisse est le plus crânial des quatre chefs du
quadriceps. Il est grossièrement cylindrique et situé entre les vastes latéral
et médial avec lesquels il peut être partiellement fusionné. Il prend origine
sur l’ilium, juste crânialement à l’acétabulum. En plus d’être extenseur du
grasset, le droit fémoral est fléchisseur de la hanche.
Le m. vaste latéral est
le plus développé des quatre chefs. Il est situé latéralement et caudalement au
droit fémoral avec lequel il est fusionné distalement. Il prend attache sur le
corps du fémur près de son bord latéral.
Le m. vaste médial est
plus petit que son homologue latéral. Il prend origine dans la région proximale
de la diaphyse fémorale près de son bord médial.
Le m. vaste intermédiaire est
le plus petit des quatre chefs du quadriceps. Il est plaqué contre la face
crâniale du fémur, sous le m. droit fémoral. Il est généralement fusionné avec les deux autres vastes.
Muscles caudaux de la
cuisse :
Ce groupe comprend trois muscles principaux qui collectivement
constituent ce qu’on désigne parfois sous le terme de muscles du cabrer. Ils
prennent origine sur la tubérosité ischiatique et se terminent dans la région
distale du fémur ou la région proximale de la jambe. Ces muscles sont des
extenseurs de la hanche et des fléchisseurs du grasset. Ils sont tous les trois
innervés par le nerf sciatique.
Biceps fémoral
Semitendineux
Semimembraneux
Le m.biceps fémoral est
le plus volumineux des muscles de la cuisse dont il forme la région latérale et
caudale. Distalement, il se termine par le fascia lata et le fascia crural dans
les régions du grasset et de la jambe. Il s’attache ainsi sur la rotule, le
ligament rotulien et le bord crânial du tibia. Il délègue en outre une bande
fibreuse qui rejoint la tubérosité calcanéenne et participe ainsi à la
formation du tendon calcanéen. Les fonctions du biceps fémoral sont variées. Il
est extenseur de la hanche et du tarse; il agit également comme fléchisseur du
grasset et peut, selon la position du membre lorsqu’il se contracte, étendre
l’articulation du grasset.
Une bande musculaire mince et étroite est située médialement au
biceps fémoral dont elle longe le bord caudal. Cette bande constitue le m.
abducteur caudal de la jambe.
Le m. semitendineux forme
le bord caudal de la cuisse, passant de la face latérale à la face médiale. Il
s’étend de la tubérosité ischiatique jusqu’à la diaphyse du tibia. Il donne une
bande fibreuse qui rejoint la tubérosité calcanéenne, participant ainsi à la
formation du tendon calcanéen. Il est extenseur de la hanche et du tarse et
fléchisseur du grasset.
Le m. semimembraneux est
placé en profondeur dans la région caudale de la cuisse, entre les mm.
semitendineux et biceps fémoral latéralement et le m. gracile, médialement. Il
est composé de deux parties à peu près de même volume qui ont une origine
commune sur la tubérosité ischiatique. La partie
crâniale se termine sur la région distale de la diaphyse fémorale; la partie caudale rejoint la face médiale
de l’extrémité proximale du tibia. Il est extenseur de la hanche; sa partie
crâniale a aussi pour rôle l’extension du grasset; sa partie caudale a pour
fonction principale la flexion du grasset.
Muscles médiaux de la
cuisse :
Ces muscles sont des adducteurs de la cuisse situés caudalement au
fémur. Ils sont innervés par le nerf obturateur. La partie caudale du m.
sartorius innervée par le nerf fémoral peut, à cause de sa topographie
nettement médiale, être regroupée avec ces muscles.
Gracile
Pectiné
Adducteur de la cuisse
Le m. gracile est placé
sous la peau de la face caudomédiale de la cuisse. C’est un muscle large et
relativement mince dont l’origine et la terminaison sont aponévrotiques. Il
prend origine le long de la symphyse pelvienne; il se termine sur le bord
crânial du tibia et une portion de son aponévrose rejoint la tubérosité du
calcanéus. En plus d’être adducteur, le gracile est également fléchisseur du
grasset et extenseur du tarse.
Le m. pectiné est un
petit muscle fusiforme dont le corps charnu occupe la région proximale de la
face médiale de la cuisse. Il arrive du pubis et se termine sur le bord
distomédial du corps du fémur. Ce muscle forme la paroi caudale d’un espace
triangulaire dont la base est adjacente à la paroi abdominale. Cet espace
constitue le triangle fémoral dont
la paroi crâniale est formée par la partie caudale du m. sartorius. Ce triangle
est placé juste sous la peau de la région proximomédiale de la cuisse. Sa paroi
latérale est formée par les mm. iliopsoas et vaste médial. Le triangle livre
passage, entre autres, à l’artère et à la veine fémorales.
Le m. adducteur de la cuisse
est un gros muscle pyramidal logé entre les mm. semimembraneux et pectiné. Il
s’étend de la face ventrale de l’ischium et du pubis jusqu’à la face caudale du
fémur. Chez certains animaux, il peut être divisé totalement ou partiellement
en deux muscles distincts, le grand adducteur et le long adducteur.
Muscles crâniolatéraux de
la jambe :
Ce groupe de muscles est enveloppé par le fascia crural qui recouvre également la majorité des muscles
caudaux de la jambe. Chacun des muscles de ce groupe a un corps charnu qui se
prolonge distalement par un long tendon qui rejoint soit les os du tarse ou les
os métatarsiens, soit les phalanges. Dans la région dorsale du tarse, les
tendons sont enveloppés par des synoviales
vaginales. Les muscles jambiers crâniolatéraux sont des fléchisseurs du
tarse et/ou des extenseurs des orteils. Ils sont tous
innervés par le nerf péronier.
Tibial crânial
Long extenseur des orteils
Long péronier
Extenseur latéral des orteils
Le m. tibial crânial est
le plus crânial et le plus superficiel du groupe. Il prend origine du bord
crânial et de la région adjacente du tibia. Son tendon de terminaison croise la
face dorsale du tarse où il est retenu en place par une bande fibreuse étroite,
le rétinacle crural des extenseurs.
Le tendon se termine sur la face plantaire des deux premiers os métatarsiens.
Le tibial crânial a pour rôle principal la flexion du pied; il peut également
faire la rotation du pied en direction médiale.
Le m. long extenseur des
orteils est placé latéralement et en bonne partie recouvert par le tibial
crânial. Son corps fusiforme prend origine par un long tendon dans la fosse de
l’extenseur du fémur où il est inclus dans une expansion de la cavité
articulaire du grasset. Distalement, son tendon terminal est retenu par le
rétinacle crural des extenseurs et, lorsqu’il croise la face dorsale du tarse,
par une autre petite bande étroite, le rétinacle
tarsien de l’extenseur. Dans la région du tarse, le tendon du m. long
extenseur se divise en quatre branches qui rejoignent chacune la phalange
distale des orteils II, III, IV et V.
Le m. long péronier a un
corps charnu relativement court et de forme triangulaire. Il s’attache
proximalement au ligament collatéral latéral du grasset et aux régions
adjacentes du tibia et de la fibula. Son long tendon de terminaison glisse sur
la malléole latérale de la fibula, enveloppé par une synoviale vaginale, puis
se fixe au quatrième os du tarse et finalement à la face plantaire de la base
de chacun des os métatarsiens. Le m. long péronier fléchit le tarse et oriente
la face plantaire du pied latéralement.
Le m. extenseur latéral des
orteils est un petit muscle placé en profondeur sous le m. long péronier.
Son tendon terminal croise la face dorsolatérale du tarse et rejoint la branche
tendineuse du m. long extenseur des orteils destinée à l’orteil V.
Muscles caudaux de la
jambe :
Les muscles de ce groupe ont des actions antagonistes aux muscles
crâniolatéraux de la jambe. Sauf pour le m. poplité qui est limité à la région
proximale de la jambe, ils sont des extenseurs du tarse et/ou des fléchisseurs
des orteils. Tous sont innervés par le nerf tibial.
Gastrocnémien
Fléchisseur superficiel des orteils
Fléchisseur profond des orteils
Poplité
Le m. gastrocnémien est
le plus superficiel et le plus volumineux du groupe. Il constitue le muscle du
mollet. Il est composé par deux chefs, un latéral et un médial qui recouvrent
presque complètement le m. fléchisseur superficiel des orteils. Le chef latéral et le chef médial prennent origine sur la face caudale du fémur,
proximalement au condyle correspondant. Chaque tendon d’origine renferme un
petit os sésamoïdien ou fabelle. Vers le tiers distal de la
jambe, les deux chefs convergent sur un tendon puissant qui se termine sur la
tubérosité calcanéenne. Ce tendon constitue la principale composante du
puissant tendon calcanéen. Le
gastrocnémien a pour rôle principal l’extension du tarse; par son attache
fémorale, il est aussi fléchisseur du grasset.
Le tendon calcanéen ou
corde du jarret est connu en anatomie humaine sous le vocable de tendon d’
Achille . C’est un ensemble de formations fibreuses qui constituent un très
fort cordon qui se fixe sur la tubérosité calcanéenne et qui permet aux muscles
qui le composent d’agir comme extenseurs du tarse. Les mm. biceps fémoral,
semitendineux, gracile, gastrocnémien et fléchisseur superficiel des orteils
participent à la formation du tendon.
Le m. fléchisseur superficiel
des orteils est un muscle fusiforme qui prend origine sur le fémur en
commun avec le chef latéral du gastrocnémien avec lequel il est en bonne partie
fusionné dans sa portion proximale. Il est coincé entre les deux chefs du
gastrocnémien qui l’enveloppent en grande partie. Proximalement au calcanéus,
son tendon s’enroule autour de celui du gastrocnémien, puis le tendon s’élargit
et coiffe la tubérosité calcanéenne, s’attache de chaque côté, puis se continue
distalement pour atteindre la face plantaire du pied. À l’endroit où le tendon
croise la tubérosité, une bourse synoviale calcanéenne est placée sous
le tendon. En regard de la région métatarsienne proximale, le fléchisseur se
divise en quatre branches destinées chacune à un orteil. Chaque branche se
comporte comme celle du muscle correspondant du membre thoracique. Étant donné
ses nombreuses attaches, le m. fléchisseur superficiel a plusieurs fonctions;
il est fléchisseur du grasset, extenseur du tarse et fléchisseur des orteils.
Le m. fléchisseur profond des
orteils repose sur la face caudale du tibia sous les autres muscles caudaux
de la jambe. Il est composé d’un chef latéral et d’un chef médial. Le chef latéral ou encore m. fléchisseur latéral des orteils
prend origine sur les deux tiers proximaux du tibia et de la fibula et sur la
membrane interossseuse située entre les deux os. Son tendon passe distalement à
la tubérosité calcanéenne où il est enveloppé par une synoviale vaginale et maintenu en place par le rétinacle des fléchisseurs.
En regard des os du tarse, le tendon reçoit celui du chef médial. Le chef médial ou encore m. fléchisseur médial des orteils est
beaucoup plus petit que le chef latéral et est situé entre ce dernier et le m.
poplité. De son origine dans la région proximale du tibia et de la fibula, il
passe distalement, puis son tendon s’unit à la face plantaire du tarse au
tendon du chef latéral. Le tendon commun ainsi formé se subdivise à son tour en
quatre ou cinq divisions, chacune allant se terminer sur la phalange distale
d’un orteil. Distalement au tarse, le trajet, les rapports et les points
d’attache des tendons du m. fléchisseur profond des orteils sont similaires à
ceux du m. fléchisseur profond des doigts.
Le m. poplité occupe la
région proximale du tibia, caché par les mm. gastrocnémien et fléchisseur
superficiel des orteils. Il prend origine sur le revers abaxial du condyle
latéral du fémur par un long tendon
qui renferme un petit os sésamoïdien
ou cyamelle. Le tendon croise
obliquement la face profonde du ligament collatéral latéral du grasset. Le m.
poplité est fléchisseur du grasset et rotateur médial de la jambe.
Muscles du pied :
Comme dans la main, il existe plusieurs petits muscles spécialisés
pour le pied. Parmi ceux-ci, les quatre mm.
interosseux qui sont innervés par des branches du nerf tibial se comportent
comme ceux de la main.
4. Muscles et tendons de l’extrémité
distale du membre du cheval
Comme chez le chien, les muscles
de la jambe du cheval sont groupés en muscles crâniolatéraux et en muscles
caudaux. Les corps charnus se continuent distalement par de longs tendons qui
se terminent soit sur les os du tarse, soit sur l’os métatarsien principal, ou
encore sur les phalanges du troisième doigt.
Les muscles du groupe
crâniolatéral sont des fléchisseurs du tarse et/ou des extenseurs des
phalanges. Ils sont innervés par le n. péronier. Ce sont les muscles :
Long extenseur des
phalanges
Extenseur latéral des
phalanges
Troisième péronier
Tibial crânial
Les muscles du groupe caudal sont
à l’exception du muscle poplité, des extenseurs du tarse et/ou des fléchisseurs
des phalanges. Ils sont innervés par le n. tibial. Ce sont les muscles :
Gastrocnémien
Fléchisseur
superficiel des phalanges
Fléchisseur profond
des phalanges
Poplité
Le m. long extenseur des phalanges ou encore extenseur dorsal des
phalanges est le plus développé et le plus superficiel du groupe
crâniolatéral. Il prend origine dans la fosse de l’extenseur du fémur et se
termine par un long tendon sur la phalange distale (PIII). Lorsque le tendon
croise la face dorsale du tarse, il est protégé par une longue synoviale
vaginale et retenu en place par trois rétinacles des extenseurs, proximal,
moyen et distal. Le m. extenseur latéral des phalanges est situé
latéralement au long extenseur. Son tendon passe à la face latérale du tibia
(la portion distale de la fibula fait défaut) enveloppé par une synoviale
vaginale. Le tendon est maintenu sur la face latérale du tarse par des
rétinacles, dont le rétinacle distal des extenseurs. Le tendon s’unit à celui
du long extenseur des phalanges à la face dorsale du métatarsien principal.
Le m. troisième péronier, absent chez les carnivores,
forme chez le cheval un cordon très résistant complètement fibreux tendu entre
la fosse de l’extenseur du fémur et la région métatarsienne proximale. Ce
muscle fibreux que l’on désigne à l’occasion sous le terme de corde
fémorométatarsienne est recouvert par le long extenseur des phalanges et se
moule dans le m. tibial crânial situé en profondeur. En regard de la face
dorsale du tarse, la corde fibreuse, après avoir traversée le rétinacle
proximal, se divise en deux branches. La branche latérale va
s’attacher sur le quatrième os du tarse; la branche dorsale va se fixer
sur l’extrémité proximale du métatarsien principal.
Le troisième péronier est l’une
des deux composantes de ce que l’on désigne sous le terme d’appareil de
réciprocité, l’autre étant le m. fléchisseur superficiel des phalanges
placé à la face caudale de la jambe. Étant donné la nature fibreuse de ces deux
composantes et leurs points d’attache, la flexion ou l’extension du grasset ou
du tarse occasionne un mouvement similaire (réciproque) de l’autre
articulation. En d’autres termes, lorsque le grasset fléchit, le fémur tire sur
le troisième péronier, entraînant la flexion obligatoire du tarse; lorsque le
grasset est placé en extension, le fémur tire sur le fléchisseur superficiel,
entraînant l’extension du tarse.
Le m. tibial crânial est situé en profondeur, appliqué
contre la face crâniolatérale du tibia. Dans la région distale du tibial, son
tendon traverse le rétinacle proximal des extenseurs enveloppé par une synoviale
vaginale, passe entre les deux branches terminales du troisième péronier,
puis se divise à son tour en deux branches terminales. La branche dorsale
rejoint celle du troisième péronier et se fixe sur l’extrémité proximale du
métatarsien principal. La branche médiale passe obliquement et se
termine à la face médiale de la rangée proximale des os du tarse. Cette branche
médiale porte également le nom de tendon cunéen. Une petite bourse
synoviale cunéenne est située entre le tendon et la face médiale des os du
tarse. Le m. tibial crânial est un fléchisseur du tarse.
La bourse cunéenne peut devenir
enflammée lors d'éparvin osseux (ostéoarthrite du jarret).
Les mm. long et court péroniers
sont absents chez le cheval.
Le m. gastrocnémien est le plus superficiel des
muscles caudaux de la jambe. Sa conformation et son rôle sont similaires à ceux
du chien. Toutefois, chez le cheval, les tendons d’origine des chefs latéral et
médial ne renferment pas d’os sésamoïdiens.
Le m. fléchisseur superficiel des
phalanges est
situé entre les deux chefs du gastrocnémien qui le recouvrent presque
complètement. Son corps charnu est très réduit et très fortement mêlé de tissu
fibreux de sorte qu’il prend l’aspect d’une corde fibreuse étendue du fémur à
la phalange moyenne du doigt, avec seulement un renflement charnu fusiforme
dans la moitié proximale de la jambe. Dans la région calcanéenne, son tendon
forme une calotte qui glisse sur la bourse synoviale calcanéenne, puis
distalement au tarse, redevient funiculaire et se comporte comme son homologue du
membre thoracique. Par sa texture fibreuse et son inextensibilité, le
fléchisseur superficiel joue un rôle important dans le des angles articulaires
du tarse et du boulet. Il fait également partie de l’appareil de réciprocité
en agissant comme antagoniste au muscle troisième péronier.
Le m. fléchisseur profond des
phalanges du
cheval est composé de trois chefs, le chef latéral ou fléchisseur
latéral des phalanges, le plus développé des trois, le chef médial
ou fléchisseur médial des phalanges et enfin un très petit m. tibial
caudal. Les tendons du chef latéral et du tibial caudal passent
distalement dans le canal des fléchisseurs à la face plantaire du tarse,
enveloppés par une synoviale vaginale commune. Le tendon du chef médial descend
vers la région métatarsienne, enveloppé par une synoviale vaginale
indépendante, à l’extérieur du canal des fléchisseurs. Distalement au tarse,
les trois tendons se rejoignent dans un tendon commun qui, à compter de cet
endroit se comporte comme celui du membre thoracique. Vers le milieu du
métatarsien, le tendon du fléchisseur profond reçoit une bande fibreuse,
relativement faible, provenant du ligament plantaire distal rattaché à la face
plantaire du tarse. Cette bande fibreuse forme le ligament accessoire distal ou
bride tarsienne qui joue le même rôle que la bride carpienne au membre
thoracique.
Le m. poplité occupe la région proximocaudale
du tibia et a la même disposition que chez le chien. Son tendon d’origine ne
possède toutefois aucun os sésamoïdien.
Le m. interosseux (ligament suspenseur du boulet) a
la même texture et la même disposition que celui du membre thoracique.
5. Articulations de la hanche, du
grasset et du tarse du chien
A) Hanche
L’articulation de la hanche ou
coxofémorale est une articulation
qui permet une variété de mouvements dont la flexion et l’extension. Elle
permet en outre l’adduction et l’abduction, ainsi qu’un peu de circumduction.
La capsule articulaire
s’attache d’une part, au pourtour de l’acétabulum et, d’autre part, autour du
col du fémur. Le ligament de la tête du
fémur s’étend de la fosse acétabulaire à la fosse de la tête fémorale,
aidant au maintien de la tête fémorale dans l’acétabulum. Un autre ligament, le
ligament transverse de l’acétabulum
est une petite bande fibreuse qui s’étend d’un côté à l’autre de l’échancrure
acétabulaire. Il complète ainsi le rebord fibrocartilagineux de l’acétabulum.
Le ligament sacrotubéreux
est un ligament qui ne fait pas partie de l’articulation de la hanche, mais
dont le rôle est essentiel pour la stabilité de la colonne vertébrale et du
coxal. Il s’étend de la dernière vertèbre sacrée et de la première vertèbre
coccygienne jusqu’à la tubérosité ischiatique.
B) Grasset
L’articulation du grasset ou
fémorotibiopatellaire est une
articulation complexe dont les mouvements sont essentiellement ceux de flexion
et d’extension. Elle est l’homologue de l’articulation du genou de l’homme.
La capsule articulaire
délimite trois cavités qui communiquent librement entre elles. Deux cavités
sont situées entre les condyles du fémur et ceux du tibia (cavités fémorotibiales) et l’autre est placée entre la trochlée du
fémur et la rotule (cavité
fémoropatellaire). La capsule articulaire s’étend également pour englober
l’articulation tibiofibulaire proximale, de sorte qu’à proprement parler, cette
articulation fait également partie de l’articulation du grasset. Les cavités
fémorotibiales s’étendent aussi proximalement pour se placer entre les fabelles
latérale et médiale et la surface caudale du fémur. Latéralement, la cavité
fémorotibiale s’étend quelque peu distalement pour inclure les tendons
d’origine des mm. long extenseur des orteils et poplité et ainsi former des
synoviales vaginales pour ces tendons.
La rotule est rattachée au fémur et aux fabelles latérale et médiale
par deux bandes fibreuses minces, les ligaments
fémoropatellaires latéral et médial. Distalement, la rotule
est reliée à la tubérosité tibiale par un puissant ligament, le ligament rotulien ou patellaire. Ce ligament est, en fait,
le prolongement distal du tendon de terminaison du m. quadriceps fémoral. La
rotule porte de chaque côté un petit prolongement fibrocartilagineux connu sous
le nom de fibrocartilages
parapatellaires médial et latéral. Distalement à la rotule, un
tampon de gras est situé entre le ligament rotulien et la capsule articulaire.
Cette quantité de gras constitue le corps
adipeux infrapatellaire.
Le fémur est uni au tibia et à la fibula par deux ligaments
collatéraux qui limitent les mouvements de latéralité de l’articulation du
grasset. Le ligament collatéral médial
s’étend de l’épicondyle médial du fémur au revers du condyle médial du tibia.
Le ligament collatéral latéral
s’étend de l’épicondyle latéral du fémur à la tête de la fibula et de la région
adjacente de l’extrémité proximale du tibia.
À l’intérieur de la capsule articulaire, il existe entre les
condyles du fémur et ceux du tibia une paire de disques fibrocartilagineux
semilunaires, qui sont les ménisques,
l’un latéral et l’autre médial. Chacun d’eux convertit la surface
articulaire planiforme des condyles du tibia en une cavité glénoïde moulée sur
le condyle correspondant convexe du fémur. Chaque ménisque a la forme d’un C
dont le bord excentrique (abaxial) est épais et régulièrement convexe et le
bord concentrique (axial) est mince et échancré. Chaque ménisque est attaché
aux aires intercondyliennes crâniale et caudale du tibia par de très courts
ligaments. Crânialement, les deux ménisques sont reliés par un ligament interméniscal ou ligament transverse. Caudalement, le
ménisque latéral est également rattaché à la fosse intercondylienne fémorale
par un ligament méniscofémoral. De
plus, le ménisque médial adhère fortement au ligament collatéral médial. Le
ménisque latéral quant à lui est séparé du ligament collatéral latéral par le
tendon d’origine du m. poplité.
Il existe également une paire de ligaments intraarticulaires, les ligaments croisés du grasset, l’un crânial
et l’autre caudal qui relient le
fémur au tibia et qui limitent le mouvement crâniocaudal de ces deux os. Ces
ligaments se croisent près de leur attache proximale dans la fosse
intercondylienne du fémur. Distalement, le ligament croisé crânial s’attache
dans l’aire intercondylienne crâniale du tibia; le ligament croisé caudal
s’attache, quant à lui, dans l’aire intercondylienne caudale du tibia près de
l’échancrure poplitée. En vue crâniocaudale, le ligament croisé crânial occupe
une position latérale; le ligament croisé caudal occupe une position médiale.
Lorsque le membre supporte le poids du corps, le ligament croisé crânial
empêche le tibia de glisser crânialement, alors que le ligament croisé caudal
l’empêche de glisser caudalement sous le fémur.
C) Tarse
Le tarse comprend
plusieurs articulations limitées par une capsule articulaire unique. Les os du
tarse sont unis entre eux par plusieurs ligaments dont les ligaments collatéraux médial et latéral qui relient de chaque côté du tarse le tibia ou la fibula
aux os métatarsiens.
L’articulation tarsocrurale ou
talocrurale ou encore tibiotarsienne est la plus grande et la
plus mobile des articulations du tarse. Elle permet essentiellement des
mouvements de flexion et d’extension. Les mouvements ont lieu entre la cochlée
du tibia et la trochlée du talus. Les autres articulations du tarse sont les articulations intertarsiennes proximale
et distale et l’articulation tarsométatarsienne.
6. Articulation de la hanche, du grasset et du tarse du
cheval
A) Hanche
Les constituants de l'articulation de la hanche du cheval sont
similaires à ceux du chien. Il existe toutefois, chez le cheval, un ligament
accessoire de la tête fémorale. Ce ligament provient du tendon prépubien
(forte lame fibreuse placée crânialement au bord crânial des pubis), passe dans
l'échancrure acétabulaire, dorsalement au ligament transverse et se fixe dans
la fosse de la tête du fémur, avec le ligament de la tête du fémur. Ce ligament
stabilise l'articulation coxofémorale et limite, sans toutefois l'empêcher,
l'abduction de la hanche.
B) Grasset
La morphologie de l’articulation du
grasset du cheval est semblable à celle du chien et des autres mammifères. Il
existe toutefois certaines particularités chez le cheval.
La rotule est reliée à la
tubérosité du tibia par trois ligaments rotuliens ou patellaires
qui sont les ligaments médial, intermédiaire (moyen) et latéral.
Les cavités articulaires
fémorotibiales latérale et médiale sont indépendantes l’une de
l’autre. La cavité articulaire fémoropatellaire communique avec la
cavité fémorotibiale médiale chez la plupart des spécimens et avec la latérale chez environ le quart des chevaux.
L’inflammation du grasset oblitère
habituellement les communications de sorte que chaque cavité doit être injectée
indépendamment.
L’articulation du grasset du
cheval comprend un mécanisme qui permet à la rotule de venir se placer en
position de repos proximalement à la lèvre médiale de la trochlée fémorale. Ce
mécanisme est associé à l’appareil de la station du membre pelvien.
Accrochement de la rotule : Dans cette condition, la
rotule reste accrochée sur la lèvre médiale de la trochlée du fémur avec les
ligaments rotuliens intermédiaire (moyen) et médial sous tension de part et
d'autre de la trochlée. Ceci résulte en un membre qui reste bloqué en
extension. On
peut replacer la rotule en tirant le membre vers l'avant. Un manque d'angularité de l'articulation du grasset ou une
musculature insuffisante (quadriceps) de la région sont des causes
prédisposantes.
C) Tarse (Jarret)
Le tarse
du cheval permet presqu’exclusivement des mouvements de flexion et d’extension.
Plusieurs ligaments relient les os du tarse entre eux et au tibia et aux
métatarsiens. Parmi ceux-ci il y a les ligaments collatéraux médial
et latéral
et le ligament
plantaire long. Ce dernier couvre la face plantaire du calcanéus et
le relie à l’os métatarsien principal.
Il y a dans
le tarse du cheval, quatre articulations principales et des articulations
intertarsiennes entre chacun des os du tarse.
L’articulation tibiotarsienne ou tarsocrurale ou talocrurale
est celle qui permet la plus grande amplitude de mouvements. Elle est
située entre la cochlée du tibia et la trochlée du talus. Le calcanéus n’est
pas impliqué dans cette
articulation. L’articulation intertarsienne proximale est placée entre
la rangée proximale des os du tarse (talus et calcanéus) et l’os central et
l’os tarsien IV. L’articulation intertarsienne distale est située entre
l’os central et les os médiaux de la rangée distale du tarse. L’articulation
tarsométatarsienne est placée entre les os de la rangée distale et les os
métatarsiens.
La cavité articulaire
tibiotarsienne communique librement avec la cavité intertarsienne
proximale.
La cavité articulaire
intertarsienne distale est indépendante des autres cavités du tarse, de
même que la cavité tarsométatarsienne. Les deux cavités peuvent
toutefois communiquer chez environ le tiers des spécimens.
À cause de l’étroitesse de ces cavités, elle sont difficiles à
injecter. Elles doivent toutefois être injectées pour fin de diagnostic
puiqu’elles ne communiquent pas avec les deux cavités plus proximales.
Il existe une bourse synoviale (bourse cunéenne) entre le tendon
cunéen (branche médiale du tendon du m. tibial crânial) et la face
dorsomédiale du tarse. Cette bourse peut être injectée en insérant l’aiguille
sous le tendon près de sa terminaison sur les os I et II fusionnés du tarse.
Les articulations métatarsophalangienne (boulet) et
interphalangiennes proximale et distale du membre pelvien sont similaires aux
articulations correspondantes du membre thoracique.
7. Appareil
de la station du membre pelvien du cheval
Le grasset est stabilisé par le mécanisme du blocage de la rotule
sur le tubercule de la lèvre médiale de la trochlée fémorale. Ce mécanisme
stabilise aussi indirectement l’articulation coxofémorale. Lorsqu’un des membres pelviens est
partiellement fléchi avec la pince (pied) touchant le sol, l’appareil de la
station du membre opposé fixe le pied fermement sur le sol. La contraction des
mm. tenseur du fascia lata et quadriceps fémoral tire proximalement la rotule,
le fibrocartilage parapatellaire et le ligament rotulien médial pour bloquer
temporairement la rotule qui se place sur le tubercule trochléaire (extrémité
proximale de la lèvre médiale). Ainsi les ligaments rotuliens moyen et médial,
sont étirés au maximum de chaque côté de la lèvre trochléaire médiale. Le m.
troisième péronier et le m. fléchisseur superficiel des phalanges (appareil de
réciprocité) agissent pour bloquer à leur tour le tarse. Le blocage (extension)
du grasset et du tarse demande ainsi peu d’effort musculaire. Dans cette
position fixe du membre, l’hyperextension du boulet est empêchée par les
tendons des fléchisseurs des phalanges et le ligament suspenseur du boulet.
Pour changer le membre d’appui, l’animal doit fléchir le grasset pour débloquer
la position fixe de l’appareil de la station.
Le tarse est maintenu en extension grâce à la portion tendineuse du
fléchisseur superficiel des phalanges qui relie l’extrémité distale du fémur au
calcanéus (appareil de réciprocité).
Le doigt est supporté par des structures similaires à celles du
membre thoracique.
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