mercredi 14 mai 2014

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V-CAVITÉ THORACIQUE

By: Dr Vétérinaire On: 07:40
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  • V-        CAVITÉ THORACIQUE




    Dr André Bisaillon
    andre.bisaillon@umontreal.ca
    Dre Christine Théoret
    christine.theoret@umontreal.ca


    La cavité thoracique qui a pour support osseux le thorax, est beaucoup moins vaste que la cavité abdominale en raison de la très forte convexité crâniale du diaphragme qui l’en sépare. La cavité dont la paroi est tapissée par le fascia endothoracique loge les cavités pleurales, les poumons, le cœur et son péricarde, une partie de l’œsophage et de la trachée, le thymus, des noeuds lymphatiques, ainsi que d’importants vaisseaux et nerfs.

    L’ouverture crâniale du thorax, encore qualifiée d’entrée du thorax est délimitée dorsalement par la première vertèbre thoracique, latéralement par la première paire de côtes et ventralement par la manubrie du sternum. Les mm. longs du cou occupent la région dorsale de cette ouverture qui livre passage à d’importantes structures qui entrent ou qui sortent de la cavité.

    1.           Vaisseaux et nerfs de la paroi thoracique du chien

    La vascularisation et l’innervation de la paroi thoracique sont assurées en grande partie par des vaisseaux et des nerfs intercostaux.

    Ces vaisseaux et ces nerfs sont situés dans chacun des espaces intercostaux et longent le bord caudal de chaque côte. Dans leur trajet, ces structures donnent à intervalles réguliers des branches sous cutanées qui irriguent et innervent les structures superficielles et la peau du thorax, incluant ventralement les glandes mammaires thoraciques crâniale et caudale.

    Chaque nerf spinal ou rachidien thoracique provenant de la moelle épinière se divise à sa sortie du trou intervertébral en branche dorsale et en branche ventrale. La branche dorsale est destinée aux structures épaxiales thoraciques. La branche ventrale représente un nerf intercostal qui innerve les structures de la paroi thoracique.

    Les artères intercostales irriguent les structures de la paroi thoracique. Les aa. intercostales dorsales proviennent de l’aorte thoracique, sauf les trois ou quatre premières qui arrivent du tronc costocervical, branche de l’a. sous-clavière. Les aa. intercostales ventrales sont doubles pour chacun des espaces intercostaux, une branche étant située crânialement et l’autre caudalement à chacun des cartilages costaux. Les aa. intercostales ventrales sont issues de l’a. thoracique interne, autre branche de l’a. sous-clavière.

    Les vv. intercostales dorsales et ventrales sont satellites des artères. Les veines dorsales se jettent dans la v. azygos droite. Les veines ventrales sont tributaires de la v. thoracique interne.

    Dans chaque espace intercostal, entre le fascia endothoracique et le m. intercostal interne, on retrouve caudalement à la côte, en ordre crâniocaudal une veine, une artère et un nerf intercostal. Dans le tiers ventral, crânialement au cartilage costal, on retrouve en outre dans le même ordre une veine et une artère intercostale. Ventralement, il n’y a pas de nerf intercostal crânialement au cartilage costal.

    L’a. thoracique interne est paire et naît de l’a. sous-clavière. Elle traverse la cavité thoracique parallèlement au plan médian ventral. Elle donne à intervalles réguliers les aa. intercostales ventrales. Elle émet également de petites branches perforantes qui se distribuent à la peau de la région ventrale du thorax et aux glandes mammaires thoraciques. Dans l’angle costo-diaphragmatique, l’a. thoracique interne se continue par l’a. épigastrique crâniale (profonde). Celle-ci passe caudalement sur la face profonde du m. droit de l’abdomen qu’elle vascularise. Peu après son origine, elle donne l’a. épigastrique crâniale superficielle qui perfore le m. droit de l’abdomen pour irriguer la peau de la région crâniale de l’abdomen et les glandes mammaires thoracique caudale et abdominale crâniale.

    La v. thoracique interne, également paire, est satellite de l’artère. Elle débouche dans la partie crâniale de la cavité thoracique dans la veine cave crâniale impaire.


    2.           Plèvres et cavités pleurales du chien

    Les plèvres sont des membranes séreuses qui adhèrent aux poumons et qui tapissent l’intérieur de la paroi thoracique. Ces plèvres forment deux cavités closes, une droite et une gauche, qui représentent les cavités pleurales. Les plèvres facilitent le glissement des poumons contre la paroi thoracique pendant les mouvements respiratoires. Une membrane séreuse consiste en une mince couche de cellules mésothéliales renforcie de quelques fibres musculaires lisses et de fibres élastiques. Ces cellules sécrètent une petite quantité de liquide séreux.

    Chaque plèvre qui délimite une cavité pleurale droite ou gauche est formée par un feuillet viscéral et un feuillet pariétal selon leur localisation et d’une membrane double ou méso pulmonaire qui les réunit. À l’état physiologique, une très petite quantité de liquide pleural est contenu dans chacune des cavités pour faciliter le glissement des feuillets l’un sur l’autre.

    Le feuillet viscéral ou plèvre viscérale ou encore plèvre pulmonaire adhère fortement à chaque poumon qu’il enveloppe en suivant toutes les irrégularités de l’organe.

    Le feuillet pariétal ou plèvre pariétale est appliqué sur la paroi thoracique par l’intermédiaire du fascia endothoracique auquel il adhère. Ce fascia est un tissu conjonctif fibro-élastique qui tapisse toute la face interne de la paroi en doublant le feuillet pariétal de la plèvre.

    Chaque plèvre pariétale qui forme un feuillet continu est identifiée selon la région qu’elle recouvre soit : costale, diaphragmatique et médiastinale.

    La plèvre pariétale costale tapisse la face interne des côtes et des muscles intercostaux. Caudalement, à la jonction de la paroi costale et du diaphragme, cette plèvre se continue sur le diaphragme pour devenir la plèvre pariétale diaphragmatique qui s’accole à la face crâniale du diaphragme. Près du plan médian, la plèvre diaphragmatique, tout comme la plèvre costale se réfléchissent pour devenir la plèvre pariétale médiastinale. La plèvre médiastinale constitue la paroi médiale d’une cavité pleurale. Entre la plèvre médiastinale droite et celle de gauche, il existe un espace médian, c’est le médiastin qui contient plusieurs viscères. En certains endroits, la plèvre médiastinale s’adosse directement à celle du côté opposé; à d’autres, elle en est séparée par les viscères.

    La réflexion de la plèvre costale pour devenir plèvre médiastinale ou plèvre diaphragmatique forme des angles ou culs-de-sac ou encore des récessus pleuraux. À l’entrée du thorax, la plèvre costale forme un cul-de-sac arrondi, la coupole pleurale qui représente la région la plus crâniale de la cavité pleurale. La réflexion de la plèvre costale pour donner la plèvre diaphragmatique constitue le récessus costo-diaphragmatique ou ligne de réflexion de la plèvre qui détermine l’étendue caudale de la cavité pleurale. En regard du sternum, la réflexion de la plèvre costale pour devenir plèvre médiastinale délimite un angle qualifié de récessus costo-médiastinal.

    Le méso pulmonaire encore qualifié de ligament pulmonaire met en continuité autour de la racine du poumon la plèvre viscérale avec la plèvre pariétale médiastinale suite à la réflexion d’une plèvre sur l’autre. Caudalement à la racine, le méso constitue une lame mince triangulaire transparente à double feuillet qui se prolonge en direction caudale sur la face médiale du lobe pulmonaire caudal.

    Le médiastin est l’espace compris entre les cavités pleurales droite et gauche, limité de chaque côté par la plèvre pariétale médiastinale correspondante. Cet espace médiastinal est situé sur le plan médian depuis l’entrée thoracique jusqu’au diaphragme. Chez le chien, même si la plèvre médiastinale est très délicate, elle n’est cependant pas perforée de sorte qu’en principe les deux cavités pleurales ne communiquent pas entre elles. Toutefois, chez les sujets plus âgés ou lors d’infection pleurale, il peut y avoir de petites perforations permettant une communication entre les deux sacs pleuraux. Le médiastin loge plusieurs structures dont le thymus, le cœur et son péricarde, l’aorte, la trachée, l’œsophage, les nerfs vagues et d’autres nerfs et vaisseaux très importants.


    3.           Particularités des plèvres du cheval et du bœuf

    Chez le cheval, le fascia endothoracique et la plèvre sont minces, presque transparents. La partie ventrale de la région caudale de la plèvre médiastinale est perforée chez l’adulte par de nombreux petits trous de sorte que les deux cavités pleurales communiquent à travers le médiastin. Cette disposition explique que les épanchements pleuraux ou les pneumothorax soient presque toujours bilatéraux chez les chevaux.

    Chez le boeuf, le fascia endothoracique et la plèvre sont relativement épais, étant envahis par de nombreuses fibres élastiques. La partie caudale de la plèvre médiastinale est imperforée de sorte que le médiastin est complètement étanche.


    4.           Oesophage, trachée et poumons du chien

    L’œsophage est un conduit musculomembraneux impair qui s’étend depuis le pharynx jusqu’à sa terminaison à l’estomac dans la cavité abdominale. Dans le cou, l’œsophage est placé d’abord dorsalement à la trachée puis dévie à sa gauche et traverse dans cette position l’entrée thoracique. Dans la cavité thoracique, le conduit parcourt le médiastin dorsal et traverse le diaphragme par l’hiatus oesophagien. Cet hiatus constitue une ouverture un peu à la gauche du plan médian à la jonction des parties musculaire et tendineuse du diaphragme.

    La trachée est un tube impair qui assure l’accès de l’air aux poumons dans l’inspiration ou son reflux dans l’expiration. Elle fait suite dans la partie crâniale du cou au larynx et se termine dans le médiastin, dorsalement à la base du cœur par la bifurcation trachéale d’où procèdent deux bronches principales, une pour chaque poumon. D’abord placée sur le plan médian, la trachée traverse la région dorsale de l’entrée thoracique à la droite de l’œsophage.

    La trachée est formée par un ensemble d’anneaux trachéaux cartilagineux ouverts dorsalement mais complétés par une membrane conjonctive renfermant un m. trachéal lisse. Les anneaux sont unis les uns aux autres par des ligaments formés de tissu fibro-élastique. Dans le médiastin, la face droite de la trachée est croisée par la v. azygos droite, sa face gauche par l’aorte.
    Les poumons, un droit et un gauche, sont les organes de la respiration, dans lesquels se produit l’hématose. Chacun d’eux est entouré d’une plèvre à travers laquelle il se moule à la paroi et aux autres organes thoraciques.
    Les poumons sont divisés en lobes par des fissures profondes. Le poumon droit comprend quatre lobes : crânial, moyen, caudal et accessoire. Le lobe crânial fait environ le tiers du poumon; le lobe moyen est petit et de forme triangulaire; le lobe caudal fait environ la moitié du poumon; le lobe accessoire est le plus petit et est appendu à la face médiale du lobe caudal; il est séparé de ce dernier par le sillon de la veine cave caudale. Le lobe accessoire dépasse vers la gauche le plan médian et entoure presque complètement la veine cave caudale et le nerf phrénique droit.

    Le poumon gauche est divisé en lobes crânial et caudal. Le lobe crânial est en outre subdivisé en partie crâniale et en partie caudale. Les deux lobes sont sensiblement de même dimension.

    La face médiale de chaque poumon offre une petite région par où entrent ou sortent les structures pulmonaires; cette région est le hile du poumon. L’ensemble des structures qui pénètrent ou qui sortent des poumons constitue la racine du poumon. Cette racine comprend une bronche principale, une artère pulmonaire, des veines pulmonaires et d’autres vaisseaux et nerfs qui les accompagnent. La bronche principale se ramifie à l’intérieur du poumon en bronches lobaires, puis en bronches et bronchioles segmentaires jusqu’aux alvéoles. Les parois de la bronche principale, de même que de ses premières divisions renferment des anneaux cartilagineux. L’a. pulmonaire est issue de la division du tronc pulmonaire qui quitte le ventricule droit du cœur. Elle transporte du sang non oxygéné au poumon pour l’oxygénation et le retrait du dioxyde de carbone. Les vv. pulmonaires, en principe une pour chaque lobe pulmonaire, transportent le sang oxygéné du poumon à l’oreillette gauche du cœur. Les vaisseaux bronchiques sont les vaisseaux nourriciers du poumon. Les artères proviennent de l’aorte, soit directement, soit par l’intermédiaire de l’a. broncho-oesophagienne. Les veines aboutissent, du moins pour certaines, à la v. azygos droite. Les nn. pulmonaires proviennent des deux nn. vagues et des deux troncs sympathiques.

    Le bord ventral du poumon droit est échancré en regard des quatrième et cinquième espaces intercostaux, par l’incisure ou l’ échancrure cardiaque. Cette échancrure permet à une partie du cœur recouvert du péricarde d’être en contact avec la paroi thoracique. Elle permet à une aiguille de rejoindre la cavité du ventricule cardiaque droit sans risque d’atteindre le poumon. Sur le poumon gauche, l’incisure cardiaque est à toute fin pratique inexistante.




    5.           Trachée et poumons du cheval et du bœuf

    Chez le cheval et le bœuf, la localisation et la morphologie générale de la trachée se comparent à celles du chien.

    Chez le bœuf, une bronche trachéale lobaire, destinée au lobe crânial du poumon droit, se détache directement de la trachée, près de l’entrée thoracique, crânialement à sa bifurcation terminale en bronches principales droite et gauche. Quelques petits noeuds lymphatiques trachéobronchiques sont situés au voisinage de cette bronche.

    Les deux poumons du cheval sont presque symétriques et dépourvus de fissures profondes. L’incisure cardiaque, présente sur les deux poumons, forme la seule démarcation entre le lobe caudal, très volumineux et le lobe crânial, beaucoup plus petit de chacun des poumons. Le poumon droit présente en outre un petit lobe accessoire bien isolable du reste de l’organe. À droite, l’incisure cardiaque est située en regard de la partie ventrale des troisième et quatrième espaces intercostaux; à gauche elle est placée entre les troisième et sixième côtes. Cliniquement, les poumons ne sont explorables qu’à partir de la sixième côte; les bras couvrent les parties les plus crâniales et leur déplacement vers l’avant ne découvre que la région cardiaque.

    La trachéotomie d’urgence se pratique chez le cheval en détresse respiratoire lorsque l’obstruction au passage d’air est située crânialement au tiers proximal de la trachée (par exemple, dans les passages nasaux, au niveau du pharynx ou du larynx). La trachéotomie se fait dans la partie supérieure du cou, crânialement à la divergence des muscles sternocéphaliques. Le chirurgien doit séparer les mm. sternothyroïdiens et sternohyoïdiens gauches et droits sur le plan médian.

    Chez le boeuf, la lobulation pulmonaire est très distincte en surface, en raison de la grande épaisseur des cloisons conjonctives. Le poumon droit est plus volumineux que le gauche. Il est composé des lobes crânial, moyen, caudal et accessoire, bien isolé de la face médiale du lobe caudal par le sillon de la veine cave caudale. Le lobe crânial est séparé par une fissure bien marquée en parties crâniale et caudale. Le poumon gauche est divisé en lobes caudal et crânial, ce dernier étant subdivisé en parties crâniale et caudale par un rudiment de fissure. L’incisure cardiaque droite est étroite et répond à la partie ventrale de la quatrième côte. À gauche, l’incisure cardiaque est moins bien délimitée qu’à droite, mais laisse à découvert le péricarde de la troisième à la cinquième côte. Cliniquement, les zones pulmonaires explorables sont relativement très peu étendues, en raison de la petitesse relative de la cavité thoracique des bovins.


    6.           Thymus, nerfs thoraciques et canal thoracique du chien

    Le thymus est une glande lymphoïde dont la fonction est de produire des lymphocytes T qui ont un rôle essentiel dans la réponse immunitaire.

    Il constitue un organe impair bilobé situé dans le médiastin crânial. Volumineux chez le jeune, il régresse avec l’âge pour éventuellement disparaître dans le vieil âge.

    Les deux nn. phréniques innervent la moitié correspondante du diaphragme grâce à leurs fibres motrices et sensitives. Chacun d’eux provient des branches ventrales des derniers nerfs spinaux cervicaux. Les deux traversent le médiastin depuis l’entrée du thorax jusqu’au diaphragme.

    Les deux nn. vagues ou dixième paire de nerfs crâniens transportent, entre autres, l’influx nerveux parasympathique aux organes thoraciques et abdominaux. À l’entrée du thorax, chacun d’eux laisse la portion cervicale du tronc vagosympathique et poursuit son trajet dans le médiastin. Dans le médiastin caudal, chacun des nn. vagues se divise en branche dorsale et en branche ventrale. Les deux branches ventrales, droite et gauche, se fusionnent pour former le tronc vagal ventral ; les branches dorsales droite et gauche s’unissent plus caudalement pour constituer le tronc vagal dorsal. Ces deux troncs longent les faces respectives ventrale et dorsale de l’oesophage et passent avec celui-ci dans la cavité abdominale.

    À l’entrée du thorax, le nerf vague droit donne le n. laryngé récurrent droit. Celui-ci contourne la face caudale de l’a. sous-clavière, puis remonte crânialement dans le cou en longeant la trachée. Le n. laryngé récurrent gauche quitte le nerf vague gauche caudalement à l’arche aortique dont il contourne la face caudale pour se diriger crânialement vers le cou. Les nn. laryngés récurrents innervent le cœur, la trachée et l’oesophage en plus des muscles intrinsèques du larynx, le m. cricothyroïdien excepté.

    La chaîne thoracolombaire constitue les portions thoracique et abdominale du tronc sympathique. Chaque chaîne, une droite et une gauche est placée longitudinalement de chaque côté de la colonne, ventrolatéralement aux corps vertébraux thoraciques. La portion lombaire ou abdominale fait suite à la portion thoracique en passant dans l’arcade lombocostale, espace aménagé de chaque côté des piliers du diaphragme. Chaque chaîne est constituée d’axones pré et postganglionnaires sympathiques qui réunissent entre eux une série de ganglions nerveux autonomes. Ces ganglions forment de petits renflements placés à intervalles réguliers à chaque espace intercostal. Des ces ganglions partent de petits rameaux qui rejoignent la branche ventrale d’un nerf spinal.


    Le plus crânial des ganglions nerveux de chaque chaîne constitue le ganglion cervicothoracique, parfois nommé ganglion étoilé en raison de sa forme. Ce ganglion est formé par la fusion du ganglion cervical caudal et des premiers ganglions thoraciques. Il est situé dans le premier espace intercostal sur la face latérale du m. long du cou. Du ganglion cervicothoracique partent deux filets nerveux qui passent de part et d’autre à l’a. sous-clavière et qui rejoignent près de l’entrée du thorax le ganglion cervical moyen. Ce dernier forme un petit renflement sur le trajet du tronc vagosympathique à peu près à l’endroit où le n. vague laisse le tronc. Le filet qui croise la face ventrale ou latérale de la sous-clavière est l’anse sous-clavière; celui qui croise la face médiale est la suite du tronc sympathique.

    Le canal thoracique est la principale voie de retour de la lymphe dans le système veineux. Il débute par la citerne du chyle entre les deux piliers du diaphragme. La citerne constitue une dilatation du conduit qui reçoit la lymphe des viscères abdominaux et des membres pelviens. Le canal passe en direction crâniale en longeant la face droite de l’aorte thoracique. Crânialement, il se termine habituellement dans la v. brachiocéphalique gauche. Près de sa terminaison, il reçoit la lymphe venant du membre thoracique gauche et des structures gauches de la tête et du cou. À droite, la lymphe venant du membre thoracique et des structures de la tête et du cou draine dans la v. brachiocéphalique droite.


    7.           Vaisseaux à la base du cœur du chien

    La v. cave crâniale impaire traverse le médiastin crânial et s’ouvre dans l’oreillette droite. Elle est formée à l’entrée du thorax par la convergence des vv. brachiocéphaliques droite et gauche, elles-mêmes issues de la réunion de chaque côté des vv. jugulaire externe et sous-clavière qui drainent respectivement le cou et le membre thoracique.

    La v. azygos droite se termine soit dans la veine cave crâniale, soit directement dans l’oreillette droite. Elle est formée dans la cavité abdominale par la convergence de certaines veines lombaires. Elle traverse le hiatus aortique du diaphragme puis passe crânialement dans le médiastin à la droite de l’aorte thoracique. Elle reçoit de chaque côté les vv. intercostales dorsales, sauf les plus crâniales. Chez le chien, seule l’azygos droite persiste.

    La portion thoracique de la v. cave caudale impaire est placée entre le cœur et le diaphragme. Elle traverse le diaphragme par le trou de la veine cave. Elle se termine dans l’oreillette droite du cœur.

    Les cinq ou six vv. pulmonaires retournent le sang oxygéné des poumons à l’oreillette gauche du cœur.
    L’aorte est une grosse artère impaire qui quitte le ventricule gauche du cœur, médialement au tronc pulmonaire, recouverte à son origine par le péricarde. Le tronc pulmonaire, quant à lui, transporte le sang non oxygéné du ventricule droit aux poumons. Après un court trajet, il se divise en aa. pulmonaires, droite et gauche qui entrent dans le poumon correspondant par le hile.

    Après un court trajet ascendant, l’aorte se courbe caudalement et vers la gauche pour former l’arche aortique qui se continue caudalement par l’aorte descendante thoracique où elle longe la face ventrale des corps vertébraux, un peu à la gauche du plan médian. L’aorte thoracique donne à intervalles réguliers les aa. intercostales dorsales, sauf les premières qui proviennent du tronc costocervical, branche de l'a. sous-clavière.

    Les premiers vaisseaux qui quittent l’aorte sont les aa. coronaires droite et gauche qui vascularisent le cœur. Le tronc brachiocéphalique est une grosse artère impaire qui quitte l’arche aortique et passe dans le médiastin crânial ventralement à la trachée. Après un court trajet, le tronc donne l’a. carotide commune gauche puis se termine par l’a. carotide commune droite et l’a. sous-clavière droite qui constitue sa continuation directe vers le membre thoracique. L’a. sous-clavière gauche naît directement de l’arche aortique.

    Les deux sous-clavières donnent chacune origine aux artères :

    vertébrale
    costocervicale
    cervicale superficielle
    thoracique interne

    L’a. vertébrale passe dans les trous transversaires des vertèbres cervicales où elle vascularise les muscles du cou et la portion cervicale de la moelle épinière.

    L’a. (tronc) costocervicale arrive distalement à la vertébrale. Elle irrigue les structures des premiers espaces intercostaux et les muscles à la base du cou.

    L’a. cervicale superficielle provient de l’a. sous-clavière et se distribue aux muscles de la base du cou et de la région scapulaire adjacente, en plus des nœuds lymphatiques cervicaux superficiels.

    L’a. thoracique interne quitte l’a. sous-clavière en regard de l’a. cervicale superficielle et passe caudalement dans la cavité thoracique. Dans son trajet, elle donne, entre autres, les aa. intercostales ventrales.




    8.           Particularités des structures médiastinales du cheval et du bœuf

    Chez le cheval et le bœuf, le thymus occupe la partie ventrale du médiastin crânial. Chez le jeune de ces deux espèces, le thymus possède deux lobes cervicaux qui s’avancent dans le cou de chaque côté de la trachée, beaucoup plus crânialement chez le bœuf que chez le cheval. La régression de la glande est beaucoup plus précoce chez le poulain que chez le veau. Chez ce dernier et même chez le jeune bovin adulte, les lobes cervicaux du thymus peuvent atteindre le niveau du larynx.

    Il existe chez le bœuf, comme chez les autres mammifères domestiques, plusieurs nœuds lymphatiques thoraciques; les nœuds trachéobronchiques et médiastinaux sont régulièrement inspectés à l’abattoir. Les premiers sont situés à la bifurcation trachéale et près de la branche trachéale lobaire; les seconds occupent les diverses régions du médiastin. Les nœuds médiastinaux caudaux sont particulièrement développés. Ils sont situés caudalement au cœur, entre l’aorte et l’oesophage. Une hypertrophie du plus caudal de ces nœuds peut même comprimer l’oesophage ou le tronc vagal dorsal.

    Chez le cheval, seule la v. azygos droite persiste. Elle débouche le plus souvent directement dans l’oreillette droite. Chez le bœuf, c’est la v. azygos gauche qui est présente; sur certains spécimens, une v. azygos droite peut être présente en totalité ou en partie. L’azygos gauche passe crânialement à la racine du poumon gauche pour se terminer dans le sinus coronaire près de son ouverture dans l’oreillette droite.

    Chez le cheval et le bœuf, le tronc artériel brachiocéphalique qui prend naissance de l’arche aortique, donne origine aux deux aa. sous-clavières droite et gauche et à un court tronc commun bicarotidien. Après un très court trajet, le tronc commun se divise en aa. carotides communes droite et gauche qui passent crânialement dans le cou pour vasculariser les structures du cou et de la tête.


    9.           Péricarde et cœur du chien

    Le péricarde forme une enveloppe fibroséreuse autour du coeur. Il comprend une lame externe fibreuse simple ou péricarde fibreux et une enveloppe séreuse double ou péricarde séreux.

    Le péricarde fibreux constitue une enveloppe mince mais très résistante et inextensible fusionnée au péricarde séreux. Sa face externe est recouverte par la plèvre pariétale médiastinale (plèvre médiastinale péricardiaque) à laquelle elle est accolée. Sa face interne est tapissée par le feuillet pariétal du péricarde séreux avec lequel elle est complètement fusionnée. Dorsalement et crânialement, le péricarde fibreux se fusionne à la tunique externe des gros vaisseaux de la base du cœur. Ventralement, le péricarde fibreux s’étend de l’apex péricardique au sternum et au diaphragme et forme le ligament phrénico-péricardique.

    Le péricarde séreux est un sac complètement clos qui entoure le cœur. Il est formé par deux lames ou feuillets, l’une pariétale et l’autre viscérale qui délimitent une cavité, la cavité péricardique, à peu près virtuelle à l’état physiologique. Cette cavité renferme normalement une très petite quantité de liquide péricardique qui facilite les mouvements entre les deux lames.

    La lame pariétale ou feuillet pariétal du péricarde, très mince, tapisse la face interne du péricarde fibreux dont elle ne peut être détachée. Autour des gros vaisseaux de la base du cœur, cette lame se réfléchit pour se continuer par la lame viscérale.

    La lame viscérale ou feuillet viscéral du péricarde, ou encore épicarde adhère fortement au muscle cardiaque ou myocarde, excepté au niveau des sillons et des divisions vasculaires. À ces endroits, elle en est habituellement séparée par du tissu adipeux.

    Le cœur est un muscle rouge et creux pourvu de quatre cavités; les deux oreillettes dorsalement et les deux ventricules ventralement. Il est enveloppé par le péricarde et est situé obliquement dans le médiastin en regard de la troisième à la sixième côte. La base du cœur où sont attachés les gros vaisseaux est dorsale ou dorsocrâniale; l’apex est dirigé ventralement, caudalement et est légèrement dévié à gauche du plan médian. L’apex touche habituellement au diaphragme. À l’état normal, les poumons couvrent une grande partie du cœur. Toutefois, la région ventrale du cœur est laissée à découvert, particulièrement la région ventriculaire droite, grâce à l’incisure cardiaque du poumon droit.

    La surface du cœur présente des sillons dans lesquels se logent des vaisseaux et du gras. Le sillon coronaire  encercle la région dorsale et sépare les deux oreillettes situées dorsalement des deux ventricules placés ventralement. Deux sillons interventriculaires externes indiquent en surface la position approximative de la paroi interne entre les deux ventricules. Le sillon interventriculaire paraconal est bien marqué sur la face gauche ou auriculaire du cœur; le sillon interventriculaire subsinuosal est peu distinct sur la face droite ou atriale.

    L’oreillette droite  ou encore atrium droit reçoit le sang des veines systémiques, incluant celles du cœur lui-même. Elle est située dorsocrânialement au ventricule droit. Elle comprend une partie principale fixe qui reçoit les veines, c’est le sinus veineux ou atrium proprement dit et une partie mobile crâniale terminée en cul-de-sac, c’est l’auricule.

    Il y a habituellement quatre ouvertures dans l’oreillette droite; la v. azygos droite peut, à l’occasion, s’ouvrir dans celle-ci. Les ouvertures des vv. caves crâniale et caudale sont situées dorsocrânialement et caudalement, respectivement. L’ouverture du sinus coronaire qui représente la portion terminale de la v. grande cardiaque qui retourne la majorité du sang du cœur à l’oreillette, est située ventralement à l’orifice de la v. cave caudale. L’orifice atrioventriculaire droit est la grande ouverture qui fait communiquer l’oreillette droite avec le ventricule droit.

    Le septum interatrial est la paroi qui sépare l’atrium (oreillette) droit de l’atrium (oreillette) gauche. Une petite crête, le tubercule interveineux est situé sur cette paroi entre les deux ouvertures des veines caves. Caudalement au tubercule, une faible dépression, la fosse ovale, indique l’emplacement du trou ou foramen ovale fœtal. Chez le fœtus, le trou ovale permet au sang de passer directement de l’oreillette droite à l’oreillette gauche.

    L’auricule droite forme un appendice crânial, libre qui se termine en cul-de-sac arrondi. Sa paroi interne possède plusieurs petites bandes musculaires qui s’entrecroisent; ce sont les mm. pectinés.

    Le ventricule droit est placé crânialement et un peu ventralement au ventricule gauche. Sa paroi est beaucoup plus mince que celle du gauche et sa capacité un peu plus grande. Il est complètement séparé du ventricule gauche par le septum interventriculaire. La cavité ventriculaire droite reçoit le sang de l’oreillette droite puis l’envoie aux poumons par le tronc pulmonaire.

    La base du ventricule droit communique largement avec l’oreillette droite par l’orifice atrioventriculaire droit. La bordure de cet orifice donne attache à la valve atrioventriculaire droite, parfois qualifiée à tort chez le chien de valve tricuspide. Cette valve est composée de deux festons ou cuspides qui sont les clapets qui obstruent l’orifice lors de la contraction cardiaque. Chez certains spécimens, de petites cuspides secondaires peuvent être présentes. Les cuspides sont reliées par les cordes tendineuses qui sont des cordons fibromusculaires grêles aux parois du ventricule ou à de petites projections coniques qui sont les mm. papillaires. Les parois présentent également des irrégularités, les trabécules charnues, beaucoup plus nombreuses dans la région apicale du ventricule. L’une des ces bandes musculaires, la trabécule septomarginale s’étend à travers la lumière de la cavité, du septum interventriculaire à la paroi marginale.

    Le sang quitte le ventricule droit par l’orifice pulmonaire placé à la base d’une région plus ou moins conique du ventricule qualifiée de cône artériel. Cet orifice est gardé par une valve pulmonaire constituée par trois valvules pulmonaires semilunaires. L’orifice donne accès au tronc pulmonaire situé à l’angle crâniodorsal gauche du cœur, entre l’auricule droite crânialement et l’auricule gauche caudalement. Le tronc pulmonaire et ses branches terminales, les aa. pulmonaires droite et gauche, sont les seules artères dans lesquelles circule du sang non oxygéné. Le ligament artériel, vestige embryonnaire du canal artériel, forme une bande fibreuse étroite entre le tronc pulmonaire et l’aorte. Chez le fœtus, le canal est orienté de façon telle que le sang est dévié du tronc pulmonaire vers l’aorte, évitant ainsi les poumons non fonctionnels.

    L’oreillette gauche ou atrium gauche constitue la région dorsocaudale gauche de la base du cœur, dorsalement au ventricule gauche. La face interne de l’oreillette est lisse, sauf pour les mm. pectinés qui occupent l’auricule gauche. La cavité atriale gauche reçoit le débouché de cinq ou six vv. pulmonaires et communique avec le ventricule gauche par l’orifice atrioventriculaire gauche.

    Le ventricule gauche a une forme conique et son apex constitue également l’apex du cœur. Il reçoit le sang oxygéné de l’atrium gauche et le retourne à la circulation systémique par l’orifice aortique.

    L’orifice atrioventriculaire gauche est régulièrement circulaire. La valve atrioventriculaire gauche qui le garde est pourvue de deux cuspides, d’où le nom de valve bicuspide ou mitrale qu’on lui donne parfois. Des cuspides secondaires sont toutefois habituellement présentes. Des cordes tendineuses relient les cuspides aux mm. papillaires. Les trabécules charnues sont moins nombreuses que dans le ventricule droit.

    L’orifice aortique qui donne accès à l’aorte ascendante est pourvu d’une valve aortique composée de trois valvules semilunaires. L’orifice est placé à la base du ventricule.

    La vascularisation du cœur est assurée par les aa. coronaires droite et gauche qui naissent de l’aorte ascendante tout près de son origine. L’a. coronaire droite encercle le côté droit du cœur dans le sillon coronaire et se termine par plusieurs petits rameaux sur la face atriale du ventricule droit. L’a. coronaire gauche est plus grosse que la droite et son territoire d’irrigation est plus étendu.  Son trajet est toutefois très bref puisqu’elle se termine sous l’auricule gauche par une branche interventriculaire et une autre circonflexe. La branche interventriculaire paraconale suit le sillon interventriculaire du même nom pour rejoindre la région apicale du coeur. La branche circonflexe parcourt le sillon coronaire par la gauche et atteint le sillon interventriculaire subsinuosal sur la face atriale. Les branches de la coronaire gauche vascularisent l'oreillette gauche et les deux ventricules, en plus du septum interventriculaire.

    Le drainage veineux du cœur est assuré en très grande partie par la v. grande cardiaque. Celle-ci débute dans la région apicale et parcourt le sillon interventriculaire paraconal pour se continuer dans le sillon coronaire où elle encercle le cœur de gauche à droite. Sa portion terminale quelque peu dilatée forme le sinus coronaire qui s’ouvre dans l’oreillette droite, ventralement à l’ouverture de la v. cave caudale.


    10.         Particularités du cœur du cheval et du bœuf

    La forme du cœur du cheval est nettement conique; celle du bœuf est aussi conique mais plus étroite à la base et le cœur est proportionnellement plus allongé.

    Dans l’ensemble, le cœur du cheval et du bœuf présente peu de particularités importantes en comparaison à celui du chien. Chez ces deux espèces, la valve atrioventriculaire droite possède trois cuspides, ce qui lui vaut le terme approprié de valve tricuspide. Chez le bœuf, il y a la présence de deux petits os du cœur, l’un droit et l’autre gauche, résultant de l’ossification des cartilages du squelette cardiaque. Ils sont situés dans l’anneau fibreux qui sépare les oreillettes des ventricules et qui donne attache aux valves cardiaques atrioventriculaires.

    Les bruits du cœur sont causés par la fermeture des valves cardiaques; le premier bruit par celle des valves atrioventriculaires et le second bruit par celle des valves aortique et pulmonaire. L’endroit sur la paroi thoracique où la fermeture d’une valve est audible avec le maximum d’intensité constitue le point d’audibilité maximale ou punctum maximum de cette valve. Pour toutes les espèces domestiques, les points d’audibilité maximale pour chacune des quatre valves cardiaques peuvent se résumer ainsi :

    Atrioventriculaire gauche :           dans le 4e ou 5e espace intercostal ventral gauche, au niveau de l’olécrâne.

    Pulmonaire :                                   dans le 3e espace intercostal ventral gauche, au niveau de l’olécrâne.

    Aortique :                                       dans le 4e espace intercostal dorsal gauche, au niveau de l’épaule.

    Atrioventriculaire droite :             dans le 4e espace intercostal ventral droit, au niveau de l’olécrâne.

    Chez le cheval, il est possible de prendre le pouls aux endroits suivants : a. faciale (sur la mandibule devant le m. masseter), a. faciale transverse (caudalement au canthus latéral de l’œil), a. médiane (à l’aspect médial de l’avant bras), a. grande métatarsienne (entre les métatarsiens III et IV), et a. digitale (à l’aspect abaxial des grands sésamoidiens).


    11.         Principes des circulations sanguine et lymphatique

    Le système circulatoire sanguin comporte, outre le cœur, des artères qui sont les vaisseaux qui distribuent le sang dans l’organisme, des capillaires, issus des divisions artérielles tout à fait terminales qui forment un réseau dans les tissus où s’effectuent les échanges et des veines, vaisseaux qui font suite au réseau capillaire et ramènent le sang au cœur.

    Chez les mammifères et les oiseaux, après la naissance, lorsque la respiration pulmonaire est établie, il existe une circulation sanguine double. Celle qui transporte le sang du cœur aux poumons où s’effectue l’hématose et qui le ramène au cœur, c’est la circulation pulmonaire ou petite circulation. Celle qui distribue le sang du cœur aux viscères et aux tissus et qui le ramène au cœur, c’est la circulation générale ou grande circulation.

    Dans l’ensemble de l’organisme le sang circule de la façon suivante. Du ventricule gauche, le sang est chassé dans l’aorte qui le distribue aux muscles et aux viscères, puis il passe dans les capillaires. Des capillaires le sang rejoint éventuellement les vv. caves (ou le sinus coronaire pour le cœur lui-même) qui s’ouvrent dans l’oreillette droite. De l’oreillette, le sang passe dans le ventricule droit, puis dans le tronc pulmonaire qui se rend aux poumons. Des poumons, le sang revient par les vv. pulmonaires dans l’oreillette gauche. De l’oreillette, le sang se rend au ventricule gauche.

    Le système circulatoire lymphatique comporte, outre un réseau capillaire initial, distinct de celui des capillaires sanguins, de nombreux vaisseaux lymphatiques dont les trajets sont interrompus par plusieurs étages de nœuds lymphatiques. Les gros vaisseaux lymphatiques constituent des collecteurs terminaux qui s’ouvrent dans les veines. Le système lymphatique qui permet le drainage de la lymphe fait partie d’un ensemble plus vaste, le système lymphoïde qui assure avec la moelle osseuse, le thymus, la rate et les formations lymphoïdes digestives la défense immunitaire de l’organisme.

    La lymphe constitue un liquide incolore, différent du sang par l’absence d’érythrocytes et la présence d’une population de leucocytes plus abondante. Elle est aussi riche en lymphocytes, variété de leucocytes, qui sont renouvelés et régularisés en partie par les nœuds lymphatiques qui assurent également sa filtration.

    Les collecteurs lymphatiques terminaux sont le canal thoracique, les conduits trachéaux droit et gauche et les conduits des membres thoraciques. Ils possèdent une abondance de valvules. Le canal thoracique est celui qui transporte la lymphe provenant des trois quarts de l’organisme dans la v. brachiocéphalique gauche. Les canaux trachéaux sont situés dans le cou de chaque côté de la trachée; ils drainent la lymphe de la tête et du cou. Les conduits des membres thoraciques retournent la lymphe des structures appendiculaires dans le système veineux.

    Il existe dans l’organisme plusieurs nœuds lymphatiques intercalés sur le trajet des vaisseaux. Le regroupement des nœuds lymphatiques d’une région constitue un lymphocentre.


    12.         Introduction au système nerveux

    Le système nerveux comprend le système nerveux central (S.N.C.) et le système nerveux périphérique (S.N.P.). Le S.N.C. est constitué par l’encéphale et la moelle épinière (M.E.). Le S.N.P. comprend les nerfs crâniens et les nerfs rachidiens ou spinaux.

    Les nerfs périphériques sont formés 1) d’axones qui conduisent l’impulsion nerveuse de la périphérie vers le S.N.C; ce sont les fibres ou nerfs afférents ou sensitifs (sensoriels) et 2) d’axones qui conduisent l’impulsion nerveuse du S.N.C. vers la périphérie que ce soit des muscles ou des glandes, ce sont les fibres ou nerfs efférents ou moteurs. Ainsi la très grande majorité des nerfs périphériques sont mixtes, c’est-à-dire qu’ils sont à la fois moteurs et sensitifs.

    Le neurone est composé d’un corps cellulaire (noyau cellulaire) et de ses prolongements qui sont les axones.

    La partie motrice du S.N.P. est classée selon le type de tissu innervé. Les neurones moteurs qui innervent les muscles squelettiques ou volontaires sont des neurones somatiques efférents. Les neurones moteurs qui innervent les muscles lisses des viscères et des vaisseaux, le cœur et les glandes sont des neurones viscéraux efférents. Le corps cellulaire des neurones moteurs est situé dans la substance grise de la moelle épinière ou dans le tronc cérébral (S.N.C.). L’axone passe dans le nerf spinal ou le nerf crânien pour se terminer dans le muscle innervé.

    Dans le système nerveux somatique (S.N.S.) il n’y a qu’un seul neurone couvrant la distance entre le S.N.C. et la structure innervée. Le nerf rachidien ou spinal est constitué dans le canal vertébral par 1) une racine dorsale qui arrive à la M.E. et qui contient des axones afférents ou sensitifs et par 2) une racine ventrale qui part de la M.E. et qui renferme des axones efférents ou moteurs; la racine dorsale renferme en outre un ganglion constitué de corps cellulaires. À chaque trou intervertébral, la racine dorsale rejoint la racine ventrale pour former un nerf spinal mixte. Chaque nerf spinal se divise par la suite en branche dorsale pour les structures somatiques épaxiales et en branche ventrale pour les structures somatiques hypaxiales.

    Le système nerveux autonome (S.N.A) regroupe des éléments du S.N.C. et du S.N.P. Ce système assure le contrôle des activités involontaires pour maintenir l’homéostasie et répondre au stress. Le S.N.A. est synonyme de système (nerveux) viscéral efférent (S.V.E.). Il est caractérisé par la présence d’un deuxième neurone moteur interposé entre le S.N.C. et la structure (viscère) innervée. Ainsi la différence anatomique entre le S.N.S. et le S.N.A. est que dans le S.N.S. il n’y a qu’un seul neurone alors que dans le S.N.A. il y a deux neurones entre le S.N.C. et la structure innervée.

    Sur le trajet d’un nerf viscéral efférent il y a la présence d’un ganglion. Un ganglion nerveux est constitué par un regroupement de corps cellulaires situés à l’extérieur du S.N.C. Les ganglions autonomes renferment les corps cellulaires des deuxièmes neurones moteurs sur le trajet des nerfs du S.V.E.; leurs axones complètent le trajet à la structure devant être innervée. Un neurone situé avant le ganglion est un neurone préganglionnaire ou présynaptique ; celui situé après le ganglion est un neurone postganglionnaire ou postsynaptique. Une synapse est la rencontre et la libération d’une substance humorale dans un ganglion entre un axone préganglionnaire et le corps cellulaire d’un axone postganglionnaire.

    Le système nerveux autonome ou encore S.V.E. est également connu sous le vocable de système nerveux holosympathique. Ce système est divisé en système nerveux sympathique ( å ) ou encore orthosympathique et en système nerveux parasympathique (på).

    A)            Système sympathique

     

    Dans ce système, les corps cellulaires des axones présynaptiques sont situés dans le segment de la moelle épinière thoracolombaire ; c’est la portion thoracolombaire du S .V .E .


    Les corps cellulaires des axones postsynaptiques sont placés dans les ganglions situés à peu de distance de la moelle épinière; ce sont les ganglions de la chaîne thoracolombaire (1er étage) ou les ganglions viscéraux (coeliaque – mésentérique) ( 2e étage). À l’endroit de la synapse (dans le ganglion), la substance humorale libérée est l’acétylcholine.


    À la terminaison des axones postsynaptiques (effecteurs) la substance humorale libérée est la norépinéphrine. Le résultat de cette action est d’aider l’organisme à supporter les conditions non favorables (conditions de stress).

    Partant des corps cellulaires situés dans la corne intermédiaire de la M.É. thoracolombaire, les axones présynaptiques accompagnenet la racine ventrale d’un nerf spinal. Près du trou intervertébral, les axones présynaptiques quittent le nerf spinal et rejoignent un ganglion de la chaîne thoracolombaire (tronc sympathique) contenant les corps cellulaires des axones postsynaptiques.

    Deux possibilités existent :

    1)    Il y a synapse dans un des ganglions thoracolombaires.

    a)       Les axones postsynaptiques rejoignent le nerf spinal et se distribuent aux viscères (mm. lisses des vaisseaux, piloérecteurs) en accompagnant la branche dorsale et/ou la branche ventrale du nerf spinal.

    b)      Les axones postsynaptiques se distribuent aux viscères cavitaires (estomac, intestin) en accompagnant les vaisseaux sanguins destinés à ces viscères.

    c)       Pour les mm. lisses et les glandes de la tête, les axones postsynaptiques  s’y rendent par la portion sympathique du tronc vagosympathique (situé dans le cou avec l’a. carotide).

    2)    Il n’y a pas synapse dans un des ganglions thoracolombaires.

    a)       Les axones présynaptiques continuent vers un ganglion viscéral (coeliaque, mésentérique crânial, caudal); dans ce ganglion (2e étage) contenant les corps cellulaires des axones postsynaptiques, il y a synapse. Par la suite les axones postsynaptiques se distribuent aux viscères en accompagnant les vaisseaux sanguins destinés à ces viscères. Les nn. splanchniques partent des portions thoracique caudale et lombaire de la chaîne thoracolombaire et rejoignent les ganglions viscéraux. Ces nerfs sont constitués d’axones post mais surtout présynaptiques.



    b)      Pour les mm. lisses et les glandes de la tête, les axones présynaptiques s’y rendent par la portion sympathique du tronc vagosympathique. Ils font synapse soit dans le ganglion cervical moyen (entrée du thorax), soit dans le ganglion cervical crânial (base de l’oreille). Après synapse les axones postsynaptiques se distribuent aux structures en accompagnant les vaisseaux sanguins.

    B) Système parasympathique

    Dans ce système, les corps cellulaires des axones présynaptiques sont des noyaux du tronc cérébral associés aux nerfs crâniens III, VII, IX, X et aux segments de la moelle épinière sacrée; c’est la portion crâniosacrée du S.V.E.

    Les corps cellulaires des axones postsynaptiques sont placés dans les ganglions situés dans la paroi de l’organe à innerver. À l’endroit de la synapse dans le ganglion, la substance humorale libérée est l’acétylcholine. À la terminaison des axones postsynaptiques (effecteurs) la substance humorale est l’acétylcholine. Le résultat de cette action est d’assurer l’activité normale des viscères.

    La distribution du système på se fait de la façon suivante :

    1)    Pour les structures de la tête

    Partant des corps cellulaires situés dans le tronc cérébral, les axones présynaptiques se distribuent aux viscères par les nn. crâniens III, VII, IX.

    Les synapses ont lieu dans le ganglion situé dans la paroi des viscères à innerver.

    Les axones postsynaptiques sont très courts (dans le système å les axones postsynaptiques sont toujours plus longs que dans le système på).

    2)    Pour les structures du thorax et de l’abdomen

    Partant des corps cellulaires situés dans le tronc cérébral, les axones présynaptiques se distribuent aux viscères par le n. crânien X (vague).

    Les axones présynaptiques du n. vague se rendent aux viscères par la portion parasympathique du tronc vagosympathique.
    À l’entrée du thorax, le n. vague se détache du tronc vagosympathique au niveau du ganglion cervical moyen (å) et poursuit son trajet dans la cavité thoracique puis dans la cavité abdominale pour se distribuer aux viscères.

    3)    Pour les structures de la cavité pelvienne

    Partant des corps cellulaires situés dans la substance grise de la M.É. sacrée, les axones présynaptiques se rendent au ganglion pelvien (situé dans le plexus pelvien sur la paroi du rectum) par les nn. pelviens pour y faire synapse. Les axones postsynaptiques partent de ce ganglion et se distribuent aux viscères en suivant les vaisseaux sanguins.

    Le plexus pelvien est mixte (å et på); les axones postsynaptiques å arrivent au plexus par les nn. hypogastriques droit et gauche venant du plexus mésentérique caudal (å). Le ganglion pelvien est på (seul ganglion på qui n’est pas situé dans la paroi même de l’organe à innerver).
    Description: V-CAVITÉ THORACIQUE Vaisseaux et nerfs de la paroi thoracique du chien Oesophage, trachée et poumons du chien

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