IV-OSTÉOLOGIE, MYOLOGIE, ARTHROLOGIE DU TRONC
Dr André Bisaillon
1. Caractéristiques
fondamentales des vertèbres
La colonne vertébrale est
formée par une série d’os irréguliers, les vertèbres,
interreliées par des ligaments et, sauf à de rares endroits, par des disques
fibro-cartilagineux. D’après leurs caractéristiques et leur position, on
regroupe les vertèbres en cinq segments : cervical,
thoracique, lombaire, sacré et coccygien
ou caudal. La première lettre ou abréviation de chaque segment avec le nombre
de vertèbres qui le forme, constituent la formule
vertébrale.
Une vertèbre type est composée d’un corps, d’un arc
vertébral, d’une apophyse épineuse,
de deux apophyses transverses et de
quatre apophyses articulaires.
Le corps vertébral est
cylindrique mais quelque peu rétréci en son milieu. Son extrémité crâniale est
convexe et son extrémité caudale est concave.
L’arc vertébral est formé
de chaque côté par une partie ventrale, le pédicule
vertébral qui s’unit au corps de la
vertèbre et une partie dorsale, la lame vertébrale.
La lame droite se fusionne à la lame gauche sur le plan médian. L’arc et le
corps de chaque vertèbre délimitent le trou
vertébral qui forme avec celui de chacune des autres vertèbres le canal vertébral qui loge la moelle
épinière et ses enveloppes. De chaque côté entre deux vertèbres consécutives,
le trou intervertébral livre passage
à un nerf spinal.
L’apophyse épineuse est
impaire et surmonte sur le plan médian les deux lames vertébrales fusionnées.
Les apophyses transverses paires se
projettent latéralement à partir de la jonction des pédicules et du corps
vertébral. Les apophyses articulaires
sont situées à la jonction des pédicules et des lames vertébrales. Il en existe
deux de chaque côté de la vertèbre. Les facettes articulaires des apophyses crâniales sont orientées
dorsalement ou médialement, celles des apophyses
caudales sont dirigées ventralement ou latéralement.
D’autres apophyses peuvent s’observer sur les vertèbres selon les
segments considérés. Les apophyses
accessoires se détachent de l’arc vertébral, ventralement aux apophyses
articulaires caudales.
2.Vertèbres
du chien
Chez le chien, la formule vertébrale est C7,T13,
L7, S3, Cy20-22.
Vertèbres cervicales :
Le chien possède, comme la très grande majorité des mammifères, sept
vertèbres cervicales. Toutes les vertèbres
cervicales possèdent, à l’exception de la septième, un trou transversaire qui perce la base de chaque apophyse
transverse. Les deux premières vertèbres, l’atlas et l’axis
possèdent des caractéristiques particulières.
L’atlas est caractérisée
par l’absence de corps vertébral et d’apophyse épineuse et la présence
d’apophyses articulaires modifiées. L’arc
ventral remplace le corps vertébral. L’arc
dorsal, fortement convexe d’un côté à l’autre, délimite dorsalement un
vaste trou vertébral. Chaque apophyse transverse est élargie en forme de lame
et constitue l’aile de l’atlas.
Chaque aile possède près de son bord caudal un trou transversaire. Les deux facettes
articulaires crâniales sont fortement concaves et répondent aux condyles
occipitaux pour former l’articulation synoviale atlanto-occipitale dont les
principaux mouvements sont la flexion et l’extension. Les deux facettes articulaires caudales sont très faiblement concaves. Elles
s’articulent avec l’axis à l’articulation synoviale atlanto-axiale pour
apporter des mouvements de rotation.
L’axis ou seconde
vertèbre cervicale est caractérisée par une apophyse épineuse allongée dans le
sens crâniocaudal, un corps vertébral aplati qui se prolonge crânialement par
un pivot fort, la dent de l’axis et
par des surfaces articulaires crâniales convexes qui occupent l’extrémité
crâniale du corps, de chaque côté de la dent. Les apophyses transverses sont
simples, effilées et dirigées caudalement.
Les autres vertèbres cervicales possèdent chacune une apophyse
épineuse relativement courte. Les apophyses transverses de C7 sont
courtes et, contrairement à celles des autres vertèbres cervicales, elles ne
possèdent pas de trou transversaire. Le développement des apophyses transverses
augmente graduellement de C3 à C6.
Vertèbres thoraciques :
Il existe 13 vertèbres thoraciques, chacune ayant un corps vertébral
relativement court, particulièrement les neuf premières de la série. Outre les
caractéristiques fondamentales de la vertèbre type, les vertèbres thoraciques
se distinguent des vertèbres des autres segments par la présence de fossettes costales crâniales et de fossettes costales caudales aux
extrémités correspondantes du corps vertébral. En formant une cupule costale, les fossettes costales
s’articulent avec la tête articulaire de chacune des côtes. L’autre
caractéristique distinctive des vertèbres thoraciques est la présence à
l’extrémité libre de chaque apophyse transverse d’une petite fossette costale transverse
qui s’articule avec un tubercule costal.
Les apophyses épineuses
sont hautes et effilées et ont sensiblement la même hauteur de la première à la
sixième ou septième vertèbre, puis diminuent graduellement de hauteur jusqu’à
la dernière thoracique. L’apophyse épineuse de la onzième vertèbre est perpendiculaire à son axe longitudinal, c’est
la vertèbre anticlinale; les
apophyses épineuses des vertèbres qui la précèdent sont orientées caudalement,
alors que celles des vertèbres qui la suivent sont inclinées crânialement.
Vertèbres lombaires :
Les sept vertèbres lombaires
ont chacune un corps vertébral allongé crâniocaudalement et comme
caractéristique distinctive, une paire d’apophyses transverses allongées,
dirigées crânialement, latéralement et quelque peu ventralement. Ces apophyses
s’allongent graduellement de L1 à L6; celles de L7 sont
plus effilées et un peu plus courtes. Les apophyses épineuses sont robustes et
leur hauteur est sensiblement la même dans les quatre ou cinq premiers éléments
de la série, puis diminue graduellement dans les deux ou trois dernières
vertèbres.
Sacrum :
Le sacrum résulte de la
fusion des trois vertèbres sacrées.
Il a une forme quelque peu triangulaire, avec une base crâniale et un apex
caudal. La base du sacrum porte de chaque côté une surface articulaire destinée
à l’ilium, c’est la surface auriculaire.
La face dorsale et la face ventrale du sacrum portent chacune deux paires de trous sacrés qui livrent passage aux
branches dorsales et ventrales des deux premiers nerfs spinaux sacrés.
Vertèbres coccygiennes :
Le nombre de vertèbres
coccygiennes ou caudales est variable d’un spécimen à l’autre mais, de
façon générale, le chien en possède 20 à 22. À l’exception des premiers
éléments, ces vertèbres sont incomplètes et, pour les dernières, réduites à
leur corps.
3.Côtes et sternum du chien
Il existe 13 paires de côtes chez le chien. Chaque côte
est composée d’une partie osseuse
dorsale et d’une partie cartilagineuse
ventrale qui se rejoignent à la jonction costochondrale. Les parties
cartilagineuses forment les cartilages
costaux.
Les neuf premières paires de côtes s’articulent directement avec le
sternum; ce sont les côtes sternales.
Les cartilages des quatre dernières paires ne rejoignent pas directement le
sternum; ce sont les côtes asternales.
De chaque côté, ces cartilages s’unissent l’un à l’autre pour former l’arche costale. Les cartilages de la
treizième paire ne rejoignent pas habituellement ceux de la douzième paire, ils
se terminent librement dans le flanc. Cette paire de côtes constitue les côtes
flottantes.
Chaque côte possède à son extrémité dorsale une tête arrondie et un tubercule.
Les têtes s’articulent avec les fossettes costales des corps vertébraux
thoraciques et avec les disques intervertébraux. Les tubercules s’articulent
avec les fossettes costales transverses des vertèbres thoraciques.
Le sternum est composé
par un ensemble de petits os plats et courts, les sternèbres, réunis par des cartilages. La première sternèbre, la
plus crâniale, porte le nom de manubrie
du sternum. La dernière est fortement aplatie dorsoventralement et
constitue le processus xiphoïde qui
porte caudalement le cartilage xiphoïde.
4.Particularités
vertébrales du cheval et du bœuf
Chez le cheval, la formule
vertébrale est C7, T18, L6, S5, Cy
15-20. Certains chevaux arabes ne possèdent que cinq vertèbres lombaires.
La formule vertébrale du boeuf est C7, T13, L6, S5,
Cy 18-20.
La vertèbre anticlinale du
cheval est T16; celle du boeuf est T13. Chez le cheval,
les apophyses épineuses des vertèbres sacrées ne sont pas fusionnées entre
elles; chez le boeuf, ces apophyses sont fusionnées et forment la crête
sacrée médiane.
Côtes et sternum du cheval et du bœuf :
Il n’y a pas de côtes flottantes chez le cheval ou le boeuf. Il y a
six sternèbres chez le cheval et sept chez le boeuf. Chez ces espèces,
l’ossification des cartilages intersternébraux est précoce.
5.Articulations
vertébrales et disques intervertébraux du chien
Les mouvements de la colonne vertébrale sont des mouvements de
flexion, d’extension et de latéralité; ces derniers sont beaucoup mieux marqués
dans la région lombaire de la colonne.
Les articulations vertébrales sont de deux types : synovial et cartilagineux. Les articulations
synoviales se retrouvent entre les apophyses articulaires des vertèbres
adjacentes. Les articulations
cartilagineuses de type symphysaire représentées par les disques intervertébraux se rencontrent
entre les corps vertébraux de toutes les vertèbres, à l’exception de l’atlas et
de l’axis et, chez l’adulte, des vertèbres sacrées fusionnées. Les
articulations entre l’atlas et les
condyles occipitaux et entre l’atlas et l’axis sont des articulations
synoviales typiques.
Il existe des ligaments qui font la longueur de la colonne
vertébrale sur le plan médian. Parmi ceux-ci, l’un est situé à l’intérieur du
canal vertébral, c’est le ligament
longitudinal dorsal qui s’étend du sacrum à l’axis; il s’élargit lorsqu’il
passe au niveau des disques intervertébraux sur lesquels il s’attache. Un autre
ligament, le ligament supraépineux
est une bande longitudinale qui relie les extrémités des apophyses épineuses à
partir de la troisième vertèbre coccygienne jusqu’à la première vertèbre
thoracique. Dans le cou, ce ligament se prolonge par le ligament nuchal. Il
existe d’autres ligaments qui relient les vertèbres entre elles.
Le disque intervertébral
est une formation fibrocartilagineuse interposée entre les corps vertébraux
adjacents. Chaque disque est composé de deux parties; une partie centrale de
nature gélatineuse, le noyau pulpeux
et une partie périphérique fibreuse, l’anneau
fibreux qui encercle complètement la partie centrale. Près du noyau
pulpeux, l’anneau est cartilagineux. L’anneau fibreux est de un et demi à trois
fois plus épais ventralement que dorsalement. Les disques sont plus épais dans
les régions cervicale et lombaire. Dans la région cervicale, l’épaisseur
augmente graduellement de C2 à C7. Dans la région thoracique, le disque entre
T10 et T11 est plus mince que les autres.
De la deuxième à la dixième ou onzième paires de côtes, un ligament intercapité relie entre elles
les têtes des côtes de la même paire. Ce ligament passe ventralement au
ligament longitudinal dorsal et croise la face dorsale de l’anneau fibreux du
disque intervertébral sur lequel il s’attache en le renforçant. La présence de ce ligament intercapité
explique en grande partie la plus faible fréquence de hernie discale à ce
niveau.
6.Ligament
nuchal du chien
Le ligament nuchal ou cervical est une structure paire sur le
plan médian dorsal qui prolonge dans la région cervicale le ligament
supraépineux. Il est placé dorsalement aux vertèbres cervicales entre les
muscles du cou. Le ligament constitue un cordon fibro-élastique qui s’étend
entre l’apophyse épineuse de la première vertèbre thoracique et l’apophyse
épineuse de l’axis. Il ne s’attache pas sur les autres vertèbres cervicales. Le
raphé médian du cou est une bande
fibreuse longitudinale entre les muscles épixiaux droits et gauches,
dorsalement au ligament nuchal. Il sert de point d’attache pour plusieurs
muscles du cou.
7. Ligament nuchal du cheval
Chez le cheval, le ligament
nuchal est composé d’une partie funiculaire et d’une partie
lamellaire. La partie funiculaire forme un cordon fibro-élastique
qui va des premières apophyses épineuses thoraciques à la protubérance
occipitale externe du crâne. La partie lamellaire élastique forme une
lame verticale s’étendant de la partie funiculaire aux apophyses épineuses de C2
à C7. Les deux lames s’adossent l’une à l’autre sur le plan médian.
Une bourse synoviale supraépineuse est placée sous la partie funiculaire
au niveau des apophyses épineuses de T2 et T3. Une
inflammation de cette bourse peut causer une fistule du garrot. Il existe
également d’autres bourses synoviales nuchales chez le cheval. La bourse
nuchale crâniale ou encore bourse atlantoïdienne est placée entre la
partie funiculaire et l’arc dorsal de l’atlas. Il peut y avoir inflammation
de cette bourse.
8. Muscles du cou du chien
Les muscles du tronc et du cou sont classés en muscles hypaxiaux et en muscles
épaxiaux. Les muscles épaxiaux
sont situés dorsalement aux apophyses transverses des vertèbres; ce sont
principalement des extenseurs de la colonne vertébrale. Les muscles hypaxiaux sont placés
ventralement aux apophyses transverses vertébrales et incluent les muscles des
parois thoracique et abdominale.
A) Muscles hypaxiaux du cou
Ces muscles sont les muscles :
Sternocéphalique
Sternohyoïdien
Sternothyroïdien
Long de la tête
Long du cou
Le m. sternocéphalique s’étend
du sternum à la tête. Près de son origine sur la manubrie du sternum, le muscle
est complètement fusionné avec son homologue du côté opposé. Même lorsqu’ils
divergent l’un de l’autre dans la partie crâniale du cou, les muscles droit et
gauche peuvent être partiellement fusionnés à la face ventrale du cou. La veine
jugulaire externe croise obliquement la face latérale du sternocéphalique.
Crânialement le muscle se divise en partie
mastoïdienne qui se termine sur l’os temporal de la tête et en partie occipitale qui rejoint l’os
occipital. Le m. sternocéphalique tire la tête et le cou de côté. Il est
innervé par le nerf accessoire et les branches ventrales des nerfs cervicaux.
Les mm. sternohyoïdien et
sternothyroïdien longent la trachée
ventralement. Près de leur origine commune sur la manubrie du sternum, ils sont
recouverts par le m. sternocéphalique. Sur le plan médian ventral, un sillon
longitudinal indique la séparation entre les muscles droits et gauches. Ces
deux muscles sont fusionnés l’un à l’autre sur une bonne partie de leur
longueur, ne divergeant l’un de l’autre que dans la partie crâniale du cou.
Dans cette région, le m. sternohyoïdien qui se termine sur l’os basihyoïdien
est superficiel et ventral au m. sternothyroïdien qui s’attache sur le
cartilage thyroïdien du larynx. Ces deux muscles ont pour fonction de tirer la
langue et le larynx caudalement. Ils sont innervés par les branches ventrales
des n. cervicaux.
Le m. long de la tête repose sur
les faces ventrale et surtout latérale des vertèbres cervicales. Il se termine
ventralement sur l’os occipital du crâne. Il est un fléchisseur de la tête.
Le m. long du cou est
placé médialement au muscle précédent sur la face ventrale des corps
vertébraux, à partir de la sixième vertèbre thoracique caudalement jusqu’à
l’atlas crânialement. Il est un fléchisseur du cou.
B) Muscles épaxiaux du cou
Parmi les muscles épaxiaux du cou, il y a les
muscles :
Splénius de la tête
Longissimus du cou
Longissimus de la tête
Semi-épineux de la tête
Le m. splénius de la tête
est situé sous le m. rhomboïde et recouvre en bonne partie les autres muscles
épaxiaux du cou. Il prend origine du raphé médian du cou et des premières
apophyses épineuses thoraciques. Il se termine sur l’os temporal. Il est
essentiellement extenseur de la tête.
Le m. longissimus du cou
est le prolongement cervical du m. longissimus thoracique. Il est formé par
trois ou quatre digitations qui se chevauchent partiellement. C’est un
extenseur du cou.
Le m. longissimus de la tête
appartient, comme le muscle précédent, au système longissimus. Il forme une
bande très étroite qui se termine sur l’os temporal du crâne. C’est un
extenseur de la tête.
Le m. semi-épineux de la tête
constitue la portion cervicale du système épaxial transversospinal. Il est
placé en profondeur près du plan médian, sous le m. splénius de la tête et
recouvre le ligament nuchal.
9. Muscles
de la paroi thoracique du chien
Plusieurs muscles participent à la formation de la paroi thoracique.
En plus du diaphragme qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale,
on retrouve plusieurs autres muscles thoraciques. Parmi ceux-ci, il y a les
muscles :
Scalène
Dentelé ventral
Dentelé dorsal
Intercostaux
Le m. scalène est divisé
en deux ou trois faisceaux qui s’étendent des premières côtes aux apophyses
transverses des dernières vertèbres cervicales. Ce muscle agit dans
l’inspiration ou dans la flexion du cou.
Le m. dentelé ventral est
un muscle large en forme d’éventail qui s’attache sur les cinq dernières
vertèbres cervicales et les sept ou huit premières côtes d’une part, et sur la
face médiale de la scapula d’autre part. À ce titre, il est considéré avec les
muscles extrinsèques du membre thoracique.
Le m. dentelé dorsal est
un muscle plat et large situé dans la partie dorsocrâniale du thorax, en bonne
partie recouvert par le m. rhomboïde. Il prend origine des apophyses épineuses
des premières vertèbres thoraciques et se termine par plusieurs digitations sur
les premières côtes. Sa fonction principale est de soulever les côtes pour agir
dans l’inspiration.
Les mm. intercostaux remplissent les espaces entre les côtes. Ils
agissent soit dans l’inspiration soit dans l’expiration, selon la fixation de
la cage thoracique au moment de leur contraction. Les mm. intercostaux externes ont leurs fibres orientées
caudoventralement, du bord caudal d’une côte au bord crânial de la côte qui
suit. Chacun des intercostaux externes se termine près de la jonction
costochondrale. Les mm. intercostaux
internes sont placés médialement aux externes. Leurs fibres sont orientées
crânioventralement, du bord crânial d’une côte au bord caudal de la côte qui
précède. Les mm. intercostaux internes font toute la longueur des espaces
intercostaux, se terminant tout près du sternum. La face médiale des
intercostaux internes est tapissée par le fascia endothoracique qui s’accole à
la plèvre pariétale costale thoracique.
10. Muscles
épaxiaux thoracolombaires
La musculature dorsale du tronc est située de chaque côté de la
colonne vertébrale, dorsalement aux apophyses transverses des vertèbres. Elle
est formée par trois masses longitudinales parallèles, chacune composée de
plusieurs faisceaux plus ou moins fusionnés qui s’étendent de la région sacrée
jusqu’à la tête. Cet ensemble constitue le redresseur
de l’épine dorsale qui agit comme extenseur de la colonne vertébrale ou,
lorsqu’il se contracte d’un seul côté, pour imprégner des mouvements de
latéralité au tronc. Le redresseur de l’épine comprend trois systèmes, un
latéral, le système iliocostal, un
intermédiaire, le système longissimus
et un médial, le système transversospinal. Ces systèmes prennent
le nom de la région vertébrale dans laquelle ils sont placés. Dans le cou, ces
systèmes sont représentés par les mm. longissimus du cou, longissimus de la
tête et semi-épineux de la tête.
Le système iliocostal
comprend le m. iliocostal des lombes et le m. iliocostal du thorax. Le m. iliocostal des lombes est
complètement fusionné avec le système longissimus lombaire avec lequel il forme
une grosse masse commune recouverte par le puissant fascia thoracolombaire. Près de sa terminaison sur les côtes,
l’iliocostal est séparé du longissimus. Le m.
iliocostal du thorax constitue une colonne musculaire étroite qui recouvre
l’extrémité dorsale des côtes.
Le système longissimus
est la portion intermédiaire de la musculature épaxiale. Composé de plusieurs
fascicules qui se chevauchent, le longissimus s’étend de l’ilium jusqu’à la
tête. Il comprend trois divisions régionales : thoracolombaire, cervicale
et capitale. Le m. longissimus
thoracique et lombaire provient
de la face médiale de l’aile de l’ilium en commun avec le m. iliocostal des
lombes. Il s’attache également par une forte aponévrose sur les apophyses
épineuses lombaires et thoraciques. Dans la région lombaire, il est séparé du
m. iliocostal qui lui est latéral, seulement en superficie par une faible
dépression longitudinale. La portion thoracique du muscle se termine sur les
côtes, médialement au muscle iliocostal du thorax.
Le système transversospinal
est le plus médial de la masse musculaire épaxiale. Ce système s’étend du
sacrum à la tête et comprend plusieurs petits muscles qui vont d’une vertèbre à
l’autre. Ces muscles portent le nom des régions où ils se trouvent ; lombaire,
thoracique ou cervical. Difficilement isolés les uns des autres, l’ensemble des
muscles transversospinaux est toutefois relativement bien séparé du système
longissimus qui les longe latéralement.
11. Muscles de la paroi abdominale du chien
Les muscles qui forment la paroi latérale de l’abdomen sont de
l’extérieur vers l’intérieur les muscles :
Oblique externe de l’abdomen
Oblique interne de l’abdomen
Transverse de l’abdomen
La paroi abdominale ventrale est formée par le muscle :
Droit de l’abdomen
Ces muscles sont recouverts superficiellement par les fascias
abdominaux et à l’intérieur par le fascia transversalis. Les rôles de ces
muscles sont multiples; en plus de leur rôle de contention des viscères, ils
aident à la miction, la défécation, la parturition, la respiration et la
locomotion. Ils sont innervés par les branches ventrales des derniers nerfs
spinaux thoraciques (nerfs intercostaux) et celles des trois ou quatre premiers
nerfs spinaux lombaires.
Le m. oblique externe de
l’abdomen est un muscle large placé sous la peau qui couvre une bonne
partie de la paroi thoracique et la portion latérale de la paroi abdominale. Le
muscle prend origine par sa portion charnue sur les huit ou neuf dernières
côtes et par le fascia thoracolombaire il rejoint les apophyses épineuses
lombaires et la crête iliaque. Les fibres du muscle sont orientées obliquement
en direction caudoventrale. Dans la région ventrale de l’abdomen elles se
continuent par une large aponévrose qui se termine sur la ligne blanche, le
tendon prépubien et le ligament inguinal. L’aponévrose de l’oblique externe se
combine à celle de l’oblique interne pour former la lame externe du droit de l’abdomen. Crânialement à l’éminence
iliopubienne et latéralement au plan médian, l’aponévrose de l’oblique externe
est perforée par l’anneau inguinal
superficiel.
La ligne blanche est
formée par les aponévroses fusionnées sur le plan médian ventral des muscles
abdominaux latéraux droits et gauches. Elle s’étend de l’apophyse xiphoïde du
sternum jusqu’au bord crânial de la symphyse pelvienne. Elle renferme dans sa
région crâniale la cicatrice de l’ombilic.
Le tendon prépubien est
une structure ligamentaire qui se confond aux tendons des mm. droit de
l’abdomen et pectiné et qui s’étend transversalement aux pubis d’une éminence
iliopubienne à l’autre.
Le ligament inguinal
constitue le bord caudal de l’aponévrose du m. oblique externe. Cette étroite
bande fibreuse s’étend de la tubérosité du coxal jusqu’à l’éminence
iliopubienne où elle se confond avec le tendon prépubien. Distalement, le
ligament inguinal est interposé entre l’anneau inguinal superficiel
crânialement et la lacune vasculaire caudalement. La lacune vasculaire
est un espace dans le fascia iliaque situé entre le ligament inguinal et le
bord ventral de l’ilium qui livre passage aux vaisseaux fémoraux destinés aux
structures du membre pelvien. Le ligament inguinal forme également le bord
caudal du canal inguinal.
Le m. oblique interne de
l’abdomen est situé sous l’oblique externe que ses fibres croisent presqu’à
angle droit étant orientées obliquement dans le sens crânioventral. La portion
musculaire qui occupe la région dorsale de la paroi abdominale prend origine du
fascia thoracolombaire, de la tubérosité du coxal et de la partie adjacente du
ligament inguinal. Sa portion aponévrotique se termine sur l’arche costale, la
ligne blanche et le tendon prépubien en commun avec l’aponévrose du m. oblique
externe avec laquelle elle est fusionnée. Chez le mâle, le m. crémaster qui accompagne le cordon spermatique dans le canal inguinal
se détache du bord caudal du m. oblique interne.
Le m. transverse de l’abdomen
est un muscle large dont les fibres sont orientées dorsoventralement. Il est
placé médialement au m. oblique interne et en est séparé par le fascia
abdominal profond. Il est plus mince que les obliques et, comme eux, composé
d’une portion charnue et d’une portion aponévrotique. Sa portion charnue prend
origine de la face interne des quatre ou cinq dernières côtes et par
l’intermédiaire de la lame profonde du fascia thoracolombaire des apophyses
transverses lombaires. La portion aponévrotique du transverse se termine sur la
ligne blanche après avoir croisé la face interne du m. droit de l’abdomen,
excepté dans sa région la plus caudale.
La face interne du m. transverse de l’abdomen est recouverte par le fascia transversalis qui constitue une lame fibreuse à laquelle adhère le
péritoine pariétal qui délimite la cavité péritonéale de l’abdomen.
Le m. droit de l’abdomen
s’étend parallèlement à la ligne blanche, du pubis au sternum. Il prend origine
par l’intermédiaire du tendon prépubien sur le bord crânial du pubis.
Crânialement, sa portion musculaire se prolonge par une aponévrose qui
s’attache sur les côtes et le sternum.
La gaine du droit de l’abdomen est une formation
fibreuse formée par la terminaison des aponévroses des muscles latéraux
de l’abdomen qui recouvrent les faces interne et externe du m. droit de
l’abdomen sur presque toute sa longueur. Elle est constituée par une lame externe et une lame interne dont la composition varie selon la région et qui se
rejoignent sur le plan médian pour former la ligne blanche. La lame externe ou superficielle est ventrale au m. droit de l’abdomen. Elle est
formée par les aponévroses fusionnées des mm. oblique externe et oblique interne
de l’abdomen. Caudalement, dans la région prépubienne, l’aponévrose du m.
transverse de l’abdomen participe aussi à la lame externe. La lame interne ou profonde est dorsale au m. droit de l’abdomen. Elle est formée dans
la région crâniale de l’abdomen par une lame accessoire de l’aponévrose du m.
oblique interne qui se fusionne à l’aponévrose du m. transverse de l’abdomen.
Dans la région ombilicale, la lame interne est formée uniquement par
l’aponévrose du m. transverse de l’abdomen. Dans la région caudale prépubienne
la lame interne fait défaut, le m. droit de l’abdomen n’étant recouvert que par
le fascia transversalis et le péritoine pariétal.
12. Canal
inguinal
Le canal inguinal est une
ouverture paire dans la région inguinale entre les muscles abdominaux. La région inguinale est la région de
raccordement de l’abdomen avec le membre pelvien. Le canal inguinal livre
passage à différentes structures qui entrent ou qui sortent de la cavité
abdominale, dont le cordon spermatique et le testicule au moment de sa descente
dans le scrotum chez le mâle. Il est orienté obliquement ventrocaudalement chez
le chien et le cheval et plus verticalement chez le bœuf.
Le canal inguinal s’étend de l’anneau
inguinal superficiel à l’anneau inguinal profond. L’anneau inguinal superficiel est situé
sous la peau, un peu crânialement au pubis, sur le côté du tendon prépubien. Il
est formé par une simple fente dans l’aponévrose du m. oblique externe de
l’abdomen. L’anneau inguinal profond s’ouvre
dans la cavité abdominale. Il n’est vraiment apparent que chez le mâle où il
constitue un espace plutôt qu’une structure anatomique distincte. L’anneau
profond est limité caudalement par le ligament inguinal, crânialement par le
bord caudal du m. oblique interne de l’abdomen et médialement par le bord
latéral du m. droit de l’abdomen.
Hernies inguinales : Protrusion de séreuse ou d'une anse intestinale
à travers le canal inguinal. Ce problème est souvent héréditaire chez le
cheval.
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