mercredi 24 décembre 2014

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LA TULARÉMIE

By: Dr Vétérinaire On: 04:57
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  • par : Pr. B.MAMACHE

    LA TULARÉMIE

    INTRODUCTION
    La tularémie est une maladie infectieuse, contagieuse et inoculable, provoquée par une bactérie Francisella tularensis.
    Elle affecte principalement les rongeurs et les lagomorphes(le lièvre en particulier), se manifeste sur ces espèces par des symptômes graves conduisant rapidement à leur mort.
    C’est une zoonose majeure pour l’homme, en particulier pour certaines professions à risque comme les chasseurs et les éleveurs.
    Synonymes: Francis disease, fièvre du lapin, fièvre de la mouche du cerf, rabbit fever.  
    IMPORTANCE
    La tularémie présente beaucoup plus un risque sanitaire qu’économique (frappe quasi- exclusivement les animaux sauvages).
    Elle présente 3 importances:
    * Une importance cynégénétique, liée à la mortalité des lièvres.
    * Une importance hygiénique, zoonose majeure suite à une contamination accidentelle par des animaux malades ou leurs cadavres.
    * Arme biologique au même titre que le charbon bactérien.
    ESPÈCES AFFECTÉES
    La sensibilité des animaux varie selon les espèces. La plupart des rongeurs et des lagomorphes sont plus réceptifs à la maladie et généralement sont atteints de formes septicémiques et meurent en 1 à 2 semaines.
    Certains rongeurs et oiseaux, les bovins, les ovins et les chiens sont très sensibles à la maladie, mais en meurent rarement.
    Le renard, le chat, le sanglier, les mustélidés sont porteurs de la bactérie, mais ne semblent pas en souffrir (formes passives). 
    RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE
    La tularémie sévit dans les régions froides et tempérées de l’hémisphère nord comme l’USA, France, Tunisie, Turquie, Chine, Japon.
    ÉPIDÉMIOLOGIE
    • Sources et matières virulentes:
    Les animaux infectés (les lagomorphes et les rongeurs) représentent une source virulente essentielle.
    Chez ces animaux, la maladie évolue sous forme septicémique, ce qui explique la virulence du sang et de tous les tissus, sécrétions et excrétions.
    Francisella tularensis persiste jusqu’à 9 mois au dessous de 0°c, mais ne résiste pas au dessus de 10°c. 
    TRANSMISSION
    • Contamination directe
    La contamination de l’homme et des animaux peut s’effectuer par voie cutanée ou muqueuse (manipulation d’animaux malades ou de cadavres), voie respiratoire (inhalation d’aérosols virulents), ou  par voie digestive (ingestion de viande crue ou mal cuite est à l’origine des amygdalites).
    • Contamination indirecte
    Morsure de tiques: les tiques et d’autres arthropodes sont capables d’entretenir l’infection et de transmettre la maladie surtout en été.
    Morsures ou griffures de chat: chez le chat, l’infection demeure asymptomatique ou passe inaperçue.
    La transmission est liée à la présence de bactéries dans la bouche ou sur les griffes.       
    L’entretien de la tularémie est basé sur les populations de micromammifères, en association  avec un réservoir arthropodien.
    Des épizooties surviennent régulièrement en périodes de prolifération de ces animaux par phénomène d’amplification, qui sont révélées par une mortalité anormale chez les lièvres et par l’apparition de cas cliniques chez l’homme.  
    ÉTIOLOGIE
    Les Francisella sont des coccobacilles Gram négatif, immobiles, non sporulés, aérobie strictes.
    La culture bactériologique est difficile; elle se réalise sur gélose chocolat enrichie ou sur sang, sérum, glucose, jaune d’œuf,….…
    Le germe résiste à basse température dans le sol, la boue, l’eau,……. Il est sensible à la chaleur, aux antiseptiques et aux désinfectants. 
    • Pouvoir pathogène
    *Les Francisella  s’adressent aux espèces nettes (rongeurs, lagomorphes et l’homme);ils ont un tropisme  pour le système réticulo-histiocytaire (foie, rate et nœuds lymphatiques) et derme.
    *On distingue 2 souches de F. tularensis:
     F. tularensis biovar tularensis (neartica): la plus virulente, responsable chez l’homme d’une forme viscérale très grave.
    F. tularensis biovar paleartica (holartica): moins pathogène. 
    • Pouvoir antigène
    Unicité antigénique quelle que soit la souche. Chez l’homme on peut rechercher des anticorps agglutinants.
    • Pouvoir immunogène
    L’évolution très rapide vers la mort chez les rongeurs et les lagomorphes complique l’étude de ce pouvoir chez l’animal.
    Chez l’homme, la protection contre F. tularensis passe avant tout par une immunité cellulaire. Le rôle des anticorps sériques, dans cette protection est encore inconnu.     
    PATHOGÉNIE
    Chez les animaux les plus sensibles, une fois entrée dans l’organisme, cette bactérie très virulente gagne les nœuds lymphatiques drainant et après multiplication se répand dans le foie, la rate, les poumons et les reins ainsi que les glandes surrénales et la moelle osseuse. Alors apparaissent des lésions localisées à ces  organes dont l’image histologique de ces lésions présente une masse centrale de nécrose caséeuse entourée d’une zone de lymphocytes et de quelques neutrophiles, macrophages et plus rarement de cellules géantes multinucléées.
    L’agent causal est présent dans les phagocytes en périphérie des lésions.
    SYMPTÔMES
    • Le lièvre et les rongeurs: présentent soit des septicémies mortelles en 2 à 3 jours, soit des formes subaiguës accompagnées d’une asthénie intense et mortelle en une semaine.
    • Le chat: présente soit une forme inapparente révélée uniquement par sérologie, septicémie mortelle, soit une infection subaiguë signalée par de la fièvre, de l’anorexie, une indifférence, des adénites localisées (pharynx, région cervicale, l’intestin) ou généralisées.    
    • Le chien: semble résistant à l’infection.
    • Le cheval: présent de la fièvre, de l’asthénie, une boiterie et un œdème des membres.
    • Les bovins: semblent résistants; les ovins subissent de la fièvre, une asthénie, une diarrhée et des difficultés respiratoires.
    • L’homme: après une contamination brutale, présente de la fièvre, des frissons, des maux de tête, une perte dappétit. Parfois une toux, des vomissements, et une diarrhée.
    Il existe 6 formes principales  et très graves  de Tularémie:
    *La forme ulcéro - glandulaire: due souvent aux piqûres de tiques, caractérisée par une lésion cutanée ulcérée parfois une escarre.
    *Les formes cutanées pures (escarre associé à des éléments éruptifs).





    *Les formes ganglionnaires pures (adénites).
    *Les formes  oculo- glandulaires (la conjonctive): il se forme des ulcères ou des nodules de la cornée.
    *Les formes septicémiques ou pseudo-typhoidienne: se traduisent  par  de la fièvre.
    *Les formes digestives (gastro-entérite):dues à l’ingestion de nourriture contaminée.
    LÉSIONS
    Les principales lésions observées lors de tularémie du lièvre sont: une congestion généralisée des organes, une hépato-splénomégalie et une hypertrophie des nœuds lymphatiques. La rate a un aspect allongé, à bouts arrondis « rate en cigare »et une consistance boueuse.
    Le foie, la rate et parfois les reins peuvent présenter des foyers de nécrose. On peut également observer des lésions de pneumonie.  
    DIAGNOSTIC
    • Diagnostic épidémio-clinique:
    Suspecter la tularémie en présence de cadavres des lièvres lors de mortalités anormales.
    Les signes sont peu spécifiques (évolution rapide),  la mise en évidence de splénomégalie.
    « Rate en cigare » et de foyers de nécrose sur la rate et le foie renforce la suspicion.
    Précautions: avant de procéder à l’ouverture du cadavre, plonger l’animal dans l’eau de Javel(le désinfecter pour éviter toute contamination cutanée). Se munir de gants et porter  des lunettes  et un masque.
    • Diagnostic de laboratoire
    *Diagnostic bactériologique
    Il est difficile (milieux de culture particuliers); il est réalisé à partir de la rate et du foie.
    *Diagnostic sérologique (utilisable surtout chez le chat)
     Les anticorps agglutinants apparaissent en une dizaine de jours et peuvent persister  plus de 10 ans, mais un diagnostic de certitude nécessite la mise en évidence d’une séroconversion avec un titre multiplié par 4.
    Il existe des réactions croisées avec: Brucella, Yersinia enterolitica et Proteus vulgaris.
    Aussi on peut réaliser : L’intra-dermo- réaction, Inoculation expérimentale, immunofluorescence directe et la PCR.
    Traitement
    Le traitement consiste en une antibiothérapie.
    F. Tularensis est très sensible aux aminosides, il est assez sensible aux tétracyclines et au chloramphénicol, mais peut développer des résistances à ces produits.
    Il est résistant aux pénicillines et  aux ampicillines.
    PROPHYLAXIE
    • Chez l’animal
    *Prophylaxie sanitaire
    -          Mesures défensives
    1. Action sur le réservoir animal: contrôle des densités de petits mammifères, lutte contre les arthropodes piqueurs, contrôle des importations de lièvres.
    2. Protection des élevages: quarantaine de dépistage des nouveaux animaux, antibio-prévention lors d’infection déclarée dans un élevage.
    3. Protection des locaux contre les rongeurs sauvages.
    Mesures  offensives
    Contrôle de l’importation de tous les animaux domestiques ou sauvages sensibles  à  la tularémie.
    • Chez l’homme
    *Prophylaxie sanitaire
    1. Emploi d’insecticides
    2. Usage des vêtements de protection contre les arthropodes dans les zones d’enzootie
    3. Emploi de  masque, de gants et de lunettes pour manipuler et dépouiller les animaux sauvages
    4. Désinfecter le pelage à l’eau de Javel avant autopsie
    5. Respecter les règles générales d’hygiène(ne pas boire d’eau non traitée  et  bien cuire les viandes.
     *Prophylaxie médicale
    Les vaccins à germes atténués permettent une diminution significative du taux de morbidité.  
    Description: LA TULARÉMIE INTRODUCTION La tularémie est une maladie infectieuse, contagieuse et inoculable, provoquée par une bactérie Francisella tularensis. Elle affecte principalement les rongeurs et les lagomorphes(le lièvre en particulier), se manifeste sur ces espèces par des symptômes graves conduisant rapidement à leur mort. C’est une zoonose majeure pour l’homme, en particulier pour certaines professions à risque comme les chasseurs et les éleveurs.

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