mercredi 14 mai 2014

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RÉPLICATION DES VIRUS A ADN

By: Dr Vétérinaire On: 08:31
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  • Cours DCEM1 Professeur G. HERBEIN – Année 2003-2004


    RÉPLICATION DES VIRUS A ADN





    INTRODUCTION

    La réplication des virus à ADN a le plus souvent lieu dans le noyau cellulaire où des enzymes cellulaires pourront alors être impliquées.

    On distingue une phase précoce avec transcription d'ARN messagers viraux précoces et traduction de protéines précoces ; celles-ci sont principalement  des protéines régulatrices enzymatiques non structurales. La duplication du matériel génétique, grâce à une ADN polymérase, va précéder la phase tardive où, sur les génomes néoformés vont être transcris des ARN messagers tardifs dont la traduction va générer des protéines tardives, en majorité structurales.

    Nous aborderons dans ce cours la réplication d'un certain nombre de virus à ADN : les adénovirus, les herpesvirus ainsi que les poxvirus et le virus de l'hépatite B.


    I – ADENOVIRUS


    La particule virale contient un ADN linéaire bicaténaire lié de façon covalente à une protéine de 55 kd (kilodaltons); l'ensemble est associé à des protéines basiques de type histone dont un nucléoïde protégé par une capside icosaédrique de 252 capsomères (12 pentons , 240 hexons) sans enveloppe ; chacun des 12 pentons est porteur d'un spicule à activité hémagglutinante.

    Le cycle lytique aboutit à la destruction de la cellule cible en 24 à 72 heures.

    Le virus se fixe sur la cellule par reconnaissance entre un site spécifique et un spicule puis pénètre dans la cellule par pinocytose. La décapsidation a lieu de façon non spécifique dans le cytoplasme ; le nucléoïde migre vers le noyau dans lequel il pénètre.

    La phase précoce va alors débuter par la transcription d'ARN messagers précoces viraux par une ARN polymérase ADN dépendante cellulaire; une partie seulement de l'information génétique est transcrite ; des ARN messagers correspondants sont maturés comme les messagers cellulaires. Les ARN messagers viraux passent dans le cytoplasme pour être traduit par les ribosomes cellulaires en une quinzaine de protéines dont l'antigène T (associé à l'apparition d'une tumeur liée aux adénovirus chez la souris et le hamster) et une protéine de 72 kd qui va protéger les ADN viraux des nucléases cellulaires.

    L'ADN viral entre dans sa phase de duplication grâce à l'intervention d'une ADN polymérase cellulaire  ; les ADN viraux néoformés s'accumulent dans le noyau.

    La phase tardive de transcription va générer des ARN messagers qui sont traduits en protéines, principalement de structure dans le cytoplasme. L'assemblage viral a lieu dans le noyau ; la polymérisation des hexons amorcent l'élaboration de la capside dont la maturation va être achevée après pénétration de l'ADN viral et positionnement des pentons porteurs de leurs fibres. Les virions accumulés seront libérés par la lyse de la cellule.

    Sur certains types cellulaires, l'ECP à l'état frais est constitué de l'apparition de mailles dans le tapis cellulaire infecté ; après coloration à l’hémalun-éosine , on distingue des noyaux dont la chromatine est rétractée au centre et repliée à la périphérie par des cloisons de refend séparant des inclusions basophiles.



    II – HERPESVIRUS

    Il s'agit d'une famille de virus très importants sur le plan pathologique chez l'homme ; on décrit les herpes simplex virus de type 1 et 2 (HSV1 et HSV2), le virus de la varicelle et du zona (VZV),  le cytomégalovirus (CMV), le virus d’Epstein-Barr  (EBV) et plus récemment un sixième  herpesvirus (HHV6,  human herpesvirus 6), un septième herpesvirus (HHV7) et un huitième herpesvirus (HHV8).

    Principaux caractères de la réplication de HSV.

    Le virus est constitué d'un ADN bicaténaire linéaire sous forme de cercle entourant un axe protéique central (l'ensemble est appelé nucléoïde). Dans une capside icosaédrique de 162 capsomères ; cette capside est séparée de l'enveloppe périphérique par une structure fibrillaire, le tégument; l'enveloppe porte des spicules courts qui n'ont pas d'activité hémagglutinante ; la particule virale à une taille de 150 à 200 nm.

    Schématiquement, la multiplication de HSV va suivre les grandes étapes décrites pour les adénovirus. Le virus se fixe sur la cellule cible ; il y a fusion de l'enveloppe virale et de la membrane cytoplasmique, décapsidation et migration du nucléoïde vers le noyau. Une transcription très précoce et précoce va générer des protéines alpha et bêta correspondant notamment à des enzymes dont une ADN polymérase et une thymidine kinase. La duplication de l'ADN  a  alors lieu. La phase tardive de transcription va générer des protéines gamma qui sont des protéines de structure, en particulier capsidales. La nucléocapside est assemblée dans le noyau puis va s'envelopper au dépend du feuillet interne de la membrane nucléaire avant de cheminer vers la périphérie cellulaire dans les canaux du réticulum endoplasmique.

    L'ECP se caractérise par un arrondissement des cellules infectées qui se détachent du tapis sous jacent ; après coloration, on observe un éclatement de la chromatine ; cette chromatine va marginer en périphérie du noyau sous la pression d'inclusions éosinophiles intranucléaires qui correspondent aux nucléocapsides  icosaédriques virales.


    III – POXVIRUS

    Deux virus intéressent plus particulièrement l'homme : le virus de la variole et celui de la vaccine ; grâce à l'utilisation de la vaccine la variole a été la première maladie virale humaine éradiquée.

    Ces virus possèdent un ADN génomique linéaire de 160 X 106 daltons, dans une capside en forme d'haltère, l'ensemble étant dans une enveloppe rectangulaire de grande dimension ; entre la nucléocapside et l'enveloppe, on note la présence de deux corps latéraux. 


    Les étapes de la réplication des Poxvirus sont les suivantes :
    1-    Fixation, entrée, libération de la nucléocapside.
    2-    Décapsidation spécifique et libération de l’ADN.
    3-    Transcription des ARNm précoces et traduction des protéines précoces.
    4-    Duplication de l’ADN.
    5-    Transcription des ARNm tardifs et traduction des protéines tardives.
    6-    Assemblage de la nucléocapside.
    7-    Bourgeonnement.


    Deux particularités sont à souligner :

    -          la réplication a lieu dans le cytoplasme de la cellule et le virus doit donc posséder l'information génétique nécessaire à la synthèse des enzymes de réplication (ADN polymérase …).
    -          Après absorption et pénétration par pinocytose, une étape de transcription de l'ADN viral est réalisée par une ARN polymérase ADN dépendante constitutive virale à l'intérieur même de la nucléocapside et aboutit, entre autres, à la synthèse d'une décapsidase qui digère la nucléocapside et libère l'ADN viral. Contrairement à ce que nous avons vu précédemment pour les autres virus, la décapsidation est ici spécifique.



    IV – HEPADNAVIRUS

    La réplication de ces virus auquel appartient le virus de l'hépatite B (VHB ou HBV) est particulièrement complexe.

    Comme nous l'avons déjà noté précédemment, le génome viral est constitué d'un ADN circulaire dont le brin interne est incomplet. La particule virale possède, associée à l'ADN, une ADN polymérase qui va compléter le brin interne de l'ADN génomique et générer un ADN bicaténaire superenroulé.

    L'ADN ainsi constitué va être transcris en ARN messager subgénomique pour la synthèse protéique (avec un recouvrement des phases de lecture augmentant ainsi les possibilités de codage) et en un ARN (+) génomique.

    Cet ARN (+) sert de matrice à une RT virale qui synthétise un brin d’ADN(-). Ce brin d’ADN (-) circularisé servira alors de matrice à l’ADN polymérase qui synthétise un brin d’ADN complémentaire sur les trois quart du cercle. On obtient ainsi l’ADN génomique du VHB qui est un ADN double brin pour la plus grande partie de sa longueur mais contient une région simple brin.







    Description: RÉPLICATION DES VIRUS A ADN. ADENOVIRUS. HERPESVIRUS. POXVIRUS. HEPADNAVIRUS.

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