samedi 20 décembre 2014

Tagged Under: , ,

LA MALADIE D’AUJESZKY

By: Dr Vétérinaire On: 04:49
  • Share The Gag


  • par : Pr. B.MAMACHE

    LA MALADIE D’AUJESZKY
    LA PSEUDO-RAGE
    DÉFINITION
    La maladie d’Aujeszky est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, contagieuse (surtout dans l’espèce porcine), commune à de nombreuses espèces animales et due à un virus de la famille des Herpesviridae (Herpesvirus suis ou Herpesvirus porcin de type 1).
    La maladie est caractérisée cliniquement:
    *Chez le porc, par une évolution bénigne le plus souvent, sauf chez les porcelets à la mamelle qui meurent rapidement.
    *Chez les autres espèces, par une encéphalomyélite d’évolution rapidement mortelle accompagnée, en général d’un prurit incoercible et mutilant.
    SYNONYMIE
    • En français: pseudo-rage (ressemblance clinique partielle avec la rage).
    • En anglais: Aujeszky’s disease, pseudorabies, maditch (prurit fou).
    ESPÈCES AFFECTÉES
    Elles sont très nombreuses:
    Dans les conditions naturelles: La maladie d’Aujeszky atteint de nombreuses espèces domestiques: porc, chien, chat, bœuf, mouton ainsi que diverses espèces sauvages: renard, rat, sanglier, blaireau, vison et cerf.
    L’homme est exceptionnellement atteint.
    Dans les conditions expérimentales: a maladie d’Aujeszky  peut être reproduite chez toutes les espèces naturellement atteintes. Au laboratoire, on utilise surtout le lapin, éventuellement la souris, le cobaye ou le hamster.
    Les oiseaux sont peu sensibles et les animaux à sang froid sont complètement réfractaires.
    DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
    La maladie d’Aujeszky est largement répandue en Europe: L’Europe centrale et L’Europe de l’est ont connu un développement de la maladie d’Aujeszky, depuis 2 à 3 décennies. Un large recours à la vaccination a ensuite limité le nombre de foyers. Un développement semblable s’est produit à partir de 1970 environ dans différents pays d’Europe de l’ouest: Danemark, Hollande, Belgique, France, Espagne et l’Italie.
    La maladie d’Aujeszky existe également en Amérique du Nord et du Sud, aux Etats unis d’Amérique. L’incidence a augmenté fortement au cours de dernières années. 
    PATHOGÉNIE
    • Evolution de l’infection
    Après pénétration oro-nasale, le virus de la maladie d’Aujeszky  se multiplie localement, en particulier dans les amygdales, puis par une diffusion nerveuse centripète (comme dans la rage), il gagne les centres nerveux. Il s’y multiplie intensément et peut atteindre, par voie hématogène, divers organes où on peut le retrouver.
    • Infection du fœtus
    L’infection de la femelle pleine peut entrainer un avortement par maladie fébrile généralisée (les fœtus ont alors tous le même aspect et on ne peut pas y mettre en évidence le virus) ou provoquer une atteinte de certains fœtus et dans ce cas les fœtus n’ont pas le même aspect et on peut isoler le virus de certains d’entre eux.
    • Infection latente
    Chez les animaux guéris, le virus peut persister pendant longtemps à l’état latent dans certains tissus (isolement du virus 5 mois après guérison par mise en culture d’organe) et se multiplier (vraisemblablement) sous l’influence de facteurs d’agression. Cette notion est classique au sein des herpesvirus humains ou animaux. 
    Le support de l’immunité est d’une part humoral, fondé sur les anticorps neutralisants (d’où l’emploi d’un sérum hyperimmun et l’appréciation du degré d’immunité par titrage des anticorps neutralisants), et d’autre part cellulaire comme le montre la résistance constatée chez des animaux vaccinés ne possèdent que peu ou pas d’anticorps sériques neutralisants.   
    SYMPTÔMES
    1) Chez les espèces autre que le porc
    Caractères communs: une évolution inéluctablement fatale, après une incubation courte de l’ordre de 2 à 5 jours, et très souvent du prurit.
    a) Chez le chien
    Forme typique
        *Phase de début: peu caractéristique, modification du comportement, inquiétude, apathie, hyperesthésie.
        *Phase d’état: caractérisée par l’apparition du prurit.
    Le prurit est localisé à la porte d’entrée du virus: gueule, bagines, museau, il est incoercible.
    L’animal se gratte sans arrêt ou presque. Il est mutilant, entrainant une dépilation puis une plaie parfois étendue. Absence d’agressivité. Une paralysie pharyngée.
    La guérison est tout à fait exceptionnelle
    Forme atypique
       *Forme foudroyante, à évolution très courte, de quelques heures, un peu de salivation, un peu de prurit.
       *Forme gastro-intestinal: diarrhée, paralysie, le prurit fait défaut.
         b) Chez le chat
          Tableau clinque voisin de celui du chien, mais le prurit est moins fréquent.
     Forme typique
          * Phase de début: abattement, inquiétude, miaulements répétés, plaintifs avec une voix altérée.
         *Phase d’état: paralysie du pharynx: l’animal bave et fait des efforts pour avaler.
    Le prurit ne se manifeste que dans 50% des cas au maximum (même caractéristique chez le chien). Parfois horripilation (queue en brosse à bouteille), anisocorie (inégalité pupillaire) puis mydriase bilatérale. 
        *Phase terminale: installation de paralysies; la mort survient après une évolution clinique totale de 12 à 24 heures.
     Forme atypique
        *Forme gastro-intestinale: (comme chez le chien).
        *Forme fruste avec peu de symptômes, sans prurit, de diagnostic difficile.
    C) Chez les ruminants: bovins, ovins et caprins.
    Forme prurigineuse: la plus fréquent.
    Le prurit est localisé soit à la partie postérieure du corps (membres postérieures, région génitale), soit à la partie antérieure (tête, encolure).
    Les animaux se grattent et entrainent une auto- mutilation. Par ailleurs, piétinement, grincement des dents, paralysie du pharynx avec ptyalisme, absence d’agressivité.
    Les paralysies s’installent et la mort survient après une évolution clinique totale de 6 à 24 heures, rarement plus. Guérison exceptionnelle.
    Formes non prurigineuses: moins fréquentes.
    On note des phases d’excitation, des beuglements, des paralysies qui conduisent à la mort.
    d) Chez le cheval
    La maladie est rarement observée chez le cheval. Evolution d’une encéphalomyélite aigue, sans prurit, avec modification du comportement, excitation.
    En résumé: Pour ces différentes espèces, il faut retenir: la brièveté de l’incubation, la rapidité de l’évolution inéluctable vers la mort (au maximum 2 jours), la fréquence du prurit (mais qui peut faire défaut) au sein d’un tableau d’encéphalomyélite.


    LÉSIONS
    Lésions macroscopiques
    Peu caractéristique, sauf parfois chez le porcelet. En cas de prurit (carnivores, herbivores): plaie de grattage, ecchymose, auto- mutilation.
    Chez les porcelets de moins de 10 jours, petits foyers blanchâtres nécropsiques sur le foie et la rate assez caractéristiques mais peu constants.
    Lésions microscopiques
    Lésions d’encéphalomyélite virale dont le siège varie en fonction de la porte d’entrée du virus: infiltration lymphocytaire diffuse, manchons lymphocytaires péri-vasculaires, margination de la chromatine des neurones.
    ÉPIDÉMIOLOGIE
    Quelque soit le pays, les espèces touchées par cette maladie sont: avant tout et de loin le porc; en second lieu les carnivores et les bovins, plus rarement d’autres espèces: moutons, animaux à ferrure, carnivores sauvages.
    *Incidence mensuelle: on note des fluctuations saisonnières avec incidence maximale en hiver.
    *Incidence annuelle est fonction du pays.
    *L’évolution dans un élevage est variable en fonction de la taille de l’exploitation.


    *La source du virus: les autres espèces animales que le porc constituent un cul de sac épidémiologique et ne jouent qu’un rôle minime ou aucun rôle en tant que source de virus (mort survient rapidement, faible niveau de l’excrétion virale nasale et buccale).
    Donc la source quasi exclusive de virus de la maladie d’Aujeszky est la porc (malades, porteurs guéris, porteurs sains).
    *Les produits d’origine animale peuvent être virulents:
    v  Les viandes, les organes (foie, rate, poumon) de porcs infectés (danger pour les carnivores);
    v  Les graisses.
    v  Le sperme de verrats.
    v  Le sérum récolté sur un porc en état de virémie
    * Le virus présente une certaine résistance moyenne dans le milieu extérieur de 30 jours en été et de 50 jours en hiver.
    *La réceptivité
    1) Espèce: - grande réceptivité: carnivores, porcins, ovins, lapins, animaux à ferrure;
                       - réceptivité moyenne: bovin.
                       -réceptivité faible: cheval, homme.
    2) Âge: influence évidente dans l’espèce porcine.
    Les agressions diverses liées à de mauvaises conditions hygiéniques et à de forte concentration d’animaux.                
    L’infection se produit:
    *Chez les carnivores: essentiellement par consommation de produits contaminés (cadavres de porcelets, rate, poumon, viandes de porcs infectés, déchets de viscères   servant pour l’alimentation des carnivores en milieu urbain), et éventuellement par contact direct avec des porcs infectés.
      *Chez les herbivores: essentiellement par cohabitation avec des porcs infectés, transmission par voie aérienne à quelques mètres voire quelques dizaines de mètres de distance ou par l’intermédiaire d’aliments ou d’objets pollués. Dans ce cas, le prurit est observé généralement à la partie antérieure du corps. Moins souvent, par l’intermédiaire de l’homme en contact avec des porcs infectés puis des herbivores: transport de virus par les vêtements, les bottes, manipulation des animaux par le vétérinaire, l’inséminateur.   
    DIAGNOSTIC
    1) Diagnostic clinique
    a)Espèces autres que le porc
    *Signes de suspicion: troubles nerveux accompagnés de salivation, de paralysie, sans agressivité, évolution rapide vers la mort.
    *Signe critère: prurit incoercible et démentiel, lorsqu’il existe.
    *Eléments épidémiologiques d’appoint
    -pour les carnivores: consommation de viande ou de viscères de porcs.
    -pour les herbivores: présence de porcs dans l’exploitation.
    *Diagnostic différentiel: (en cas de la maladie d’Aujeszky sans prurit).
    Ø  Chien
    *Rage: agressivité, évolution clinique plus longue, absence de prurit en général).
    Cependant, le diagnostic différentiel entre la maladie d’Aujeszky et la rage peut être très difficile (en absence de prurit en région d’enzootie de rage), et il faut alors essayer de confirmer ou d’infirmer, en premier lieu l’hypothèse de la rage surtout s’il existe un risque de contamination humaine.
    *Botulisme: paralysie, absence de troubles de la sensibilité et de troubles psychiques.
    *Maladie de Carré, maladie de Rubarth: difficulté éventuelle du diagnostic différentiel lors de forme suraiguë.
    *Leptospirose: confusion de la gastro-intestinale de la maladie d’Aujeszky .
    *Stomatite: obstruction par corps étranger: évolution différente, renseignements fournis par les commémoratifs et l’examen clinique.
    *Empoisonnement.
    Ø  Chat: rage, botulisme, stomatites par corps étranger, empoisonnement.
    Ø  Bovins: rage, botulisme, listériose, méningo-encéphalomyélite, empoisonnement.
    Ø  Mouton: rage, botulisme, listériose, évolution lente.
    Ø  Cheval: méningo-encéphalomyélite.
    2) Diagnostic nécropsique
    Peu de renseignements fournis par l’autopsie, la présence éventuelle de foyers nécrotiques sur le foie et la rate des porcelets.
    3) Diagnostic épidémiologique
    En plus des éléments déjà évoqués, il faut prendre en considération des éléments de date, plus grqnde fréquence de la maladie en hiver quelle que soit l’espèce, et la région.
    En cas de suspicion clinique chez les bovins et les carnivores, il faut essayer de remonter à la source porcine de l’infection.
    4) Diagnostic de laboratoire
    *Prélèvements
    v   Pour rechercher le virus
    -Carnivores: tête coupée à la base du cou, ou encéphale, amygdales.
    -Bovins: encéphale, moelle épinière de la région correspondante au prurit si le prurit n’est pas localisé à la tête.
    Envoi en exprès sous protection du froid, avec des commémoratifs détaillés.
    v  Pour rechercher des anticorps
    Cette recherche n’est effectuée que chez le porc.
    v  Isolement et identification du virus
    -          Culture cellulaire.
    -          Inoculation au lapin.
    v  Sérologie: séro-neutralisation, précipitation en gélose, immunoélectrophorèse, fixation du complément, hémagglutination passive, ELISA.  
    PRONOSTIC
    • Evolution vers la mort, chez les espèces autre que le porc, dans tous les cas quelle que soient les thérapeutiques mises en œuvre.
    TRAITEMENT
    Aucun traitement disponible.


    PROPHYLAXIE
    • Prophylaxie sanitaire
    *Mesures défensives
    -Bovins, carnivores dans les fermes: éviter le contact avec les porcs.
    -Carnivores en milieu urbain: ne pas distribuer de viandes ou des viscères crus de porc.
    *Mesures offensives
    Abattage d’urgence pour la boucherie de bovins en début de maladie d’Aujeszky dans un foyer identifié.
    • Prophylaxie médicale
    *Immunisation active
    -Les vaccins:
    *vaccins à virus vivant: obtenus par passage sur œuf embryonné en culture cellulaire.
    Vaccination: 2 injections à 3-4 semaines d’intervalle, bonne immunité de 6 à 12 mois.
    Certains vaccins moins atténués ne nécessitent qu’une injection.
    *Inconvénients: virulence résiduelle de certaines souches.
    *Vaccins à virus inactivé: virus produit sur culture cellulaire, inactivé par le glutaraldehyde et contenant un excipient huileux.
      Vaccination: 2 injections en IM de 2ml à 1mois d’intervalle pour porcs sains surtout, bonne immunité de 6 à 12 mois , donc rappel tous les 6 à 12 mois.
    Absence de virulence résiduelle du vaccin, immunité solide.
    Inconvénients: risque de réactions allergiques.
    • Prophylaxie médico-sanitaire
    La prophylaxie médicale seule ou la prophylaxie sanitaire seule sont rarement utilisées. Souvent on utilise des mesures mixtes de lutte.
    *Pays faiblement infecté: on peut concevoir le recours exclusif à la prophylaxie sanitaire avec intervention de l’état l’indemnisation financière au dépistage et à l’élimination des animaux infectés.
    *Pays fortement infecté: L’emploi de la vaccination est indispensable pour limiter les pertes économiques. La prophylaxie médicale est alors l’élément de base auquel sont ajoutés des mesures sanitaires.
    LÉGISLATION: La maladie d’Aujeszky est une maladie légalement réputé contagieuse. 

    Description: LA MALADIE D’AUJESZKY LA PSEUDO-RAGE DÉFINITION La maladie d’Aujeszky est une maladie infectieuse, virulente, inoculable, contagieuse (surtout dans l’espèce porcine), commune à de nombreuses espèces animales et due à un virus de la famille des Herpesviridae (Herpesvirus suis ou Herpesvirus porcin de type 1). La maladie est caractérisée cliniquement: *Chez le porc, par une évolution bénigne le plus souvent, sauf chez les porcelets à la mamelle qui meurent rapidement. *Chez les autres espèces, par une encéphalomyélite d’évolution rapidement mortelle accompagnée, en général d’un prurit incoercible et mutilant.

    0 التعليقات:

    Enregistrer un commentaire