jeudi 8 mai 2014

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IV- UTILISATION METABOLIQUE DES NUTRIMENTS partie 2

By: Dr Vétérinaire On: 08:07
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    REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

     

    UNIVERSITE DE BATNA

    FACULTE DES SCIENCES
    DEPARTEMENT VETERINAIRE
    LABORATOIRE DE NUTRITION - ALIMENTATION







    COURS DE NUTRITION ANIMALE


    DEUXIEME ANNEE DOCTEUR








    Par  DR MEZIANE TOUFIK

    Maitre de conférences

     

     

     

     

     

    VI.2.2- Le métabolisme des substances azotées.

     

    VI.2.2.1-  Les protéines totales  et  albumine

    Les protéines fournissent les acides aminés nécessaires pour le maintien des fonctions vitales, la croissance, la reproduction et la lactation. Les animaux non-ruminants ont besoin d'acides aminés préformés dans leur ration. Par contre, grâce aux microbes présents dans le rumen, les ruminants possèdent la capacité de synthétiser les acides aminés à partir d'azote non-protéique (ANP). Des sources d'ANP telles que l'ammoniac ou l'urée peuvent donc être utilisées dans leur ration. De plus, les ruminants possèdent un mécanisme pour conserver l'azote lorsque leur ration est déficiente en azote. L'urée est le produit final du métabolisme des protéines dans le corps et elle est normalement sécrétée dans les urines. Cependant, en cas de déficit azoté, l'urée retourne de préférence dans le rumen où les bactéries peuvent en faire usage  (Payne, 1983 ; Ndibualonji et al.  1997).
    Chez les non-ruminants, l'urée produite dans le corps est toujours entièrement perdue dans les urines  (Wattiaux 1996).
    Les protéines  plasmatiques  forment en fait un mélange très complexe comprenant non seulement des protéines simples, mais aussi des formes  conjuguées telles que les glycoprotéines  et différents types de lipoprotéines .L’emploi de différentes  concentrations de sulfates de sodium ou d’ammonium permet habituellement de séparer  les protéines de plasma  en trois groupes principaux : fibrinogène, albumine et globulines.
    La proportion des diverses fractions des protides  sériques varie selon l’espèce  animale , tandis que  chez l’homme , le taux des albumines est plus élevé que celui  des globulines , la relation  est inverse chez les animaux de la ferme .
    Chez les mammifères adultes, le taux global des protéines plasmatiques varie entre  6 et 8 %.
    La teneur du sérum en protéines totales diminue en cas d’alimentation carencée en protides. La fraction  albumine diminue  surtout  dans les affections hépatiques car ces protides sont en grande  partie synthétisés dans cet organe .Les globulines sont élaborées dans le foie et dans les cellules du système réticulo-endothélial ; il y’ a augmentation dans beaucoup de maladies infectieuses chroniques .
    Le plasma sanguin est par définition un liquide intra-vasculaire et la pression osmotique ( ou oncotique ) intra-vasculaire générée par les protéines plasmatiques s’oppose à la pression hydrostatique dans les espaces tissulaires .Cette action empêche la sortie de trop grandes quantités de liquides plasmatiques dans la région des capillaires artériels ; dans les capillaires veineux  d’autre part , la pression oncotique des colloïdes  du plasma  permet la réabsorption d’une partie de l’eau tissulaire.
     Lorsque  le taux des protéines du plasma diminue (hypoprotéinémie), cette réabsorption est défectueuse et l’eau s’accumule en excès dans les tissus. L’hypoprotéinémie est rencontrée dans diverses  infections chroniques accompagnées de troubles nutritionnels (comme dans la tuberculose,  la cachexie, l’insuffisance hépatique, le syndrome néphrotique, les endoparasites, les syndromes de malabsorption et de mal-digestion et dans le cas de brûlures sévères).
    L’albumine est synthétisée dans le foie, elle est formée d’une seule chaîne comportant  610 acides aminés. Elle sert comme molécule de transport pour la bilirubine, les acides gras, les éléments à l’état de trace et plusieurs drogues. Certains de ses sites de liaison sont hautement spécifiques et saturables alors que d’autres le sont beaucoup moins (Kolb, 1975).Ce sont les sérums-albumines qui jouent le rôle principal dans le maintien de la pression oncotique du plasma car elles ont un poids moléculaire plus faible que celui des globulines. La teneur globale en protéines du sérum est en relation avec celle du secteur hydrique, aussi le taux de protéines sériques semble augmenter ou à l’inverse diminuer en cas  de déshydratation ou d’hyperhydratation. La teneur en albumine du sérum diminue chez les vaches laitières à la période du vêlage et ne retrouve sa valeur du départ que progressivement au cours des trois   mois suivants (corrélation directe avec la lactation).En revanche, le bilan protidique n’est que très peu influencé par la méthode d’élevage et d’alimentation (Rosenberger, 1979).
    Tableau n° 16 : Normes physiologiques des protéines totales et de l’albumine sériques chez le mouton.
    1 – les protéines totales
    Protéines totales ( g/dl)
    références
    Normes établies au foin
    7.20 ± 0.31
    Haddad, 1981
    Normes bibliographiques
    6.23 ± 0.10
    6.90 ± 0.7
    7.10 ± 0.71
    5.2 à 7.0*
    8.75 ±  0.16
    Tollesrud et al,      1971(a)
    Smith et al.,      1978 (a)
    Healy et al,     1974 (a)
    Bickhardt, 1972 (b)
    Yakup et al,     1999
    a : ( brebis gravide ou en lactation ) ;  (a) : cités par Haddad, 1981 ; (b) : cité par Schmid et al.,     1986.


    2- l’albumine
    Albumine ( g/dl)
    références
    Normes établies au foin
    3.25 ± 0.59
    Haddad,1981
    Normes bibliographiques
    4.10 ± 0.6
    3.90 ± 0.72
    3.70 ± 3.5
    3.50 ± 0.18
    Smith et al.., 1978 (a)
    Healy et al.., 1974 (a)
    Sylvie et al.,     1982
    Yakup et al.,     1999
        a : cités par Haddad, 1981.

             Il est cependant reconnu qu’une ration pauvre en protéines engendre une diminution de la production laitière et du contenu protéique du lait .Les résultats de Paquay, Godeau, De Baere et Lousse (cités par Payne 1983) suggèrent que les rations contenant  moins de 15 % de protéines brutes dans la matière sèche réduisent la production de lait chez les vaches hautes productrices. Chez les autres catégories d’animaux, une balance protéique négative entraîne sans aucun doute une baisse des protéines sanguines et une perte de protéines musculaires.
    Vraisemblablement, la baisse de la  synthèse des protéines  peut  agir sur la production  des hormones protéiques comme la FSH et la LH dans l’hypophyse et affecter la fertilité. Rowlands, Little et Kitchenham  cités par Payne (1983) ont trouvé une corrélation entre le taux d’albumine sérique et la fertilité chez les vaches laitières.
    Le mini-profil biochimique de Blowey cité par Haddad 1981, portant sur 03 paramètres, glucose, urée et albumine fait ressortir que :
    - le taux de glucose indique le niveau énergétique de la ration
    - le taux d’urée  reflète la quantité d’ammoniac dans le rumen
    - le taux d’albumine témoigne du stockage des protéines
    Dans le cas où l’on trouve, un taux de glucose faible associé à un taux d’urée élevé et un taux d’albumine presque normal cela indique que le troupeau reçoit un foin de mauvaise qualité.

    Beaucoup de chercheurs, ont noté un faible taux d’albumine et des œdèmes chez les veaux et les vaches qui ingèrent une ration protéique très pauvre .Dans ce cas, le changement dans la concentration en albumine est dû à l’insuffisance des entrées. Une autre cause d’hypo-albuminémie est l’augmentation non compensée des sorties.

     

    - Facteurs de variations

    Les augmentations et les diminutions de la teneur globale en protéines dans le sérum sanguin, d’origine pathologique, s’accompagnent également de modifications dans la répartition des diverses fractions protéiques du sérum.
    Ainsi chez les veaux et les jeunes bovins, on observe une hypoprotéinémie  traduisant une hypo-albuminémie ,à la suite d’une diarrhée importante  ou d’helminthoses  gastro-intestinales par élimination de grandes quantités de protéines au niveau de la caillette ou de l’intestin .Bien que l’on ne sache pas avec certitude où se trouvent les sites de dégradation de l’albumine , il existe des maladies  du foie et du tractus digestif comme la fasciolose et la maladie de Johne (ou la paratuberculose) qui entraînent une fuite intestinale excessive des proteines sériques dont le taux dépasse la capacité de synthèse hépatique .
    *Dans la fasciolose ovine la demi-vie de l’albumine passe de  400- 470 heures (valeurs normales) à 110- 280 heures. Cela est dû à la fuite  de l’albumine, par l’intermédiaire de la bile, dans le tractus gastro-intestinal. (Payne 1983)
    *Dans la maladie de Johne, il semble que la synthèse protéique  hépatique soit au contraire augmentée et il paraît évident que l’hypo-albuminémie a pour origine à la fois une augmentation des pertes et une diminution de l’absorption à travers la muqueuse endommagée de l’intestin grêle. Les moutons touchés par cette maladie perdent en moyenne 4 g de protéines par jour.
    *Chez les vaches laitières, les hypo-protéinémies sont la plupart du temps en relation avec une anémie marquée .Elles sont le symptôme corrélatif d’une affection hépatique (troubles de la synthèse hépatique des protéines) ou d’une affection rénale (protéinurie). Chez les malades atteints de néphrose amyloïde, l’hypoprotéinémie se développe rapidement  et résulte de la perte simultanée de protéines au niveau des reins (urines) et de l’intestin (excréments).
    L’augmentation de la teneur globale en protéines dans le sérum (hyperprotéinémie)
    est liée chez les bovins ,à une hyperglobulinémie gamma ,reflet en général d’un processus pathologique grave ,aigu ou chronique ,inflammatoire, purulent ou pyohémique, métastatique dont le siège devra être déterminé à l’aide d’autres méthodes d’examen.
     
    VI.2.2.2- Urée plasmatique
    L’urée est le résidu principal de la dégradation des protéines par l’intermédiaire de l’acide glutamique et de la glutamine, du carbamyl-phosphate et du cycle catalytique des acides aminés basiques (arginine .ornithine citruline). L’urée est synthétisée essentiellement dans le foie. Chez les ruminants, l’urée sanguine a une signification un peu différente des monogastriques. Chez les non-ruminants, l'urée produite dans le corps est toujours entièrement perdue dans les urines.
    Elle dépend non seulement de la composition du mélange des acides aminés qui passe du tube digestif dans le sang et du taux azoté mais aussi des facteurs qui permettent une plus ou moins bonne utilisation de l’ammoniac du rumen pour la synthèse des protéines bactériennes (Haddad 1981). A cet effet beaucoup d’études ont prouvé le passage de l’urée du sang vers le milieu ruminal, ce processus est très bénéfique pour le ruminant car les bactéries présentes dans le rumen-réseau  sont capables d’utiliser l’azote apporté par l’urée pour la synthèse protéique (Rémond et al,    1996). Les ruminants possèdent un mécanisme pour conserver l'azote lorsque leur ration est déficiente en azote. L'urée est le produit final du métabolisme des protéines dans le corps et elle est normalement sécrétée dans les urines.
    Chez les non-ruminants, l'urée produite dans le corps est toujours entièrement perdue dans les urines. Plusieurs  auteurs estiment que l’urée sanguine est l’indicateur essentiel du taux azoté de la ration. Elle augmente :
    ·         avec l’importance des apports azotés
    ·         avec un catabolisme accru par le jeûne (Ndibualonji et al,    1997)
    ·         suite à une intoxication par l’urée lors d’adjonction dans la ration,
    ·         suite à une sous nutrition énergétique
    Par contre un taux faible de l’urée sanguine  peut signifier que la ration est riche en amidon ou faible en apport azoté. (Haddad 1981,  Rémond et al.,1996). Cependant Wolter (1992) estime que c’est l’urée du lait qui constitue un bon indicateur du rationnement azoté.
    - Facteurs de variations
     L’urémie n’est pas influencée par la génétique  mais peut avoir des variations suivantes :
    - la race, l’âge  aussi bien chez les ovins que chez les bovins (Haddad 1981).

    Tableau n°17 : Normes physiologiques de l’urée sanguine chez le mouton


    Urée sanguine (mg/dl)
    Références
    Normes établies au foin
    43 ±
    Haddad. O ,1981
    Normes bibliographiques
    28 ± 4
    36.2 ± 10.5

    Smith et al.,    ,1978(a)
    Popof ..M ,1979 (a)
                  (a) cités par Haddad (1981)

    - la saison  où le taux  d’urée sanguine en été est plus élevé. Cette augmentation  pourrait être due à la fertilisation des sols et l’addition de très grande quantités d’azote non protéique dans la ration (Savaria 1975 cité par Haddad, 1981 ).

    - la restriction de distribution d’eau s’accompagne d’une augmentation de l’urémie.
    - la gestation n’a pas d’effet sur l’urémie, mais elle augmente au cours du premier mois de lactation.
    - En pathologie, l’urémie s’observe le plus souvent dans les affections rénales.

    VI.2.2.3– Créatinine
    La créatine en se déshydratant spontanément donne naissance à la créatinine.
    La créatinine est une petite molécule cyclique dont le taux plasmatique, pratiquement indépendant de l’apport protéique alimentaire  reflète la masse musculaire du sujet concerné.
    Pour un sujet donné, le taux plasmatique, la quantité de créatinine éliminée quotidiennement dans les urines, constitue des paramètres biologiques remarquablement fixes.
    Le taux de la créatinine  est indépendant de l’alimentation, il augmente pendant la deuxième moitié de la gestation et se trouve en corrélation négative avec la production laitière après le vêlage. On constate  des augmentations pathologiques de ce paramètre en particulier lors d’affections rénales graves ou d’entérite.

    Description: UNIVERSITE DE BATNA.UTILISATION METABOLIQUE DES NUTRIMENTS.DR MEZIANE TOUFIK. Les protéines totales et albumine.Urée plasmatique

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