REPUBLIQUE
ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
UNIVERSITE DE BATNA
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT VETERINAIRE
LABORATOIRE DE
NUTRITION - ALIMENTATION
COURS
DE NUTRITION ANIMALE
DEUXIEME ANNEE DOCTEUR
Par
DR MEZIANE TOUFIK
Maitre de conférences
IV- UTILISATION METABOLIQUE DES
NUTRIMENTS
A la fin de la
digestion , le contenu digestif se réduit aux substances provenant des aliments
et des corps microbiens .Les nutriments résultant de la digestion sont absorbés
et transportés aux cellules où ils seront utilisés.
IV.1-L’absorption
Elle s’opère le long des muqueuses du tractus digestif et
principalement :
a - La muqueuse du rumen-réseau absorbe les AGV provenant de la
dégradation de la cellulose , l’ammoniac en excès , mais avec des risques
d’intoxication en cas de forte absorption ,en plus de l’absorption de certains
minéraux (Mg ,S , P ,Ca )et la sécrétion d’autres éléments minéraux (P ,Ca ,Na) (Meschy et al., 1995, Rémond et al., 1996).
b- La muqueuse du feuillet absorbe beaucoup d’eau et de
sels minéraux (Mg, Na) Leur résorption favorise l’acidification des aliments
dans la caillette.
Les muqueuses
du feuillet et de la caillette absorbent le reste des AGV qui n’auraient pas eu le temps d’être absorbés
par le rumen, soit 18 à 30 % du total. (Soltner 1994).
c- La muqueuse de l’intestin grêle absorbe tous les nutriments (glucose,
glycérol, acides gras à longues chaînes issus des corps gras, acides aminés,
minéraux (Ca, P, K, Cl), vitamines et eau. Son rôle est surtout important chez
les mono-gastriques.
d- La muqueuse du gros intestin absorbe surtout de l’eau et des
sels minéraux (NaCl, Mg, Ca), des AGV (essentiellement de l’acide acétique), de
l’acide lactique et du NH3.
L’énergie
absorbée représente moins de 10% de celle absorbée par le rumen et l’intestin
grêle. Par contre la totalité des corps microbiens formés dans le gros intestin
sont excrétés avec les déjections dont il représente la majeure partie de
l’azote (Soltner 1994).
IV.2-L’utilisation métabolique
Les nutriments énergétiques et plastiques sont transportés par le sang
jusqu’au foie, puis apportés aux cellules où ils vont participer à une
multitude de réactions chimiques nécessaires à la vie et constituent le
métabolisme. Ce dernier revêt deux aspects liés entre eux : l’anabolisme
et le catabolisme.
Les
nutriments énergétiques : les ruminants tirent leur énergie des
acides gras volatils (AGV) issus de la dégradation de la cellulose, ils
constituent la principale source d’énergie des ruminants 66 à 75 % de l’énergie
disponible pour l’organisme.L’énergie des AGV, du lactate et des corps
cétoniques (ß -OH-butyrate et acéto-acétate) représentent environ 50 % de
l’énergie métabolisable ingérée. Ces valeurs sont inférieures chez les ovins
(brebis taries, gestantes ou en lactation) [Lindsay, 1993 cité par Journet
1995].
A cet effet ,
le taux de glucose sanguin des ruminants est inférieur à celui des
mono-gastriques alors que leur taux d’acides gras volatils est plus élevé .Il
faut noter que les AGV absorbés sont partiellement métabolisés par l’épithélium
ruminal . Environ 30 % de l’acétate, 50
% du propionate, et 75 à 85 % du butyrate produits dans le rumen sont utilisés
ou métabolisés par la paroi du tube digestif [Bergman et Wolfe 1971, Weekes et
Webster 1975] cités par Journet et al, 1995. Les principaux produits formés
retrouvés dans la circulation sanguine
sont : le lactate issu du propionate et du ß -OH-butyrate issu du butyrate.
Krehbiel et
al., 1992 cités par Journet et al., 1995, estiment que seulement 30 % du
butyrate produit entrent dans le système porte ; alors que Seal et Parker, 1994
cités par Journet et al., 1995 confirment que plus de 50 % du propionate
sont métabolisés dans le rumen.
IV.2.1-Le métabolisme des substances non
azotées :
Il est basé sur l’utilisation du
glucose , des acides gras volatils ,et des acides gras qui fournissent la
majeure partie de l’énergie mise à la disposition de l’organisme .Leur
métabolisme correspond en grande partie au métabolisme énergétique du
ruminant. Toutefois, une part variable de l’énergie absorbée provient de
l’utilisation énergétique des nutriments azotés, les acides aminés .Les
nutriments utilisés à des fins énergétiques ont deux fonctions.
*Par
le catabolisme oxydatif , ils fournissent de l’énergie sous forme
d’ATP utilisable par les systèmes enzymatiques cellulaires comme fournisseurs
d’énergie nécessaire aux biosynthèses (anabolisme ).Ces nutriments empruntent
les voies métaboliques telles que la glycolyse, le cycle de Krebs ou
l’oxydation des acides gras à longues chaînes.
*Par
anabolisme énergétique, ils permettent la biosynthèse des
constituants du lait ou des tissus. Les voies métaboliques sont en relation les
unes avec les autres, la voie métabolique du glucose en relation avec celle des
triglycérides (lipides) et de certains acides aminés pouvant être utilisés à
des fins énergétiques .Ces interrelations se font au niveau de certains
carrefours importants permettant la
connexion des voies métaboliques , trioses phosphates et puryvate .
Tableau n° 11: Utilisation des
différents substrats par les principaux tissus de l’organisme (Remesy et
Demigne 1981, ITEB –INRAP 1984)
Organe
|
Sources d’énergie
|
Utilisation de l’énergie
|
Sources de carbone pour les synthèses
|
Foie
|
- A.G courts, moyens
-
A.G longs
|
- Néoglucogénèse
- Uréogénèse
- Protéosynthèse
- Synthèse des lipoprotéines
|
- AGV
- AG longs
- Acides aminés
-
Lactose , glycérol.
|
Tube
digestif
R=
Rumen
i
= intestin
|
-
Acétate, butyrate(R)
-
AG longs (R)
-
Glucose (i)
- Glutamine (i)
- Corps cétoniques (i)
|
- Absorption
- Motricité
- Synthèse sécrétions digestives
- Renouvellement cellulaire.
|
- Acides aminés
|
Rein
|
- AG longs
- Acides aminés
|
- Excrétion, Réabsorption
- Néoglucogénèse
- Lutte contre l’acidose
|
- acides aminés
|
Tissus adipeux
|
- Acétate
- Glucose
- Lactate (±)
|
- Lipogénèse
- Fourniture de NADPH
|
Acétate principalement
Glucose (pour la synthèse de glycérol)
|
Glande mammaire
|
- Acétate
- Glucose
|
- Lipogénèse
- Protéosynthèse
- Synthèse du lactose
|
- Acétate
- Corps cétoniques
- AG Longs
- Glucose
- Acides aminés
|
Muscles
|
- AG Longs
- Acétate
- Corps cétoniques
- Glucose
|
- Contraction musculaire
- Protéosynthèse
|
- Acides aminés
|
Cerveau et cellules sanguines
|
- Glucose
|
- Fonctionnement cellulaire
|
IV.2.1.1- Le métabolisme glucidique
Ce métabolisme
suit les voies métaboliques :
A-La glycolyse conduit à l’acide pyruvique avec un carrefour
important constitué par les trioses phosphates qui sont les précurseurs du
glycérol lui même à la base de la synthèse des lipides corporels.
b-Le Cycle de Krebs ou cycle citrique , ou cycle tri-carboxylique :
il constitue le système qui permet de dégrader les produits terminaux des
métabolismes des oses , des acides gras et de nombreux acides aminés en
permettant la production de al plus grande partie de l’énergie dont les
cellules ont besoin. Comme la glycolyse, il fournit de l’énergie .De par son rôle,
le glucose fournit :
-l’énergie aux
cellules nerveuses, aux cellules des muscles lisses et des globules rouges,
Une grande
partie (30 à 40 %) de l’énergie
nécessaire au fonctionnement de la mamelle.
-Il est le
précurseur obligatoire du lactose,
-Il peut aussi
servir à la synthèse du glycérol et des
acides gras, donc des triglycérides corporels,
-Il est le
substrat énergétique essentiel et le principal précurseur des lipides chez le fœtus.
(ITEB -INRAP, 1984).
Or le glucose ne
constitue pas le nutriment énergétique le plus important chez les ruminants, il
ne représente en effet que 5 % en
moyenne de l’énergie absorbée (moins de 1 % pour les fourrages seuls)
(Vermorel., 1981) .
L’origine du glucose entrant
dans le métabolisme est double chez le ruminant :
·
L’absorption intestinale du glucose est limitée à 15
% du total.
· La fourniture des 85 % restants est assurée
par principalement dans le foie par une synthèse appelée la néo-glucogénèse
hépatique et à un moindre degré la
néo-glucogénèse (la NGG )
rénale, à partir de substances gluco-formatrices (Vermorel., 1981; Rémésy et
Demigne, 1981 ; Payne 1983 ; ITEB- INRAP, 1984 ; Preston et al, 1987).
Il semble
d’après Huntington et Reynolds, 1986 cités par Journet et al, 1995, qu’une
proportion faible (de 30 à 35 % ), du glucose issu de la digestion intestinale
de l’amidon se retrouve dans le sang porte à la suite d’infusions d’amidon dans
le duodénum alors que cette proportion atteint 64 à 94 % pour le glucose infusé
à ce niveau
Tableau n° 12 : Utilisation
des principaux substrats gluco-formateurs au niveau du foie.
(INRA
1978)
Régime très digestible
Les fermentations sont riches
en acide propionique
|
Régime peu digestible
Les fermentations sont riches en acide acétique
|
|
Propionate
|
50-60 %
|
30 %
|
Acides aminés
glucoformateurs*
|
30 %
|
40 %
|
Acide lactique
|
10 %
|
20 %
|
Glycérol
|
-
|
5 – 10 %
|
* Les acides aminés glucoformateurs
sont : alanine, sérine, cystine, thréonine, glutamine, arginine, histidine,
proline, valine, méthionine, acide aspartique.
Ces essais
montrent que le tube digestif dont le métabolisme est très intense, prélève une
quantité importante de glucose.
Le métabolisme
énergétique concerne un très grand nombre de métabolites, dont beaucoup sont
utilisés par les cellules comme combustible pour la respiration oxydative.
Le glucose est
considéré d’ordinaire comme le combustible le plus important, certainement vrai
pour les non ruminants et même pour les ruminants dont il reste indispensable
pour certaines fonctions clés comme le métabolisme cérébral et la lactation.
Le métabolisme
énergétique des ruminants est constitué du métabolisme glucidique et lipidique.
Chez les ruminants,
le glucose circulant résulte de l’absorption intestinale de glucose et de la
néo-glucogénèse (NGG). Ce glucose provient aussi de l’amidon qui a échappé à la dégradation
ruminale et aussi de glucosanes de réserves des micro-organismes du rumen-réseau.
La glycémie est faible au cours d’un jeûne ( à partir du deuxième jour de jeûne
) (Ndibualonji et al., 1997 ) si
l’apport est insuffisant en énergie (par manque d’aliments précurseurs du
glucose ) ou aussi lors de carence en cobalt (car chez les ruminants la
vitamine B12 conditionne l’utilisation de l’acide propionique pour la
néo-glucogénèse) (Haddad, 1981; Jouany et al., 1995).
Les états
d’hyperglycémie chez les ruminants peuvent être rencontrés chez les animaux
recevant des rations à base d’ensilage de mais que chez ceux alimentés au foin
ou lors de consommation d’aliments concentrés(Rowlands et al., 1974 ).
Selon Haddad,
1981, le niveau d’ingestion n’a d’effet ni sur la glycémie moyenne journalière
ni sur l’évolution durant la journée.
Tableau n° 13 : Normes
physiologiques de la glycémie chez le mouton
glycémie (mg/dl)
|
références
|
|
Normes
établies au foin
|
40.7 ±
7.1
|
Haddad., 1981
|
Normes
bibliographiques
|
61 ±
10 (brebis)
49 ±
1.8 (adulte)
72.5 ±
3.25
|
Smith et al, 1978 (a)
Tollesrud et al, 1971(a)
Yakup et al, 1999
|
(a) citéspar
Haddad 1981
Facteurs de variations
Des variations
peuvent exister :
-
entre les troupeaux de bovins.
-
L’âge : la glycémie diminue
chez l’agneau dés la deuxième semaine et se stabilise au niveau de l’adulte aux
environs de quatre mois.
-
La saison : le taux augmente
en mai et en novembre.
-
Chez les femelles ruminants dans
les heures qui suivent le vêlage, la glycémie peut atteindre 2 g/l sous
l’action des catécholamines (Sauvant, 1980 cité par Haddad, 1981).
-
La concentration du glucose sanguin
est diminue en fin de gestation, à la suite de l’utilisation du glucose par
l’utérus (Rémond et al, 1973 ; Grizard, 1979) cités par Haddad, 1981).
-
La concentration du glucose
sanguin est minimale au début de la lactation,
et augmente ensuite chez les vaches laitières.
-
Chez la brebis, il a été noté un
accroissement rapide de la glycémie juste après le part. (Scott et al, 1976
cités par Haddad. 1981)
- L’hypoglycémie de nutrition a pour effet de provoquer des anoestrus et
d’augmenter l’incidence d’acétonémie et d’infertilité (Payne et al, 1974, Savaria 1975 cité par Haddad 1981).
- Selon plusieurs auteurs cités par
Payne, 1983, en cas de sous alimentation grave, les acides gras libres
plasmatiques peuvent être multipliés par cinq. Alors que, le taux de glucose
passe de la valeur normale 45 mg/100ml à une valeur bien souvent inférieure à
40 mg /100ml. Ces résultats doivent être
interprétés cependant avec prudence dans les troupeaux soumis à des carences
énergétiques marginales.
VI.1.1.2-Le métabolisme des AGV
Les AGV
absorbés au niveau de la paroi du rumen constituent la principale source
d’énergie pour le ruminant, 60 à 80 % de l’énergie mise à la disposition de l’organisme
(ITEB –INRAP, 1984). L’absorption des tous les AGV est facilitée par les
papilles de la muqueuse du rumen qui augmentent considérablement sa surface et
ses capacités d’absorption. Les aliments
grossiers qui produisent beaucoup d’acide acétique dans le rumen ont tendance à
stimuler le développement de ces papilles et augmentent ainsi la capacité
d’absorption. L’absorption des AGV ne se fait pas activement mais selon un
processus passif en fonction d’un gradient de concentration, le taux
d’absorption est proportionnel à la concentration à l’intérieur du rumen.
Le pH intervient
aussi et le taux d’absorption est particulièrement rapide lorsque le jus du rumen est acide (Payne, 1983 ; ITEB
–INRAP, 1984). Dans les conditions normales d’alimentation, la composition des
mélanges d’acides organiques présents ou produits dans le rumen et de ceux qui
sont absorbés (absorption nette dans le sang porte ) n’a fait l’objet que de
très peu d’études .
La proportion
d’acétate s’accroît aux dépens de celle du propionate et surtout du butyrate
qui sont métabolisés par l’épithélium ruminal en donnant naissance à de
nouveaux produits tels l’acide lactique et l’acide ß -OH-butyrique. Les
proportions des acides organiques absorbés passent pour :
·
*L’acide acétique de 60
à 70 %
avec les rations à base d’ensilages de
luzerne ou de dactyle (R1) à 45
% avec des rations contenant 85 % d’aliments concentrés (R2)
·
*L’acide propionique :
de 16 à 24 % (R1) à 25 - 35 % (R2)
·
*L’acide L-lactique :
6-9 % (R1) à 12 –15 % (R2) l’acide lactique peut aussi provenir de l’oxydation
incomplète du glucose (Payne, 1983).
Remarque : la proportion du propionate et du lactate
augmente avec les rations contenant de l’amidon fermentescible (Gross et al, 1988, ITEB-INRAP 1984).
a -Le
propionate pénètre le cycle de Krebs au niveau du succinate et il y est oxydé
pour fournir de l’ATP. Son utilisation métabolique est très intéressante, il
peut emprunter des voies métaboliques variées :
Il peut
permettre la formation de glucose par une des voies de la néoglucogénèse où il
est utilisé préférentiellement au niveau du foie pour fournir le glucose
nécessaire au ruminant et que celui-ci ne peut trouver qu’en quantité
généralement très faible à partir de l’hydrolyse des glucides des aliments Il
est donc glucoformateur et constitue la principale source de glucose endogène
pour les ruminants consommant des rations très digestibles.
La
néoglucogénèse (NGG) est donc un phénomène capital chez le ruminant dont le
besoin (en g /kg de poids métabolique / h ) est comparable à celui déterminé
chez le monogastrique .L’activité des enzymes de la NGG (pyruvate carboxylase,
phosphoénolpyruvate carboxykinase) est d’ailleurs différente et
considérablement plus importante dans la mitochondrie chez le ruminant que chez
le monogastrique (Ballard et al.,
1969 cités par Thivend et al., 1985
).En alimentant le cycle de Krebs en oxaloacétate , le propionate joue un rôle
anticétogène .
Le propionate
permet aussi le formation de glycérol, par le carrefour des trioses phosphates,
alimentant la synthèse des triglycérides.
Il permet
aussi la formation d’acétyl-CoA, par le carrefour du pyruvate ; l’acétyl
CoA pouvant lui même servir à la synthèse des acides gras longs.
Tableau n° 14 :
Origine et répartition (en %) de
l’énergie absorbée dans le tube digestif du ruminant (Vermorel 1978 cité
par Thivend 1985)
Type de
ration
|
AGV
|
Glucose
|
Acides
aminés
|
Acides
gras longs
|
Foin de pré
Ration mixte (50 – 50)
Ration riche en mais (70%)
|
78
65
50
|
0.2
3
16
|
16
23
24
|
5
9
10
|
b- Le butyrate
est métabolisé en grande partie au niveau de la paroi du rumen en corps cétoniques
(et en ß -OH-butyrate en particulier), il est donc cétogène. Les corps
cétoniques ont un taux dans le sang de
la vache entre 5 et 10 mg/100ml .Le butyrate restant est métabolisé dans le
foie où il est glucoformateur.
c-L’acide
acétique : Outre son utilisation directe par la mamelle pour la synthèse
des acides gras courts et moyens des matières grasses du lait, l’acide acétique
est métabolisé rapidement en acétylcoenzyme A ou acétyl Coa qui est une
molécule organique riche en énergie, qui occupe une position clé dans les métabolismes,
comme introducteur d’acides gras.
Les destinées de l’acétate se
lient à l’acétyl selon les voies métaboliques suivantes :
La voie 1 : l’acétate peut
entrer dans le cycle de Krebs où il est oxydé et fournit de l’énergie (ATP), il
faut pour cela qu’il y ait suffisamment d’acide oxalo-acétique dans le cycle pour alimenter la combustion
La voie 2 : il peut servir
de point de départ à la biosynthèse des acides gras à longue chaîne et donc alimenter un des éléments de la synthèse des lipides ou
lipogénèse
La voie 3 : cette voie est
empruntée quand les voies 1 et 2 sont
saturées ou impossibles.
L’acide
acétique donne naissance alors , via l’acétyl CoA , à des corps cétoniques
qui peuvent être utilisés à des fins énergétiques s’ils ne sont pas en
excès ; s’ils le sont ils deviennent alors toxiques et provoquent
l’acétonémie ou acétose . On dit que l’acide acétique est cétogène. L’acétyl
CoA peut aussi servir de précurseurs à la synthèse du cholestérol, lui même précurseur
des acides biliaires, des hormones stéroïdes et de la vitamine D3.
Schéma n° 2 : Destinées
principales de l’acide acétique
ITEB–
INRAP 1985
VI.2.1.3- Le métabolisme des lipides
Au niveau des tissus,
il existe simultanément deux phénomènes antagonistes, la lipogenèse ou synthèse
des lipides corporels, et la lipolyse ou destruction des lipides corporels.
VI.2.1.3.1– Les lipides totaux
Une grande
partie des lipides est représentée par les triglycérides, le cholestérol, les
phospho-lipides et les acides gras éstérifiés .Ces fractions sont combinés aux
protides pour former les lipoprotéines .L’autre partie se compose des acides
gras non éstérifiés qui proviennent de l’hydrolyse du tissu adipeux.
Le taux des lipides
du sang dépend essentiellement de la composition des aliments, il y aurait une
augmentation de la teneur des lipides sanguins après l’absorption d’un repas
riche en graisses. (Haddad 1981)
Tableau n° 15 : Normes
physiologiques de la lipémie chez le mouton
lipémie (g/dl)
|
références
|
|
Normes
établies au foin
|
1.79 ±
0.43
|
Haddad O 1981
|
Normes
bibliographiques
|
2.00
|
Sylvie et
al., 1982
|
Facteurs de variations
La lipémie dépend :
- De l’âge et du sexe : selon
Vermorel (1981), les femelles sont plus précoces que les males castrés et plus
encore que les males entiers dans le développement du tissu adipeux.
- Les productions (la gestation et la lactation)
semblent avoir une influence importante . Chez les vaches laitières, on observe
une teneur plus élevée en lipides que chez les autres types de vaches
(allaitantes ou taries). La quantité des acides gras prélevés dans le courant
sanguin peut s’accroître quand les les lipides circulants augmentent en
particulier lors de mobilisation des réserves énergétiques en début de
lactation .Cette augmentation porte sur les acides gras non estérifiés
[(Enjalbert, 1994 ; Raphael et al.
1973) cités par Haddad, 1981 ; Sauvant et al, 1978 ; Haddad, 1981].
- Les états d’inanition chronique (cachexie) provoquent une diminution de
la lipémie (Haddad, 1981).
VI.2.1.3.2- Les triglycérides
Dans les cellules intestinales, la majorité des acides gras sont unis au
glycérol (provenant du sang) pour former des triglycérides. Ces triglycérides,
certains acides gras libres, le cholestérol et d'autres substances lipidiques
sont couverts d'une protéine pour former les lipoprotéines riches en
triglycérides (LP-TG), aussi appelées chylomicrons ou lipoprotéines de
très faible densité. Les lipoprotéines riches en triglycérides sont absorbées
dans les vaisseaux lymphatiques. Ils rejoignent la circulation générale au
niveau de la jonction thoracique (la jonction entre le système lymphatique et
le système sanguin). Contrairement à la plupart des autres nutriments, les
lipides entrent dans la circulation sanguine générale et sont utilisés par les
tissus du corps sans être d'abord métabolisés par le foie.
En cas de sous
alimentation sévère , un des phénomènes essentiels est constitué par la
dégénérescence graisseuse du foie , le
contenu lipidique total du foie double , le taux des triglycérides
augmente vingt fois, celui du
cholestérol estérifié huit fois et celui des acides gras libres trois fois. Le
foie est incapable d’augmenter la sécrétion de lipoprotéines capables de transporter cette graisse en
dehors du foie (lipotropie). La surcharge hépatique est un facteur important à
considérer pendant la sous alimentation, mais aussi pendant le rétablissement
et la réalimentation (Payne, 1983).
VI.2.1.3.3-
Le cholestérol
Dans le sang, le cholestérol est toujours lié
à une protéine et à une ou plusieurs molécules de phospho-lipides formant la
lipoprotéine .Il se présente sous deux formes estérifiée (70 %) et non
estérifiée (30 %). Il a une double origine ; alimentaire et endogène .Il
est surtout synthétisé dans le foie et également dans l’intestin, les surrénales,
les testicules, les ovaires, la peau et le système nerveux (Haddad. 1981,
Sommer H. 1984) .
Tableau n° 15 : Normes
physiologiques de la cholestérolémie chez le mouton
cholestérolémie
(mg/dl)
|
références
|
|
Normes
établies au foin
|
46.5 ±
9.1
|
Haddad 1981
|
Normes
bibliographiques
|
57 ±
8 (brebis)
63 ±
8.2 (adulte)
60 à 150
|
Smith et al., 1978 (a)
Popof 1979 (a )
Sommer, 1984
(b)
|
A : cités par Haddad
(1981)
B :
cité par Schmid et al. (1986)
Facteurs de variations
La cholestérolémie est généralement
stable mais peut être influencée par :
-
Une ration alimentaire à base de
concentrés entraîne l’augmentation de la cholestérolémie qui peut atteindre
2.39 mmol/l. Cette augmentation semble suivre la même évolution que la lipémie.
-
La saison, la région, l’âge.
En pathologie,
on peut noter :
*L’hypercholestérolémie lors de syndrome
néphrotique, hypothyroidisme , les maladies du foie (cirrhose ), lors de
corticostéroidothérapie ou lors d’hyperlipidémie (Sommer, 1984 ) ou lors
d’ictère par retention (Haddad, 1981). L’hypocholestérolémie est rencontrée lors du tarissement et en
période puerpérale et lors de cachexie, d’hyperthyroidisme.
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