par : Pr. B.MAMACHE
LA SALMONELLOSE
INTRODUCTION
La
salmonellose est une maladie infectieuse, virulente provoquée par diverses
espèces du genre Salmonella.
L’augmentation
de la fréquence de cette maladie doit être due à l’intensification de l’élevage
bovin, notamment des veaux. Des études sur la fréquence de cette maladie
montrent l’existence d’un taux élevé d’infections inapparentes.
Les
intoxications humaines peuvent se produire à la suite de la consommation de
lait ou de denrées alimentaires contaminées.
ÉTIOLOGIE
- Chez les bovins et les ovins
S.
dublin et S. typhimurium sont les
espèces classiques responsables de la salmonellose mais on découvre souvent
d’autres espèces inhabituelles ou exotiques qui émettent des salmonelles en
très grands nombres.
Chez
les BV, les infections à S. dublin se produisent avec environ la même fréquence
chez les adultes que chez les veaux. S. typhimurium est, cependant plus
fréquente chez les veaux de moins de 6 mois.
Les
détails sur les causes prédisposantes possibles sont mal connus, la fonction,
la fatigue, le transport sont correctement associés avec la salmonellose.
Chez
les veaux de moins de 6 mois, la maladie est fréquente dans certaines zones
(certaines exploitations ou élevages)
La
salmonellose peut rejoindre la colibacillose sans qu’aucune cause prédisposant
ne semble nécessaire.
TRANSMISSION
Elle se fait essentiellement par les aliments et
l’eau de boisson contaminés par les excréments d’animaux malades et les
porteurs sains.
En
ce qui concerne S. dublin, l’animal
contaminateur est un ovin ou un bovin, alors que pour S. typhimurium ceci est
un animal domestique ou sauvage (chevaux surtout), dans tous les cas, l’animal
contaminateur peut être un animal atteint de la forme clinique, porteur sain ou
latent.
Chez
les bovins à l’étable, notamment les veaux, la concentration massive donne
à la maladie sa meilleure chance de pérennité.
Chez
les ovins, la contamination de l’eau de boisson et des bains médicamenteux est
probablement la principale cause de la transmission de la maladie.
PATHOGÉNIE
La
septicémie résulte de la multiplication massive et rapide de la bactérie, la
multiplication a principalement lieu au niveau de l’intestin grêle suivie de
l’invasion du courant sanguin. Cette forme est rapidement mortelle.
Dans
certains cas, l’invasion aboutit uniquement à une bactériémie et conduit à
l’apparition d’une entérite aigue plus grave.
Dans
la majorité des cas, l’animal survit à cette phase de la maladie mais des
localisations apparaissent principalement dans les ganglions mésentériques, le
foie, la rate, et la vésicule biliaire. L’animal devient ainsi porteur
principalement dans sa vésicule biliaire et d’autres foyers infectieux siégeant
au niveau de la paroi intestinale. Par
la suite les salmonelles sont excrétées avec les fèces et parfois avec
le lait. C’est pour cette raison que ces
animaux constituent une importante source d’infection pour d’autres animaux, et
pour l’homme.
SYMPTÔMES
La
septicémie se manifeste par :
ú Abattement
ú Indifférence
ú Perte plus ou moins complète de
la conscience
ú Hyperthermie 40°,5 – 41°C voire
plus, la mort survient dans un délai ne
dépassant pas les 24 heures.
Les
veaux atteints d’infections à S. dublin peuvent présenter des signes nerveux
avec incoordination motrice et nystagmus
Lors
de formes entéritiques (généralement fréquentes chez les adultes) ou
observe :
ú hyperthermie : T° 40-42°C
ú Diarrhée manque parfois avec
ténesme
ú Les fèces ont une odeur putride
contiennent des fausses membranes, parfois débris de muqueuse intestinale.
Les femelles
gestantes peuvent avorter, le taux de mortalité peut être élevé --> 75% ou plus.
Dans
l’espèce bovine, la sécrétion lactée cesse complètement et la diarrhée est
souvent grave. Les fèces contiennent des caillots de sang
Chez
le mouton, la douleur abdominale est importante avec diarrhée profuse et fèces
contenant du mucus et certains animaux peuvent présenter une polyarthrite
L’infection
du mouton par S. dublin peut occasionner des avortements avec mortalité des
femelles ayant avorté.
L’entérite
chronique peut faire suite à une entérite aigue salmonellique. Les veaux âgés
de plus de 3 semaines et les adultes sont fréquemment touchés
Il
faut remarquer aussi que la forme arthritique est observée chez les veaux alors
que l’avortement est l’hôte des adultes.
La
forme entéritique simple peut être observée chez le mouton au début d’une
épizootie mais elle est généralement
suivie par la forme la plus courante qui est la forme entéritique
aiguë.
LÉSIONS
Dans
la forme septicémique les lésions peuvent manquer mais habituellement on
découvre des pétéchies sous- muqueuses très nombreuses
Dans
la forme entérique aiguë, les lésions visibles au niveau de l’IG et du GI se manifestent sous la forme
d’une entérite hémorragique diffuse. Le contenu intestinal est aqueux. il a une
odeur repoussante et teinté de sang. Les ganglions mésentériques sont
hypertrophiés œdémateux et hémorragiques. La paroi de la vésicule biliaire peut
être épaissie et enflammée. Parfois, on note une dégénérescence graisseuse du
foie, les cavités séreuses renferment du liquide en excès teinté du sang.
La
forme chronique se manifeste par des zones discrètes de nécrose de la paroi du
cæcum et du colon, cette paroi épaissie
est recouverte d’une substance nécrotique grise ou jaune recouvrant une surface
granuleuse rouge.
DIAGNOSTIC
Le diagnostic est
très difficile sur animal vivant
Ä
l’autopsie, l’isolement des salmonelles des tissus et du contenu intestinal
plus l’examen bactériologique sont les meilleurs moyens de diagnostic
La
salmonellose a plutôt tendance à survenir au cours de la 3ème - 4ème
semaine de la vie de l’anima alors que la colibacillose survient généralement
au cours de la première semaine de la vie
La
forme entérique aiguë peut être confondue avec :
ú La coccidiose
ú L’obstruction intestinale aiguë
ú La maladie des muqueuses
ú L’intoxication par les fougères,
par l’arsenic, le plomb ou le molybdène.
Mais
dans ces maladies, on n’observe ni hyperthermie, ni dysenterie ni fausses
membranes.
ú Une infestation massive par les
douves peut provoquer une diarrhée avec dysenterie mais généralement
l’existence de lésions typiques à l’autopsie lève le doute
Chez
le mouton, l’infestation coccidienne et les infestations parasitaires peuvent
prêter à confusion, mais il faut remarquer que la dysenterie salmonellique est
beaucoup plus mortelle
Examen de
laboratoire :
Il
est indispensable de se baser sur les cultures à partir des excréments et les
épreuves d’agglutination des animaux au contact avec les malades pour confirmer
la salmonellose dans un élevage.
Il
faut effectuer des mises en culture qui
doit être couplées à des examens sérologiques. Il est toujours bon de
rechercher la contamination de l’eau de boisson et celle des aliments.
TRAITEMENT
Si
le traitement est précoce, la mortalité est
faible, par contre en l’absence
de toute thérapeutique le taux de mortalité est de l’ordre de 100 %.
Les
deux voies d’administration orale et parentérale doivent être utilisés, Dans de
nombreux cas, les animaux guéris continuent à être des porteurs sains de
l’infection et disséminent ainsi le germe avec leurs excréments.
A/ traitement de
la déshydratation :
ú sérum physiologique sérum glucosé
2 ml/kg P.V par voie IV
ú antibiothérapie et
sulfamidothérapie : sulfaméthazine :
0,25 mg/kg matin et
soir dans l’eau pendant 7 jours
ú chloramphénicol : 35-50 mg /
kg PV/j jusqu' à guérison
ú oxytétracycline : 1 ml / 10
kg PV /j pendant 7jours 3fois /j.
ú chlorotétracycline 25-40 mg
/kg P.V /j per os pendant 5 j.
B/ traitement
symptomatique :
ú tonicardiaques:
heptaminol 1ml/10 kg P.V.
ú astringents à base de tanin ou
d’alun.
ú Antispasmodiques : noramidopyrine,
sulfate d’atropine
ú Adsorbants : charbon végétal
ou animal, kaolin.
PROPHYLAXIE
Il
faut faire vêler les vaches dans un local spécial facilement désinfectable et
assurer les soins de la plaie ombilicale
Donner
le colostrum au nouveau- né
Assurer
l’hygiène de la parturition
La
vaccination n’apporte pas la solution complète au problème.
La vaccination est utilisée pour réduire la
mortalité
Le
mieux, pour protéger les jeunes veaux est de vacciner les vaches gestantes en
fin de gestation
Les
veaux bénéficient ainsi d’une immunité passive pendant 6 semaines Ils peuvent
être vaccinés par la suite si le danger persiste encore
Ex : Velinax ND (3 souches de salmonelles, 3
Souches de colibacillose+ Pasteurella hemolitica).
La
vaccination se fait juste après la naissance voie orale. 1 sachet (J 0) 2ème (J8) et une 3ème si nécessaire à (J
30)
La
conservation d’un effectif clos sans
introduction d’autres animaux diminue considérablement le risque
N’acheter
que les animaux âgés de plus 6 semaines
Les
véhicules de transport doivent subir une désinfection obligatoire
Identification
et isolement des animaux porteurs sains jusqu'à abattage
Les
espèces susceptibles de vagabondage doivent être tenues à l’attache
Eviter
la pénétration dans les locaux, des oiseaux sauvages.
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