vendredi 19 décembre 2014

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LISTÉRIOSE

By: Dr Vétérinaire On: 08:19
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  • par : Pr. B.MAMACHE

    LA LISTÉRIOSE

    INTRODUCTION
    Maladie infectieuse en général, contagieuse. Maladie à transmission indirecte, provoquée par une bactérie: Listeria monocytogenes.
    La maladie est surtout importante chez les bovins et les ovins et accessoirement chez les équidés.
    Chez l’homme, la maladie se révèle très grave et peut intéresser tous les âges même les nouveau-nés.
    La forte fréquence d’isolement de L. monocytogenes dans le lait et dérivés laitiers, son insensibilité à la pasteurisation et sa capacité de se multiplier à une température basse (4°c) sont autant de motifs supplémentaires pour comprendre la maladie surtout chez l’homme.
    La maladie est beaucoup plus fréquente  sous climats tropicaux et subtropicaux que dans les régions tempérées.
    Le taux de morbidité avoisine de 10 %, alors que le taux de mortalité en cas de Listériose septicémique sans traitement avoisine facilement 100%.
    Synonymie:
    Leucocytose, Mononucléose, infection à Listéria, Listerellose, Listériase
    ÉTIOLOGIE
    Listeria monocytogenes est le germe en cause; c’est un bacille Gram + qui est facilement isolé à partir des denrées alimentaires ou de sujets malades. Plusieurs souches de Listeria sont incriminées, mais la plus couramment isolées est 4B.
    Les carences alimentaires majeures et l’alimentation trop riche en ensilage sont parmi les facteurs prédisposants.
    Remarque:
    L. monocytogenes ne peut pas se multiplier sur l’ensilage correctement conservé dont le pH compris entre 4 et 4,5 mais elle peut y survivre.
    Dans un ensilage mal préparé là où la fermentation est incomplète et où la pH dépasse 5,5 ; L.monocytogenes peut non seulement y survivre mais s’y multiplier même à une température basse ≈4°c.
    TRANSMISSION
    Expérimentalement la listériose peut être transmise par inoculation-intra cérébrale, instillation nasale, inoculation dans le sac conjonctival ou par injection intra-carotidienne.
    Remarque importante:
    *Les injections I V et I P provoquent la septicémie.
    *L’infection par voie buccale entraine une infection viscérale.
    *Les injections I V chez les génisses pleines entrainent les avortements.
    Dans les conditions naturelles, la voie de pénétration de germe est mal connue mais l’examen attentif des conditions de milieu laisse prédire que l’infection peut emprunter toutes les voies.
    L. monocytogenes résiste très bien dans le milieu extérieur (plus de 12 ans dans un sol sec). Cette bactérie psychrophile supporte facilement une température <-20°c pendant  2 ans, elle est toujours vivante après congélation et décongélation répétées.
    PATHOGENIE
    Lorsque la maladie est induite à titre expérimental, on peut observer le développement de la forme viscérale et de la forme méningo-encéphalique, dans ce cas L. monocytogenes peut être isolé du cerveau, de la moelle épinière et de tous les viscères.
    Les brebis gestantes avortent dans un délai de 7-11 jours après inoculation mais presque toujours les fœtus sont décomposés et la bactérie est facilement isolée des tissus fœtaux et du placenta.      
    Remarque:
    La listériose viscérale avec ou sans méningo-encéphalite est la plus courante chez les monogastriques; alors que la forme méningo-encéphalique est l’hôte des ruminants.
    L’infection des femelles gestantes (surtout par la voie utérine) engendre toujours de l’avortement et chez tous les mammifères.
    Dans la forme méningo-encéphalique, les lésions essentielles se localisent au cerveau et les signes cliniques observés se rapportent directement à ces lésions.
    Dans les conditions naturelles, une seule forme de listériose sévit sur un effectif donné:
    Soit la forme méningo-encéphalique, soit la forme viscérale:
    Forme méningo-encéphalite: la bactérie peut facilement être  isolée du cerveau. Dans certaines conditions, une myélite locale périphérique provoquant la paralysie des membres peut être observée surtout chez les agneaux.
    Forme viscérale: la bactérie est facilement isolée en ces lieux, parfois dans la moelle épinière, mais jamais du cerveau.



    *des études récentes ont montré que l’infection cérébrale se fait de manière centrifuge (atteinte de cerveau en premier lieu par voie sanguine  est après, l’atteinte des méninges).
    * Les lésions cérébrales se développent et s’étendent vers l’extérieur pour atteindre les yeux ce qui explique la fréquence de la cécité chez les animaux atteints de listériose méningo-encéphalique.      
    SYMPTÔMES
    Listériose méningo-encéphalique:
    *Elle est observée chez toutes les espèces animales et évolue selon un syndrôme  plus ou moins identique même chez l’homme (zoonose isosymptomatique) 
    *Le cours de la maladie est variable: chez les bovins adultes de 1-2 semaines.
    Chez les ovins et les veaux, le cours est de 1-4 jours.
    *Le tableau clinique est dominé par un syndrôme nerveux de l’immobilité avec pose de la tête sur divers objets et paralysie faciale flasque et unilatérale.
    *les malades sont apathiques, souvent somnolents, ils s’isolent du reste de l’effectif.
    *Dans la majorité des cas, il y a déviation de la tête sur un côté sans rotation sur le grand axe.
    *La démarche se fait en cercle dans la direction de la déviation de la tête et le cercle décrit présente un diamètre variable en fonction de l’extension de lésion.
    *La paralysie unilatérale flasque concerne l’oreille, la paupière, les lèvres supérieure et inférieure du côté atteint.
    *Par la suite, l’animal se trouve dans l’incapacité de se relever et tombe en décubitus.
    *La mort est due à une syncope respiratoire.
    *La température remonte à 40°c mais elle redevient normale lorsque les signes cliniques sont à leur maximum.     
    Avortement listérien:
    Avortement spontané intéressant les ovins, bovins et caprins.
    *Chez la vache: l’avortement a lieu au cours de la première moitié de gestation, et la rétention placentaire est fréquente.
    La recherche de L. monocytogenes est effectuée surtout dans l’estomac du fœtus.
    *chez la brebis et chèvre: L’avortement a lieu vers la 2eme semaine de la gestation et la rétention placentaire est de règle.
    Listériose septicémique:
    Elle n’est pas fréquente chez les ruminants adultes mais on la rencontre souvent chez les monogastriques, les veaux et agneaux nouveaux nés. Dans ce cas, le syndrome maladif a l’allure d’une atteinte généralisée: faiblesse, abattement, amaigrissement, pyrexie et diarrhée.
    La nécrose du foie et la gastro-entérite à l’autopsie sont caractéristiques de la maladie.     
    LÉSIONS
    La lésion la plus couramment rencontrée est la congestion des méninges avec parfois présence de LCR trouble.
    Les lésions macroscopiques sont très peu caractéristiques.
    L’étude histologique du tissu cérébral pour la mise en évidence de micro-abcès caractéristiques de la maladie est la méthode la plus intéressante.      
    DIAGNOSTIC
    Le diagnostic est basé sur les données épidémiologiques et cliniques.
    Les avortements répétés chez les ruminants et lorsque les infections brucelliques et chlamydiennes ont été écartées sont des éléments de suspicion de la listériose.
    Des éléments nécropsiques qui révèlent l’existence de foyers multiples de nécrose du foie, de la rate et de l’endocarde lors de formes septicémiques et abortives ainsi que souvent des micro-abcès dans la listériose méningo-encéphalique.
    Le diagnostic bactériologique pourra être réalisé par examen direct si le prélèvement est assez riche ou par culture et enrichissement du milieu de culture.
    On peut réaliser des inoculations expérimentales par voie conjonctivale à des lapins, par voie intra-péritonéale à des souris ou à des œufs embryonnés de poulets.    
    DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
    1) La méningo-encéphalite listérienne peut être confondue avec:
    *la forme nerveuse de la cétose des ruminants.
    *la toxémie de gestation à son début chez la brebis.
    Ces deux maladies se caractérisent par cétonurie bien nette (odeur caractéristique des urines).
    L’abcès cérébral peut facilement prêter à confusion avec la méningo-encéphalite.
    La rage: dans la rage les signes de localisation cérébrale sont tout à fait absents,  contrairement à la Listériose.
    2) Les avortements listériens doivent être différenciés des autres avortements:
    Pour la brebis et la chèvre: la distinction doit être surtout faite avec la mélitococcie (Brucellose).
    3) Il faut également différencier la septicémie listérienne du nouveau né des autres affections (Colibacillose, Rotavirose et coronavirose) mais l’existence d’avortement, de mortinatalité et de rétention placentaire doivent faire penser à Listériose.
    Les résultats d’autopsie sont probants mais les résultats de la culture de germe confirmeront le diagnostic.         
    TRAITEMENT
    Le taux de guérison est fonction de la précocité du traitement.
    Listériose bovine: on préconise:
    *Tranquillisants par voie IV.
    *Des antibiotiques en association tel que: l’oxytetracycline et la streptomycine 5g-2g/animal/jour jusqu’à la guérison.
    Listériose ovine: le meilleur antibiotique est le chloramphénicol surtout en association avec la sulfadimérazine à 33% : 1g de chloramphénicol, 10 ml de sulfadémérasine /jour/animal jusqu’à guérison.
    PROPHYLAXIE
    Il n’existe aucun vaccin efficace, donc la prophylaxie est d’ordre sanitaire.
    *Réduire la quantité d’ensilage en hiver et supplémenter la ration des animaux à l’engrais à l’aide de  chlore-tetracycline à faible dose durant toute la période de danger (hiver surtout).
    *Il faut recommander également qu’en cas de changement de régime alimentaire nécessaire, l’ensilage soit augmenté progressivement notamment si cet ensilage est de mauvaise qualité ou si la listériose s’est déjà déclarée dans les locaux.  
    Description: INTRODUCTION Maladie infectieuse en général, contagieuse. Maladie à transmission indirecte, provoquée par une bactérie: Listeria monocytogenes. La maladie est surtout importante chez les bovins et les ovins et accessoirement chez les équidés. Chez l’homme, la maladie se révèle très grave et peut intéresser tous les âges même les nouveau-nés. La forte fréquence d’isolement de L. monocytogenes dans le lait et dérivés laitiers, son insensibilité à la pasteurisation et sa capacité de se multiplier à une température basse (4°c) sont autant de motifs supplémentaires pour comprendre la maladie surtout chez l’homme. La maladie est beaucoup plus fréquente sous climats tropicaux et subtropicaux que dans les régions tempérées. Le taux de morbidité avoisine de 10 %, alors que le taux de mortalité en cas de Listériose septicémique sans traitement avoisine facilement 100%.

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