par : Pr. B.MAMACHE
LA PESTE BOVINE
LA PESTE BOVINE
(Cattle
plaque)
DÉFINITION
Maladie
très contagieuse, virulente, inoculable, frappant essentiellement les ruminants
et plus particulièrement les bovins domestiques et sauvages. La peste bovine
est due à un Paramyxovirus : Le virus boviseptique.
Elle
se caractérise par une hyperthermie associée à un état typique marquée et à des
lésions septicémiques de type inflammatoire ou ulcéro-nécrotique, localisées
aux muqueuses superficielles ou profondes.
La
maladie évolue le plus souvent sous une forme épizootique rapidement mortelle.
C’est
une des maladies contagieuses les plus redoutables de l’espèce bovine.
SYNONYMIE
* Typhus
contagieux des ruminants.
* Peste bovo-bubalo-porcine.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
De
nos jours, la maladie persiste “d’après l’annulaire de la santé
animale” :
* En Asie du
Sud Est : surtout au Népal mais aussi en Inde, au Pakistan, en
Afghanistan et au Vietnam.
* En Afrique : dans la frange intertropicale allant de la
Somalie à la Mauritanie (signalée en Mauritanie, Sénégal, Guinée, Bissau, Mali,
Haute-Volta, Ghana, Soudan, Ethiopie, Kenya).
Si les autres
états semblent indemnes, ils n’en demeurent pas moins menacés.
* Au
Moyen-Orient : Liban, Arabie
Saoudite, Yémen, Koweït.
ESPÈCES AFFECTÉES
1)
Dans les conditions naturelles
Frappe
les ongulés à doigts pairs, et surtout les grands ruminants domestiques
“taurin, zébu, buffle”, mais aussi les ruminants sauvages “girafe, buffle,
yack, gazelle”.
Les
ovins et les caprins sont plus rarement atteints.
2)
Dans les conditions expérimentales
La
maladie est aisément reproduite sur les bovins et les bubalins.
Les
résultats sont plus irréguliers sur les ovins, les caprins et les suidés qui
font, le plus souvent, des infections inapparentes.
Il
en est de même pour les animaux de laboratoire : cobaye, hamster, souris
dont l’infection demeure cliniquement muette.
A
noter la grande sensibilité du “Suslik ” (rongeur d’Europe Orientale) qui
succombe en quelques jours, et la possibilité d’adaptation du virus au lapin
après un certain nombre de passage.
Les
passages en série permettent d’atténuer le pouvoir pathogène pour le bœuf.
L’homme
est réfractaire.
La
peste bovine n’est pas une zoonose.
IMPORTANCE
Affection
d’une très haute contagiosité sur les bovins, avec une morbidité et une mortalité
très élevées.
La
peste bovine est le type même de la maladie épizootique évoluant rapidement
vers la mort. Sa diffusion très rapide sur un bétail sensible, accompagnée de
lourdes pertes, en fait une maladie redoutable et une “arme biologique ” potentielle.
LE VIRUS
“Virus
boviseptique ”, découvert en 1902 par NICOLLE et ADIL BEY en Afrique du nord.
a)
Morphologie et structure
C’est
un virus polymorphe, la plupart des particules sont circulaires ou ovalaires,
des formes filamenteuses peuvent être rencontrées. Une enveloppe, hérissée de
spicules, entoure une nucléocapside à acide ribonucléique pelotonnée sur
elle-même.
Le
virus hémagglutine les globules rouges de singe, cobaye, rat et souris.
C’est
un virus de la famille des Paramyxoviridae, genre morbillivirus.
b)
Résistance
Faible
dans le milieu extérieur ; le virus peut y persister au maximum 24 à
48h ; dans les pays chauds, et une à deux semaines dans les régions
tempérées. Le froid est surtout la lyophilisation sont nécessaires pour assurer
sa conservation.
Le
virus est en effet très sensible à la chaleur, à la putréfaction, aux
antiseptiques usuels, aux rayonnements U.V., aux solvants des lipides, au pH
acide.
Néanmoins,
le phénomène de maturation des viandes peut ne pas le détruire
totalement ; il est capable de persister abrité dans les ganglions ou la
moelle osseuse, au sein des carcasses entreposées à baisse température. A plus
forte raison, on le trouvera dans les viandes réfrigérées immédiatement après
abattage.
c) Culture
1/- In
vivo :
Par
inoculation au veau, au mouton, à la chèvre, au lapin.
Le
passage en série de virus sur le lapin ou la chèvre permet d’obtenir des
souches “lapinisées ” ou “caprinisées ” ayant perdu la plus grande partie de
leur pouvoir pathogène pour les bovins.
2/- In
ovo :
Inoculation
d’œufs embryonnés de 5 à 7 jours (voie intravitelline, voie allantoïdienne ou amniotique) ;
après adaptation, est multiplié sans lésions marquées ni action léthale
évidente.
Les
passages en série atténuent le pouvoir pathogène pour les bovins.
3/- En
culture cellulaire :
Culture
possible sur cellules de :
* Première
exploitation : cellules rénales ou testiculaires de bovins, mouton,
chèvre, porc, chien, hamster, fibroblaste d’embryon de poulet.
* Lignées
cellulaires : du veau, porc,
hamster, chien, lapin, homme, singe…
Il
apparaît 4 à 5 jours un effet cytopathogène caractérisé par :
- L’apparition de
cellules rondes, allongées ou étoilées, de réfringence accrue.
- La formation
de cellules géantes multinucliées, avec des inclusions cytoplasmiques et
nucléaires.
Une
bonne atténuation du pouvoir pathogène est obtenue par passage en série.
d) Pouvoir
pathogène
Puissant
et variable :
Chez
un hôte sensible, quelques particules virales suffisent à engendrer la peste
bovine, cependant :
- dans les
conditions naturelles, il existe des souches sauvages naturellement atténuées,
mais aussi des souches hypervirulentes conservées dans les laboratoires pour
éprouver les vaccins.
- dans les
conditions expérimentales, nous avons vu qu’il est possible de modifier le
pouvoir pathogène dans le sens de l’atténuation.
e) Pouvoir
antigène et immunogène
Le
virus boviseptique fait apparaître dans l’organisme qu’il infecte, des
anticorps précipitants, neutralisants, fixant le complément, inhibant
l’hémagglutination.
Le
virus boviseptique fait preuve d’unicité antigénique avec le virus de la peste
des petits ruminants (P.P.R.) et une parenté antigénique avec le virus de la
maladie de Carré et surtout celui de la rougeole.
La
guérison de la peste bovine, s’accompagne d’une immunité solide et durable, en
rapport avec la présence d’anticorps neutralisants transmissibles par voie
colostrale.
Une
immunité croisée, étroite existe avec le virus de la peste des petits
ruminants, réelle mais plus faible avec le virus de Carré.
Si
la vaccination des bovins contre la peste bovine à l’aide de virus de Carré ne
présente aucun intérêt, en revanche, les petits ruminants sont avantageusement
protégés contre la peste des petits ruminants par le virus boviseptique.
L’ensemble
de cas relations et en particulier les liens antigéniques entre le virus et
celui de la rougeole, justifie de rassembler virus morbilleux, virus de la
peste bovine et de la maladie de Carré dans le genre morbillivirus.
PATHOGENIE
Après
pénétration dans l’organisme, le virus se retrouve en quelques heures dans les
ganglions lymphatiques drainant la région. Son titre y augmente rapidement, en
quelques jours apparaît une virémie contemporaine d’une atteinte profonde de
l’état général.
Les
polynucléaires neutrophiles hébergent alors le virus en grande quantité :
il se trouve ainsi drainé dans les différents tissus, mais aussi dans les
tissus lymphoïdes et lymphoépithéliaux des muqueuses digestives et
respiratoires.
On
assiste à un état de stupeur, congestion, hémorragie, ulcérations épithéliales
avec troubles digestifs graves.
Les
participations des surrénales (cortex surrénalien) conduit à l’atrophie des
organes lymphoïdes aggravé par l’action destructrices du virus sur les
follicules : lymphopénie et augmentation des neutrophiles.
Vers
le 9ème jour, on constate l’apparition des anticorps neutralisants
annonce la convalescence et disparition du virus des tissus.
Lors
de formes graves, l’inappétence, les troubles diarrhéiques, le déséquilibre
électrolytique des humeurs, destruction massive des tissus lymphoïdes
immunocompétents entrainent la mort.
SYMPTOMES
* Chez
les bovins
Incubation
L’incubation
à durée variable de 4 à 7 jours en moyenne, exceptionnellement 27 à 40 jours
selon la durée de contamination ou la virulence de souches.
·
Forme typique (forme aigue) : évolution en 4 phases :
1) Phase
d’invasion :
Démarre
par une hyperthermie brutale atteignant 41°C en moins de 24 heures associé à un
état typique prononcé (prostration-stupeur).
L’animal
est immobile, tête basse, les yeux mi-clos, poils piqués, frissons, les
muqueuses sont sèches, rumination retardée, constipation, sécrétion lactée
diminue fortement, leucopénie (4000 par mm3), la poussé thermique
atteint son maximum vers la fin de cette période qui dure 24 à 72 heures.
2) Phase
de localisation externe :
* aggravation
des troubles généraux fébriles.
* apparition des
lésions inflammatoires sur les muqueuses externe se traduisant par des signes
fonctionnels :
- bouche : stomatite avec salivation spumeuse ou sialorrhée
profuse.
- muqueuses oculaires et pituitaire : congestion violente
avec jetage, larmoiement intense qui mouille les poils de la joue, jetage
mucopurulent.
- foureau et vulve :
inflammation avec écoulement séreux puis muco-purulent.
L’examen
plus attentif des muqueuses révèle :
* au début, des zones de congestion violente, rouge violacée qui
prennent un aspect dépoli.
* puis des zones de nécroses en taches jaunâtre qui s’éliminent au
moindre frottement laissant apparaître des érosions irrégulières, rouge vif.
On
note des douleurs buccales, et les lésions se rencontrent à la face interne des
lèvres et des joues, sur les gencives, face ventrale et latérale de la langue.
L’inrumination
et l’inappétence sont quasi-totales.
3) Phase
de localisation interne :
Elle
accompagne ou suit rapidement la phase de localisation externe.
La
chute de température signe l’atteinte des muqueuses et les organes profonds.
On
note :
- atteint digestive : gastro-entérite violente avec
diarrhée profuse, épreinte et ténesme rectal, fèces diarrhéique striées parfois
de sang souille les cuisses et la queue de l’animal. Douleur abdominale se
manifeste.
- atteinte pulmonaire : se traduit en une broncho-pneumonie
avec toux et respiration accélérée.
4) Phase
terminale :
Marquée
par un syndrome d’épuisement et de déshydratation intense, l’animal émacie,
très affaibli, se couche et la mort survient en hypothermie.
L’évolution
totale de la maladie est en moyenne de 10 à 12 jours.
·
Formes évolutives :
1) Forme
typique : évolue vers la mort en 2 à 12 jours.
2) Forme
suraiguë : assez rare et plus spécialement observée chez les veaux
avec des signes d’une septicémie sans localisation. La mort survient en 24 à 48
heures.
3) Formes
subaiguë et chronique : assez répandue ? En zones d’enzootie
(Asie, Afrique), évolue sur plusieurs semaines avec des symptômes plus
discrets. La guérison est de règle.
4) Formes
frustes ou inapparentes : caractérisées par une hyperthermie
passagère qui passe inaperçue, la localisation sur les muqueuses externes est
très discrète, la diarrhée est transitoire, l’évolution souvent trainante, se
fait vers la guérison.
Ces
formes s’observent surtout chez les bovins vaccinés depuis un certain temps,
les petits ruminants, les ruminants sauvages, les suidés domestiques et
sauvages.
5) Formes
atypiques : se manifestent dans les zones d’enzootie, ce sont des
formes généralement atténuées. L’ordre d’apparition des signes observés dans la
forme classique est modifié ou bien certains peuvent faire défaut (température
irrégulière, faible ou nulle, soit par l’absence de lésions externes ou à
apparition tardive, soit par absence de diarrhée ou à apparition précoce,
etc…).
C’est
ainsi qu’on peut observer une forme apyrétique mortelle, une forme sans
localisation externe ou avec diarrhée. Des formes cutanées ou varouleuses en
des endroits sur la peau est fine, sur les faces latérales de l’encolure et du
tronc, apparaissent de macules rouges qui deviennent des papules puis des
vésico-pustules qui transsudent et agglutinent les poils, parfois les vésicules
confluent et donnent un aspect eczémateux aux lésions.
Les
formes neurologiques sont très graves et se traduisent par une
méningo-encéphalomyélite fatale.
Elles
son t rare.
·
Complications :
Intervenant
dans toutes les formes de maladie, elles sont nombreuses :
- avortement des femelles gestantes ;
- l’exteriorisation d’infections latentes (trypanosomiase,
piroplasmose, coccidiose, tuberculose ect…) ;
- le développement d’autres maladies (péripneumonie, fièvre aphteuse,
fièvre charbonneuse, pasteurellose) favorisé par l’action débilitante de virus
boviseptique.
LÉSIONS
* Lésions
macroscopiques
Sont
plus ou moins marquées et évocatrices selon l’évolution de la maladie. Sur un
tableau de septicémique virale se détache une atteinte des muqueuses plus ou
moins violente.
1) Septicémiques :
ce sont des lésions septicémiques, œdémateuses, hémorragiques, non
systématisées, intéressant le tissu conjonctif, les séreuses, myocarde est pâle
(cuit).
2) Muqueuses :
* Muqueuses
externes : intéressant la
conjonctive, pituitaire. La muqueuse buccale et vulvaire sont le siège de
lésions ulcéro-congestives.
Au
niveau de la bouche, l’épithélium buccale gonflé, desquamé, se détache par
lambeau et ses débris se retrouvent sous forme de dépôt blanc jaunâtre ou
grisâtre dans la salive, la bouche dégage une odeur fétide.
* Muqueuses
internes : l’atteinte est ici
avant tout digestive et peut intéresser toute la longueur du tube digestif, les
lésions congestives ulcéro-nécrotiques peuvent s’observer de la bouche au
rectum et plus spécialement sur (la gencive, caillette, intestin grêle,
follicules lymphoïdes, plaques de Payer, valvule iléo-caecale).
L’aspect
lésionnel est variable selon le degré d’évolution (congestion et œdème diffus
ou localisé, point ou plaque de nécrose, plaie d’érosion plus ou moins
profonde).
La
caillette est la plus atteinte des réservoirs digestifs, violemment inflammée,
semée d’hémorragie et ulcération hémorragique particulièrement en région
pylorique.
Gros
intestin (caecum, colon et rectum) sont généralement plus congestionnés que
l’intestin grêle : siège d’ulcération ou de foyers nécrotiques.
Les
muqueuses trachéale et bronchique, pituitaire présentent les mêmes
lésions :
- pituitaire :
violacé hémorragique par endroit et recouverte de débris.
- lésions
pulmonaires : inconstante, se manifeste sous forme d’emphysème
interlobulaire ou alvéolaire ou de pneumonie en foyers limités.
3) Autres
organes :
- Foie,
rein, vessie et cœur : sont congestionnés et peuvent présenter des
lésions hémorragiques. La vésicules biliaire est parsemée avec des pétéchies et
micro-ulcération.
- Rate :
aspect normal.
- Ganglions
(surtout mésentériques) : œdémateux, succulents, congestionnés.
- Amygdales :
hypertrophiés (cryptes dilatés et remplis de pus).
* Lésions
microscopiques
1) Tissus
épithéliaux stratifiés pavimenteux (malpigiens et para-malpigiens) : (muqueuse externe, œsophage, muqueuses des réservoirs
gastriques) formation des plasmodes particulièrement abondants dans les régions
pharyngiennes, amygdaliennes et génitales, pourvu d’inclusions intracellulaire
acidophile, l’infiltration et l’afflux des polynucléaires vers la surface
entrainent la dégénérescence et la nécrose des cellules épithéliales.
2)
Epithélium cylindrique : (muqueuses
digestives) des lésions digestives peuvent conduire à des hémorragies
sous-épithéliales localisées ou diffuses (valvule iléo-caecale et caillette).
Pour les organes lymphoïdes, la lésion élémentaire est représentée par une
infiltration des polynucléaires neutrophiles intéressant les follicules et
aboutissant à la destruction des cellules de la lignée lymphoïdes. Ces
altérations très discrètes dans la rate beaucoup plus nette dans les ganglions
lymphatiques, intense dans les plaques de Peyer, entrainant la nécrose des
centres germinatifs et la formation des micro-abcès.
ÉPIDÉMIOLOGIE
1.
Epidémiologie descriptive
a)
Evolution dans l’espace :
La
P.B. peut s’exprimer sous la forme :
* Explosive :
Suivie d’une vague épizootique très meurtrière “taux de morbidité et de
mortalité : 90 à 95%” frappant tous les bovins sans distinction d’âge,
dans les pays restés indemnes, dont les cheptels “neufs” révèlent une
sensibilité exquise.
Le
virus boviseptique a longtemps été considéré comme une “arme biologique”
potentielle capable d’atteindre un pays dans son potentiel économique.
* Enzootique :
Dans les régions infectées depuis longtemps, mais avec une fréquence variable
selon la race et surtout l’âge, elle frappe presque exclusivement les animaux
de 6 – 10 mois à 2 ans.
b)
Evolution dans le temps :
L’incidence
annuelle de la P.B. a décru au cours des dernières décennies. Mais la maladie
se développe à l’heure actuelle dans plusieurs pays africains. La P.B. peut
sévir en toute saison. Cependant, en région tropicale, on constate parfois une
recrudescence en saison sèche.
2.
Epidémiologie analytique
a) Source
de contagion :
Les
malades constituent la principale source du virus.
Dès la période
d’invasion, le sang est virulent, mais cette virulence peut être précoce “36
heures avant la montée thermique” et entraine celle de tous les tissus et
organes notamment celle de la caillette, de la rate, des ganglions
lymphatiques.
La
virulence du sang persiste jusqu’à la mort ou la guérison de l’animal.
Les
produits de sécrétion et d’excrétion renferment le virus “écoulement oculaire –
jetage – salive – urine – excrément” et assurent sa dissémination dans le
milieu extérieur.
Cette
virulence persiste jusqu’à la mort ou tarit quelques jours après la guérison.
Il
s’ensuit que les porteurs chroniques sont rarissimes, les porteurs précoces se
transforment vite en malades. Néanmoins, des porteurs inapparents peuvent
existe chez certaines races particulièrement résistantes, chez les ruminants
sauvages, les suidés domestiques et sauvages et même chez certains sujets
vaccinés “pourraient héberger le virus dans les voies respiratoires”. Les
porteurs sains seraient responsables de l’entretien du virus dans les régions
traditionnellement infectées “réservoir”.
b)
Réceptivité et sensibilité du terrain :
Ces
deux caractéristiques sont dominées par les notions d’espèces, de race, d’âge.
* L’espèce :
Dans les conditions naturelles, la P.B. frappe de façon quasi exclusive les
bovins “d’où son nom” et accessoirement les petits ruminants et les porcins.
* La
race :
- Chez le bœuf : les races grises des steppes d’Europe et d’Asie
centrale sont peu sensibles.
- Les porcs d’Asie et d’extrême orient sont plus sensibles que les
porcs Européens ou Africains qui, dans les conditions expérimentales, ne font
qu’une infection inapparente.
* L’âge :
Dans les territoires jusque là indemne, les animaux de tout âge sont sensibles,
et surtout les jeunes, qui succombent rapidement.
Dans les
territoires d’enzootie par suite de l’interférence de phénomènes immunitaires,
les animaux de 6 – 10 mois à 2 ans surtout se révèlent sensibles.
* Le sexe :
N’a aucune influence.
* Les
causes favorisantes : Le mauvais état d’entretien, la sous
alimentation, les maladies intercurrentes, le parasitisme etc…, augmentent la
sensibilité et aggravent l’évolution.
c) Mode
de transmission :
- Mode
de contagion :
* Contagion
directe : Surtout à la faveur de contact étroit entre les malades
et les animaux sains par exemple : saillie – léchage – tétée ect… au sein
d’un troupeau.
* Contagion
indirecte : Possible mais très réduite dans le temps en raison de
la fragilité du virus dans le milieu extérieur “surtout en région tropicale”.
Les supports de transmission peuvent être très variés : homme – carnivores
domestiques et sauvages, oiseaux, pâturage ou fourrages contaminés, mais elle
demeure infiniment moins subtile que celle de la fièvre-aphteuse.
- Voies
de pénétration :
* Dans
les conditions naturelles : Avant tout par voie aérienne ou
respiratoire accessoirement digestive, cutanée ou muqueuse.
* Dans
les conditions expérimentales : la voie intraveineuse est la plus
sévère, mais toutes les voies d’inoculation peuvent reproduire la maladie.
3.
Epidémiologie synthétique
*
Evolution dans le temps et dans l’espace :
La
relative fragilité du virus boviseptique dans le milieu extérieur rend efficace
les mesures de prophylaxie sanitaires dans les pays où elles sont correctement
appliquées. La P.B. s’est donc “réfugiée” dans les pays ou les zones où les
conditions climatiques, économiques et sociales favorisent les déplacements mal
contrôlés des animaux ou limitent l’application des mesures de prophylaxie
sanitaire. Dans ces pays, la vaccination Anti P.B. confère une immunité aux
animaux adultes ; par ailleurs, les jeunes issus de mère vaccinée
bénéficient pendant quelques mois de l’immunité d’origine colostrale. Par conséquent,
les animaux pleinement sensibles appartiennent à la catégorie 6 – 18 mois à 24
mois, c'est-à-dire qu’ils ont éliminés leurs anticorps maternels et n’ont pas
encore été vaccinés : c’est sur les animaux de cette tranche d’âge que la
P.B. est constatée en pays infectés.
L’augmentation
de l’incidence mensuelle en saison sèche, parois enregistrée, s’explique par
les rassemblements de plusieurs centaines de bovins autour des points d’eau à
cette période de l’année, rassemblements qui favorisent la diffusion du virus à
partir de quelques porteurs sains.
Morbidité
et mortalité peuvent se révéler très variables en fonction de divers
facteurs :
-Réceptivité et sensibilité des animaux.
- Pouvoir pathogène du virus “fort ou faible”.
- Importance des effectifs “pourcentage de jeunes animaux entre 6 mois
et 2 ans en zone d’enzootie”.
- Brassage et contacts “indispensable à la transmission directe”.
-
Persistance : réservoir du virus :
La
fragilité du virus dans le milieu extérieur “surtout en région tropicale” et
l’absence de “porteur chronique” facilitent grandement l’éradication de la P.B.
dans les pays bien policée mais posent le problème du réservoir d’entretien du
virus en zone d’enzootie.
Les
moutons et chèvres sont réceptifs mais peu sensibles “leur infection demeure
très discrète”, le virus boviseptique ne peut se maintenir longtemps chez les
petits ruminants. La contamination existe surtout dans le sens bovins – petits
ruminants.
Le
porc peut intervenir en Asie, mais pas en Afrique.
Certains
bovins “particulièrement résistants”, peuvent faire une infection pestique
fruste, évoluant sur plusieurs semaines. D’autres bénéficiant d’une immunité
“vaccinale” peuvent héberger le virus dans leurs premières voies respiratoires
sans présenter le moindre trouble. Le rôle de ces sources demeure fonction de
l’importance des effectifs sensibles qu’ils rencontrent. Leur déplacement
“enquête de nourriture, d’eau ou pour des motifs commerciaux” les amènera en
contact avec les jeunes animaux ayant épuisé leur immunité maternelle et
n’ayant encore jamais connu le virus. Ces jeunes vont alors être de véritables
“révélateurs” de ce portage inapparent et le point de départ d’un foyer
débordant sur les adultes.
4.
Epidémiologie prospective
Les
pays aujourd’hui indemne doivent toujours redouter l’extension de P.B. à la
faveur du développement des échanges internationaux de bovins domestiques ou de
leurs produits.
L’importation
de ruminants sauvages en provenance des zones infectées peut être aussi un
facteur de dispersion. Cependant les foyers éventuellement apparus devraient
être facilement circonscrites et éteints en raison des conditions réclamées par
la transmission virale.
En
régions infectées, l’application de la prophylaxie médicale sous forme de
compagnes de vaccination réduit le nombre de foyers. Cependant, cet effort
prophylactique doit être permanent et tout relâchement se traduit quelques
années après par un développement de la maladie. C’est ce que l’on constate
actuellement en Afrique.
DIAGNOSTIC
Facile
en zone d’enzootie, la maladie sévit déjà, on la connait et on s’attend à la
rencontrée.
Plus
difficile et hésitant en zone jusque là indemne où son caractère “inattendu”
risque d’entretenir une confusion momentanée avec des processus à expression
clinique voisine.
1)
Diagnostic sur le terrain
a-
Eléments cliniques :
* Evolution
souvent brutale et rapide sur cheptel neuf.
- Hyperthermie
accompagnée de typhus suivie rapidement d’inflammation violente des muqueuses
externes (jetage, larmoiement, ptyalisme) et internes (gastro-entérite
violente, ténesmes, épreinte, fusée diarrhéiques). La diarrhée demeure le signe
cardinal de la peste bovine.
- Epuisement
rapide du sujet, coma, mort.
* Evolution
plus variable, mais à dominante digestive avec guérison plus fréquente (sur les
effectifs entretenus en zone d’enzootie).
b-
Eléments épidémiologiques :
* En pays
neuf :
-Affection
rapidement envahissante, faisant le long des circuits commerciaux frappant les
bovins de tous âges, avec une mortalité très élevée.
- Atteinte
possible mais discrète des petits ruminants et porcins.
* En pays
infecté :
- Atteinte
préférentielle des bovins de 8 mois à 2 ans, éclatant durant ou peu après un
rassemblement important des animaux, en période de disette ou de sécheresse,
sans tendance marquée à l’extension. La morbidité et la mortalité apparaissent
variables selon l’état d’entretien des animaux et l’importance de la pression
prophylactique systématique s’exerçant sur le cheptel.
c-
Eléments nécropsiques :
Sont
en rapport étroit avec les caractéristiques cliniques et leur intensité. Sont
ceux d’une septicémie hémorragique à dominante digestive.
- Lésions
hémorragiques diversement réparties mais intéressant surtout le tube digestif,
le cœur et le poumon.
- Lésions
congestives et ulcéro-nécrotiques évoluant sur les muqueuses buccales, de la
caillette, de l’intestin, du caecum et de la valvule iléo-caecale.
- Etat
réactionnel des ganglions (congestion, hypertrophie des amygdales, atteinte
congestive et nécrotique des plaques de Peyer.
- La rate présente
le plus souvent un aspect normal.
2)
Diagnostic différentiel
Chez
les bovins, diverses maladies ou affections peuvent prêter à confusion avec la
peste bovine, soit parce qu’elles s’accompagnent de lésions buccales ou
d’entérite.
* Stomatites et entérites toxiques : Elles peuvent se traduire par des troubles digestifs violents, des lésions hémorragiques et nécrotiques, elles surviennent d’emblé, atteignent plusieurs animaux à la fois et elles sont d’origine alimentaire ou climatique.
* Les
maladies parasitaires :
- Hémoparasitoses :
Comme la piroplasmose ou la theilériose, peuvent prêter à confusion avec des
formes bénignes de la peste bovine. Cependant, l’anémie et la mise en évidence
de piroplasmes ou des corps de Koch à l’intérieure des cellules sanguines
permettent de faire la différence.
- Coccidiose :
Intestinale (diarrhée profuse striée de sang, rapidement débilitante) peut
simuler une peste bovine mais elle ne peut s’accompagnée ni d’hyperthermie, ni
d’ulcères locaux.
*
Maladies microbiennes :
- La
fièvre charbonneuse et pasteurellose bovine : (ou septicémie
hémorragique) peuvent aussi entretenir une certaine méprise (évolution très
rapide de processus, signes hémorragiques congestifs asphyxiques). Cependant,
l’absence de lésions ulcéro-nécrotiques sur les muqueuses externes peuvent
lever le doute.
- La
fièvre aphteuse : La contagiosité est plus grande et plus
subtile : pas d’état typhique ni de prostration. Les vésicules aphteuses
sont différentes des ulcères pestiques et reconnaissent des localisations
podales ou mammaires accompagnant la localisation buccale, la diarrhée ne se
rencontre que dans certaines formes malignes.
- La
stomatite vésiculeuse : A une symptomatologie se rapprochant
beaucoup de celle de la fièvre aphteuse. Cependant, la morbidité et la
mortalité sont faibles, il n’y a pas de diarrhée. La maladie est naturellement
transmissible au cheval et est plus fréquente en saison chaude.
- La
stomatite papuleuse : Caractérisée par l’apparition de papules qui
s’ulcèrent. Si sa diffusion peut être
rapide, son évolution assez bénigne se fait sans hyperthermie, ni rhinite, ni
conjonctivite, ni diarrhée.
- La
rhino-trachéite infectieuse : Elle se traduit, avant tout par une
inflammation catarrhale des premières voies respiratoires, avec participation
oculaire, le ptyalisme n’est pas rare et l’association possible avec
localisation génitale sur un même sujet ou sur des sujets différents d’un même
troupeau peut prêter à confusion. A noter l’absence de lésions
ulcéro-nécrotiques de la cavité buccale et la rareté de la diarrhée.
- La
maladie des muqueuses ou entérite à virus : Ressemble beaucoup à
la peste bovine, cependant la contagion est plus lente. Les signes cliniques
sont moins intenses contrairement à ce qu’on observe dans la peste bovine, les ulcérations
lorsqu’elles sont présentent siègent préférentiellement sur la face dorsale de
la langue dans la maladie des muqueuses, mais bien souvent, il est très
difficile d’éliminer cette hypothèse avec ces seuls éléments.
3)
Diagnostic de laboratoire
*
Eléments non spécifiques :
Modification
de la composition physico-chimique du sang : leucopénie portant sur la
fonction des lymphocytes, hypoprotéinémie, diminution du chlore plasmique,
augmentation du taux d’azote protéique, hypophosphorémie.
*
Eléments spécifiques :
a-
Histo-pathologique :
Rechercher
dans le tissu lymphoïde, dans les épithéliums ou les muqueuses superficielles.
- les cellules
multinuclées et les dégénérescences nucléaires.
- les
inclusions intra-cytoplasmiques.
- l’altération
des follicules lymphoïdes.
b- Diagnostic
virologique :
Son
but est l’isolement et l’identification des virus.
Les
prélèvements (sang, broyat de ganglion ou de rate) sont utilisés pour la mise
en évidence des pouvoirs cytopathogènes, antigènes et pathogènes du virus.
v Pouvoir cytopathogène : Est mis en évidence sur cellules rénales
d’embryon de veau, le virus est identifié par immunofluorescence ou par
neutralisation de l’effet cytopathogène par un sérum antiboviseptique de
référence.
Le
procédé offre plusieurs avantages : faibles prix de revient, absence de
risque d’insémination, interprétation très aisée des résultats, possibilités de
détecter les souches hypo-virulentes.
v Pouvoir antigène : Est mis en évidence par les réactions de
précipitation en milieu gélifié ou fixation du complément, en présence d’un
sérum antiboviseptique de référence (préparer sur lapin ou chèvre).
Méthode
simple, rapide spécifique et sensible (à partir des ganglions lymphatiques,
peut être pratiquée par un matériel sommaire).
v Pouvoir pathogène : peut être révélé par inoculation du produit à
un animal sensible tel que le veau non immunisé. Il se déclare une maladie sans
sa forme caractéristique après une incubation de 4 jours. L’identification peut
se faire en ayant recours à l’épreuve d’immunité chez le bœuf immunisé ou
l’épreuve de séro-protection chez le bœuf réceptif.
c-
Diagnostic sérologique (indirect) :
Se
propose de révéler les anticorps témoins de l’infection à partir d’un sérum
suspect.
- La réaction
de fixation du complément : est une méthode à postérieure car les
anticorps fixant le complément apparaissent une ou deux semaines après
l’infection. Chez le bovin à ce stade, où l’animal est mort, ou il est guéri.
C’est
une méthode utilisée dans le diagnostic des cas bénins, lors d’enquête
épidémiologique ou pour l’évaluation du résultat des vaccinations.
- La réaction
de séro-neutralisation : peut s’effectuer sur animal vivant ou sur culture
cellulaire. Les anticorps décelables neutralisent vers le 8ème jour
de l’infection persistes très longtemps après la guérison.
- La réaction
de l’inhibition de l’hémagglutination : fait appel au virus de la rougeole
en raison de la communauté antigénique entre le virus morbilleux et le virus
boviseptique.
Cette
méthode a l’avantage de pouvoir être utilisée dans les territoires indemnes où
l’on redoute l’introduction de virus boviseptique.
·
Choix de la méthode de diagnostic expérimental :
Il
est fonction de possibilités locales et du moment d’intervention :
- En
phase de virémie (début d’évolution) : rechercher le virus dans le
sang ;
- Sur un
cadavre : recherche et identification du virus à partir des
ganglions et de la rate (méthode histologique).
- Dans
les formes cliniques frustes inapparentes, chroniques ou après guérison :
rechercher les anticorps neutralisant dans le sérum.
PRONOSTIC
Très
grave en milieu neuf nouvellement contaminé, car la morbidité et la mortalité
risque d’être très élevées (90% et même plus) ;
Moins
sembre, mais encore sérieux, en milieu infecté. L’existence d’animaux
bénéficiant d’une immunité passive avant 6 mois et/ou active après 2 ans ou
animaux vaccinés, réduit considérablement les pertes sans pour autant les
supprimer (morbidité : 40 à 60% et mortalité : 10 à 20%).
TRAITEMENT
Pas
de traitement spécifique.
PROPHYLAXIE (méthodes de luttes) :
1)
Prophylaxie sanitaire
- En pays
indemne : Appliquer des mesures défensives pour éloigner les
sources de contagion :
Interdire
l’importation de tout animal sensible “ruminants domestiques ou sauvages” ou
produit en dérivant, en provenance de pays suspects ou infectés de Peste
Bovine.
La
présentation d’un certificat de provenance d’une zone indemne et d’un
certificat de santé ou de visite sanitaire. La quarantaine est obligatoire pour
les animaux de provenance douteuse.
A
cet effet, pour les pays Européens, l’Ile de Funeso au large de Naples est le
centre de quarantaine de tous les animaux de zoo en provenance d’Afrique.
- En pays infectés
ou d’enzootie : Appliquer les mesures offensives pour limiter ou supprimer
les foyers au plus vite.
Neutraliser
les foyers par le dépistage et l’isolement des infectés, mieux, par l’abattage
de malades et des contaminés. La destruction des cadavres, la désinfection des
parcs, étables et esches, véhicules…
Isoler
la zone infectée, interdire la circulation des animaux sensibles, arrêter la
commercialisation du bétail, de la viande et des peaux.
* Les
résultats : sont bons lorsque ces mesures sont appliquées avec
beaucoup d’énergie dans les pays peu ou accidentellement infectée et possédant
une armature sanitaire solide. Ces bons résultats sont rendus possibles par la
faible résistance du virus dans le milieu extérieur, les conditions assez
précises exigées pour sa transmission, la rapidité de l’évolution de la
maladie, la rareté des formes traînantes et des porteurs de germes.
2)
Prophylaxie médicale
-
Immunisation passive et mixte
a. Immunisation
passive : A partir de lait d’animaux guéris “lacto-prévention” ou
mieux, de sérum de bovins convalescents ou hyperimmunisés : 30 ml de sérum
pour 100 kg de poids, sans dépasser 100 ml.
Résultat :
La protection est immédiate, mais fugace et aléatoire. La méthode est, en outre
onéreuse et ne peut être indiquée qu’en cas d’urgence dans les pays neuf
accidentellement infectés, en association avec les mesures sanitaires.
b. Immunisation
mixte ou séro-infection : associe l’utilisation du sérum au virus.
Elle cherche sous le couvert de la prévention sérique, à conférer à l’animal
une maladie atténuée génératrice d’une immunité solide et durable.
Injection
de sérum “dose variable selon âge – poids – sensibilité” puis 2 ml de sang
virulent 24 heures plus tard, il se développe une maladie bénigne qui guérit
spontanément.
La
méthode n’est pas sans danger car il peut y avoir avortement des femelles
gestantes, transmission d’hémoprotozeuse à la faveur de l’inoculation du sang,
possibilité d’un réveil d’infection latente. Enfin l’équilibre sérum – virus
n’est pas régulièrement réalisé et les résultats peuvent être faussés.
La
méthode est donc peu pratique, onéreuse, à prescrire en pays neufs.
-
Immunisation active : vaccination :
Différents
types de vaccins ont été tour à tour proposés. Cette évolution constate a
conduit à l’emploi généralisé et quasi-exclusif du vaccin modifié sur culture
de cellules. Néanmoins, les vaccins qui furent ou sont encore utilisés avec des
succès incontestables méritent d’être cités.
a. Vaccins
à virus inactivés : “vaccins de pulpe d’organe” :
Etaient
préparés à partir de broyât d’organes “ganglion, rate, amygdale, poumon”
prélevés sur veau inoculé et abattu en phase d’hyperthermie puis traité par le
formol ou l’acide phénique.
De
conservation relativement facile « 6mois à 4°C – 3 mois à 25°C », ces
vaccins étaient utilisés à la dose de 5 à 20 ml « selon le poids » en
sous cutanée.
Les
résultats étaient bons : pas de réaction post-vaccinale, l’immunité
apparaît entre le 12ème et le 15ème jour, est solide,
mais ne dure que 6 mois. L’utilisation des adjuvants « hydroxyde d’alumine,
saponaire » a permit de réduire la dose vaccinale efficace et d’améliorer
le temps d’apparition de l’immunité « 9ème au 12ème
jour ». Ces vaccins sont excellents, ils sont faciles à préparer ;
mais, on peut leur reprocher un faible rendement à la préparation, donc un prix
de revient élevé et une immunité peu durable. De plus, si l’immunité conférée
suffit à éviter l’apparition de la maladie, elle ne peut malheureusement pas
s’opposer au portage de virus et éviter que l’animal vacciné ne soit contagieux.
C’est pourquoi que dans les pays d’enzootie, on leurs préfèrent de plus en
plus, les vaccins à virus vivants modifiés.
b. Vaccins
à virus vivants modifiés :
Ce
sont les vaccins à virus vivant dont le pouvoir pathogène a été modifié par
passage sur animaux vivants, œufs embryonnés ou culture de tissu. C’est ainsi
que l’on a obtenu des vaccins à virus caprinisé, lapinisé, avianisé,
lapinisé-avianisé. Mais le problème majeur dans la préparation et l’utilisation
de cas vaccins s’effacent de plus en plus aujourd’hui devant les vaccins
obtenus sur culture de tissu qui donnent excellents résultats et sont des
préparations beaucoup plus aisées.
c. Vaccins
à virus atténués sur culture de tissu : Il résulte de l’adaptation
de la souche Kenyane Kabete O du virus boviseptique sur cellules rénales
d’embryon de veau.
Le
rendement, à la préparation est bon, car à l’aide de deux reins on obtient
500.000 doses vaccinales. Le vaccin lyophilisé se conserve plusieurs années au
congélateur. Après reconstitution, il s’utilise à la dose de 1 ml en sous
cutanée. L’immunité est précoce, solide et durable, plus de deux ans. Pour des
raisons de sécurité, un rappel annuel est conseillé en zone d’enzootie. Ce
vaccin est le meilleur et le moins dangereux des vaccins à virus vivant. C’est
pourquoi il est le plus utilisé de nos jours. Il peut être avantageusement
associé au vaccin vivant contre la péripneumonie contagieuse bovine.
3)
Prophylaxie Médico- sanitaire : Choix d’une méthode :
Il
n’existe aucune solution « standard » applicable à toutes les
situations. En tenant compte des moyens de la prophylaxie, les méthodes à
utiliser pour protéger un cheptel sont variables suivant l’épidémiologie,
l’organisation sociale et sanitaire des pays, leur possibilités financières, la
réceptivité des races bovines. Le choix de la méthode doit être rapide et le
produit biologique éventuellement retenu doit répondre à certains
critères : Immunité d’installation courte, solide et durable, application
aisée, réactions nulles ou très atténués, faible prix de revient de l’opération.
* Dans
les régions indemnes menacées :
Renforcer
les mesures de protection sanitaire aux frontières avec interdiction absolue
d’importation de bovins, établissement d’une zone de surveillance le longue de
la frontière menacée où sera réglementée tout mouvement de bovin.
Immuniser
les bovins dans la zone de surveillance par précaution, à l’aide d’un vaccin à
virus inactivé.
* Dans
les pays indemnes accidentellement infectés :
Il
faut agir vite sans prendre de risque. Appliquer d’urgence les mesures
sanitaires rigoureuses.
Si
les mesures sont tardives ou d’application difficile, il faut associer la
vaccination à virus inactivé ou vivant modifié.
* Dans
les pays d’enzootie pestique :
Notamment
en Afrique et en Asie, l’étendue de territoires et le mode d’élevage empêchent
une application rigoureuse de la prophylaxie sanitaire.
En
attendant les conditions favorables à la réalisation de celle-ci, la priorité
sera donnée à la vaccination pour tenter de limiter le nombre de foyers, empêcher
leur extension, réduire la morbidité et la mortalité. Le vaccin à virus vivant
atténué sur culture de tissu sera retenu et systématiquement utilisé dans les
compagnes annelles de vaccination.
L’on
estime que des animaux vaccinés trois années de suite à l’aide de ces vaccins
vivants, bénéficient d’une immunité solide et durable toute leur vie
économique, ainsi passé ce délai de trois ans, dans une région ou un pays, tout
l’effort vaccinal devrait porter sur les jeunes de 6 mois à 2 ans « le
plus sensible » qui devraient faire l’objet de compagnes annuelles
ultérieures.
Lorsque
l’incidence de la P.B. sera suffisamment abaissée, il deviendra possible de
réduire les derniers foyers avec les seules mesures sanitaires et de parvenir
ainsi à l’éradication.
La
peste bovine est considérée, à juste raison, comme la maladie virale la plus
meurtrière de l’espèce bovine.
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