V- CAVITÉ
THORACIQUE
Dr André Bisaillon
La cavité thoracique qui
a pour support osseux le thorax, est beaucoup moins vaste que la cavité
abdominale en raison de la très forte convexité crâniale du diaphragme qui l’en
sépare. La cavité dont la paroi est tapissée par le fascia endothoracique loge les cavités pleurales, les poumons, le
cœur et son péricarde, une partie de l’œsophage et de la trachée, le thymus,
des noeuds lymphatiques, ainsi que d’importants vaisseaux et nerfs.
L’ouverture crâniale du thorax, encore qualifiée d’entrée du thorax
est délimitée dorsalement par la première vertèbre thoracique, latéralement par
la première paire de côtes et ventralement par la manubrie du sternum. Les mm.
longs du cou occupent la région dorsale de cette ouverture qui livre passage à
d’importantes structures qui entrent ou qui sortent de la cavité.
1. Vaisseaux
et nerfs de la paroi thoracique du chien
La vascularisation et l’innervation de la paroi thoracique sont
assurées en grande partie par des vaisseaux et des nerfs intercostaux.
Ces vaisseaux et ces nerfs sont situés dans chacun des espaces
intercostaux et longent le bord caudal de chaque côte. Dans leur trajet, ces
structures donnent à intervalles réguliers des branches sous cutanées qui
irriguent et innervent les structures superficielles et la peau du thorax,
incluant ventralement les glandes mammaires thoraciques crâniale et caudale.
Chaque nerf spinal ou rachidien thoracique provenant de la moelle épinière se divise à sa sortie du
trou intervertébral en branche dorsale et en branche ventrale. La branche dorsale est destinée aux
structures épaxiales thoraciques. La branche
ventrale représente un nerf intercostal qui innerve les
structures de la paroi thoracique.
Les artères intercostales irriguent les structures de la paroi
thoracique. Les aa. intercostales
dorsales proviennent de l’aorte
thoracique, sauf les trois ou quatre premières qui arrivent du tronc
costocervical, branche de l’a. sous-clavière. Les aa. intercostales ventrales
sont doubles pour chacun des espaces intercostaux, une branche étant située
crânialement et l’autre caudalement à chacun des cartilages costaux. Les aa.
intercostales ventrales sont issues de l’a. thoracique interne, autre branche
de l’a. sous-clavière.
Les vv. intercostales
dorsales et ventrales sont
satellites des artères. Les veines dorsales se jettent dans la v. azygos droite. Les veines ventrales
sont tributaires de la v. thoracique
interne.
Dans chaque espace intercostal, entre le fascia endothoracique et le
m. intercostal interne, on retrouve caudalement à la côte, en ordre
crâniocaudal une veine, une artère et un nerf intercostal. Dans le tiers
ventral, crânialement au cartilage costal, on retrouve en outre dans le même
ordre une veine et une artère intercostale. Ventralement, il n’y a pas de nerf
intercostal crânialement au cartilage costal.
L’a. thoracique interne est paire et naît de l’a. sous-clavière. Elle traverse la cavité
thoracique parallèlement au plan médian ventral. Elle donne à intervalles
réguliers les aa. intercostales ventrales. Elle émet également de petites branches perforantes qui se distribuent
à la peau de la région ventrale du thorax et aux glandes mammaires thoraciques.
Dans l’angle costo-diaphragmatique, l’a. thoracique interne se continue par l’a. épigastrique crâniale (profonde).
Celle-ci passe caudalement sur la face profonde du m. droit de l’abdomen
qu’elle vascularise. Peu après son origine, elle donne l’a. épigastrique crâniale superficielle qui perfore le m. droit de
l’abdomen pour irriguer la peau de la région crâniale de l’abdomen et les
glandes mammaires thoracique caudale et abdominale crâniale.
La v. thoracique interne,
également paire, est satellite de l’artère. Elle débouche dans la partie
crâniale de la cavité thoracique dans la veine cave crâniale impaire.
2. Plèvres
et cavités pleurales du chien
Les plèvres sont des
membranes séreuses qui adhèrent aux poumons et qui tapissent l’intérieur de la
paroi thoracique. Ces plèvres forment deux cavités closes, une droite et une
gauche, qui représentent les cavités
pleurales. Les plèvres facilitent le glissement des poumons contre la paroi
thoracique pendant les mouvements respiratoires. Une membrane séreuse consiste
en une mince couche de cellules mésothéliales renforcie de quelques fibres
musculaires lisses et de fibres élastiques. Ces cellules sécrètent une petite
quantité de liquide séreux.
Chaque plèvre qui
délimite une cavité pleurale droite ou gauche est formée par un feuillet viscéral et un feuillet pariétal selon leur
localisation et d’une membrane double ou méso
pulmonaire qui les réunit. À l’état physiologique, une très petite quantité
de liquide pleural est contenu dans chacune des cavités pour faciliter le
glissement des feuillets l’un sur l’autre.
Le feuillet viscéral ou plèvre viscérale ou encore plèvre pulmonaire adhère fortement à
chaque poumon qu’il enveloppe en suivant toutes les irrégularités de l’organe.
Le feuillet pariétal ou plèvre pariétale est appliqué sur la
paroi thoracique par l’intermédiaire du fascia
endothoracique auquel il adhère. Ce fascia est un tissu conjonctif
fibro-élastique qui tapisse toute la face interne de la paroi en doublant le
feuillet pariétal de la plèvre.
Chaque plèvre pariétale qui forme un feuillet continu est identifiée
selon la région qu’elle recouvre soit : costale, diaphragmatique et
médiastinale.
La plèvre pariétale costale
tapisse la face interne des côtes et des muscles intercostaux. Caudalement, à
la jonction de la paroi costale et du diaphragme, cette plèvre se continue sur
le diaphragme pour devenir la plèvre
pariétale diaphragmatique qui
s’accole à la face crâniale du diaphragme. Près du plan médian, la plèvre
diaphragmatique, tout comme la plèvre costale se réfléchissent pour devenir la plèvre pariétale médiastinale. La
plèvre médiastinale constitue la paroi médiale d’une cavité pleurale. Entre la
plèvre médiastinale droite et celle de gauche, il existe un espace médian,
c’est le médiastin qui contient
plusieurs viscères. En certains endroits, la plèvre médiastinale s’adosse
directement à celle du côté opposé; à d’autres, elle en est séparée par les
viscères.
La réflexion de la plèvre costale pour devenir plèvre médiastinale
ou plèvre diaphragmatique forme des angles ou culs-de-sac ou encore des récessus pleuraux. À l’entrée du
thorax, la plèvre costale forme un cul-de-sac arrondi, la coupole pleurale qui
représente la région la plus crâniale de la cavité pleurale. La réflexion de la
plèvre costale pour donner la plèvre diaphragmatique constitue le récessus costo-diaphragmatique ou ligne
de réflexion de la plèvre qui détermine l’étendue caudale de la cavité
pleurale. En regard du sternum, la réflexion de la plèvre costale pour devenir
plèvre médiastinale délimite un angle qualifié de récessus costo-médiastinal.
Le méso pulmonaire encore
qualifié de ligament pulmonaire met
en continuité autour de la racine du poumon la plèvre viscérale avec la plèvre
pariétale médiastinale suite à la réflexion d’une plèvre sur l’autre.
Caudalement à la racine, le méso constitue une lame mince triangulaire
transparente à double feuillet qui se prolonge en direction caudale sur la face
médiale du lobe pulmonaire caudal.
Le médiastin est l’espace
compris entre les cavités pleurales droite et gauche, limité de chaque côté par
la plèvre pariétale médiastinale correspondante. Cet espace médiastinal est
situé sur le plan médian depuis l’entrée thoracique jusqu’au diaphragme. Chez
le chien, même si la plèvre médiastinale est très délicate, elle n’est
cependant pas perforée de sorte qu’en principe les deux cavités pleurales ne
communiquent pas entre elles. Toutefois, chez les sujets plus âgés ou lors
d’infection pleurale, il peut y avoir de petites perforations permettant une
communication entre les deux sacs pleuraux. Le médiastin loge plusieurs
structures dont le thymus, le cœur et son péricarde, l’aorte, la trachée,
l’œsophage, les nerfs vagues et d’autres nerfs et vaisseaux très importants.
3. Particularités
des plèvres du cheval et du bœuf
Chez le cheval, le fascia
endothoracique et la plèvre sont minces, presque transparents. La partie
ventrale de la région caudale de la plèvre médiastinale est perforée chez
l’adulte par de nombreux petits trous de sorte que les deux cavités pleurales
communiquent à travers le médiastin. Cette disposition explique que les
épanchements pleuraux ou les pneumothorax soient presque toujours bilatéraux
chez les chevaux.
Chez le boeuf, le fascia
endothoracique et la plèvre sont relativement épais, étant envahis par de
nombreuses fibres élastiques. La partie caudale de la plèvre médiastinale est
imperforée de sorte que le médiastin est complètement étanche.
4. Oesophage,
trachée et poumons du chien
L’œsophage est un conduit
musculomembraneux impair qui s’étend depuis le pharynx jusqu’à sa terminaison à
l’estomac dans la cavité abdominale. Dans le cou, l’œsophage est placé d’abord
dorsalement à la trachée puis dévie à sa gauche et traverse dans cette position
l’entrée thoracique. Dans la cavité thoracique, le conduit parcourt le
médiastin dorsal et traverse le diaphragme par l’hiatus oesophagien. Cet hiatus constitue une ouverture un peu à la
gauche du plan médian à la jonction des parties musculaire et tendineuse du
diaphragme.
La trachée est un tube
impair qui assure l’accès de l’air aux poumons dans l’inspiration ou son reflux
dans l’expiration. Elle fait suite dans la partie crâniale du cou au larynx et
se termine dans le médiastin, dorsalement à la base du cœur par la bifurcation trachéale d’où procèdent
deux bronches principales, une pour chaque poumon. D’abord placée sur le plan
médian, la trachée traverse la région dorsale de l’entrée thoracique à la
droite de l’œsophage.
La trachée est formée par un ensemble d’anneaux trachéaux cartilagineux ouverts dorsalement mais
complétés par une membrane conjonctive renfermant un m. trachéal lisse. Les
anneaux sont unis les uns aux autres par des ligaments formés de tissu
fibro-élastique. Dans le médiastin, la face droite de la trachée est croisée
par la v. azygos droite, sa face gauche par l’aorte.
Les poumons, un droit et
un gauche, sont les organes de la respiration, dans lesquels se produit
l’hématose. Chacun d’eux est entouré d’une plèvre à travers laquelle il se
moule à la paroi et aux autres organes thoraciques.
Les poumons sont divisés en lobes par des fissures profondes. Le poumon droit comprend quatre
lobes : crânial, moyen, caudal et accessoire. Le lobe crânial fait environ le tiers du poumon; le lobe moyen est petit et de forme
triangulaire; le lobe caudal fait
environ la moitié du poumon; le lobe
accessoire est le plus petit et est appendu à la face médiale du lobe
caudal; il est séparé de ce dernier par le sillon
de la veine cave caudale. Le lobe accessoire dépasse vers la gauche le plan
médian et entoure presque complètement la veine cave caudale et le nerf
phrénique droit.
Le poumon gauche est
divisé en lobes crânial et caudal.
Le lobe crânial est en outre subdivisé en partie
crâniale et en partie caudale.
Les deux lobes sont sensiblement de même dimension.
La face médiale de chaque
poumon offre une petite région par où entrent ou sortent les structures
pulmonaires; cette région est le hile du
poumon. L’ensemble des structures qui pénètrent ou qui sortent des poumons
constitue la racine du poumon. Cette
racine comprend une bronche principale, une artère pulmonaire, des veines
pulmonaires et d’autres vaisseaux et nerfs qui les accompagnent. La bronche principale se ramifie à
l’intérieur du poumon en bronches lobaires, puis en bronches et bronchioles
segmentaires jusqu’aux alvéoles. Les parois de la bronche principale, de même
que de ses premières divisions renferment des anneaux cartilagineux. L’a. pulmonaire est issue de la division
du tronc pulmonaire qui quitte le
ventricule droit du cœur. Elle transporte du sang non oxygéné au poumon pour
l’oxygénation et le retrait du dioxyde de carbone. Les vv. pulmonaires, en principe une pour chaque lobe pulmonaire,
transportent le sang oxygéné du poumon à l’oreillette gauche du cœur. Les vaisseaux bronchiques sont les
vaisseaux nourriciers du poumon. Les artères proviennent de l’aorte, soit
directement, soit par l’intermédiaire de l’a. broncho-oesophagienne. Les veines
aboutissent, du moins pour certaines, à la v. azygos droite. Les nn. pulmonaires proviennent des deux
nn. vagues et des deux troncs sympathiques.
Le bord ventral du poumon
droit est échancré en regard des quatrième et cinquième espaces intercostaux,
par l’incisure ou l’ échancrure cardiaque. Cette échancrure
permet à une partie du cœur recouvert du péricarde d’être en contact avec la
paroi thoracique. Elle permet à une
aiguille de rejoindre la cavité du ventricule cardiaque droit sans risque
d’atteindre le poumon. Sur le poumon gauche, l’incisure cardiaque est à
toute fin pratique inexistante.
5. Trachée et poumons du cheval et du bœuf
Chez le cheval et le bœuf, la
localisation et la morphologie générale de la trachée se comparent à celles du
chien.
Chez le bœuf, une bronche
trachéale lobaire, destinée au lobe crânial du poumon droit, se détache
directement de la trachée, près de l’entrée thoracique, crânialement à sa
bifurcation terminale en bronches principales droite et gauche. Quelques petits
noeuds lymphatiques trachéobronchiques sont situés au voisinage de cette
bronche.
Les deux poumons du cheval
sont presque symétriques et dépourvus de fissures profondes. L’incisure
cardiaque, présente sur les deux poumons, forme la seule démarcation entre
le lobe caudal, très volumineux et le lobe crânial, beaucoup plus
petit de chacun des poumons. Le poumon droit présente en outre un petit lobe
accessoire bien isolable du reste de l’organe. À droite, l’incisure
cardiaque est située en regard de la partie ventrale des troisième et quatrième
espaces intercostaux; à gauche elle est placée entre les troisième et sixième
côtes. Cliniquement, les poumons ne sont explorables qu’à partir de la sixième
côte; les bras couvrent les parties les plus crâniales et leur déplacement vers
l’avant ne découvre que la région cardiaque.
La trachéotomie d’urgence se
pratique chez le cheval en détresse respiratoire lorsque l’obstruction au
passage d’air est située crânialement au tiers proximal de la trachée (par
exemple, dans les passages nasaux, au niveau du pharynx ou du larynx). La
trachéotomie se fait dans la partie supérieure du cou, crânialement à la
divergence des muscles sternocéphaliques. Le chirurgien doit séparer les mm.
sternothyroïdiens et sternohyoïdiens gauches et droits sur le plan médian.
Chez le boeuf, la lobulation
pulmonaire est très distincte en surface, en raison de la grande épaisseur des
cloisons conjonctives. Le poumon droit est plus volumineux que le gauche. Il
est composé des lobes crânial, moyen, caudal et accessoire, bien isolé
de la face médiale du lobe caudal par le sillon de la veine cave caudale. Le
lobe crânial est séparé par une fissure bien marquée en parties crâniale et
caudale. Le poumon gauche est divisé en lobes caudal et crânial, ce
dernier étant subdivisé en parties crâniale et caudale par un
rudiment de fissure. L’incisure cardiaque droite est étroite et répond à
la partie ventrale de la quatrième côte. À gauche, l’incisure cardiaque est
moins bien délimitée qu’à droite, mais laisse à découvert le péricarde de la
troisième à la cinquième côte. Cliniquement, les zones pulmonaires
explorables sont relativement très peu étendues, en raison de la petitesse
relative de la cavité thoracique des bovins.
6. Thymus,
nerfs thoraciques et canal thoracique du chien
Le thymus est une glande lymphoïde dont la fonction est de produire
des lymphocytes T qui ont un rôle essentiel dans la réponse immunitaire.
Il constitue un organe impair
bilobé situé dans le médiastin crânial. Volumineux chez le jeune, il régresse
avec l’âge pour éventuellement disparaître dans le vieil âge.
Les deux nn. phréniques innervent la moitié correspondante du diaphragme
grâce à leurs fibres motrices et sensitives. Chacun d’eux provient des branches
ventrales des derniers nerfs spinaux cervicaux. Les deux traversent le
médiastin depuis l’entrée du thorax jusqu’au diaphragme.
Les deux nn. vagues ou dixième paire de nerfs crâniens transportent,
entre autres, l’influx nerveux parasympathique aux organes thoraciques et
abdominaux. À l’entrée du thorax, chacun d’eux laisse la portion cervicale du
tronc vagosympathique et poursuit son trajet dans le médiastin. Dans le
médiastin caudal, chacun des nn. vagues se divise en branche dorsale et en branche
ventrale. Les deux branches ventrales, droite et gauche, se fusionnent pour
former le tronc vagal ventral ; les
branches dorsales droite et gauche s’unissent plus caudalement pour constituer
le tronc vagal dorsal. Ces deux
troncs longent les faces respectives ventrale et dorsale de l’oesophage et
passent avec celui-ci dans la cavité abdominale.
À l’entrée du thorax, le nerf vague
droit donne le n. laryngé récurrent
droit. Celui-ci contourne la face caudale de l’a. sous-clavière, puis
remonte crânialement dans le cou en longeant la trachée. Le n. laryngé récurrent gauche quitte le
nerf vague gauche caudalement à l’arche aortique dont il contourne la face
caudale pour se diriger crânialement vers le cou. Les nn. laryngés récurrents
innervent le cœur, la trachée et l’oesophage en plus des muscles intrinsèques
du larynx, le m. cricothyroïdien excepté.
La chaîne thoracolombaire constitue les portions thoracique et
abdominale du tronc sympathique.
Chaque chaîne, une droite et une gauche est placée longitudinalement de chaque
côté de la colonne, ventrolatéralement aux corps vertébraux thoraciques. La
portion lombaire ou abdominale fait suite à la portion thoracique en passant
dans l’arcade lombocostale, espace aménagé de chaque côté des piliers du
diaphragme. Chaque chaîne est constituée d’axones pré et postganglionnaires
sympathiques qui réunissent entre eux une série de ganglions nerveux autonomes.
Ces ganglions forment de petits renflements placés à intervalles réguliers à
chaque espace intercostal. Des ces ganglions partent de petits rameaux qui
rejoignent la branche ventrale d’un nerf spinal.
Le plus crânial des ganglions
nerveux de chaque chaîne constitue le ganglion
cervicothoracique, parfois nommé ganglion étoilé en raison de sa forme.
Ce ganglion est formé par la fusion du ganglion cervical caudal et des premiers
ganglions thoraciques. Il est situé dans le premier espace intercostal sur la
face latérale du m. long du cou. Du ganglion cervicothoracique partent deux
filets nerveux qui passent de part et d’autre à l’a. sous-clavière et qui
rejoignent près de l’entrée du thorax le ganglion
cervical moyen. Ce dernier forme un petit renflement sur le trajet du tronc
vagosympathique à peu près à l’endroit où le n. vague laisse le tronc. Le filet
qui croise la face ventrale ou latérale de la sous-clavière est l’anse sous-clavière; celui qui croise la
face médiale est la suite du tronc sympathique.
Le canal thoracique est la principale voie de retour de la lymphe dans
le système veineux. Il débute par la citerne
du chyle entre les deux piliers du diaphragme. La citerne constitue une
dilatation du conduit qui reçoit la lymphe des viscères abdominaux et des
membres pelviens. Le canal passe en direction crâniale en longeant la face droite
de l’aorte thoracique. Crânialement, il se termine habituellement dans la v.
brachiocéphalique gauche. Près de sa terminaison, il reçoit la lymphe venant du
membre thoracique gauche et des structures gauches de la tête et du cou. À
droite, la lymphe venant du membre thoracique et des structures de la tête et
du cou draine dans la v. brachiocéphalique droite.
7. Vaisseaux
à la base du cœur du chien
La v. cave crâniale impaire traverse le médiastin crânial et s’ouvre
dans l’oreillette droite. Elle est formée à l’entrée du thorax par la
convergence des vv. brachiocéphaliques
droite et gauche, elles-mêmes issues de la réunion de chaque côté des vv. jugulaire externe et sous-clavière qui drainent
respectivement le cou et le membre thoracique.
La v. azygos droite se termine soit dans la veine cave crâniale, soit
directement dans l’oreillette droite. Elle est formée dans la cavité abdominale
par la convergence de certaines veines lombaires. Elle traverse le hiatus
aortique du diaphragme puis passe crânialement dans le médiastin à la droite de
l’aorte thoracique. Elle reçoit de chaque côté les vv. intercostales dorsales, sauf les plus crâniales. Chez le chien,
seule l’azygos droite persiste.
La portion thoracique de la v. cave caudale impaire est placée
entre le cœur et le diaphragme. Elle traverse le diaphragme par le trou de la veine cave. Elle se termine
dans l’oreillette droite du cœur.
Les cinq ou six vv. pulmonaires retournent le sang
oxygéné des poumons à l’oreillette gauche du cœur.
L’aorte est une grosse artère impaire qui quitte le ventricule gauche
du cœur, médialement au tronc pulmonaire, recouverte à son origine par le
péricarde. Le tronc pulmonaire,
quant à lui, transporte le sang non oxygéné du ventricule droit aux poumons.
Après un court trajet, il se divise en aa.
pulmonaires, droite et gauche qui entrent dans le poumon correspondant par
le hile.
Après un court trajet ascendant,
l’aorte se courbe caudalement et vers la gauche pour former l’arche aortique
qui se continue caudalement par l’aorte descendante
thoracique où elle longe la face ventrale des corps vertébraux, un peu à la
gauche du plan médian. L’aorte thoracique donne à intervalles réguliers les aa. intercostales dorsales, sauf les
premières qui proviennent du tronc costocervical, branche de l'a.
sous-clavière.
Les premiers vaisseaux qui quittent
l’aorte sont les aa. coronaires
droite et gauche qui vascularisent le cœur. Le tronc brachiocéphalique est une grosse artère impaire qui quitte
l’arche aortique et passe dans le médiastin crânial ventralement à la trachée.
Après un court trajet, le tronc donne l’a.
carotide commune gauche puis se termine par l’a. carotide commune droite et l’a. sous-clavière droite qui constitue sa continuation directe vers
le membre thoracique. L’a. sous-clavière
gauche naît directement de l’arche aortique.
Les deux sous-clavières donnent
chacune origine aux artères :
vertébrale
costocervicale
cervicale
superficielle
thoracique
interne
L’a. vertébrale passe dans les trous transversaires des vertèbres
cervicales où elle vascularise les muscles du cou et la portion cervicale de la
moelle épinière.
L’a. (tronc) costocervicale arrive distalement à la vertébrale. Elle
irrigue les structures des premiers espaces intercostaux et les muscles à la
base du cou.
L’a. cervicale superficielle provient de l’a. sous-clavière et se
distribue aux muscles de la base du cou et de la région scapulaire adjacente,
en plus des nœuds lymphatiques cervicaux superficiels.
L’a. thoracique interne quitte l’a. sous-clavière en regard de l’a.
cervicale superficielle et passe caudalement dans la cavité thoracique. Dans
son trajet, elle donne, entre autres, les aa. intercostales ventrales.
8. Particularités
des structures médiastinales du cheval et du bœuf
Chez le cheval et le bœuf, le thymus
occupe la partie ventrale du médiastin crânial. Chez le jeune de ces deux
espèces, le thymus possède deux lobes cervicaux qui s’avancent dans le
cou de chaque côté de la trachée, beaucoup plus crânialement chez le bœuf que
chez le cheval. La régression de la glande est beaucoup plus précoce chez le
poulain que chez le veau. Chez ce dernier et même chez le jeune bovin adulte,
les lobes cervicaux du thymus peuvent atteindre le niveau du larynx.
Il existe chez le bœuf, comme chez
les autres mammifères domestiques, plusieurs nœuds lymphatiques thoraciques;
les nœuds trachéobronchiques et médiastinaux sont régulièrement
inspectés à l’abattoir. Les premiers sont situés à la bifurcation trachéale et
près de la branche trachéale lobaire; les seconds occupent les diverses régions
du médiastin. Les nœuds médiastinaux caudaux sont particulièrement
développés. Ils sont situés caudalement au cœur, entre l’aorte et l’oesophage. Une
hypertrophie du plus caudal de ces nœuds peut même comprimer l’oesophage ou le
tronc vagal dorsal.
Chez le cheval, seule la v.
azygos droite persiste. Elle débouche le plus souvent directement dans
l’oreillette droite. Chez le bœuf, c’est la v. azygos gauche qui
est présente; sur certains spécimens, une v. azygos droite peut être présente
en totalité ou en partie. L’azygos gauche passe crânialement à la racine du
poumon gauche pour se terminer dans le sinus coronaire près de son ouverture
dans l’oreillette droite.
Chez le cheval et le bœuf, le tronc
artériel brachiocéphalique qui prend naissance de l’arche aortique, donne
origine aux deux aa. sous-clavières droite et gauche et à un court tronc
commun bicarotidien. Après un très court trajet, le tronc commun se divise
en aa. carotides communes droite et gauche qui passent crânialement dans
le cou pour vasculariser les structures du cou et de la tête.
9. Péricarde
et cœur du chien
Le péricarde forme une
enveloppe fibroséreuse autour du coeur. Il comprend une lame externe fibreuse
simple ou péricarde fibreux et une
enveloppe séreuse double ou péricarde
séreux.
Le péricarde fibreux constitue
une enveloppe mince mais très résistante et inextensible fusionnée au péricarde
séreux. Sa face externe est recouverte par la plèvre pariétale médiastinale
(plèvre médiastinale péricardiaque) à laquelle elle est accolée. Sa face
interne est tapissée par le feuillet pariétal du péricarde séreux avec lequel
elle est complètement fusionnée. Dorsalement et crânialement, le péricarde
fibreux se fusionne à la tunique externe des gros vaisseaux de la base du cœur.
Ventralement, le péricarde fibreux s’étend de l’apex péricardique au sternum et
au diaphragme et forme le ligament
phrénico-péricardique.
Le péricarde séreux est
un sac complètement clos qui entoure le cœur. Il est formé par deux lames ou
feuillets, l’une pariétale et
l’autre viscérale qui délimitent une
cavité, la cavité péricardique, à
peu près virtuelle à l’état physiologique. Cette cavité renferme normalement
une très petite quantité de liquide
péricardique qui facilite les mouvements entre les deux lames.
La lame pariétale ou feuillet pariétal du péricarde, très
mince, tapisse la face interne du péricarde fibreux dont elle ne peut être
détachée. Autour des gros vaisseaux de la base du cœur, cette lame se réfléchit
pour se continuer par la lame viscérale.
La lame viscérale ou feuillet viscéral du péricarde, ou
encore épicarde adhère fortement au muscle cardiaque ou myocarde, excepté au
niveau des sillons et des divisions vasculaires. À ces endroits, elle en est
habituellement séparée par du tissu adipeux.
Le cœur est un muscle
rouge et creux pourvu de quatre cavités; les deux oreillettes dorsalement et les deux ventricules ventralement. Il est enveloppé par le péricarde et est
situé obliquement dans le médiastin en regard de la troisième à la sixième
côte. La base du cœur où sont
attachés les gros vaisseaux est dorsale ou dorsocrâniale; l’apex est dirigé
ventralement, caudalement et est légèrement dévié à gauche du plan médian.
L’apex touche habituellement au diaphragme. À l’état normal, les poumons
couvrent une grande partie du cœur. Toutefois, la région ventrale du cœur est
laissée à découvert, particulièrement la région ventriculaire droite, grâce à
l’incisure cardiaque du poumon droit.
La surface du cœur présente des sillons dans lesquels se logent des
vaisseaux et du gras. Le sillon
coronaire encercle la région dorsale
et sépare les deux oreillettes situées dorsalement des deux ventricules placés
ventralement. Deux sillons
interventriculaires externes indiquent en surface la position approximative
de la paroi interne entre les deux ventricules. Le sillon interventriculaire paraconal est bien marqué sur la face gauche ou auriculaire du cœur; le sillon
interventriculaire subsinuosal est peu distinct sur la face droite ou atriale.
L’oreillette droite ou encore atrium
droit reçoit le sang des veines systémiques, incluant celles du cœur
lui-même. Elle est située dorsocrânialement au ventricule droit. Elle comprend
une partie principale fixe qui reçoit les veines, c’est le sinus veineux ou atrium
proprement dit et une partie mobile crâniale terminée en cul-de-sac, c’est l’auricule.
Il y a habituellement quatre ouvertures dans l’oreillette droite; la
v. azygos droite peut, à l’occasion, s’ouvrir dans celle-ci. Les ouvertures des vv. caves crâniale et caudale sont situées
dorsocrânialement et caudalement, respectivement. L’ouverture du sinus coronaire qui représente la
portion terminale de la v. grande cardiaque qui retourne la majorité du sang du
cœur à l’oreillette, est située ventralement à l’orifice de la v. cave caudale.
L’orifice atrioventriculaire droit
est la grande ouverture qui fait communiquer l’oreillette droite avec le
ventricule droit.
Le septum interatrial est
la paroi qui sépare l’atrium (oreillette) droit de l’atrium (oreillette) gauche.
Une petite crête, le tubercule
interveineux est situé sur cette paroi entre les deux ouvertures des veines
caves. Caudalement au tubercule, une faible dépression, la fosse ovale, indique l’emplacement du trou ou foramen ovale fœtal. Chez le fœtus, le trou ovale permet au sang de
passer directement de l’oreillette droite à l’oreillette gauche.
L’auricule droite forme
un appendice crânial, libre qui se termine en cul-de-sac arrondi. Sa paroi
interne possède plusieurs petites bandes musculaires qui s’entrecroisent; ce
sont les mm. pectinés.
Le ventricule droit est
placé crânialement et un peu ventralement au ventricule gauche. Sa paroi est
beaucoup plus mince que celle du gauche et sa capacité un peu plus grande. Il
est complètement séparé du ventricule gauche par le septum interventriculaire.
La cavité ventriculaire droite reçoit le sang de l’oreillette droite puis
l’envoie aux poumons par le tronc pulmonaire.
La base du ventricule droit communique largement avec l’oreillette
droite par l’orifice atrioventriculaire
droit. La bordure de cet orifice donne attache à la valve atrioventriculaire droite, parfois qualifiée à tort chez le
chien de valve tricuspide. Cette valve est composée de deux festons ou cuspides qui sont les clapets qui obstruent l’orifice lors de la
contraction cardiaque. Chez certains spécimens, de petites cuspides secondaires
peuvent être présentes. Les cuspides sont reliées par les cordes tendineuses qui sont des cordons fibromusculaires grêles aux
parois du ventricule ou à de petites projections coniques qui sont les mm. papillaires. Les parois présentent
également des irrégularités, les trabécules
charnues, beaucoup plus nombreuses dans la région apicale du ventricule.
L’une des ces bandes musculaires, la trabécule
septomarginale s’étend à travers la lumière de la cavité, du septum
interventriculaire à la paroi marginale.
Le sang quitte le ventricule droit par l’orifice pulmonaire placé à la base d’une région plus ou moins
conique du ventricule qualifiée de cône
artériel. Cet orifice est gardé par une valve pulmonaire constituée par trois valvules pulmonaires semilunaires.
L’orifice donne accès au tronc
pulmonaire situé à l’angle crâniodorsal gauche du cœur, entre l’auricule
droite crânialement et l’auricule gauche caudalement. Le tronc pulmonaire et
ses branches terminales, les aa. pulmonaires droite et gauche, sont les
seules artères dans lesquelles circule du sang non oxygéné. Le ligament artériel, vestige embryonnaire
du canal artériel, forme une bande
fibreuse étroite entre le tronc pulmonaire et l’aorte. Chez le fœtus, le canal
est orienté de façon telle que le sang est dévié du tronc pulmonaire vers
l’aorte, évitant ainsi les poumons non fonctionnels.
L’oreillette gauche ou atrium gauche constitue la région
dorsocaudale gauche de la base du cœur, dorsalement au ventricule gauche. La
face interne de l’oreillette est lisse, sauf pour les mm. pectinés qui occupent l’auricule
gauche. La cavité atriale gauche reçoit le débouché de cinq ou six vv.
pulmonaires et communique avec le ventricule gauche par l’orifice atrioventriculaire gauche.
Le ventricule gauche a
une forme conique et son apex constitue également l’apex du cœur. Il reçoit le
sang oxygéné de l’atrium gauche et le retourne à la circulation systémique par
l’orifice aortique.
L’orifice atrioventriculaire
gauche est régulièrement circulaire. La valve atrioventriculaire gauche qui le garde est pourvue de deux
cuspides, d’où le nom de valve bicuspide ou mitrale qu’on lui donne parfois.
Des cuspides secondaires sont toutefois habituellement présentes. Des cordes tendineuses relient les cuspides
aux mm. papillaires. Les trabécules
charnues sont moins nombreuses que dans le ventricule droit.
L’orifice aortique qui
donne accès à l’aorte ascendante est pourvu d’une valve aortique composée
de trois valvules semilunaires.
L’orifice est placé à la base du ventricule.
La vascularisation du cœur est assurée par les aa. coronaires droite et gauche qui naissent de l’aorte ascendante
tout près de son origine. L’a. coronaire
droite encercle le côté droit du cœur dans le sillon coronaire et se
termine par plusieurs petits rameaux sur la face atriale du ventricule droit.
L’a. coronaire gauche est plus
grosse que la droite et son territoire d’irrigation est plus étendu. Son trajet est toutefois très bref
puisqu’elle se termine sous l’auricule gauche par une branche
interventriculaire et une autre circonflexe. La branche interventriculaire paraconale
suit le sillon interventriculaire du même nom pour rejoindre la région apicale
du coeur. La branche circonflexe
parcourt le sillon coronaire par la gauche et atteint le sillon
interventriculaire subsinuosal sur la face atriale. Les branches de la
coronaire gauche vascularisent l'oreillette gauche et les deux ventricules, en
plus du septum interventriculaire.
Le drainage veineux du cœur est assuré en très grande partie par la v. grande cardiaque. Celle-ci débute
dans la région apicale et parcourt le sillon interventriculaire paraconal pour
se continuer dans le sillon coronaire où elle encercle le cœur de gauche à
droite. Sa portion terminale quelque peu dilatée forme le sinus coronaire qui s’ouvre dans l’oreillette droite, ventralement
à l’ouverture de la v. cave caudale.
10. Particularités
du cœur du cheval et du bœuf
La forme du cœur du cheval est
nettement conique; celle du bœuf est aussi conique mais plus étroite à la base
et le cœur est proportionnellement plus allongé.
Dans l’ensemble, le cœur du cheval
et du bœuf présente peu de particularités importantes en comparaison à celui du
chien. Chez ces deux espèces, la valve atrioventriculaire droite possède
trois cuspides, ce qui lui vaut le terme approprié de valve tricuspide. Chez le
bœuf, il y a la présence de deux petits os du cœur, l’un droit et
l’autre gauche, résultant de l’ossification des cartilages du squelette
cardiaque. Ils sont situés dans l’anneau fibreux qui sépare les oreillettes des
ventricules et qui donne attache aux valves cardiaques atrioventriculaires.
Les bruits du cœur sont
causés par la fermeture des valves cardiaques; le premier bruit par celle des
valves atrioventriculaires et le second bruit par celle des valves aortique et
pulmonaire. L’endroit sur la paroi thoracique où la fermeture d’une valve est
audible avec le maximum d’intensité constitue le point d’audibilité maximale
ou punctum maximum de cette valve. Pour toutes les espèces domestiques,
les points d’audibilité maximale pour chacune des quatre valves cardiaques
peuvent se résumer ainsi :
Atrioventriculaire
gauche : dans le 4e ou 5e
espace intercostal ventral gauche, au niveau de l’olécrâne.
Pulmonaire : dans le 3e espace
intercostal ventral gauche, au niveau de l’olécrâne.
Aortique : dans le 4e espace
intercostal dorsal gauche, au niveau de l’épaule.
Atrioventriculaire
droite : dans le 4e espace
intercostal ventral droit, au niveau de l’olécrâne.
Chez le cheval, il est possible de
prendre le pouls aux endroits suivants : a. faciale (sur la mandibule
devant le m. masseter), a. faciale transverse (caudalement au canthus latéral
de l’œil), a. médiane (à l’aspect médial de l’avant bras), a. grande
métatarsienne (entre les métatarsiens III et IV), et a. digitale (à l’aspect
abaxial des grands sésamoidiens).
11. Principes
des circulations sanguine et lymphatique
Le système circulatoire
sanguin comporte, outre le cœur, des artères
qui sont les vaisseaux qui distribuent le sang dans l’organisme, des capillaires, issus des divisions
artérielles tout à fait terminales qui forment un réseau dans les tissus où
s’effectuent les échanges et des veines,
vaisseaux qui font suite au réseau capillaire et ramènent le sang au cœur.
Chez les mammifères et les oiseaux, après la naissance, lorsque la
respiration pulmonaire est établie, il existe une circulation sanguine double.
Celle qui transporte le sang du cœur aux poumons où s’effectue l’hématose et
qui le ramène au cœur, c’est la circulation pulmonaire ou petite circulation. Celle qui distribue le sang du cœur aux
viscères et aux tissus et qui le ramène au cœur, c’est la circulation générale
ou grande circulation.
Dans l’ensemble de l’organisme le sang circule de la façon suivante.
Du ventricule gauche, le sang est
chassé dans l’aorte qui le distribue
aux muscles et aux viscères, puis il passe dans les capillaires. Des capillaires le sang rejoint éventuellement les vv. caves (ou le sinus coronaire pour
le cœur lui-même) qui s’ouvrent dans l’oreillette
droite. De l’oreillette, le sang passe dans le ventricule droit, puis dans le tronc
pulmonaire qui se rend aux poumons.
Des poumons, le sang revient par les vv.
pulmonaires dans l’oreillette gauche.
De l’oreillette, le sang se rend au ventricule
gauche.
Le système circulatoire
lymphatique comporte, outre un réseau capillaire
initial, distinct de celui des capillaires sanguins, de nombreux vaisseaux lymphatiques dont les trajets
sont interrompus par plusieurs étages de nœuds
lymphatiques. Les gros vaisseaux lymphatiques constituent des collecteurs terminaux qui s’ouvrent
dans les veines. Le système lymphatique qui permet le drainage de la lymphe fait partie d’un ensemble plus
vaste, le système lymphoïde qui
assure avec la moelle osseuse, le thymus, la rate et les formations lymphoïdes
digestives la défense immunitaire de
l’organisme.
La lymphe constitue un
liquide incolore, différent du sang par l’absence d’érythrocytes et la présence
d’une population de leucocytes plus abondante. Elle est aussi riche en
lymphocytes, variété de leucocytes, qui sont renouvelés et régularisés en
partie par les nœuds lymphatiques qui assurent également sa filtration.
Les collecteurs lymphatiques
terminaux sont le canal thoracique,
les conduits trachéaux droit et
gauche et les conduits des membres
thoraciques. Ils possèdent une abondance de valvules. Le canal thoracique est celui qui
transporte la lymphe provenant des trois quarts de l’organisme dans la v.
brachiocéphalique gauche. Les canaux
trachéaux sont situés dans le cou de chaque côté de la trachée; ils
drainent la lymphe de la tête et du cou. Les conduits des membres thoraciques
retournent la lymphe des structures appendiculaires dans le système veineux.
Il existe dans l’organisme plusieurs nœuds lymphatiques intercalés sur le trajet des vaisseaux. Le
regroupement des nœuds lymphatiques d’une région constitue un lymphocentre.
12. Introduction
au système nerveux
Le système nerveux
comprend le système nerveux central (S.N.C.)
et le système nerveux périphérique
(S.N.P.). Le S.N.C. est constitué par l’encéphale
et la moelle épinière (M.E.). Le
S.N.P. comprend les nerfs crâniens
et les nerfs rachidiens ou spinaux.
Les nerfs périphériques
sont formés 1) d’axones qui
conduisent l’impulsion nerveuse de la périphérie vers le S.N.C; ce sont les fibres ou nerfs afférents ou sensitifs
(sensoriels) et 2) d’axones qui
conduisent l’impulsion nerveuse du S.N.C. vers la périphérie que ce soit des
muscles ou des glandes, ce sont les fibres
ou nerfs efférents ou moteurs. Ainsi la très grande majorité
des nerfs périphériques sont mixtes,
c’est-à-dire qu’ils sont à la fois moteurs
et sensitifs.
Le neurone est composé
d’un corps cellulaire (noyau
cellulaire) et de ses prolongements qui sont les axones.
La partie motrice du S.N.P.
est classée selon le type de tissu innervé. Les neurones moteurs qui innervent
les muscles squelettiques ou volontaires sont des neurones somatiques efférents. Les neurones moteurs qui innervent
les muscles lisses des viscères et des vaisseaux, le cœur et les glandes sont
des neurones viscéraux efférents. Le
corps cellulaire des neurones moteurs est situé dans la substance grise de la
moelle épinière ou dans le tronc cérébral (S.N.C.). L’axone passe dans le nerf
spinal ou le nerf crânien pour se terminer dans le muscle innervé.
Dans le système nerveux
somatique (S.N.S.) il n’y a qu’un seul neurone couvrant la distance entre
le S.N.C. et la structure innervée. Le nerf
rachidien ou spinal est constitué dans le canal vertébral par 1) une racine dorsale qui arrive à la M.E. et
qui contient des axones afférents ou
sensitifs et par 2) une racine ventrale
qui part de la M.E. et qui renferme des axones
efférents ou moteurs; la racine dorsale renferme en outre un ganglion
constitué de corps cellulaires. À chaque trou intervertébral, la racine dorsale
rejoint la racine ventrale pour former un nerf spinal mixte. Chaque nerf spinal
se divise par la suite en branche
dorsale pour les structures somatiques épaxiales et en branche ventrale pour les structures somatiques hypaxiales.
Le système nerveux autonome
(S.N.A) regroupe des éléments du S.N.C. et du S.N.P. Ce système assure le
contrôle des activités involontaires
pour maintenir l’homéostasie et répondre au stress. Le S.N.A. est synonyme de système (nerveux) viscéral efférent (S.V.E.). Il est caractérisé par la présence d’un
deuxième neurone moteur interposé
entre le S.N.C. et la structure (viscère) innervée. Ainsi la différence
anatomique entre le S.N.S. et le S.N.A. est que dans le S.N.S. il n’y a qu’un
seul neurone alors que dans le S.N.A. il y a deux neurones entre le S.N.C. et
la structure innervée.
Sur le trajet d’un nerf viscéral efférent il y a la présence d’un
ganglion. Un ganglion nerveux est constitué par un
regroupement de corps cellulaires situés à l’extérieur du S.N.C. Les ganglions
autonomes renferment les corps cellulaires des deuxièmes neurones moteurs sur
le trajet des nerfs du S.V.E.; leurs axones complètent le trajet à la structure
devant être innervée. Un neurone situé avant le ganglion est un neurone préganglionnaire ou présynaptique ; celui situé après le
ganglion est un neurone
postganglionnaire ou postsynaptique.
Une synapse est la rencontre et la
libération d’une substance humorale dans un ganglion entre un axone
préganglionnaire et le corps cellulaire d’un axone postganglionnaire.
Le système nerveux autonome
ou encore S.V.E. est également connu sous le vocable de système nerveux
holosympathique. Ce système est divisé en système
nerveux sympathique ( å ) ou
encore orthosympathique et en système
nerveux parasympathique (på).
A) Système
sympathique
Dans
ce système, les corps cellulaires des axones présynaptiques sont situés dans le
segment de la moelle épinière thoracolombaire ; c’est la portion
thoracolombaire du S .V .E .
Les corps cellulaires des axones postsynaptiques sont placés dans
les ganglions situés à peu de distance de la moelle épinière; ce sont les ganglions de la chaîne thoracolombaire
(1er étage) ou les ganglions
viscéraux (coeliaque – mésentérique) ( 2e étage). À l’endroit de
la synapse (dans le ganglion), la substance humorale libérée est l’acétylcholine.
À la terminaison des axones postsynaptiques (effecteurs) la
substance humorale libérée est la norépinéphrine.
Le résultat de cette action est d’aider l’organisme à supporter les conditions
non favorables (conditions de stress).
Partant des corps cellulaires situés dans la corne intermédiaire de
la M.É. thoracolombaire, les axones présynaptiques accompagnenet la racine
ventrale d’un nerf spinal. Près du trou intervertébral, les axones
présynaptiques quittent le nerf spinal et rejoignent un ganglion de la chaîne thoracolombaire (tronc
sympathique) contenant les corps cellulaires des axones postsynaptiques.
Deux possibilités existent :
1) Il y a synapse dans un
des ganglions thoracolombaires.
a) Les
axones postsynaptiques rejoignent le nerf spinal et se distribuent aux viscères
(mm. lisses des vaisseaux, piloérecteurs) en accompagnant la branche dorsale
et/ou la branche ventrale du nerf spinal.
b) Les
axones postsynaptiques se distribuent aux viscères cavitaires (estomac,
intestin) en accompagnant les vaisseaux sanguins destinés à ces viscères.
c) Pour les
mm. lisses et les glandes de la tête, les axones postsynaptiques s’y rendent par la portion sympathique du
tronc vagosympathique (situé dans le cou avec l’a. carotide).
2) Il n’y a pas
synapse dans un des ganglions thoracolombaires.
a) Les
axones présynaptiques continuent vers un ganglion viscéral (coeliaque,
mésentérique crânial, caudal); dans ce ganglion (2e étage) contenant
les corps cellulaires des axones postsynaptiques, il y a synapse. Par la suite
les axones postsynaptiques se distribuent aux viscères en accompagnant les
vaisseaux sanguins destinés à ces viscères. Les nn. splanchniques partent des portions thoracique caudale et
lombaire de la chaîne thoracolombaire et rejoignent les ganglions viscéraux.
Ces nerfs sont constitués d’axones post mais surtout présynaptiques.
b) Pour les
mm. lisses et les glandes de la tête, les axones présynaptiques s’y rendent par
la portion sympathique du tronc vagosympathique. Ils font synapse soit dans le
ganglion cervical moyen (entrée du thorax), soit dans le ganglion cervical
crânial (base de l’oreille). Après synapse les axones postsynaptiques se
distribuent aux structures en accompagnant les vaisseaux sanguins.
B) Système parasympathique
Dans ce système, les corps cellulaires des axones présynaptiques
sont des noyaux du tronc cérébral associés aux nerfs crâniens III, VII, IX, X
et aux segments de la moelle épinière sacrée; c’est la portion crâniosacrée du S.V.E.
Les corps cellulaires des axones postsynaptiques sont placés dans
les ganglions situés dans la paroi de l’organe à innerver. À l’endroit de la
synapse dans le ganglion, la substance humorale libérée est l’acétylcholine. À la terminaison des
axones postsynaptiques (effecteurs) la substance humorale est l’acétylcholine. Le résultat de cette
action est d’assurer l’activité normale des viscères.
La distribution du système på se fait de la façon suivante :
1) Pour les structures de la
tête
Partant des corps cellulaires situés dans le tronc cérébral, les
axones présynaptiques se distribuent aux viscères par les nn. crâniens III,
VII, IX.
Les synapses ont lieu dans le ganglion situé dans la paroi des
viscères à innerver.
Les axones postsynaptiques sont très courts (dans le système å les axones postsynaptiques sont toujours plus longs que dans le
système på).
2) Pour les
structures du thorax et de l’abdomen
Partant des corps cellulaires situés dans le tronc cérébral, les
axones présynaptiques se distribuent aux viscères par le n. crânien X (vague).
Les axones présynaptiques du n. vague se rendent aux viscères par la
portion parasympathique du tronc vagosympathique.
À l’entrée du thorax, le n. vague se détache du tronc
vagosympathique au niveau du ganglion cervical moyen (å) et poursuit son trajet dans la cavité thoracique puis dans la
cavité abdominale pour se distribuer aux viscères.
3) Pour les
structures de la cavité pelvienne
Partant des corps cellulaires situés dans la substance grise de la
M.É. sacrée, les axones présynaptiques se rendent au ganglion pelvien (situé dans le plexus pelvien sur la paroi du
rectum) par les nn. pelviens pour y
faire synapse. Les axones postsynaptiques partent de ce ganglion et se
distribuent aux viscères en suivant les vaisseaux sanguins.
Le plexus pelvien est
mixte (å et på); les axones postsynaptiques å arrivent au plexus par les nn.
hypogastriques droit et gauche venant du plexus mésentérique caudal (å). Le ganglion pelvien
est på (seul ganglion på qui n’est pas situé dans la paroi même de l’organe à innerver).
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