dimanche 11 mai 2014

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EXAMEN DE L’APPAREIL DIGESTIF

By: Dr Vétérinaire On: 09:04
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  • Dr. BELILET-MERDACI/ ISV El-TARF /2008-2009


    EXAMEN DE L’APPAREIL DIGESTIF

    Introduction : La composition générale du tube digestif chez les carnivores et les équins est la même, mais elle est différente chez les bovins (ruminants). Cet appareil peut présenter des troubles aussi bien fonctionnels que ceux concernant le transit digestif.
    1-    L’appareil digestif des bovins
    L’appareil digestif des bovins possède une particularité propre à cette espèce du point de vue anatomique, physiologique, et pathologique. La taille de ses différents composants (estomac, intestins), le nombre de poches gastriques (rumen, réseau, feuillet, caillette) rendent la pathologie de cet appareil assez variée, complexe et fréquente.
    a) Appétit : c’est l’indice du bien être des animaux, en général un animal sain non rassasié ne refuse jamais un aliment appètent.
    L’appétit peut subir des modifications quantitatives ou qualitatives :
    *appétit augmenté → physiologique : mise bas, famine, aliment appètent…
                                  →pathologique : Diabète, para tuberculose.
    *appétit diminué → physiologique : deux deniers mois de gestation.
                                → pathologique : affections bénignes.
    *inappétence totale (anorexie) → maladies graves (météorisme, toxémie, acétose, déplacement de la caillette…).
    *appétit sélectif (perverti)→ pica due à des troubles métaboliques (insuffisance en sels minéraux et en oligoéléments).
    b) la prise d’aliment : L’observation de l’animal entrain de manger doit se faire si possible dans son endroit habituel et par rapport à ses congénères.
    Les bovins prennent l’aliment avec la langue et les plus fins sont pris avec les lèvres. Cette action peut être entravée lors : -douleurs au niveau de la bouche, langue (inflammation, blessure, fracture des maxillaires…)
    -contraction des masséters : trismus (tétanos).
    -crampes passagères (intoxications au plomb).
    -paralysie du pharynx (rage).
    -botulisme.
    c) la mastication : Les troubles peuvent être dues à :
    - inflammation dentaire, glossite.
    -abcès, phlegmon, fracture.
    -aphtes buccaux, corps étrangers.
    d) La déglutition : pour bien apprécier le passage des bols alimentaires, le praticien doit se placer à gauche de l’animal et voir l’aliment passer sous forme d’ondes péristaltiques. Elle devient difficile quand il ya un problème au niveau du pharynx ou l’œsophage (phlegmon, corps étrangers, paralysie ou œdème du pharynx, abcès). Ceci se traduit par un ptyalisme vers l’extérieur, et par la toux.
    e) La soif : Les besoins en eau chez un bovin dans des conditions climatiques moyennes lorsque l’alimentation est sèche (foin) sont de 50 à 80 litres et de 20 à 40 litres lorsque la ration est composée de vert.
    *polydipsie : augmentation de la consommation d’eau qui peut être physiologique ou pathologique ( femelles productrices de lait, temps chaud, effort, fièvre, diarrhée, diabète, néphrite…)
    *Adipsie : diminution ou non consommation de l’eau (fièvre aphteuse, stomatite, gingivite, douleur dentaire, rage…)
    f) La rumination : Elle a une importance fondamentale pour le déroulement normal de la digestion dans le rumen :
    - Elle sert au broyage complémentaire des aliments à grosses fibres.
    - Régulation du PH du rumen.
    Elle commence en général ½ à 1H1/2 après les repas, et compte généralement 4 à 24 cycles de ruminations par jours de 10 à 60 mn chacun.
    Troubles de la rumination : Peut-être dus à des lésions au niveau de la bouche, pharynx ou rumen (corps étrangers, sténose stomacale, parfois atteinte de l’état général.
    g) L’éructation : C’est le bruit de rot, qui correspond au rejet vers l’extérieur des gaz de fermentations. Tout trouble se traduit par une météorisation.

    h) Régurgitation, vomissement : -si les matières ont une consistance liquide avec des éléments broyés à odeur caractéristique → panse → vomissement.
    - si ce sont des bols alimentaires mélangés à la salive, couleur clair, peu mastiqués → œsophage → régurgitation.
    Ces troubles apparaissent lors de sténose, irritation, formation tumorales de l’œsophage, contenu toxique du rumen…
    i) Défécation : L’aspect des fèces nous donne la nature de l’aliment, les bovins expulsent des matières fécales : 10 à 24 fois / jours ce qui constitue 30 à 50 Kg.
    Les troubles de défécations sont :
    -spasmes → contractions quand il ya un problème pour expulser (constipation).
    -ténesmes → douleurs à partir du spasme (coliques). 


    1-    L’appareil digestif proprement dit :

    a)     Cavité buccale, pharynx : avant d’examiner la bouche il faut s’assurer que l’animal ne présente aucun signe de rage à cause du danger de contamination.
    L’examen effectué au niveau de la bouche est l’inspection : l’ouverture de la bouche se fait à l’aide des mains en tirant la langue vers l’extérieur ou à l’aide d’une cale( speculum buccale) placée entre les molaires.
    Les points à examiner sont : -la force développée par les maxillaires.
    -aspect des muqueuses, dents et maxillaires.
    -la langue et les glandes salivaires, ganglions lymphatiques.
    -présence de corps étrangers.
    b) Œsophage : nécessite l’inspection et la palpation.
    *inspection : examiner l’animal du coté gauche dans la région de la gouttière jugulaire et suivre le cheminement des bols alimentaires afin d’observer : -la régurgitation et l’hypertrophie.
    Mais afin de mieux apprécier il est possible de réaliser un sondage qui est une méthode utilisée à des fins diagnostique et thérapeutique.

    *palpation : La palpation de l’œsophage doit se faire des deux cotés, commencer la palpation à la hauteur du pharynx, au dessus de la trachée.
    Le clinicien recherche :-les augmentations de volumes
    -les traumatismes, douleurs.
    -rétrécissement, paralysie.
    -élargissement (méga œsophage)
    c) Le rumen : L’aire de projection du rumen est constaté à gauche de l’animal, il s’étend de la coupole diaphragme jusqu’à l’entrée du bassin.  Il peut être examiné au niveau du creux du flanc.
    Son examen comporte les quatre temps d’examen clinique : inspection, palpation, percussion, et auscultation.
    *inspection :   se fait pour connaître l’état de réplétion (plénitude) c’est à dire la surcharge des aliments dans le corps.
    *palpation : afin d’apprécier l’intensité des mouvements moteurs du rumen :
    a) l’augmentation du nombre des mouvements moteurs :   peut être physiologique ou pathologique :
    physiologique : après le repas ou pendant la rumination, le nombre passe de 6 mvts/mn à 12 mvts/mn.
    Pathologique : syndrome d’hoflund de type I.
    b)La diminution du nombre des mouvements moteurs :  peut être physiologique ou pathologique :
    physiologique : animaux en diète.
    Pathologique : atonie lors de RPT, putréfaction du contenu du rumen, syndrome d’hoflund II, maladies générales…
    *percussion : se fait directement avec un marteau , donner des coups anarchiques faibles pour habituer l’animal ensuite réaliser convenablement la percussion.
    Normalement les sons obtenus sont :
    -tympanique : 1/3 supérieur (zone de gaz).
    -submat : 1/3 moyen (zone de fourrage).
    -mat : 1/3 inférieur (zone de liquide).
    La percussion peut aussi nous renseigner sur la douleur si elle existe.
    *auscultation : directe avec l’oreille posée sur un torchon ou indirecte avec le stéthoscope.
    les renseignements obtenus sont des bruits de cascade (contraction du rumen) et des bruits de crépitations (sel sur le feu) montrant l’activité fermentaire de la microflore.
    La diminution des bruits est rencontrée dans l’indigestion avec acidification du rumen et dans la putréfaction.
    Examen du suc ruménal
    Le but est de prélever le contenu du rumen (aspiration par une sonde ou ponction par des seringues spéciales) afin de connaître les caractères physiques, chimiques, et biologiques.
    1-caractères physiques : tests de flottaison: permet d’apprécier le sédiment, le liquide, et le surnageant.
    A l’état normal la couleur est jaune vert avec présence du sédiment +surnageant.
    *blanc : sédiment et surnageant  absents = acidose.
    *liquide très visqueux lors d’indigestion.
    2-caractères chimiques : PH normal=6-7
    Diminue si la ration est à base de céréales, parfois il est inférieur à 4 lors d’acidose aiguë.
    3-caractères biologiques : Recherche des protozoaires et des bactéries :
    -le taux normal des protozoaires est de 10­ puissance 6 de jus de rumen. Ils disparaissent après 24h de jeûne.ces protozoaires sont rares lors de putréfaction et absents lors d’acidose.
    -le taux de bactéries est de 10 puissance 10 du contenu ruménal, ce sont des G+ et des G-.
    Lors d’acidose les G- disparaissent.

    d) Le réseau : contribuant dans le phénomène de rumination il est appelé aussi « organe de rejet », il est situé entre la 6ème et 7ème cote, touche le diaphragme, il est très prés du cœur.
    Sa position intra thoracique ne permet ni son inspection ni sa palpation. L’examen effectué sera la percussion et l’auscultation.

    *percussion : se fait au niveau de l’aire de projection sur les deux cotés droit et gauche :
    -aire gauche : À coté du diaphragme, entre l’ombilic et la pointe de l’épaule.
    -aire droite : À coté du diaphragme, à un travers de main au dessous de la ligne qui relie l’ombilic et la pointe de l’épaule.
    Les sons normaux à ce niveau sont de caractères plus ou moins mat ressemblant à ceux du rumen région inférieur.
    Le but de la percussion est la recherche de corps étrangers, pour ceci on peut réaliser plusieurs épreuves :
    ·         Epreuves du garrot : plisser la peau du garrot du bovin, en cas de douleur l’animal va avoir du mal à abaisser son dos et va pousser des gémissements.
    ·         Epreuves médicamenteuse : La pilocarpine est utilisée dans cette épreuve, elle entraine des gémissement provoqués par la migration du corps étranger.
    ·         Epreuve du plan incliné : placer le BV sur un plan incliné tète en bas, la pression du rumen va augmenter sur le réseau et la douleur due au corps étranger va s’accentuer.
    ·         Epreuve hématologique : il Ya leucocytose neutrophiles du faite de l’inflammation produite par le corps étranger (RPT) reticulo péritonites traumatiques
    *auscultation : se fait sur le côté gauche au niveau de l’aire de projection (extrémité inférieure entre la 6ème et 7ème cote). Les bruits entendus sont des bruits de gargouillements suivis de bruits de liquides. D’autres bruits sont entendus : éructation, rumination, déglutitions…
    La contraction du réseau a lieu en moyenne toutes les 50 secondes, des plaintes sont émises au moment de contractions de cet organe lorsqu’il est gravement atteint.
    e) le feuillet : très rarement atteint, son aire de projection est entre la 8ème et la 11ème cote à la ½ inférieure de la longueur des cotes.
    Nous pouvons effectuer une palpation-pression pour mettre en évidence une sensibilité. La percussion donne des résultats plus nets que la palpation profonde.
    A l’état normal le son est submat qui devient plus fort si il ya hypertrophie et disparaît lorsque l’organe est réduit (contracté)
    L’auscultation : donne des bruits de froissement permanent qui diminue lors d’indigestion de feuillet.
    f) la caillette : elle est placée sur la paroi abdominale droite, son aire de projection est différente selon l’âge  (souvent entre la 6ème et 10ème cote) 
    * de l’hypochondre au bassin chez le veau
    *n’atteint que la 1ère vertèbre dorsale chez l’adulte (1/9 du rumen)
    Les techniques d’examen réalisées sont : palpation, percussion, et auscultation.
    *palpation-pression : peut se réaliser entre la 6ème et la 10ème cote, mais ne donne pas de bons résultats du faite que la paroi abdominale est extrêmement tendue par suite du poids des viscères.
    *percussion : Subtympanique  ou sub mat (selon l’état de remplissage) et lors de déplacement de la caillette vers la gauche la percussion donne un son tympanique (contient des gaz).
    *auscultation : utile dans le déplacement ou torsion et dans la dilatation de la caillette.
    -déplacement de la caillette → gargouillement
    -torsion →mat (accumulation de liquide)
    Prélèvement du jus de caillette :
    *chez le veau le prélèvement du jus de caillette se fait par aspiration grâce à une sonde de
    12 cm
    *chez l’adulte par une aiguille de 4 à 8 cm.
    -normalement le suc est  plus clair que celui du rumen, son odeur est acide et le PH se situe entre 2 et 4, mais il est modifié lors de pathologie:
                       *5-7 →  mélangé avec du sang (torsion grave) ou  avec de la bile (gastrite chronique)
                       *1.8 à 2.5 avec aspect laiteux   →  déplacement à gauche.
    -Autres examens: *laparoscopie.
                                 *laparotomie.
    g) Les intestins : Ils occupent les 2/3 de la moitié droite de la cavité abdominale (récessus intestinales).
    Examen des intestins : Les 4 temps classiques sont moins déterminants que l’exploration rectale et la laparotomie exploratrice, quand à l’examen des fèces il apporte des éléments importants pour l’établissement d’un diagnostic (parasitologie, bactériologie, virologie..)
    1-    inspection: si l’observation révèle une déformation du flanc droit avec un renflement cylindrique plusieurs possibilités peuvent être envisagées :    
    *dilatation ou déplacement du cæcum.
    *torsion du colon ou IG.
    *tympanisme intestinale.
    2-palpation: Lors des cas cités ci dessus une tension abdominale anormale avec sensibilité à la palpation-pression.
    3-percussion:*son subtympanique au niveau du 1/3 sup du flanc droit(région intestinale dorsale).
    *son submat (région intestinale ventrale).
    *sons anormaux : la présence de son mat en région dorsale ou tympanique en région ventrale montrent une anomalie de la région : dans la position ou dans le remplissage.
    4-auscultation: -normalement aucun bruit intéressant n’est apporté par cet examen sauf: des crépitements et des glouglous.
    -elle devient intéressante lors d’inflammation, ascite. Les sons entendus sont des sons métalliques (tintinnabulants).
    5- autres examens: -ponction afin d’évacuer les gaz.
    -Exploration rectale
    -Laparotomie exploratrice
    -Examen des fèces
    L’exploration rectale l’examen des intestins par voie transrectale concerne le rectum et les autres portions de l’intestin, il faut s’intéresser à l’état de : sa surface, épaisseur, contenu (qualité et nature), tension de sa paroi, sensibilité et adhérences.
    Données pathologiques:
    -muqueuse sèche, épaisse, saignante représente une entérite.
    -muqueuse sèche et collante est signe d’iléus ou volvulus.
    -rétrécissement de la lumière   →  œdème, hématome, abcès, tumeur…
    -Élargissement de la muqueuse anale  →  paralysie.
    -Ganglions mésentériques hypertrophiés  →  entérite récente.
    -Portions nouées qui adhèrent au péritoine, palpation de tranches intestinales remplies de gaz               obstruction (volvulus).
    -Sensation de ballon (chambre à air) à droite   → dilatation et torsion du cæcum et colon.






                 




    Description: EXAMEN DE L’APPAREIL DIGESTIF.la prise d’aliment.La rumination.La soif.Régurgitation, vomissement.L’appareil digestif proprement dit.Le rumen.Examen du suc ruménal

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