jeudi 1 janvier 2015

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LE BOTULISME

By: Dr Vétérinaire On: 05:28
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  • par : Pr. B.MAMACHE

    LE BOTULISME

    INTRODUCTION
    Le botulisme est une intoxination aigue, en général, il dû à l’ingestion de spores élaborées dans des aliments.
    En réalité, le botulisme diffère de tétanos par le fait que la toxine botulinique est une toxine préformée et ingérée avec les aliments, alors que la toxine tétanique est synthétisée par la bactérie après introduction des spores de cette dernière dans les plaies tégumentaires profondes.
    Clostridium botulinum est une bactérie saprophyte du sol et du tube digestif des animaux et en particulier des herbivores.
    ÉTIOLOGIE
    Clostridium botulinum est l’agent en cause, il s’agit de gros bacille de 4 à 6µ/1µ.
    C’est un bacille à extrémité arrondie, mobile (ciliature péritriche). Il se présente sous forme isolé en diplo ou en streptobacille, Gram+. La spore (sous certaines conditions, apparition en quelques jours), est déformante subterminale.
    La réceptivité au botulisme s’étend à tous les mammifères et oiseaux, mais elle s’y accuse à divers degré selon :
    1- Espèce animale : les solipèdes et le bœuf ainsi que le mouton sont les plus sensibles
    La chèvre, le porc et les carnivores sont rarement atteints.
    2-  Type de toxine : les types A B et E interviennent en pathogénie  humaine. Chez les solipèdes et les ruminants, la majorité des cas sont dus à C et D.
    PATHOGÉNIE
    La toxine botulinique ingérée est rapidement résorbée par la muqueuse digestive (intestin grêle surtout), passe dans la lymphe et ensuite dans le sang pour atteindre les terminaisons nerveuses.
    L’action de la toxine botulinique agit sur les fibres nerveuses cholinergiques (vraisemblablement par blocage de l’acétyle choline), des plaques neuro-musculaires ainsi s’expliquent les paralysies des muscles striés et les troubles végétatifs associés (se manifestent essentiellement par la sécrétion de la salive).
    Chez les animaux, les paralysies débutent généralement aux membres postérieurs puis, s’étendent aux membres antérieurs, au cou et finalement à la tête.
    LÉSIONS
    Les lésions, lorsqu’elles existent, sont très discrètes et sont dues le plus souvent aux complications nées des paralysies qu’au botulisme lui-même.
    Les lésions congestives et digestives localisées de l’intestin et de l’estomac sont fréquemment observées. On note également une congestion de l’encéphale et des méninges avec présence également du sang dans le liquide céphalo-rachidien.
    Des plages décolorées, identiques sont généralement observées au niveau du foie.
    Remarque : certains auteurs pensent que l’ictère observé au niveau de certains organes serait dû à l’action directe de la toxine botulinique.
    SYMPTÔMES
    Selon la quantité de la toxine ingérée, la durée d’incubation de la maladie est comprise entre quelques heures et 17 jours. Le plus souvent entre 6 et 8 jours et parfois entre 2 à 6 jours au maximum.
    Remarque : le botulisme évolue sans fièvre.
    La maladie débute ordinairement par des troubles locomoteurs (démarche raide et ataxique, propension au décubitus, relevé difficile et paralysie progressive) frappant en général, les membres postérieurs en premier lieu.
    Les troubles locomoteurs et les paralysies s’étendent vers l’avant en s’aggravant.
    Le décubitus devient permanent d’abord, sterno-abdominal puis latéral abandonné. Par la suite, la paralysie gagne le cou ; la tête repose sur le flanc ou sur le sol par le bout du nez.
    L’atteinte de la tête se manifeste par une paralysie des lèvres, de la langue, du maxillaire inférieur et du voile de palais, en paralysant les muscles intervenant dans la préhension et la mastication des aliments. Ces fonctions se trouvent fortement entravées ou complètement abolis.
    L’anorexie de l’animal atteint est totale mais parfois l’appétit est conservé.
    La défécation et la miction sont ralenties voire suspendues et la mydriase est fréquemment observée. Le psychisme et la sensibilité restent intacts.
    Parfois (rarement), les paralysies débutent à la région céphalique pour s’étendre éventuellement aux membres antérieurs. Dans ce cas, on assiste à la manifestation  d’excitation nerveuse et même à de l’agressivité simulant la rage.






    EVOLUTION
    La période d’incubation de botulisme est d’autant plus courte que la quantité de la toxine ingérée est importante. Selon le cas, On observe les formes suraigües, aigue, subaigüe ou chronique
    La forme suraigüe : rare et elle est mortelle au moindre de 24 heures par asphyxie.
    Elle se caractérise, si on l’occasion  de l’observer par : des troubles paralytiques très prononcés des muscles des la locomotion, de la mastication et de la déglutition.
    La forme aigue : les signes cliniques sont identiques à ceux de la précédente, mais l’évolution est plus lente 1 à 2 jours. Le relevé est bientôt impossible. La déglutition et bien souvent la mastication sont rapidement paralysies. L’anorexie est de la règle. Cette forme est mortelle dans la majorité des cas.
    La forme subaigüe : les symptômes sont beaucoup moins accentués que dans la forme aigue. L’animal reste pendant assez longtemps de se relever, de se nourrir et de marcher. La mastication et la déglutition peuvent subsister tout au moins partiellement.
    Bien que l’appétit ne soit pas complètement supprimé, le patient maigrit assez fortement. Il a l’œil cave et sa peau manque d’élasticité. Cette forme dure en moyenne entre 3 et 7 jours.
    La forme chronique : les signes cliniques sont assez bénins. Dans ce cas, l’animal demeure capable de se marcher, de se relever et même de s’alimenter néanmoins son état général se détériore. D’habitude la paralysie n’est pas totale donc, le relevé reste possible.
    L’évolution de cette forme peut se prolonger des semaines voire des mois.
    PRONOSTIC
    Le botulisme est mortel dans plus de 90% des cas, seules les formes chroniques peuvent guérir spontanément mais la convalescence est très longue.
    En cas de guérison, les troubles de pharyngée rétrocèdent les premiers puis, la paralysie locomotrice et en fin les troubles visuels.
    DIAGNOSTIC
    1-Diagnostic clinique
    *Sur animal vivant : on accorde la valeur d’une forte présomption aux paralysies évoluant sans fièvre et intéressant les membres (surtout si elle débute aux membres postérieurs).
    Dans certains cas, les paralysies peuvent intéresser les muscles masticateurs, la langue et les muscles de la déglutition.
    *Sur cadavre : en absence de lésions typiques, le diagnostic est impossible.
    2-  Diagnostic de laboratoire
    Toujours difficile parfois impossible.
    Le diagnostic paraclinique du botulisme se fait par la mise en évidence de la toxine botulinique. La recherche de cette toxine s’effectue dans les aliments, dans le contenu de l’estomac et de l’intestin voire dans le foie.
    Elle a pour but de démontrer la présence d’une toxine botulinique et donc préciser le type.
    Procédé : les prélèvements sont broyés et additionnés d’eau physiologique à pH=7. Après une nuit à la glacière, le tout est centrifugé, l’extrait ainsi obtenu est divisé en 2 parties : dont l’une est chauffée à 100°C pendant 10 mn et l’autre filtrée et additionnée de trypsine à 1/250.


    *Le lot 1 sert à déterminer la thermolabilité de la toxine botulinique mise en évidence par le lot 2.
    *Le botulisme expérimental se manifeste par une forte dyspnée (paralysie respiratoire : est paralysie flasque intéressant surtout les muscles spinaux et abdominaux).
    Les lots de 3 à 7 assurent la toxinotypie : les animaux recevant la toxine et l’antitoxine correspondante échappent à la mort. 
    TRAITEMENT
    La sérothérapie peut être utilisée dans le botulisme et peut même réduire la mortalité de ¾ à condition qu’elle soit précoce, massive et énergique (1ml/Kg de poids vif en intraveineuse ou sous-cutanée) et réaliser à l’aide d’un sérum antitoxique adéquat.
    Si la toxinotypie n’a pas pu être pratiquée, on injectera chez les ruminants et les chevaux un sérum réunissant les antitoxines de types D et C, car les toxines C et D sont chez eux la principale cause de botulisme mais pas la seule.
    Dans les formes graves, la sérothérapie sera complétée par l’anatoxithérapie (vaccination).
    PROPHYLAXIE
    1-       Prophylaxie hygiénique : elle se résume dans :
    ·  L’élimination des fourrages et des eaux suspects contaminés par des cadavres.
    ·  La limitation des accès à des fourrages moisis, mal conservés et à des points d’eau souillés.
    2-  Prophylaxie médicale : tous les animaux sensibles doivent faire l’objet d’une vaccination annuelle. Cette vaccination est basée sur l’utilisation de l’anatoxine locale, si la toxinotypie a été réalisé.
    Si la toxinotypie n’a pas pu réaliser, on préconise l’utilisation de l’anatoxine C et D car les toxines C et D représentent la cause quasi exclusive du botulisme chez les ruminants et les solipèdes.

    Description: INTRODUCTION Le botulisme est une intoxination aigue, en général, il dû à l’ingestion de spores élaborées dans des aliments. En réalité, le botulisme diffère de tétanos par le fait que la toxine botulinique est une toxine préformée et ingérée avec les aliments, alors que la toxine tétanique est synthétisée par la bactérie après introduction des spores de cette dernière dans les plaies tégumentaires profondes. Clostridium botulinum est une bactérie saprophyte du sol et du tube digestif des animaux et en particulier des herbivores.

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