L’ECTHYMA
CONTAGIEUX
(Dermite
pustuleuse contagieuse)
(Stomatite
pustuleuse contagieuse)
DÉFINITION
C’est
une maladie contagieuse caractérisée par un exanthème vésico-pustuleux et croûteux à la peau des lèvres. L’affection est cosmopolite et elle est réduite au mouton et à la chèvre et particulièrement accusée chez les jeunes.
ÉTIOLOGIE
L’ecthyma
contagieux est dû à un virus appartenant à la famille des Poxviridae
genre parapoxvirus (virus à DNA). Ce virus résiste à la
dessication et survit pendant de nombreuses années dans les croutes sèches.
Inactivé à 60°C pendant 80 minutes. Il a des réactions croisées avec d’autres
poxvirus. Le virus se multiplie dans les cultures cellulaires d’organes des
ovins et des bovins. Les cellules testiculaires de bovins sont les meilleures
parce qu’elles présentent un effet cytopathogène caractéristique.
ESPÈCES AFFECTÉES
Outre
le mouton qui est l’animal le plus souvent atteint dans les conditions
naturelles, l’ecthyma contagieux frappe également la chèvre.
Les
infections à virus de l’ecthyma contagieux ne sont pas rares chez l’homme.
La
réceptivité existe aussi mais à des degrés variables chez les équidés, le chien
et le singe.
La
poule se montre résistante à tous les
essais de transmission.
PATHOGÉNIE
La
transmission du virus de l’ecthyma contagieux s’effectue par pénétration dans
les couches tissulaires superficielles de la peau. La transmission peut aussi
avoir lieu après un contact direct entre animal infecté et animal sain.
La
saison ne semble pas avoir une influence sur l’incidence de l’ecthyma contagieux.
L’âge
du mouton a souvent une grande influence sur l’évolution de la maladie. Les
animaux adultes sont plus résistants que les jeunes.
La
souche virale présente une grande importance dans le déclenchement d’une
épizootie. Le taux de morbidité est généralement élevé alors que le taux de
mortalité est bas.
SYMPTÔMES
Dans
les élevages infectés la forme labiale de l’ecthyma contagieux est la plus
souvent rencontrée. Elle se présente sous l’aspect suivant :
Après
un temps d’incubation atteignant le plus souvent 6 à 8 jours, des taches rouges
qui se gonflent rapidement et se transforment aux vésicules et en pustules, apparaissent au
niveau des surfaces externes des lèvres inférieure et supérieure. Le contenu
des pustules s’écoule, se dessèche et donne naissance à des croûtes confluents plus ou moins étendues, de couleur brune ou noirâtre. Tandis qu’au niveau de la
bouche, les premières manifestations du processus ne sont pas toujours nettes.
Ces croûtes peuvent recouvrir de grandes surfaces de la région péri-buccale et
provoquer des troubles de la prise de la nourriture surtout chez les jeunes.
Elles poursuivent leur dessiccation et tombent au bout de 10 à 14 jours.
Après
quelques jours, la peau reprend son aspect normal. Il ne demeure de cicatrices
que lors de processus secondaires délabrant. Le processus morbide peut aussi atteindre la muqueuse buccale produisant ainsi une stomatite pustuleuse. Les
muqueuses des gencives et de la face interne des lèvres montrent des zones de
congestion et de tuméfaction. Ces taches se transforment en pustules et en
vésicules qui éclatent et laissent derrière elles des érosions de couleur rouge
sombre. Lors d’infection bactériennes secondaires, on observe des phénomènes de
nécrose et la formation d’ulcères.
La
croissance abondante d’un tissu de granulation peut donner naissance à des
proliférations papillomateuses. L’état général des animaux est toujours
fortement perturbé. Parfois on observe de légers œdèmes de la tête, une
tuméfaction des ganglions lymphatiques ainsi que des pneumonies et des
gastro-entérites. Ces complications peuvent entraîner la mort.
Les
infections secondaires provoquées surtout par le bacille de la nécrose mais
aussi par d’autres germes bactériens donnent naissance à des formes d’évolution
grave (principalement chez les jeunes) pouvant entraîner parfois la mort chez
100% des animaux.
Les
signes généraux ne font plus ou moins défaut que dans les formes labiales
évoluant sans complications. L’apparition de la fièvre semble dépendre
essentiellement de l’extension des lésions. En plus des lèvres, des orifices du
nez, de la muqueuse buccale, la mamelle, les organes génitaux et les onglons
sont plus frappés par la maladie. Les yeux le sont assez rarement. Les signes
généraux dépendent aussi de l’extension des processus.
LÉSIONS
Le
processus pathologique débute par une prolifération des cellules de
l’épithélium stratifié conduisant à un épaississement des régions
correspondantes de l’épithélium. Des cellules polynucléaires et mononucléaires
sortent des vaisseaux congestionnés des papilles dermiques et infiltrent le
chorion. Les cellules du tissu de granulation se gonflent et s’arrondissent,
leurs noyaux apparaissent pycnotiques.
Les
cellules se détachent de leurs voisines et leurs cytoplasme se charge de petits
vacuoles (dégénérescence ballonisante). Parfois, on observe la formation de
vésicules. Par infections secondaires, des bactéries parviennent souvent dans
des pustules. Les germes se multiplient rapidement et provoquent une
aggravation du processus pathologique. Les croutes qui se forment à partir des
pustules confluents sont constituées principalement de fibrine des cellules
épithéliales.
DIAGNOSTIC
Le
diagnostic de l’ecthyma contagieux est basé sur les signes cliniques et sur les
données épidémiologiques. Toutefois, d’autres maladies cutanées peuvent prêter
à confusion, bien qu’il présente, du point de vue clinique, de grandes
ressemblances avec plusieurs formes évolutives des autres maladies à poxvirus,
l’ecthyma contagieux révèle cependant certaines particularités qui le
distinguent des autres affections. L’ecthyma contagieux a en effet tendance à
provoquer une maladie localisée avec des lésions siègent sur toutes les régions
dépourvues de laine. On n’observe normalement pas de fièvre dans l’ecthyma contagieux,
tandis qu’au cours des deux maladies précédentes, l’élévation thermiques,
accompagnée des signes généraux précédents, est de règle.
Des
lésions exclusivement localisées se rencontrent également lors d’infection du
mouton par le virus vaccinal. Les manifestations dues à ce virus seraient moins
distinctes que dans l’ecthyma contagieux.
TRAITEMENT
Dans
les formes bénignes de l’ecthyma contagieux, les lésions guérissent d’elles
mêmes ; dans les cas graves, un traitement symptomatique est recommandé.
Des
produits adoucissants (surtout l’huile) aux quels sont ajouté des désinfectants
légers s’emploient pour faire tomber les croûtes qui empêchent la prise de
nourriture. Les surfaces lésées qui apparaissent après l’enlèvement des croûtes seront traités à l’aide de médicaments évitant l’installation et le développement
des bactéries et favorisant la cicatrisation. Sont utilisés dans ce but les A à base de souffre et de A,
la teinture d’iode, la glycérine iodée ou des substances astringentes.
Lorsque
la muqueuse buccale est également atteinte, la cavité buccale doit être lavée
plusieurs fois par jour avec des solutions désinfectantes (KMnO4, H2O2).
Le
succès du traitement n’est pas toujours constant, car seules les manifestations
secondaires sont influencées par la thérapeutique et non pas les lésions dues
au virus. Le traitement est donc seulement en mesure de contenir les infections
bactériennes secondaires et de favoriser la tendance à la guérison après la fin
de maladie virale proprement dite.
PROPHYLAXIE
1) Prophylaxie
sanitaire
Des
mesures sanitaires défensives et offensives classiques peuvent être opposées à
la maladie :
* En pays
indemne :
- mesures strictes de
contrôle des importations en provenance de pays infectés (quarantaine).
- surveillance des zones
frontières.
- si la maladie apparaît : abattage de tout le troupeau.
* En pays
infecté :
- ne pas introduire
d’animaux provenant d’un troupeau infecté dans un troupeau sain (quarantaine).
- mise en interdit des
foyers reconnus infectés : isolement, séquestration, maintenues au moins 4
à 5 jours après disparition de la maladie et désinfection.
- préconiser
l’abattage si les conditions le permettent.
2) Prophylaxie
médicale
Vaccination :
vaccin préparé sur culture cellulaire (rein de veau).
Dose : 1ml par
voie sous-cutanée.
Rappel annuel.
Rappel annuel.
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