par : Pr. B.MAMACHE
LA
LEUCOSE BOVINE ENZOOTIQUE
(L.B.E)
DÉFINITION
La
leucose bovine enzootique est une maladie infectieuse et contagieuse, propres
aux bovins due à un virus de la famille des Rétroviridae.
Sévissant
sous la forme d’une infection inapparente accompagnée d’une modification de
l’hémogramme (lymphocytose persistante), soit sous sa forme tumorale,
rencontrée principalement chez des bovins adultes (5 à 8 ans en moyenne) et se
définit alors comme une affection néoplasique maligne de la lignée lymphoide
évoluant dans la plupart des cas sous la forme d’un lymphosarcome
multicentrique.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
La
leucose bovine enzootique est universellement répandue.
ÉTIOLOGIE
La
L.B.E. est due à un virus. Le virus à A.R.N défini par la présence d’une transciptase
reverse est classé dans la famille des Rétroviridae. Il est
regroupé au sein de cette famille avec divers virus responsables de leucose
chez différentes espèces dans la sous- famille
des Oncornavirinae.
PATHOGÉNIE
La
pathogénie de la L.B.E. est complexe et demeure obscure en de nombreux points.
1- Infection par
le virus et évolution :
Habituellement,
l’infection par le virus de la L.B.E. est une infection persistante et
chronique donc d’évolution lente. L’infection se traduit par trois états
successifs et cumulatifs :
* l’infection
inapparente.
* la lymphocytose
persistante.
* le lymphosarcome.
a) l’infection
inapparente : l’animal ne
présente aucun signe clinique, seule sa réponse sérologique est positive.
b) la
lymphocytose persistante : la
formule sanguine du bovin atteint est perturbée par une augmentation
persistante des lymphocytes. La réponse sérologique est positive.
c) le
lymphosarcome : c’est la seul
forme cliniquement visible et caractérisée par l’apparition de tumeurs,
associée à une lymphocytose persistante et une réponse sérologique positive.
Le
lymphosarcome apparaît en général sur des animaux âgés de 5 à 8 ans. Les
anticorps sont toujours présents et l’évolution est rapidement mortelle.
SYMPTÔMES
La
L.B.E. ou forme polydénomégalique ou multicentrique de l’adulte survient, sur
des animaux âgés de plus de 2 ans avec un pic d’incidence entre 5 et 8 ans.
Elle
se caractérise par le développement de tumeurs dont les plus remarquables sont
celles des ganglions lymphatiques, auquelles s’adjoignent des tumeurs des
organes hématolymphopoiétiques et d’autres organes.
Sur
le terrain, on peut rencontrer plusieurs formes cliniques :
* Une forme
classique de L.B.E. caractérisée par une hypertrophie généralisée des ganglions
et dont la suspicion clinique est aisée (hypertrophie des ganglions
superficiels).
* Les formes
atypiques : seul un ganglion ou un groupe ganglionnaire peut être atteint.
1) La forme
classique de L.B.E :
La
forme débute par des signes généraux non spécifiques, auxquels s’ajoutent des
signes fonctionnels liés aux localisations lésionnelles.
a) Phase de
début :
- Asthénie,
amaigrissement parfois brutal, hyperthermie inconstante ;
- Essoufflement,
polypnée parfois tachycardie ;
- Tarissement de la
sécrétion lactée ;
- anémie inconstante
au début, se développant ensuite progressivement.
b) Phase
d’état :
- Symptômes
généraux : aggravation.
- Symptômes
locaux : hypertrophie des ganglions superficiels (préparotidiens, rétropharyngiens
et sous- maxillaires). Les adénopathies superficielles sont
généralement symétriques. Il y a hypertrophie des ganglions profonds (iliaque
est seul explorable et doit être recherché systématiquement).
2) Les formes
atypiques de L.B.E :
- Les tableaux
cliniques sont variés et beaucoup moins caractéristiques.
- Aux altérations de
l’état général précédemment décrites s’ajoutent des symptômes divers liés à la
localisation et à l’étendue des hypertrophies des ganglions profonds et des
infiltrations viscérales.
DIAGNOSTIC
a) Diagnostic sur
le terrain
1) Orientation
épidémiologique
* Atteinte d’animaux
adultes d’âge supérieur à 2 ans surtout entre 5 et 8 ans.
* Fréquemment de race
laitière.
* En région
d’enzootie, dans des troupeaux à cas multiples.
2) Diagnostic
clinique
* Altération de
l’état général accompagnée par une hypertrophie ganglionnaire :
o
1ère possibilité :
la suspicion est évidente :
- A l’examen direct : hypertrophie généralement symétrique des ganglions superficiels.
- A l’exploration
rectale : hypertrophie des ganglions iliaques et pelviens.
- Des symptômes
fonctionnels, traduisant l’infiltration tumorale de certains organes et
l’existence de compressions par
hypertrophie de groupes ganglionnaires profonds, peuvent compléter le
diagnostic.
o
2ème possibilité :
En
absence d’hypertrophie ganglionnaire décelable à l’examen clinique externe et à
l’exploration rectale, la L.B.E. doit être suspectée lors d’atteinte de l’état
général associée aux symptômes fonctionnels précédemment décrits.
b) Diagnostic
différentiel
Est
établi par rapport :
* à divers affections :
maladies cachectisantes, adénopathies d’étiologies diverses, d’autre syndromes
de compression viscérale, etc……..
* aux formes
sporadiques de leucose bovine
-
d’étiologie inconnue ;
-
rares ;
-
atteignant des animaux de moins de 3 ans ;
*
polyadénomégalique ou multicentrique ;
*
la forme juvénile thymique ;
*
la forme cutanée ou leucose sporadique cutanée.
c) Diagnostic de
laboratoire
Basé
sur : * l’examen histologique (présomption).
*
l’examen hématologique (présomption).
*
l’examen virologique (certitude).
*
l’examen sérologique (certitude).
Rq : Le diagnostic de routine est sérologique (immunodiffusion en milieu gélosé).
PROPHYLAXIE
a) Prophylaxie
médicale
Il
n’existe, à l’heure actuelle, aucun vaccin commercialisé contre la L.B.E. (des
études sont en cours).
b) Prophylaxie
sanitaire
1) Lutte à
l’échelon local
* Mesures
défensives
-Eviter d’introduire
au sein d’un troupeau un animal infecté ;
- Matériels des
vétérinaires : nécessité absolue de changer systématiquement l’aiguille de
leurs matériels à prise de sang ou à injection intraveineuse entre deux
exploitations ;
- Pâturage des
animaux : éviter la cohabitation de troupeaux sains et infectés dans des
pâtures mitoyennes. Une distance d’environ 50m entre troupeau infecté et
troupeau sain, limiterait fortement les risques de transmission par
Arthropodes.
* Mesures
offensives
Règles
prophylactiques :
-
Désinfection de tous les instruments vétérinaires ;
-
Lutter contre les Arthropodes ;
-
Pasteuriser le colostrum de vaches infectées ;
-
Élimination de bovins infectés.
2) Au plan
national
Des
mesures souhaitables sont :
-
Contrôle systématique (sérologique) des animaux à introduire dans une
exploitation ;
-
Une mise hors commerce pour l’élevage des animaux à sérologie positive ;
-
Une déclaration obligatoire des réponses sérologiques positives obtenues par
les laboratoires.
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