mardi 25 novembre 2014

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LA BRUCELLOSE

By: Dr Vétérinaire On: 07:55
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  • LA BRUCELLOSE

    INTRODUCTION
    La brucellose est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, commune à l’homme et à de nombreuses espèces animales; provoquée par des bactéries du genre Brucella.
    Chez les animaux domestiques: la maladie touche, en premier lieu, les organes génitaux et dont la manifestation la plus habituelle est l’avortement.  
    ETIOLOGIE
    Les brucelles sont des coccobacilles Gram-, classées au sein du groupe des Parvobactéries, dans la famille des Brucellaceae et dans le genre Brucella. Il existe plusieurs biotypes de brucelles :
    • 3 biotypes pour B. melitensis
    • 9 biotypes pour B. abortus
    • 4 biotypes pour B.suis
    POUVOIR PATHOGENE
    * Virulence : liée à l'existence d’un polyalcool, l’érythritol présent en particulier dans l’appareil génital femelle de certaines espèces, en particulier les bovins.
    Le Pouvoir pathogène des brucelles s’adresse à l’homme et à  de nombreuses espèces animales. Il est lié à leur virulence et à leur toxicité
     Les brucelles sont des parasites intracellulaires et se multiplient dans les cellules du système réticulo-histiocytaire (SRH) et de l’appareil génital.
    * Toxicité : liée à l'existence d’une endotoxine liée aux lipopolysaccharides de surface  et proche de celle qui caractérise les entérobactéries.
    Le pouvoir pathogène est variable en fonction de l’espèce , du biotype et de la souche de brucella ; mais aussi de l’espèce , de l’âge et de l’état physiologique de l’hôte infecté.
    Le pouvoir pathogène doit être exploité à diverses fins pratiques principalement pour l’isolement ainsi que pour le contrôle de l’efficacité de vaccins anti-brucelliques.
    POUVOIR ANTIGENE, IMMUNOGENE ET ALLERGENE
    a .Pouvoir antigène : il s’exprime par la formation d’anticorps et lié à l’existence du  lipopolysaccharide de surface. Caractérisé par deux propriétés fondamentales :
    ú   unicité antigénique : toutes les espèces de brucelles possèdent le même antigène de surface.
    ú   communautés antigéniques avec d’autres bactéries :
    F.tularensis, Y. enterocolitica types 9 et 16, certaines salmonelles de type N, C. fetus
    Conséquences : Ces bactéries peuvent être responsables de légères réponses sérologiques détectées par un antigène brucellique alors que l’animal n’a jamais été en contact avec des brucelles.
    b .  Pouvoir allergène
    Plusieurs types :
    •  Lipopolysaccharides è hypersensibilité de type immédiat
    • Les fractions protéiques è hypersensibilité retardée spécifique
    Conséquence : Application possible au Diagnostic et au dépistage de la brucellose humaine ou animale (I.D.R).
    c- Pouvoir immunogène
    L’infection par des brucelles è immunité à médiation cellulaire grâce au peptidoglycane de la paroi bactérienne associé à diverses protéines. Il n’est pas spécifique d’une espèce donnée de brucelles.
    RESISTANCE
    Les brucelles résistent plusieurs semaines à plusieurs mois à température ordinaire. Leur survie est prolongée à basse température et réduite sous l’action de la lumière et des rayons U.V. Destruction en quelques minutes à 62°c d’où l’intérêt du traitement par la chaleur du lait produit par des femelles brucelliques.
    Les brucelles sont également résistantes à la majorité des désinfectants usuels d’où l’intérêt de l’application de la désinfection dans les environnements contaminés.
    Un pH acide réduit la pollution brucellique mais il ne détruit pas complètement les brucelles d’où la rareté de ces bactéries dans les produits laitiers fermentés.
    La résistance aux antibiotiques :  
    • In vitro, les brucelles sont sensibles à de nombreux antibiotiques.
    • En fait, in vivo, la multiplication intracellulaire des brucelles limite les antibiotiques actifs à ceux ayant une bonne pénétration cellulaire (Rifamycine, Gentamycine, Tétracyclines).
    ROLE PATHOGENE
    Chaque espèce de brucelles infecte préférentiellement un hôte donné
    • B. melitensis -à ovins, caprins.
    • B. abortus à bovins.
    • B. suisà Porc et agent de la brucellose du lièvre
    • B. neotomae à néotomes, rôle négligeable
    • B. ovis à Brucellose ovine
    • B. canis à Brucellose du chien.
    Conséquences : Il n’y a pas dans la brucellose une spécificité d’hôte mais des hôtes préférentiels. Cette absence de spécificité explique l’interdépendance qui existe entre les brucelloses des diverses espèces animales et les conséquences épidémiologiques et prophylactiques qui en découlent.
    PATHOGENIE
    A – Conditions de l’infection : 
    • Facteurs tenant aux brucelles
     Espèces, biotypes, souches, nombre de bactéries
    • Facteurs tenant à l’hôte 
    La brucellose peut être décrite chez un grand nombre d’espèces animales.
    * Âge :
    La période fœtale : période très sensible d’où le danger possible des animaux apparemment sains nés de mères brucelliques.
    La période pré-pubère: La brucellose est une maladie des animaux adultes.
    La période post-pubère: la localisation à l’utérus gravide et l’intensité de la multiplication des brucelles en ce site permet leur élimination massive au moment de l’avortement ou de la mise-bas.              
    Du fait de l’absence de localisation à l’appareil génital femelle, certaines espèces jouent un rôle mineur sur le plan épidémiologique et peuvent être considérées comme des « culs- de- sacs épidémiologiques ».
    * Sexe:
    Pas un facteur favorisant. Néanmoins il existe un tropisme des brucelles pour l’appareil génital femelle (Bovins surtout).
    Dans d’autre cas, c’est le mâle qui est le plus tributaire.
     Exemple: l’infection inapparente des brebis par B. ovis, la maladie n’est décrite que chez le bélier è « orchi-épididymite contagieuse du bélier »
    *L’individu:
    Il y a une variabilité individuelle au sein des espèces.
    B – Les étapes de l’infection brucellique :
    2 étapes principales:
    *La période primaire : comprend 3 étapes :
    1ère  étape : multiplication loco-régionale.
    2ème étape de dissémination.
    3ème étape de localisation.
    La localisation accuse divers sites et lieux :
    • L’appareil génital: l’utérus gravide, l’espace utéro-chorial, les testicules, vésicules séminales, l’épididyme.
    • Les organes riches en éléments de système Réticulo-histiocytaire: le foie, la rate, les ganglions et les nœuds lymphatiques et surtout ceux de la sphère génito-mammaire.
    • La mamelle. 
    • Les bourses séreuses et synoviales.
    Remarque : La période primaire se termine selon l’espèce réceptive par : soit l’avortement, infection généralisée, localisation extra-génitale.
    Ces diverses manifestations caractérisent la brucellose dite aigue.
    *La période secondaire: se manifeste par :
    -Disparition pure simple des brucelles :(en fonction de l’espèce, de la source des bactéries et ainsi de l’espèce animale).
    -Persistance des brucelles dans l’organisme.

    Conséquence :
    Les gestations successives entraînent une localisation placentaire des brucelles. Toutefois, les lésions restent localisées en raison de l’acquisition d’une résistance locale et les seuls symptômes observés sont des rétentions placentaires compliquées d’endométrites et de stérilités transitoires.
    La brucellose chronique se caractérise par une localisation extra- génitale (arthrites, hygromas).
    SYMPTOMES

    La nature  et la fréquence des symptômes varient d’une part selon le germe responsable (espèce – biotype – souche), d’autre part selon l’espèce infectée. Ainsi, l’avortement, manifestation principale de la brucellose chez les ruminants, est exceptionnel chez les équidés.
    a– symptômes généraux
    Caractéristiques de la brucellose dite aiguë. Ils correspondent à la phase de dissémination sanguine des brucelles dans l’organisme. Prépondérants dans  l’espèce humaine, ils sont discrets ou inexistants chez l’animal, en particulier chez les ruminants.
    b- Symptôme locaux
    Signes génitaux
    • avortement : manifestation classique de la brucellose aigue chez les ruminants et les carnivores.
    • Rétention placentaire : accompagne souvent les avortements constitue parfois le seul symptôme surtout en période de brucellose chronique.
    • Métrite : complication éventuelle de l’avortement ou des rétentions placentaires, liée à l’intervention des germes de sortie.
    • Infertilité : séquelle fréquente de l’avortement.
    • Mammite : Le plus souvent il s’agit d’une infection inapparente. Des mammites brucelliques ont été décrites chez la brebis
    • Orchite ou épididymite : Symptôme habituel de la brucellose chez  le bélier.
    Signes extra- génitaux
    Ils caractérisent la brucellose dite  chronique, ils sont mineurs chez les ruminants mais prépondérants et assez caractéristiques chez les autres espèces.
    Ces symptômes de localisation extra-génitale témoignent de la localisation des brucelles à certaines articulations et bourses dont les symptômes y sont rattachés : arthrite, bursite, hygromas (sont des inflammations en général suppurées touchant certaines localisations articulaires surtout les chevaux «  mal du garrot »).
    EPIDEMIOLOGIE
    A- Les sources de contagion
    *Rôle des animaux infectés :
    Tout animal infecté constitue une source pérenne de brucelles et ce même en absence de signes de brucellose (surtout chez les caprins).
    Un sujet infecté peut rester porteur de germe et contagieux durant tout le reste de sa vie (vache) , ceci n’est pas observé chez lez brebis.
    Le danger de contagiosité est variable dans le temps : ces sujets sont particulièrement dangereux durant la période de reproduction.
    *Matières virulentes externes :
    Contenu de l’utérus gravide : expulsé dans le milieu extérieur à la faveur d’un avortement ou à la mise- bas apparemment normale.
    Le contenu de l’utérus gravide représente la matière virulente essentielle. Tout le contenu de l’utérus gravide est virulent : l’avorton, le placenta, les eaux fœtales,………
    En raison du tropisme des brucelles pour les organes génitaux femelles, les sécrétions vaginales représentent également une matière virulente essentielle.
    Le lait et surtout le colostrum des femelles infectées sont virulents.
    Remarque :
    En  l’absence de signes de localisation des brucelles aux organes génitaux chez le mâle, leur excrétion dans le sperme a été démontrée (surtout importante chez les ruminants et les suidés).
    L’urine est également virulente par suite de sa contamination par les sécrétions vaginales.
    B- La résistance 
    Le milieu extérieur est massivement contaminé lors d’avortement ou de mise bas apparemment normale.
    La résistance des brucelles leur confère un rôle important dans l’épidémiologie de la maladie et impose des méthodes de lutte appropriées.
    La résistance également des brucelles dans les denrées alimentaires d’origine animale leur permet de jouer un rôle important de la contamination de l’homme surtout ceux des petits ruminants.      







    Le schéma épidémiologique de la brucellose des ruminants et des bovins en particulier est assez claire et demeure facteur de transmission multidirectionnelle; dans ce contexte, la prophylaxie doit être axée sur chacun des maillons de transmission (directe, indirecte, à distance).
    Il ne faut jamais occulter le rôle joué par les mâles dans la dissémination de la maladie au sein d’une population.  
    DIAGNOSTC
    Diagnostic clinique :
    Il est toujours difficile et insuffisant. Toutefois, il faut suspecter la brucellose en présence d’une atteinte des organes de la reproduction se traduisant par  des avortements (en séries, parfois sporadiques) et chez les mâles par des orchites et des épididymites.
    Ces symptômes peuvent coexister avec une atteinte des articulations (arthrites) ou des bourses séreuses (bursites)
    Il faut tenir compte également des renseignements  épidémiologiques propres à chaque pays.
    Conséquences
    La multiplicité des symptômes observés et surtout leur absence de spécificité rendent compte de la difficulté d’un diagnostic clinique et du nécessaire recours au laboratoire.
    Diagnostic expérimental
    * Diagnostic bactériologique
    Précautions à prendre :
    • Les prélèvements doivent être réalisés le plus tôt possible après l’avortement de façon à limiter au maximum leur degré de contamination
    • Ils doivent être acheminés dans les meilleurs délais au laboratoire
    • Ils doivent être réalisés et conditionnés de façon à éviter tout risque d’infection de l’homme (emballage étanche)
    • En dehors d’un avortement, les prélèvements sont fonction de l’espèce animale et des symptômes observés :
    • sécrétions vaginales et spermatiques (Ruminants)
    • lait colostrum (Ruminants)
    • liquide de ponction d’un hygroma, d’une arthrite (Equidés)
    • sang (chien)
    • Epreuves permettant la mise en évidence des brucelles :
    Bactérioscopie : Coloration de Stamp et de Koster (calques de cotylédons).
    Culture : sur milieux sélectifs, atmosphère enrichie en CO2
    Inoculation à l’animal de  laboratoire.
    * Diagnostic sérologique :
    Sur sérum : on réalise :
    • Séro-agglutination lente en tube (S. A. Wright)
    • Séro-agglutination rapide sur lame (E.A.T)
    • Fixation du complément
    • Immunofluorescence indirecte
    • Hémagglutination passive
    • ELISA
    Sur le lait : on réalise :
    Epreuve de l’anneau sur le lait (Ring-test)
    Sur le sperme ou le mucus vaginal :
    spermo-agglutination et muco-agglutination (en tube) utilisant le  surnageant de sperme ou de mucus vaginal
    * Diagnostic allergique :
    IDR utilisant
    • 0,1 ml de melitine : Grands ruminants
    • 0,1 ml de brucelline : Petits ruminants
    PROPHYLAXIE
    Prophylaxie médicale
    Vaccination :
    Vaccins vivants :
    Vaccin: B. abortus B19
    Dose équivalente : 90.109 B. abortus B19.
    Ce vaccin est réservé aux jeunes femelles issues de mères brucelliques entre 4-6 mois  à raison d’une seule injection / Voie S.C
    Pas de dépistage dermique avant 18 mois
    Protection au moins jusqu’à la 4ème – 5ème gestation.
    Instillation conjonctivale en dose équivalente : 5 .10de B. abortus B19,  2 instillations à 6 mois d’intervalle.
     Vaccins inactivés :
    Souche : B. abortus B19 biotype 1, en phase R inactivé par le formol et adjuvé avec un excipient huileux
    Primo vaccination : 2 injections à 1 mois d’intervalle avec des rappels annuels tous âges. De préférence réserver cette vaccination aux   femelles  de moins de 12 mois et éviter par la suite les rappels.
    Dépistage sérologique au bout de 18 mois
    Remarque :
    La prophylaxie médicale est absolument contre-indiquée en région  indemne: Interférence avec le dépistage.
     Vaccins modifiés :
    Souche B. abortus .B19 biotype 1en phase S:
    Même protocole que le vaccin inactivé
    Contre indications :
    • Possible avortement des femelles gestantes
    • mammites
    • orchites et diminution de la fertilité chez le mâle
    • inoffensif chez l’animal impubère. 
    Mesures offensives :
    L’éradication de la brucellose bovine doit tenir compte de deux notions épidémiologiques essentielles :
    • persistance possible de l’infection durant toute la vie de l’animal brucellique : elle impose un dépistage des animaux infectés (malades et infectés inapparents), leur isolement et leur élimination  vers la boucherie
    • maintien possible des brucelles dans l’environnement souillé pendant plusieurs semaines à plusieurs années ==> isolement des animaux infectés (tout particulièrement en période de mise-bas ou lorsqu’ils présentent des signes prémonitoires d’un avortement) dans un local facile à désinfecter; destruction des placements et autres matières virulentes, désinfection du lisier : utilisation du xylol à la concentration de 1000 p.p.m.  
    • Les pâturages contaminés sont dangereux pendant au moins 2 mois.
    • Le cheptel est considéré assaini lorsque tous les animaux de 12 mois ou plus ont présenté des résultats favorables à au mois deux contrôles sérologiques espacés de 3 à 6 mois.
    • Ne pas utiliser pour la reconstitution du cheptel des femelles nées de mères brucelliques.
    Mesures défensives :
    Protection aux frontières :
    N’importer que des bovins provenant de cheptels sains et contrôlés individuellement par épreuves sérologiques
    Protection d’une étable indemne :
    • N’introduire que des bovins présentant toutes les garanties sanitaires nécessaires
    • Maintenir le cheptel à l’abri de toute  contamination de voisinage.
    • Désinfection périodique des locaux
    • Destruction systématique des placentas
    • Nécessité d’un contrôle régulier des cheptels afin de dépister précocement les premiers cas de brucellose.


    Description: LA BRUCELLOSE INTRODUCTION La brucellose est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, commune à l’homme et à de nombreuses espèces animales; provoquée par des bactéries du genre Brucella. Chez les animaux domestiques: la maladie touche, en premier lieu, les organes génitaux et dont la manifestation la plus habituelle est l’avortement. ETIOLOGIE Les brucelles sont des coccobacilles Gram-, classées au sein du groupe des Parvobactéries, dans la famille des Brucellaceae et dans le genre Brucella. Il existe plusieurs biotypes de brucelles : 3 biotypes pour B. melitensis 9 biotypes pour B. abortus 4 biotypes pour B.suis

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