dimanche 18 janvier 2015

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Le pancréas, une communauté cellulaire à l’indispensable intégrité

By: Dr Vétérinaire On: 11:17
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  • Le pancréas, une communauté cellulaire
    à l’indispensable intégrité
    ASPECT STRUCTURAL DU PANCRÉAS
    Le pancréas est une glande double, à la fois exocrine et endocrine, située dans une
    anse du duodénum intestinal (cf schéma et embryogenèse). La glande endocrine est
    représentée par de petits îlots disséminés dans le parenchyme exocrine, les îlots de
    Langerhans, dont le diamètre varie de 100 à 300 μm et dont le total ne représente guère que
    1% environ de la masse de la glande, soit un total de 1 à 2 g seulement. Les îlots de
    Langerhans sécrètent leurs peptides régulateurs dans le réseau capillaire insulaire qui irrigue
    ensuite le pancréas exocrine puis le foie par la circulation dans la veine porte qui recueille
    également le sang provenant de l’intestin. Ces produits de sécrétion endocrine doivent
    nécessairement traverser le foie avant de se répandre dans la circulation sanguine générale.
    Les principales hormones pancréatiques sont l’insuline sécrétée par les cellules B au centre
    de l’ilôt, le glucagon sécrété par les cellules A et la somatostatine produite par les cellules
    D; ces deux dernières catégories cellulaires se situant en périphérie de l’îlot. Il faut noter que
    les cellules D présentent parfois des extensions cytoplasmiques entourant principalement les
    cellules B. Celles-ci sécrètent également l’IAPP (Islet Amyloïd Poly Peptide) dont nous
    discuterons au cours de plusieurs chapitres. Nous détaillerons également le polypeptide
    pancréatique, molécule au rôle mal connu, sécrétée infinitésimalement par les cellules “F”.
    Toutes ces cellules présentent une étroite juxtaposition anatomique.

    RELATIONS PANCRÉAS EXOCRINE / ENDOCRINE
    La suppression de la fonction exocrine par ligature du canal pancréatique entraîne un
    remaniement du parenchyme exocrine aboutissant à la genèse e au développement d’une
    fibrose par synthèse active de collagène à partir de fibroblastes et d’un tissu adipeux. Dans
    un deuxième temps apparaissent les répercutions au niveau endocrine qui ont été
    démontrées par une approche de l’insulinosécrétion in vivo et in vivo. On peut caractériser
    alors le développement d’un syndrome diabétique non insulino dépendant. Ces
    observations confirment la nécessité de relations structurales étroites entre parenchymes
    exocrines et endocrines pour maintenir l’équilibre de la fonction de ces deux tissus.
    On peut aisément admettre que certaines modifications du parenchyme exocrine, en
    particulier de type pancréatite et fibrose, seraient susceptibles d’entrainer des remaniements
    du parenchyme endocrine et donc des altérations de sa fonction. La régulation autocrine
    exocrine / endocrine et endocrine / endocrine entre cellules pancréatiques ne peut être
    assurée dans de bonnes conditions que si les îlots de Langerhans présentent une microarchitecture
    et une vascularisation bien organisée.
    APPORTS DE LA VASCULARISATION ET DE L’INNERVATION PANCRÉATIQUE
    La découverte que le glucagon stimule ou module la sécrétion locale d’insuline via des
    récepteurs b adrénergiques post synaptiques et au contraire que l’insuline supprime la
    sécrétion de glucagon (via des récepteurs a adrénergique) met en lumière un feed back
    négatif / positif intra-insulaire entre insuline et glucagon, donc entre cellules B et cellules A.
    La somatostatine (cellules D) est un inhibiteur potentiel de l’activité sécrétoire des

    cellules A et B et le glucagon stimule la sécrétion des cellules D. Les cellules insulaires
    réagissent donc localement et dépendant les unes des autres grâce à un double effet
    paracrine facilitant l’homéostasie métabolique. Il est évident que le glucose, fort stimulant de
    la circulation sanguine insulaire, influe sur le glucagon et l’insuline. Localement, il libère des
    neurotransmetteurs ou des messagers chimiques tels que peptides (GIP Gastric Inhibitory
    Peptide, CCK, sécrétine, corticotropine, TRH Thyrotropine Releasing Hormone, glycentine),
    des amines biogéniques, des nucléotides cycliques qui traversent les espaces interstitiels
    jusqu’aux récepteurs spécifiques de la cellule cible voisine, assurant ainsi un mécanismes
    neurocrine de contrôle adrénergique ou cholinergique après l’absorption de nutriments.
    En effet, le pancréas est richement innervé par des terminaisons synaptiques du
    système nerveux autonome, pouvant modifier le flux sanguin insulaire ou la sécrétion
    paracrine locale. Les expériences de greffes d’îlots laissent apparaître une influence positive
    des cellules B pancréatiques sur le développement de terminaisons nerveuses
    noradrénergiques contenant également du neuropeptide Y.
    Les trois hormones insuline, glucagon et somatostatine sont sécrétées par impulsions,
    ou cycles, régulés par le ganglion pancréatique fonctionnant comme un centre d’intégration. Il
    peu stimuler plusieurs îlots distribués au hasard. Si on bloque la transmission nerveuse intrapancréatique
    ou le récepteur nicotinique ganglionnaire postsynaptique, on artère la fréquence
    des cycles insulaires: le ganglion est en quelque sorte le pace-maker et le coordinateur de ces
    cycles sécrétoires. L’existence de ces cycles impose, dans cas d’une thérapie insulinique, une
    administration par infusion intraveineuse pulsatile de cette hormone.
    Il existe également une communication systémique humorale où l’hormone,
    sécrétée par sa cellule, passe par le système porte veineux via le système vasculaire
    systémique pour atteindre la cellule cible ou elle exercera son action stimulante ou
    suppressive. Cette dernière majoritairement endocrine peut également être de nature
    exocrine: dans ce cas, le flux sanguin passe par des capillaires provenant de petits îlots.
    L’hormone peut aussi agir par l’intermédiaire d’une microvascularisation insulaire locale,
    intra ou péri-ilots. On parle alors d’endocrinie. La cellule sécrétrice, notamment de type B,
    présente une polarité capillaire apicale nette. La circulation sanguine insulaire joue un rôle
    fondamental dans la coordination fonctionnelle de l’ilôt par une compartimentalisation
    artérielle et vasculaire.
    Dans un îlot, la communication entre cellules d’un même type ou de types différents
    passe par l’intermédiaire de jonctions spécialisées qui ont des fonctions potentielles
    différentes: les jonctions lacunaires (gap jonction) et les jonctions serrées (tight jonction).
    Les jonctions lacunaires permettent la communication directe entre les cellules et
    facilitent le passage d’impulsions électriques provenant notamment des cellules B, d’ions ou
    de petites molécules médiatrices d’un poids moléculaire inférieur à 1200. Elles ne permettent
    donc pas le passage direct intercellulaire d’insuline, du glucagon ou de la somatostatine. En
    revanche, elles ont un rôle important en coordonnant la fonction de l’ilôt entier , en
    synchronisant la sécrétion hormonale, et donc en influençant les interactions entre les cellules A,
    B et D.
    Les jonctions serrées sont des “murs” de fusion entre les cellules créant des
    barrières dans les espaces interstitiels qui peuvent bloquer les échanges d’hormone entre les
    cellules. Elles peuvent shunter les hormones a travers des canaux spécifiques directement

    aux capillaires ou a des aires spéciales dans les cellules cibles juxtaposées. Elles sont à la
    base de la compartimentalisation insulaire et ferment hermétiquement l’interstitium intercellulaire
    latéral séparant le compartiment capillaire artériel du compartiment capillaire veineux. Cette
    compartimentalisation est dépendante de la distribution des cellules endocrines de l’ilôt, de la
    microvascularisation insulaire, de la polarité des cellules ainsi que du flux de liquide intersticiel.
    Ce type de jonction est souvent induit par un traumatisme expérimental tel qu’un
    traitement protéolytique à l’origine d’une inflammation piégeant une grande quantité de
    matériel sécrétoire dans l’espace intercellulaire.
    En conclusion, des changements morphologiques, morphométriques ou dans la
    distribution des différents types de cellules endocrines peuvent découler aussi bien de
    remaniements des parenchymes endocrines ou exocrines que d’altérations vasculaires
    caractérisant les principales anomalies du diabète NID. Toutes ces observations expliquent
    en partie la difficulté et les nombreux échecs des greffes totales ou partielles d’un pancréas.








    Structure du pancréas (coloration PAF):
    photo a - Les cellules B (B) représentent la majorité cellulaire de l’îlot de Langerhans (I) au sein d’un tissu
    acineux (TA) compact. (x 280).
    photo b - Les cellules B (B) présentent une polarité, les granulations sont groupées côté capillaire (c). En
    périphérie de l’îlot (I), présence de cellules A (A) ou D (D). (x 500).
    Description: Le pancréas, une communauté cellulaire à l’indispensable intégrité ASPECT STRUCTURAL DU PANCRÉAS Le pancréas est une glande double, à la fois exocrine et endocrine, située dans une anse du duodénum intestinal (cf schéma et embryogenèse). La glande endocrine est représentée par de petits îlots disséminés dans le parenchyme exocrine, les îlots de Langerhans, dont le diamètre varie de 100 à 300 μm et dont le total ne représente guère que 1% environ de la masse de la glande, soit un total de 1 à 2 g seulement. Les îlots de Langerhans sécrètent leurs peptides régulateurs dans le réseau capillaire insulaire qui irrigue ensuite le pancréas exocrine puis le foie par la circulation dans la veine porte qui recueille également le sang provenant de l’intestin. Ces produits de sécrétion endocrine doivent nécessairement traverser le foie avant de se répandre dans la circulation sanguine générale. Les principales hormones pancréatiques sont l’insuline sécrétée par les cellules B au centre de l’ilôt, le glucagon sécrété par les cellules A et la somatostatine produite par les cellules D; ces deux dernières catégories cellulaires se situant en périphérie de l’îlot. Il faut noter que les cellules D présentent parfois des extensions cytoplasmiques entourant principalement les cellules B. Celles-ci sécrètent également l’IAPP (Islet Amyloïd Poly Peptide) dont nous discuterons au cours de plusieurs chapitres. Nous détaillerons également le polypeptide pancréatique, molécule au rôle mal connu, sécrétée infinitésimalement par les cellules “F”. Toutes ces cellules présentent une étroite juxtaposition anatomique.

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