mercredi 31 décembre 2014

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LE ROUGET

By: Dr Vétérinaire On: 06:20
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  • par : Pr. B.MAMACHE

    LE ROUGET

    DÉFINITION
    Le rouget est une maladie infectieuse, virulente, inoculable (parfois difficilement) plutôt pseudo-enzootique que réellement contagieuse. Elle est commune à de nombreuses espèces animales, de mammifères et d’oiseaux, domestiques et sauvages et décrit chez le porc avec une fréquence et une gravité particulières selon les pays. Zoonose mineure, surtout professionnelle, elle se transmet à l’homme par inoculation.
    Elle est due à une bactérie très ubiquiste : Erysipelothrix rhusiopathiae (insidiosa).
    Elle se caractérise soit par des formes aigues souvent septicémiques avec lésions érythémateuses chez le porc et chez l’homme (erysipeloide) soit par des formes subaigües et chroniques, essentiellement articulaires et endocardiques.
    Le rouget est une maladie légalement réputée contagieuse (M.L.R.C) dans l’espèce porcine uniquement.
    SYNONYMIE
    - « Erysipele », « Maladie du rouge », « Maladie du pourpre ».
    - Chez l’homme, il importe de distinguer le rouget ou « erysipeloide » d’une maladie cliniquement voisine : l’erysipèle streptococcique.
    Enfin, certaines manifestations cutanées du rouget ont autorisé l’utilisation de synonymes régionaux : « urticaire infectieux », « carreaux », (diamond disease en anglais).
    ESPÈCES AFFECTÉES
    A l’ubiquité géographique du bacille du rouget correspond une ubiquité zoologique, de très nombreuses espèces regroupées dans divers embranchements (mammifères dont l’homme, oiseaux, poissons et même invertébrés, crustacés, mollusques) pouvant être infectées selon une hiérarchie propre à certains pays.
    La présence du rouget a été vérifié dans le monde entier : c’est la maladie d’ubiquité la plus large et la plus permanente avec cependant des nuances géographiques, car des prééminences se manifestent selon l’incidence de la maladie sur les diverses espèces réceptives, en Europe (porcs surtout mais aussi ovins et oiseaux), Australie (ovins), Amérique du nord (oiseaux), Japon (rouget humain d’origine pisciaire).
    ETHIOLOGIE 


     




    - Erysipelothrix rhusiopathiae classée parmi les Actinobactériales.
    - Bacille fin, élancé, droit ou légèrement curviligne de 1 à 2 µ /0.3µ, immobile, non cilié, non capsulé, non sporulé, Gram+.         
    PATHOGÉNIE
    Un animal neuf et contaminé par voie dermique ou muqueuse, à la faveur d’un traumatisme même minime, rappelant en cela le charbon bactéridien. Différentes évolutions sont possibles :
    * Dans la forme septicémique, le bacille est disséminé dans l’organisme par voie sanguine et lymphatique. La seule endotoxine suffit à produire les manifestations de choc, d’hyperthermie et d’inflammation. Si l’évolution n’a pas été d’emblé mortelle. L’infection peut se localiser au territoire cutané.
    * La forme localisée cutanée est l’expression du dermotropisme de la bactérie, responsable de phénomènes inflammatoires locaux.
    * Dans les formes chroniques, le bacille disparaît rapidement, le plus souvent. Seule persiste une fraction antigénique qui suffit à entretenir l’inflammation locale : les arthrites à rouget ne seraient donc pas de nature auto-immune.
    SYMPTÔMES
    En général, l’incubation (de 3 à 5 jours en conditions expérimentales) est impossible à déterminer comme dans toutes les maladies à portage de germes initial, et les manifestations cliniques sont aigues ou chroniques chez les diverses espèces réceptives.
    1) Mouton : le rouget des ovins est essentiellement une arthrite d’allure enzootique de l’agneau, avec boiterie, amaigrissement et cachexie, parfois associée avec un rouget cutané. Les formes septicémiques sont exceptionnelles, de même que les formes intestinales (entérite hémorragique).
    2) Oiseaux : accompagné de symptômes septicémiques (inappétence, plumes hérissées, mort en 1 à 2 jours), le rouget aviaire pseudo-enzootique (élevages concentrés de dindon, pintade, canard, perdrix, faisan, parfois poule) ou sporadique (gibier) est une découverte de laboratoire, aucun critère spécifique ne peut être relevé. Parfois des plaques cutanées sont apparentes.
    3) Autres espèces :
    * Carnivores : le rouget du chien (endocardite, septicémie) est rarissime.
    * Equidés : des arthrites (tarsienne, tibio-rotulienne) et des endocardites (souffle cardiaque) sont observables à tout âge chez le cheval.
    * Chez les bovins : sont enregistrées parfois des arthrites, endocardites, septicémies avec saisie à l’abattoir.
    LÉSIONS
    Macroscopiques
    Les formes septicémiques dans un cadavre en bon état d’embonpoint entraînent des lésions sur :
    La peau : plages congestives qui à l’incision laissent sourdre un œdème rosé, sans hémorragie.
    Les séreuses splanchniques : exsudat modéré citrin ou rosé.
    Les ganglions : congestionnés, très hypertrophiés, non hémorragiques.
    Le cœur et les poumons : congestionnés avec pétéchies, le sang restant rutilant et bien coagulé.
    La rate : réactionnelle et turgescente, mais peu volumineuse et ferme à la coupe.
    Au total, l’autopsie montre une congestion généralisée peu hémorragique.
    Les formes chroniques font apparaître un cadavre maigre et cachectique, un foie et des reins mous, pâles, friables, dégénérés et les lésions essentielles sur :
    * Les séreuses articulaires, emplies d’exsudats louches, rosé, avec des synoviales végétantes et villeuses, des cartilages érodés, parfois sont constatées des discospondylites vertébrales ;
    * L’endocarde, siège d’une endocardite végétante et bourgeonnantes sur les valvules mitrales et sigmoïdes surtout, formant de volumineux chaux-fleurs constitués, à la section, d’un tissu blanc rosé ecchymotique.
    Microscopiques
    Les lésions aigues surtout cutanées constituent un véritable feutrage de bacilles, souvent en amas à l’intérieur des phagocytes.
    Les lésions chroniques, formées de fibroblastes abondants sont cicatricielles. L’hématologie révèle une granulocytopénie due à l’effort de phagocytose et à la lyse de nombreuses cellules.
    DIAGNOSTIC
    En dehors de tout dépistage systématique, le diagnostic du rouget est aisé :
    La suspicion du rouget chez les espèces, autres que le porc ne peut être retenue que devant des arthrites enzootiques de l’agneau, et des lésions cutanées érythémateuses chez toutes les espèces de mammifères et d’oiseaux. Sinon, le diagnostic ressort d’une trouvaille de laboratoire.
    Diagnostic différentiel
    * chez le mouton, voire la chèvre, les arthrites à Mycoplasmoses (M.mycoїdes, M.capricolum), en extension, sont à placer dans le cadre du syndrome agalactie (kératite, arthrite, mammite).
    * Chez les oiseaux, toutes les maladies septicémiques (maladie de Newcastle, de Gumboro, choléra, salmonellose aigue) sont à évoquer sans possibilité de distinction.
    TRAITEMENT
    Rouget aigue :
    Destiné à diminuer les pertes, à éviter l’apparition de formes chroniques et à s’opposer à la surpollution de l’environnement, le traitement entraine des résultats spectaculaires, qualifiés de véritables résurrections. Il obéit à 3 règles :
    - Instauration très précoce, la septicémie évoluant très vite ;
    - Association systématique, synergique du sérum spécifique (20 à 100ml selon le poids) et d’un antibiotique (pénicilline 1000 000 U ou streptomycine1g, moins favorable) ;
    - Voie d’administration double intramusculaire (d’efficacité rapide mais brève) au début et sous-cutanée (prolongement des effets) pendant 3 à 5 jours au moins.
    Rouget chronique :
    Pronostic sombre. La sérothérapie est inutile, le sang des malades présentant un titre élevé en anticorps.
    Les antibiotiques sont inactifs sur les bacilles présents dans les lésions cicatricielles profondes.
    Aussi doit-on avec succès dans les arthrites de l’agneau utiliser l’allergo-antibiothérapie par :
    - Vaccination (vaccinothérapie à réaction focale, défocalisant les bacilles).
    - Antibiothérapie des germes désormais sensibles à son action.
    PROPHYLAXIE
    A/ Prophylaxie médicale : réservée au porc.
    B/ Prophylaxie sanitaire : La prophylaxie du rouget est un appoint indispensable mais demeure limitée dans son efficacité. Elle vise la lutte :
    - Contre la pollution de l’environnement.
    - Contre l’infection des locaux et du matériel de l’exploitation par une désinfection puissante (Javel, formol, soude) associée à une désinsectisation et une dératisation.
    - Les facteurs de déclenchement du rouget par l’hygiène de l’alimentation et des transports.
    - Contre la transmission à l’homme.
    Description: DÉFINITION Le rouget est une maladie infectieuse, virulente, inoculable (parfois difficilement) plutôt pseudo-enzootique que réellement contagieuse. Elle est commune à de nombreuses espèces animales, de mammifères et d’oiseaux, domestiques et sauvages et décrit chez le porc avec une fréquence et une gravité particulières selon les pays. Zoonose mineure, surtout professionnelle, elle se transmet à l’homme par inoculation.

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