mercredi 10 décembre 2014

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CLAVELÉE

By: Dr Vétérinaire On: 10:06
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  • par : Pr. B.MAMACHE

    LA CLAVELÉE
    (Variole ovine – Claveaux)
    DEFINITION
    Maladie contagieuse, virulente, inoculable, frappant le mouton et la gazelle due à un virus appartenant à la famille des Poxviridae.
    Elle est caractérisée cliniquement, après un épisode fébrile, par une éruption papuleuse pouvant devenir parfois pustuleuse apparaissant sur la peau et intéressant secondairement les muqueuses.
    Par sa symptomatologie, elle se rapproche de la variole humaine.
    Elle constitue la variole animale la plus meurtrière (Légalement Réputée Contagieuse dans certains pays).
    ESPECES AFFECTEES
    Dans les conditions naturelles, seul le mouton est sensible à la clavelée. La chèvre est en général réfractaire : elle est atteinte d’une variole spécifique (goat pox). Cependant, certaines souches de Poxvirus semblent pathogènes pour le mouton et la chèvre.
    REPARTITION GEOGRAPHIQUE
    * Foyers sporadiques dans les pays européens riverains de la méditerranée.
    * Episodes en U.R.S.S.
    * Existe (permanence) au Proche-Orient (Turquie, Série, Liban, Jordanie, Arabie saoudite, Yémen, Afghanistan).
    * Asie (Népal, Inde, Chine).
    * Sévit depuis longtemps en Afrique, surtout dans la partie nord du continent (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Égypte, Soudan, Éthiopie et Somalie).
    * Inconnue en Australie et dans les deux Amériques.
    ÉTIOLOGIE
    Poxvirus est un gros virus (115 × 194 nm), plus long et plus étroit que le virus vaccinal, aspect elliptique ou ovoïde. Renferme un ADN (non segmenté à double brin).
    Rq : Ne possède pas d’hémagglutinine spécifique.
    SYMPTOMES
    La clavelée est une maladie assez bien caractérisée du point de vue clinique et qui, de ce fait, fût très tôt individualisée.
    * Incubation : varie entre 6 et 10 jours en été, 12 et 20 jours en hiver.
    * Expression clinique : clavelée dite régulière et clavelée dite irrégulière.
    a) Forme régulière :
    C’est la forme la plus fréquente. Elle se traduit par une éruption papuleuse sur la peau et différentes muqueuses externes, évoluant en 4 phases successives de durée sensiblement égale (4 à 5 jours).
    * La phase d’invasion : de 4 à 5 jours, se traduit par de l’hyperthermie (40 à 41,5°C), de l’abattement, de la tristesse, de la perte de l’appétit et une abondante sécrétion lacrymale, salivaire et nasale.
    * La phase d’éruption : de 4 à 5 jours, se manifeste par l’apparition au niveau des zones glabres du prépuce, du périnée, de la vulve, des oreilles, sous la queue, sous l’aine et à la face (lèvres, narine, joues, paupières), de taches roses ou rouges qui s’étendent rapidement et se transforment en papules rondes ou ovalaires de 6 à 20mm de diamètre. Elles peuvent être éminentes ou s’étendre en placards peu saillants. L’éruption peut se généraliser à tout le corps. Pendant cette phase, la température revient à la normale.
    * La phase de la sécrétion : se caractérise par l’affaissement des papules et leur infiltration par un liquide jaune rougeâtre qui les transforme en vésicules. La laine, à ce moment, s’arrache facilement. La formation de ces vésicules n’est pas toujours observée ; les papules peuvent se transformer directement en pustules.
    * La phase de dessication : de 4 à 5 jours, se traduit par la dessication de la surface des pustules et la formation de croûtes jaunâtre, denses, arrondies, rappelant des têtes de clous incrustées dans la peau, d’où le nom de claveau du latin clavus. Ces croûtes se détachent et laissent s’installer des processus cicatriciels qui laissent des traces indélébiles.
    *Evolution :
    L’évolution de la forme complète, qui se fait vers la guérison, dure en moyenne 16 à 20 jours.
    b) Formes irrégulières :
    Elles sont plus rares mais moins caractéristiques et surtout plus graves car souvent mortelles.
    On distingue :
    * forme septicémique (ou éruptive grave) ;
    * forme broncho-pulmonaire (extension du processus aux bronches et aux poumons).
    * forme digestive (extension au tube digestif).
    * forme nerveuse.
    c) Complication :
    * Avortement ;
    * infections secondaires (œil, articulation, extrémités des membres, extrémités de la mamelle) ;
    * sortie ou aggravation des parasitoses : (Distomatoses, Strongyloses gastro-intestinales, Babésioses).
    LESIONS
    a) Macroscopiques
    1) Lésions essentielles : Trois sont caractéristiques :
    * Peau : la papule claveleuse (éventuellement : pustule) ;
    * Sous la peau : nodules sous cutanés (grosseur d’un pois à celle d’une noix) ;
    * Poumon : est atteint dans 80% des cas ; il présente des petits foyers nodulaires bien limités de la taille d’une lentille à celle d’une noisette.
    2) Lésions accessoires : Sont beaucoup moins évocatrice et se rencontrent surtout lors de formes irrégulières et de complications :
    * Broncho-pneumonie ;
    * Gastro-entérite ;
    * Exsudats séro-sanguinolents dans les cavités séreuses à paroi congestionnée ;
    * Lésions inflammatoires des ganglions, du cœur et des reins.
    b) Microscopiques
    * Cutanées : - Infiltration cellulaire puis légère hyperplasie de l’épiderme ;
                         - Apparition de la papule ;
                         - Installation de la nécrose.
    * Sous cutanées : Correspondent à des infiltrations cellulaires du tissu conjonctif.
    * Cellulaires : Altération cellulaires typiques dans les cellules des papules et de l’infiltrat inflammatoires.
    - Eléments cellulaires de grande taille ;
    - Noyau hypertrophié vacuolisé.
    * Sanguines : Leucocytose importante avec neutrophilie et diminution des eosinophiles ; Le taux des hématies n’est pas modifié.
    DIAGNOSTIC
    Il est facile et peut être précoce en région classiquement infectée où la maladie sévit sous forme enzootique. Il peut être délicat et quelque peut  hésitant en région presque là indemne lorsqu’apparaissent les premiers cas.
    a) Sur le terrain :
    1) En milieu infecté :
    La clavelée peut être reconnue dès la phase d’invasion : réaction fébrile, troubles de l’état général, sensibilité cutanée. L’aspect caractéristique de l’éruption papuleuse vient confirmer le diagnostic.
    2) En milieu jusque là indemne : On retiendra :
    - L’aspect contagieux du processus : frappe de nombreux animaux d’un troupeau, soit brutalement soit par vagues successives.
    - Les caractères de l’éruption à ses différentes périodes, son évolution généralement régulière et bénigne chez les adultes, souvent fatale chez les agneaux.
    3) diagnostic différentiel :
    * affections non contagieuses :
    o    Acné : inflammation localisée des glandes sébacées (pustules cutanées) indolores, diversement localisées, apparaissant après la tonte sans atteinte de l’état général.
    o    Furonculose ou Dermite pustuleuse Mammaire : petits abcès apparaissant chez la brebis sur les mamelles et à la surface interne des cuisses.
    o    Accident de photosensibilisation : survenant après ingestion de certains végétaux ou de certaines drogues (telle la Phénothiazine) et exposition au soleil. Ils se traduisent par une vive inquiétude, contemporaine d’une congestion des régions glabres : tuméfaction de la face, des oreilles. Les animaux se frottent et apparaissent parfois des papules et des vésicules.
    o    Traumatisme dus à des plantes épineuses : petites plaies ou petits abcès, diversement sur le thorax ou l’abdomen, sans atteinte de l’état général.
    o    Eczéma pustuleux : dépourvu de caractère infectieux, évolue sans prodromes.
    o    Phtiriase : ne s’étend que lentement dans le troupeau ; les ectoparasites sont facilement mis en évidence.
    * Maladies contagieuses :
    o    Fièvre aphteuse : peut prêter à confusion au début de l’évolution : atteinte fébrile contagieuse avec avortement et mortalité chez les jeunes, mais l’apparition de boiteries associées à la présence de vésicules sur les pieds (rares dans la bouche et sur les mamelles) supprime toute confusion.
    o    Gale sarcoptique ou noir museau : évolue sans atteinte de l’état général, demeure localisée à la tête, se traduit par du prurit, des dépilations et apparition de croûtes sans formation de papules.
    o    Ecthyma contagieux ou Dermite pustuleuse du mouton : frappe surtout les agneaux, pas ou peu de trouble de l’état général. Localisation bucco-labiale caractérisée par l’apparition de vésicules suintantes se recouvrant rapidement de croûtes. Elles tombent 2 à 3 semaines en laissant des plaies ulcéreuses qui cicatrisent sans laisser de trace. Des lésions identiques se rencontrent sur les mamelles des brebis allaitantes contaminées par les agneaux.
    Le diagnostic différentiel est généralement aisé et il est rarement nécessaire de recourir au diagnostic expérimental.
    4) Au laboratoire :
    * Virologie : - isolement du virus (sur culture cellulaire).
                         - inoculation à des moutons sensibles.
    * sérologie : - par séroneutralisation (in vivo) ou en culture cellulaire.
                         - par immunodiffusion.
                         - par fixation du compliment.
    TRAITEMENT
    Il n’existe pas de traitement spécifique. On peut cependant conseiller un traitement symptomatique.
    - placer les animaux dans de bonnes conditions hygiéniques : alimentation adaptée, aération suffisante des locaux surtout en hiver.
    - traitement symptomatique des troubles respiratoires, digestifs et surtout des complications : antibiotiques par voie générale, teinture d’iode ou glycérine iodée ou pommades au antibiotiques ou sulfamides sur les lésions. Traiter éventuellement les parasitoses de sortie.
    PROPHYLAXIE
    1) Prophylaxie sanitaire
    a) En pays indemnes :
    Mesures strictes de contrôle des importations en provenance des pays infectés (quarantaine). Surveillance des zones frontières.
    - Si apparaît : abattage de tout le troupeau.
    b) En pays infectés :
    - Ne pas introduire d’animaux prevenant d’un troupeau infecté dans un troupeau sain.
    - Mise en interdit des foyers reconnus infectés : isolement, séquestration maintenue pendant au moins 45 jours après disparition de la maladie et désinfection. Préconiser l’abattage si les conditions le permettent.
    2) Prophylaxie médicale
    * Immunisation passive avec un sérum hyperimmun 10 ml/V. s/c.
    * Immunisation active :
    - la clavélisation.
    - le vaccin à virus sensibilisé : virus partiellement neutralisé par un sérum hyperimmun (0,02g de préparation virale pour 2mi de sérum).
    - Le vaccin à virus adsorbé : virus claveleux vivant adsorbé sur l’alumine. 0,5ml V. s/c, immunité précoce 3 à 4 jours, solide et durable (au moins un an).
    - Le vaccin à virus inactivé et adsorbé : virus préalablement adsorbé sur l’alumine, ensuite inactivé par addition de formol à faible concentration 1 pour mille à 1 pour 10 milles.
    0,5 à 1ml V. s/c en arrière du coude en respectant les règles d’asepsie. L’immunité s’établit à 10 – 12 jours, solide mais dépasse rarement les 6 mois. Rappels vaccinaux nécessaires.
    - Les vaccins à virus atténués : ce sont les derniers apparus et, sans conteste les meilleurs.
    CONCLUSION
    La clavelée dans l’espèce ovine est une maladie à déclaration obligatoire.


    Description: DEFINITION Maladie contagieuse, virulente, inoculable, frappant le mouton et la gazelle due à un virus appartenant à la famille des Poxviridae. Elle est caractérisée cliniquement, après un épisode fébrile, par une éruption papuleuse pouvant devenir parfois pustuleuse apparaissant sur la peau et intéressant secondairement les muqueuses. Par sa symptomatologie, elle se rapproche de la variole humaine. Elle constitue la variole animale la plus meurtrière (Légalement Réputée Contagieuse dans certains pays).

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