par : Pr. B.MAMACHE
LA PASTEURELLOSE
LA PASTEURELLOSE
INTRODUCTION
Chez
les ruminants, on désigne habituellement sous la dénomination de Pasteurellose:
une maladie, en général, aiguë et très contagieuse, évoluant sous la forme
d’une septicémie grave chez les jeunes et sous une forme pulmonaire chez
les adultes.
Les
agents responsables de cette entité nosologique sont: Pasteurella hémolytica
et Pasteurella multocida. Ces bactéries manifestent leur pouvoir
pathogène à la faveur de facteurs débilitants.
Synonyme: - la pneumonie enzootique des ruminants ou
broncho-pneumonie enzootique.
- la septicémie hémorragique chez les jeunes.
ÉTIOLOGIE
La
pasteurellose provoquée par des
bactéries appartenues au genre Pasteurella, genre d’affiliation est
incertaine, car il n’est pas rattaché à aucune famille des bactéries.
Les
pasteurelles sont des coccobacilles en général, isolés, d’un diamètre environ:
0.5µ, et longueur de 1.5µ, immobiles, non sporulées
L’épaisseur
de l’espace de la cellule bactérienne varie en fonction des sérotypes. Ce
sont des bactéries à coloration Gram –
en général, de coloration bipolaire.
ETUDE DE LA
MALADIE
- Etude anatomo-clinique
Les
signes cliniques de la pasteurellose varient considérablement en fonction de
l’âge.
Les
symptômes de pasteurellose chez les ruminants existent sous 2 formes cliniques
principales.
-
Forme suraiguë septicémique chez les jeunes.
-
Forme aigue pulmonaire touchant les adultes.
* Cette dichotomie
n’est pas toujours stricte sur le terrain.
1) La forme
subaiguë septicémique des jeunes
Elle
est due à P. hémolytica type A et T, mais chacun des biotypes est spécifique
d’une tranche d’âge bien défini.
Le biotype A,
affecte surtout les animaux de l’âge moins d’un mois.
Le biotype T,
affecte surtout les animaux âgés de 2 à 12 mois, et en particulier ses
sérotypes T: 3, 4 et 10.
Il
faut se rappeler que quelque soit le biotype, L’éleveur constate d’abord des
cas sporadiques de mortalité subite sans symptômes prémonitoires et qui peuvent
persister tout au long de l’enzootie.
À
mesure que l’enzootie progresse, on peut donc noter l’existence d’animaux
cliniquement atteints qui présentent l’hyperthermie (température de 41°C voire
davantage), l’inappétence, répugnance à se déplacer et des symptômes
respiratoires plus ou moins nets: dyspnée, jetage spumeux sanguinolent par les
nasaux et la bouche (ce signe est considéré comme typique de la pasteurellose).
Par
la suite, les animaux présentent un état d’épuisement extrême suivie d’une
hypothermie qui généralement suivie par la mort dans un délai de 12 heures en maximum
parfois moins.
2) La forme aigue
respiratoire des adultes
Elle
est due dans la plus part des cas à P. hémolytica et parfois à P. multocida.
Généralement,
après une incubation de 1 à 2 semaines, las animaux présentent:
•
Symptômes généraux : hyperthermie
(température de 40 – 41.5°C), anorexie, abattement, congestion des muqueuses.
•
Rapidement apparaissent par la suite les signes respiratoires
avec un écoulement oculo-nasale purulent souvent strié du sang et accompagné de
toux et tachypnée.
•
À l’auscultation, des râles humides bronchiques sont aperçus en région
crânio-ventrale.
•
L’évolution se fait en général, vers la mort en 2 à 3 jours. Cependant,
en cas de guérison, la convalescence set très longue 2 à 3 semaines et avec
possibilité de passage fréquemment à l’infection chronique qui compromet
grandement la croissance de l’animal.
* Autres
manifestations cliniques
P. hémolytica biotype A et P. multocida ont
été également impliquées dans des cas sporadiques d’encéphalite, otite,
méningite, gastro-entérite et arthrite associées ou non à la forme
respiratoire.
Il
faut également signalé que P. hémolytica est à l’origine de mammites chez la
brebis et la vache.
LÉSIONS
- Forme septicémique suraiguë des jeunes
Les
lésions sont celles de septicémie généralisée, caractérisé par une congestion,
la présence de pétéchies au niveau de foie, de la rate, des reins et surtout de
myocarde. Les nœuds lymphatiques sont congestionnés, œdémateux, humides à la
coupe.
Le
foie présente des lésions se dégénérescence graisseuse.
- Forme pulmonaire des adultes
*Lésions
macroscopiques
La
lésion et sa gravité dépendent étroitement de stade d’évolution de maladie.
Dans
certains cas, les animaux présentent des lésions pulmonaires à divers degrés
d’atteinte caractérisées par un épanchement sous pleural abondant très riche en
fibrine, parfois on observe la forme d’adhérence pleuro- pulmonaire.
Dans les stades avancés de la maladie, on observe de véritables placards d’adhérences pleuro- pulmonaires.
Remarques:
- Ces adhérences pleuro- pulmonaires sont à
l’origine des signes cliniques de stress respiratoire observé chez les
bovins atteints de pasteurellose.
Avec l’anciennement
de mal, on observe que le processus inflammatoire se déplace vers l’avant et
intéresse les lobes crâniaux et ventraux, atteignant même le péricarde et
donnant ainsi une péricardite exsudative qui peut être fatale.
- L’atteinte de l’appareil mucu-ciliaire favorise
la colonisation de ces sites par les pasteurelles.
Il
faut également noter que les pasreurelles synthétisent des toxines qui inhibent
l’intervention de macrophages alvéolaires.
Le
processus évolutif d’une pasteurellose se fait d’une manière centrifuge,
c’est-à-dire que les lésions commencent au niveau des bronchioles pour
s’étendues lentement aux tissus avoisinants dans un délai relativement bref.
Cette image est en contrasse avec celles observées lors de PPCB (Péripneumonie
Contagieuse Bovine).
*Lésions microscopiques:
On
remarque une destruction plus ou moins étendue des alvéoles pulmonaires, parfois
on note la présence d’un œdème gélatineux de couleur jaune ombrée, et encombré
les sépta inter-alvéolaires.
On
remarque également l’envahissement de tissu pulmonaire par des macrophages et
ayant pris une forme de fusée (cellules en avoine). Cette lésion est typique et
témoigne d’une altération fonctionnelle des macrophages qui ont perdu leur
intégrité à cause de l’action cytotoxique des pasteurelles.
PATHOGÉNIE
Comme
dans toute broncho-pneumonie infectieuse enzootique, la pasteurellose est
considérée comme une maladie provoquée par des micro-organismes
occasionnellement pathogène car il a été démontré que P. hémolytica et P.
multocida sont des hôtes normaux de l’appareil respiratoire supérieur des
ruminants et qu’ils ne provoquent de maladie que sous certaines conditions plus
ou moins précises (refroidissement, transport, action de certains virus,
facteurs alimentaires « surtout les jeunes »).
Tous
ces facteurs de stress interagissent pour conduire à un état
d’immuno-dépression permettant aux pasteurelles d’exprimer pleinement leur
pouvoir pathogène.
Parmi
des facteurs microbiens initiateurs d’une infection par les pasteurelles, on
peut citer: les Adénovirus, Herpes virus des bovins type 1, les virus
respiratoires syncytial, virus para-influenza type 3, Mycoplasmes, Chlamydiés
et les Rickettsies.
L’action
délibérante des principaux facteurs primitifs d’une action pasteurellique
pourrait s’exprimer par suite:
*une destruction
plus ou moins étendue de l’escalator mucu-ciliaire.
*une réduction dans la
production de surfactants.
*l’effet
cyto-pathogène viral “ prépare le lit ” aux pasteurelles pour coloniser le
territoire surtout lorsque il s’agit de la formation d’un œdème post- infection
virale dont le liquide est très riche en protéines.
Ces
facteurs primitifs auraient également comme rôle une réduction de l’activité
phagocytaire des macrophages alvéolaires.
Comme
déjà préciser ci-dessus, on remarque que le terme pasteurellose est impropre,
il faut mieux lui préféré le terme bronchopneumonie infectieuse enzootique ou
bien le complexe pneumo-pathique infectieux enzootique.
DIAGNOSTIC
Diagnostic
épidémiologique et clinique
On
suspecte la pasteurellose chez l’adulte lors d’une bronchopneumonie infectieuse
enzootique aigue qui apparaissant préférentiellement en automne et printemps.
Chez
les jeunes, on doit également suspecter la pasteurellose dans sa forme
septicémique, si dans quelques jours qui suivent l’allaitement, on note
l’apparition d’une septicémie plus ou moins grave avec écoulement oculo-nasal
mousseux et sanguinolent.
Diagnostic
nécropsique
À
l’autopsie, on doit rechercher:
*Chez l’adulte:
des lésions de bronchopneumonie, de pleurésie, de péricardite à différents
stades d’hépatisation.
*Chez les
jeunes: des lésions de septicémie aigue, siégeant dans divers organes.
Diagnostic
différentiel
Il
faut distinguer la pasteurellose chez l’adulte de diverses affections
respiratoires, et la pasteurellose des jeunes des autres affections
septicémiques rapidement mortelles.
- Les affections respiratoires: de la bronchopneumonie d’origine parasitaire, d’adénomatose
pulmonaire, Maedi-Visna.
Ces
maladies se distinguent de la forme pulmonaire de la pasteurellose en raison de
leur évolution nettement plus lente.
Il
faut également distinguer la pneumonie pasteurellique des autres pneumonies
liées à l’intervention d’autres bactéries principalement: les corynébactéries,
les klepsilla, les colibacilles, pseudomonas et le genre hémophilus influenza.
- Les processus morbides entrainant une mort rapide
* Les
intoxications: végétales ou minérales
(principalement l’intoxication par l’arsenic, le cuivre et le plomb), dans ce
cas, la mortalité est très élevée et l’intervalle séparé les cas est très
réduits.
Le charbon
bactéridien: dans ce cas, le taux de
mortalité beaucoup plus élevé que dans la forme septicémique de la
pasteurellose et la trilogie lésionnelle est caractéristique: splénomégalie,
hépatomégalie plus sang noirâtre poisseux ne coagulant pas et l’urine
sanglante.
- Des autres maladies qui peuvent être distinguées
de pasteurellose sont:
colibacillose et entéro-toxémie et toxi-infections voisines.
*Colibacillose: la maladie présente l’incidence maximale durant les
2 premières semaines de la vie.
*Entéro-toxémie:
l’enquête épidémiologique permet de révéler la défectuosité ou le déséquilibre
alimentaire.
Qu’il
s’agisse de forme respiratoire ou la forme septicémique, le diagnostic
expérimental est plus que nécessaire pour déterminer avec certitude l’étiologie
de la maladie.
Diagnostic
expérimental
Si
les lésions anatomo-pathologiques peuvent être utilisées pour une suspicion
d’une maladie, le diagnostic de certitude repose sur des méthodes
bactériologiques qui mettent en évidence les pasteurelles.
*Les méthodes:
plusieurs colorations peuvent être utilisées pour révéler la résistance des
pasteurelles telle que la coloration MGG et la coloration de Gram.
Cette dernière
permet la mise en évidence de coccobacilles de Gram – à coloration
bipolaire.
*Isolement et
identification de germe:
l’identification biochimique d’espèce, de type, de biotype et éventuellement de
stéréotypé est utilisée dans des laboratoires spécialisés.
L’utilisation
de l’identification est compliquée par un antibiogramme qui facilite la mise en
œuvre d’un traitement.
Diagnostic
sérologique
Il
est impossible et inutile car il ne permet pas de faire la différence entre les
malades et les porteurs sains.
TRAITEMENT
Il
faut que le traitement soit précoce et soutenu (5 à 7 jours). Les antibiotiques
qui sont donnés les meilleurs résultats sont:
*Tétracyclines: à 10 mg/ kg de poids vif en IM.
*Sulfamides: sulfamérazine à raison de 100mg – 150 mg kg de poids
vif en IM.
*Les aminosides:
principalement l’association Péni -streptomycine.
*Les macrolides:
-L’érythromycine: 10 mg/ kg de poids vif en IM.
-Spiramycine:
10 – 25 mg/ kg de poids vif en IM.
-La tylosine:
10 mg / kg de poids vif en IM.
- Remarque
Cette
antibiothérapie doit être assortie d’un traitement hygiénique convenable
(alimentation et confort) et symptomatique pour rétablir rapidement la
ventilation pulmonaire déficiente et ceux par l’utilisation d’antiseptiques
cardio-respiratoire.
L’association
des corticoïdes (anti-inflammatoire) avec les antibiotiques, c’est révélée
bénéfique, mais il faut remarquer que les anti-inflammatoires non stéroïdiens
semblent plus intéressants car ils n’ont pas d’action immuno- dépressive à
longs termes.
Exemple: l’acide acétyle salicylique.
Anti-inflammatoires,
pour ils puissent être efficace et donner des meilleurs résultats doivent être administré
à doses requises et avec respect des intervalles d’administration.
PROPHYLAXIE
Prophylaxie
sanitaire
Il
est illusoire, vue de grande fréquence de portage, d’espérer réduire la toux
d’infection. Par contre, en raison de rôle important de stress, on peut
empêcher l’apparition de la maladie, en améliorant les conditions d’environnement
surtout en élevage intensif (diminution de la densité, amélioration des la
ventilation, bonne alimentation).
Cette
prophylaxie sanitaire quoique indispensable, s’avère souvent insuffisante. il
est donc, nécessaire de recouvrir à la prophylaxie médicale.
Prophylaxie
médicale
2 procédés peuvent
être utilisés:
*L’antibio-prophylaxie:
basée sue l’administration chez les animaux qui doivent subir le transport ou
allaitement, une injection unique d’oxy-tétracycline à longue action à raison
de 20mg/ kg de poids vif en IM ou par administration de sulfaméthasine à la
dose de 400mg/kg par voie orale.
*La
vaccination: les vaccins anti-pasteurelliques ont été toujours
considérés comme inefficace (mauvais immunogène).
- Les vaccins inactivés et adjuvés: il s’agit en général, d’un vaccin polyvalent
destiné surtout à la prévention des formes septicémiques des jeunes. Il
réduit la mortalité chez les jeunes mais n’empêche pas l’apparition des
formes respiratoires.
- L’administration: se fait par voie sous cutanée aux femelles
gestantes 1 mois et demi à 1mois avant la mise bas présumé et aux jeunes à
l’âge de 2 à 5 semaines après la naissance.
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