jeudi 26 novembre 2015

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ANOMALIES D’ORIGINE ANATOMIQUE 1ère partie

By: Dr Vétérinaire On: 14:41
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  • ANOMALIES D’ORIGINE ANATOMIQUE 1ère partie



    peut-être. d’origine congénitale ou acquise. Cette dernière est beaucoup plus fréquente. Les malformations anatomiques affectent généralement des individus et non des groupes de vaches. Il est donc peu probable  qu’elles aient un effet réel sur la fécondité d’un troupeau.

    1. ANOMALIES CONGENITALES
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    1.1. Agénésie ovarienne (impuissance ; impossibilité d’engendrer).

    Quoique très rare, l’un ou les  2 ovaires peut-être. atteints. Le tractus génital est infantile et la cyclicité est inexistante.

    1.2. Hypoplasie ovarienne

    L’un ou les 2 ovaires sont petits et lisses (OPL) afonctionnels. Conditionnée par un gène autosomal récessif en association avec le ou les gênes responsables de la décoloration du pelage, une forme d’hypoplasie ovarienne a été décrite dans le bétail Highland (hautes terres) suédois. Cette anomalie affecte les ♀ et ♂ (13%). La principale anomalie se situe au niveau de l’épithélium germinatif, il n’y a pas de développement d’ovogonies ni de follicules primordiaux. 
    L’hypoplasie ovarienne est uni ou bilatérale (9% des cas), l’ovaire gauche étant inexplicablement plus fréquemment atteint que le droit. Quand les 2 ovaires sont atteints, le tractus génital est infantile et le cycle sexuel est absent. Les tétons sont petits et de consistance dure. Le bassin est étroit. La confirmation du diagnostic requerra deux examens à un mois d’intervalle. La réforme des individus atteints est conseillée.
    L’hypop. ovarienne doit ê différenciée de l’anoestrus vrai rencontré chez certaines génisses. Dans l’anoestrus vrai, les ovaires ne sont pas aussi petits, leur surface est lisse et non sous forme de petites masses fibreuses, leur forme est circulaire ou ovalaire plutôt qu’allongée sous forme de masses fibreuses. Le tractus génital tubulaire est plus développé.
    En cas d’anoestrus vrai, pour peu que les génisses soient en bon état physique, le cycle sexuel se manifestera lorsque les conditions d’environnement sont satisfaisantes. Des cas extrêmes d’hypoplasie gonadique se rencontrent chez le bovin free-martin.

    1.3. Anomalies affectant les trompes

    Les oviductes semblent être les plus fréquemment touchés par les défauts d’origine congénitale : l’aplasie unilatérale, la duplication des trompes, l’aplasie segmentaire, l’obstruction bilatérale de l’oviducte, l’hydrosalpinx…

    1.4. anomalies affectant l’utérus et le col
    • L’utérus didelphe
    La fusion incomplète de la portion postérieure des canaux de Müller peut entraîner l’apparition d’un double vagin, d’un double col chacun s’ouvrant séparément dans une corne utérine (utérus didelphys). Parfois, cette anomalie peut ne concerner que le col.
    La duplication partielle intéressant l’orifice cervical externe est plus courante. Elle serait d’origine héréditaire. Cette anomalie peut entraîner une dystocie et une mortinatalité. Parfois les membranes placentaires restent accrochées entre les 2 orifices.      


    Double col plus bride (Hanzen, 2004)
    ·    Utérus unicorne
    L’utérus unicorne a été décrit. Cette anomalie peut s’accompagner d’un état d’anoestrus si l’ovulation et le corps jaune ont lieu du côté ipsilatéral à la corne absente. Cette anomalie n’empêche pas la gestation. Une solution consiste à pratiquer l’ovariectomie unilatérale.


    (Hanzen, 2004).

    1.5. La maladie des génisses blanches

    Dénommée par les Anglo-saxons, White Heifer Disease (WHD). Des défauts de développement des canaux de Müller (paramesonephrotique) sont à l’origine de différentes anomalies de l’oviducte, l’utérus, le cervix et le vagin.
    Cette pathologie congénitale est liée à un gène autosome récessif dont l’action serait associée ou favorisée par la présence du facteur blanc Shorthorn.
    Les anomalies vaginales sont de loin les plus fréquentes. Le vagin peut être absent, raccourci ou interrompu. La jonction vulvo-vaginale est souvent interrompue par une cloison appelée hymen, non perforée ou percée d’un ou de deux orifices. Dans certains cas, cette interruption se limite à une ou deux brides.  La persistance de l’hymen peut conduire à l’accumulation des sécrétions utérines en arrière du col. Il s’ensuit une distension vaginale (mucocolpos) responsable d’efforts expulsifs et de fièvre, pouvant dans les cas les plus graves empêcher une miction ou une défécation normale.  Le liquide aseptique peut se contaminer lors de saillies malencontreuses. Ce type de lésion vaginale a également été décrit en de très rares occasions dans l’espèce équine.



    Mucopolpos (distension vaginale), in : Hanzen, 2004.

    Les anomalies utérines sont plus rares et consistent en une aplasie segmentaire localisée ou non, plus ou moins étendue et responsable dans certains cas d’une dilatation kystique de la corne utérine (hydromètre). Si le phénomène est unilatéral, la corne droite est plus souvent modifiée que la gauche. La corne saine peut être gestante. Le corps, col et vagin sont parfois totalement absents.  Parfois on peut découvrir dans la corne un histerolithe résultant de la dessiccation du mucus accumulé dans la corne.  L’aplasie segmentaire d’une corne a été décrite chez la jument. Le cas était associé à une tétralogie de Fallot.
    Le diagnostic d’aplasie segmentaire d’une corne utérine peut être posé par palpation ou plus spécifiquement par instillation de liquide (sérum physiologique) dans la corne pour confirmer l’absence de dilatation de cette corne.


    Bride (Hanzen, 2004).

    Les ovaires conservent leur fonctionnalité. L’ovaire ipsilatéral à la corne aplasique peut être porteur d’un corps jaune. Il en résulte un anoestrus permanent du fait de l’absence de sécrétions de prostaglandines ou en aplasie segmentaire. Etant donné l’absence d’anomalies ovariennes, les animaux atteints présentent le plus souvent des chaleurs normales ce qui permet de les différencier aisément des free-martin.



    1.6. Les pathologies de la différentiation sexuelle

    Certains animaux sont dits intersexués car ils présentent en même temps des caractéristiques mâle et femelle. De telles anomalies sont d’ordre génétique ou chromosomique ou imputable à une exposition hormonale anormale lors de la différenciation sexuelle. Le terme hermaphrodite est plus spécifiquement réservé aux animaux dotés des deux sexes anatomiques et fonctionnels.

    Un bref rappel physiologique s’impose. Le déterminisme du sexe est lié à la présence sur le chromosome Y d’un gène appelé SRY (Sex determining region of Y) ou encore TDF (Testis Determining Factor) et sur le bras court du chromosome X d’un gène appelé DSS (Dosage Sensitive Sex Reversal). Le premier est un gène de masculinisation : il induit une différenciation des ébauches génitales vers le type mâle. Le second est un gène de féminisation : il induit la différenciation des ébauches génitales vers un type femelle. Cette différenciation femelle implique l’absence du gène SRY mais surtout la présence du gène DSS. Il est important de préciser également que le gène SRY ne peut réprimer qu’un seul exemplaire du gène DSS. Dès lors si à la suite d’une aberration génique sur le chromosome, ce gène existe en deux exemplaires chez un individu de type XY, il peut en résulter une différenciation incomplète du type mâle et la présence d’anomalies histologiques au niveau des gonades, pouvant dès lors présenter du tissu testiculaire et/ou ovarien. Dans toutes les espèces de mammifères, le sexe mâle se différencie plus tôt que le sexe femelle. Chez le mâle, les conduits et glandes annexes proviennent des canaux de Wolff (canaux  mesonephrotiques) tandis que chez la femelle, l’oviducte, l’utérus et le vagin dérivent des canaux de Müller (conduits paramesonephrotiques). Les canaux de Wolff sont donc de simples vestiges chez la femelle (canaux de Gaertner au niveau du plancher vaginal). Dans l’un et l’autre sexe, le système génital externe provient du tubercule génital qui donnera le pénis chez le mâle et le clitoris chez la femelle et des bourrelets génitaux qui constitueront le fourreau et le scrotum chez le mâle et les lèvres vulvaires chez la femelle.

    Chez le fœtus mâle, le gène SRY induit la synthèse d’une protéine responsable de la différenciation de la gonade indifférenciée en testicule et du développement des cellules de Sertoli et de Leydig. Les premières synthétisent l’hormone MIS (Müllerian inhibiting substance) encore appelée AMH (Anti Mullerian Hormone). Les secondes synthétisent les androgènes responsables de la poursuite du développement des canaux de Wolff. Chez le foetus femelle, en l’absence du TDF on observe une différenciation de la gonade primitive en ovaire.  Etant donné, l’absence de sécrétion de MIS, on assiste au développement des canaux de Müller tandis que les canaux de Wolff régressent étant donné l’absence de testostérone (Cours Hanzen, OGA 2004).

    1.6.1. Intersexualité

    Les animaux intersexués sont classés en hermaphrodites vrais et en pseudo-hermaphrodites. Les premiers se caractérisent par la présence chez un même individu de gonades des deux sexes, isolées ou associées en une glande unique : l’ovotestis. Les seconds se caractérisent par la présence de gonades d’un sexe et de voies génitales ou d’organes génitaux des deux sexes ou du sexe opposé. On parle de pseudo-hermaphrodisme mâle quand les glandes sexuelles sont des testicules et de pseudo-hermaphrodisme femelle si les gonades sont des ovaires.
    L’hermaphrodisme vrai ambiglandulaire (alterne si testicule d’un coté et ovaire de l’autre, uni ou bilatéral selon que l’on a à la fois testicule et ovaire d’un seul ou des deux côtés) ne se rencontre pratiquement que chez le porc. Il serait imputable à un gène récessif. Le plus souvent les vrais hermaphrodites ont une apparence externe de type femelle.
    Le pseudo-hermaphrodisme masculin est le plus fréquent, surtout chez la chèvre (associé au caractère sans cornes) et le porc.  Il a été décrit chez le cheval. Les gonades sont des testicules tandis que les voies génitales internes et externes, le plus souvent hypoplasiques sont de type femelle. Parfois dans l’espèce bovine on peut observer une fermeture incomplète du canal de l’urètre au niveau périnéal ou scrotal (hypospadias). Il s’agirait d’une insuffisance de réponse de l’urètre à l’influence de la dihydrotestostérone.

    1.6.2. Free-martinisme

    90 à 95 % des veaux femelles co-jumelles d’un veau mâle présentent une masculinisation de leur tractus génital et sont stériles. Cette pathologie est pratiquement spécifique de l’espèce bovine. Son appellation dériverait du dialecte écossais. Le terme « free » signifie stérile et le terme « martin » se rapporte sans doute au fait que les animaux stériles étaient le plus souvent abattus à la fête de la Saint Martin (11 novembre).

    L’animal femelle concerné présente les caractéristiques suivantes : (1) Les gonades sont de volume réduit et ne présentent aucune structure ovarienne. La glande peut être une structure testiculaire mais la spermatogenèse en est absente. (2) Les structures provenant des canaux de Müller sont sous-développées et celles dérivant des canaux de Wolff sont anormales. (3) Les organes génitaux externes sont de type femelle mais le périnée est allongé, la vulve petite et garnie de poils à la commissure inférieure, le clitoris plus ou moins hypertrophié, saillant et renfermant parfois l’urètre. La glande mammaire est atrophiée. La conformation extérieure de l’animal rappelle celle du castrat (tête forte, cornes et encolure développée).
    Le diagnostic peut être posé au cours du 1er mois suivant la naissance au moyen d’un fin spéculum vaginal voire plus simplement avec un tube à prise de sang (Test tube). Chez le veau normal, âgé de 12 à 28 jours, le vagin a une longueur de 12 à 15 cm (5 à 6 pouces) alors que le vagin de la free-martin est borgne et que sa longueur est de 4 à 5 cm (2 à 3 pouces).
    L’apparition du free-martinisme résulte de la présence de la formation d’anastomoses vasculaires entre les placentas des deux foetus. Il en résulte des échanges cellulaires et hormonaux entre le foetus mâle et femelle. En effet il a été démontré que le free-martin présente deux populations cellulaires distinctes l’une de type XX et l’autre de type XY en provenance du cojumeau mâle. Cette présence serait davantage le témoin de l’anomalie que son facteur étiologique. En fait, il semble bien que le free-martinisme soit induit par le passage chez le foetus femelle du facteur MIS (régression des canaux de Muller pendant la phase d’inhibition qui débute vers le 50ème jour de gestation) et de la DHT (hormone responsable de la phase de masculinisation qui débute vers le 75ème jour de gestation).
    Le pourcentage de chimérisme (lymphocytes) chez les veaux mâles co-jumeaux de veaux femelles est compris entre 5 et 95 %. Ces animaux présentent une fréquence beaucoup plus élevée d’anomalies de la fonction testiculaire : réduction de la production spermatique, augmentation de la fréquence des formes anormales, réduction de la motilité et de la concentration.
    Malgré la présence d’anastomoses vasculaires entre les jumeaux et l’apparition d’un chimérisme (présence de populations cellulaires provenant de deux organismes différents), le free-martinisme n’a pas été décrit dans l’espèce équine. Certains cas ont été signalés dans les espèces ovine et caprine et suspectés dans l’espèce porcine.


                                                 Freemartinisme (Hanzen, 2004).



                                     Freemartinisme (Hanzen, 2004).

    1.6.3. Hybrides interspécifiques

    Le nombre de chromosomes est spécifique de l’espèce. Pour rappel, le nombre de chromosomes dans les espèces porcine, humaine, ovine, caprine et bovine, asine, équine est respectivement de 38, 46, 54, 60, 62 et 64. Le mulet a 63 chromosomes.
    Les animaux hybrides sont dits eugénésiques ou paragénésiques suivant que les deux sexes ou que l’un des deux est fécond. Ils sont dits agénésiques lorsqu’ils sont totalement stériles. Rappelons que les mulets et les bardots sont des hybrides de l’âne et du cheval, le mulet provenant du croisement d’une jument et d’un âne mâle (baudet) et le bardot d’un étalon et d’une ânesse. Les hybrides mâles sont stériles. Mulets et bardots sont stériles pour les mâles en principe. On a signalé des cas de mules qui se seraient reproduites avec succès avec des étalons.
    Le croisement d’un bélier avec une chèvre est possible mais le plus souvent la gestation s’interrompt au bout de 6 semaines sous l’action d’anticorps maternels. De même, le croisement du porc domestique et du sanglier donne naissance à des hybrides fertiles.
    Il faut également signaler dans l’espèce caprine une particularité anatomique donnant à penser à l’intersexualité. Il s’agit de la gynécomastie ou milking buck syndrome. Le bouc présente un développement excessif des bourgeons mammaires. Ces animaux sont fertiles et transmettent l’anomalie à leur descendance. L’affection a été décrite dans la race Nubienne.


                            Gynécomastie chez le bouc (Hanzen, 2004).

    1.7. Kystes paraovariens

    Divers kystes paraovariens d’origine congénitale, reliquats des conduits mésonéphrotiques ont été décrits chez la truie, la vache, la jument. Leur taille est comprise entre quelques millimètres à plusieurs centimètres. L’aplasie bilatérale de l’infundibulum (portion ovarienne de l’oviducte) a été décrite chez la vache. Il en résulte une accumulation de liquide dans la partie distale de l’oviducte et de l’imperméabilité tubaire.  De telles accumulations liquidiennes (hydrosalpinx) peuvent également s’observer après une inflammation (métrites) ou la formation d’adhérences autour de l’ovaire (césariennes).




    1.8. Atrésie vulvaire

    peut-être rencontrée chez les génisses de la race Holstein et Jersey. Elle est souvent cause de dystocies ce qui nécessite césarienne / épisiotomie pour libérer le veau. Une origine héréditaire n’est pas à écarter.

    Description: peut-être. d’origine congénitale ou acquise. Cette dernière est beaucoup plus fréquente. Les malformations anatomiques affectent généralement des individus et non des groupes de vaches. Il est donc peu probable qu’elles aient un effet réel sur la fécondité d’un troupeau.

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